Kristian Burford
« C'est l’Amérique. On commence à lire l'histoire de l’Amérique et il y a de la violence partout. On dirait que toute l’Amérique a été construite sur la violence.» Jacques Poulin.
....Et à droite, derrière un livre, c'est Jack Waterman, l'écrivain! Je l'ai reconnu, ce gars, c'est une légende, il parait qu'une universitaire qui travaillait sur l'intertextualité et le postmodernisme...
J'étais là pour leurs réussites scolaires.
J'étais là pour la réussite scolaire.
Et c'est à cet instant que j'ai passé le tourniquet à l'entrée du parc d'amusement LaRonde.
Je tente de finaliser Hétérogène, et j'ai retrouvé des pages.
- Gontran, avec les années, ça donne quoi?
- C'est un personnage, il est prof, avec un cours sur le cartoonesque enfantin, et il possède un mémoire-création après une chorégraphie ré-interprétant les moves de Godzilla. Comme milieu social, au cinéma québécois, j'ai eu une surdose de film qui se déroulait dans le cadre de cette vénérable institution. C'était comme le seul lieu social possible en société, la seule socialité. Et comme le dit le dicton : If you can't beat them, join them. L'idée de Gontran, en plus d'être largement inspiré par Meyer Meyer, dans les livres de McBain, était d'investir ce cadre sociétal, qui avec les années est comme une thématique majeure dans la cinématographie, mais à ma manière. Et depuis : Gontran.
- Gontran For ever, donc?
- C'est...les mots manquent...on peut le dire.
Un temps.
- Et pour la petite histoire, le seul et unique syntagme que partage Lionel Groulx et le Refus Global, c'est : " petit peuple". Faut aussi comprendre que Hétérogène, c'est un peu une panne d'idée, plus vraiment de concept visuel, alors j'ai comme basculé dans le scénario. Par exemple:
BADFUCK Comics.
Scénario de base:
On voit Peter Charlie, avec un verre à la main, sur le bord d'une balustrade. Des banderoles F1 partout, c'est carrément la fête. Il consulte son cellulaire. Il pose son verre, et farfouille dans la poche de sa veste pour jouer avec ces capsules de GHB en regardant la foule.
-Mais c'est carrément un scénario de BD!
-C'est ce que je me disais. En plus, j'ai tenté de faire d'un blog un livre, avec son mode d'écriture, d'intervention. Y'a des discontinuités, des ébauches. Le ton est plus humoristique. Le gros du travail, c'est trouver un angle pour la " réalité sociale contemporaine". Et ici, il y a beaucoup à dire. L'horizon du Best Of (2010-2013) prend fin avec Hétérogène, c'est comme une synthèse. Faut dire que parallèlement à L'horizon du best of (2010-2013), je travaillais à des BD, et puis, voilà, plus d'idée pour le visuel.
Peut-être insister ici, la BD, le blog, le texte, c'est une médiation, on ne se retrouve pas dans une expérience directe, ce qui va se retrouver ailleurs dans les " réalités sociales contemporaines". On est dans le traitement de l'expérience. Et ici, l'angle, le point de vue, va jouer.
Le roman graphique devient intéressant lorsqu'on va s'interroger sur le récit fixe d'une iconographie, parce que cela va correspondre au relativisme culturel de nos sociétés. Plusieurs milieux, des groupes sociaux, parfois des tendances éphémères, vont ainsi se retrouver dans les pages d'un album. Faut aussi comprendre que l'une des dynamiques sociales importantes, c'est de tenter de se soustraire aux " réalités sociales contemporaines", ce que je nomme du conservatisme social. La chanson à 1 milliard est un bon exemple de cela. On touche ici tout ce qui gravite autour de " discours déconnecté", et comme les romans graphiques, on en retrouve de plus en plus de nos jours.
Mon idée de "discours déconnecté" se base sur la lecture de L'inhumain : causeries sur le temps, Jean-François Lyotard, 1988. Mais on retrouve cette idée ailleurs. On retrouve cette idée chez Foucault.
Le système de représentation d'un roman graphique va venir se loger, dans la culture numérique, avec la possibilité de jouer sur plusieurs tableaux à la fois. Un roman graphique arrive donc à incorporer le " discours déconnecté" dans sa narration. Cela devient une sorte de médiation pour ce discours.
J'ai un bon exemple, mais c'est dans un autre album.
SILENCE RADIO
Gontran, les maximes
Je préfère les espaces politiques et médiatiques aseptisés.
Toujours privilégier la méfiance et la rivalité.
La valeur suprême du cartoonesque enfantin, sa valeur la plus noble et la plus pure, c'est le mimétisme.
L'inaction et l'immobilisme a toujours été au cœur de ma démarche. Même du temps que je tenais les rênes du mouvement Agir et Reconnaître (AG), jamais je n'ai fléchi, jamais je n'ai regardé en arrière. De surcroît.
La fonction des institutions culturelles est d'être divertissante, et de cultiver divers complexes d'infériorités culturelles, par tous les moyens. Une chance, le nivellement par le bas des médias et leur manque de qualité nous aide dans cette incessante quête. De plus, le cartoonesque enfantin reste notre rempart indéfectible et indéfendable.
En toutes circonstances, l'inclusif l'emporte sur le divisif.
-Biden, inclusif. Poutine, divisif.
-Comment ça la poutine est divisive?
-Pas la poutine, Poutine.
-...
-Vladimir.
-C'est quoi le rapport de ton Vladimir avec une grosse pout. Qu'est-ce t'as contre les pouts? Et de quoi tu parles...
Quand on me questionne sur la théorie, je me contente de beugler.
La clé du confort matériel est le culte de la jeunesse et l'oubli fondamental de toute réflexion. C'est pour cela qu'en marge de mon BBQ, je brûle des livres avec gaieté.
La serrure de la scène politique est la caricature réductrice, il importe donc de rapidement développer le plus grand nombre de point de vue limité.
Quand les médias internationaux vous questionnent sur l'accentuation des fractures sociales, toujours dire qu'une foule nombreuse qui écoute des délires pseudo-scientifiques est une preuve du bon fonctionnement de nos institutions scolaires, et toujours ajouter qu'un film est en préparation.
La bêtise est une amante capricieuse et la pauvreté intellectuelle l'est encore davantage.
Souviens-toi qu'on a tous manqué notre jump à un moment où à un autre.
Si ton gag tombe à plat, pense aux humoristes québécois, et dis-toi que tu es malgré tout plus drôle qu'eux.
Le médiatique et le numérique permet de nos jours à s'adresser à vos interlocuteurs comme s'ils avaient tous échoués plusieurs fois leurs secondaires. Saisissez votre chance, et devenez vous aussi un abruti de première.
Quand une crise sociale commence à prendre forme, toujours dire que vous laissez les policiers faire leur travail, ce qui permet d'obtenir minimum 2 semaines de vacances.
Le rejet émotif, ma seule et unique idée. C'est mon dogme, ma doctrine, mon conformisme, ma chandelle en hiver.
La société n'a que le plus grand désintérêt pour le culturel et le social, c'est pourquoi on place le marketing et les circuits commerciaux en haute estime depuis l'effondrement de l'éducation.
Je fais de la caricature et le trou de cul commercial prend ça au premier degré. Vive le simplisme! La preuve que l'éducation est un échec.
Sinon, contrairement à mes collègues, les U-Writers, j'habite un taudis, avec vue sur un dépotoir. Enseigner au Vermont au CÉGEP RÉMI TREMBLAY n'a pas que des avantages.
Le principal inconvénient est l'état de mon prélart. C'est un frein à ma vie sociale. J'étais là dans ma cuisine, abasourdie par la perte de mon ouvre-boite, en regardant mon prélart, et c'est ma conclusion. Un frein à ma vie sociale.
Pour la perte de l'ouvre-boite, je n'ai aucune explication. Un homme d'âge mûr, professeur d'un cours littérarité 101, ne perd pas son ouvre-boite dans son logement. Et l'excuse du taudis ne tient pas la route. Personne ne perd son ouvre-boite. Et surtout personne ne cherche son ouvre-boite dans son logement comme un cinglé sans le retrouver. J'ai même ouvert un tiroir dans ma cuisine que je n'avais jamais ouvert de ma vie, pour voir les objets de l'ancien locataire. Mais comment perdre un ouvre-boite.
C'est alors que je me suis assis. Et j'ai regardé l'état de mon prélart. Ça me déprime.
Et en plus, j'emprunte un ton alarmiste qui est franchement inapproprié pour un cours sur la littérarité. En fait, ça n'a rien avoir avec la littérarité. C'est du commentaire socio-politique. Pourquoi faire du commentaire socio-politique alors que je suis supposé parlé de littérarité. Je me posais la question alors que je lisais une anthologie de BD, American Splendor, de Harvey Pekar, The new american splendor anthology, et je n’arrivais tout simplement pas à comprendre mon comportement. Pourquoi m'agiter et m'alarmer devant ces jeunes en gesticulant comme je sais si bien le faire alors qu'il est plus important de faire mon travail et d'offrir un retour sur l'investissement à ces étudiants, soit de tout simplement faire avancer le cours sur la littérarité, et d'arrêter de toujours faire du commentaire socio-politique, ce qui, encore une fois, ne relève pas de la littérarité. Je peux toujours affirmer que ce n’est pas moi, c'est l'espace social et politique qui me bouffe au complet, pour laisser que deux trois termes littéraires dans l'espace, ça ne change rien à mon constat, à ma condition, ni à l'état de mon prélart. Mon fauteuil n’est pas mieux. Mes conditions sociales sont misérables.
Et le pire, c'est que cette réflexion, ce que je suis en train de verbaliser, d'exprimer en mots, c'est déjà de facto dans la présentation visuelle littérarité 101 de mon cours littérarité 101. Je sais, c'est redondant. C'est à dire des bribes et des fragments de littérature dans l'espace médiatique et social, comme des pages arrachées qui virevoltent un peu avant de disparaitre. À défaut d'avoir une culture politique et une culture générale, c'était un travail de la construction d'une culture littéraire, avec une sélection en fonction d'une certaine littérarité. Ce n’est pas un hasard que tout ce bazar se termine sur l'iconographie des ruines, un trope post-apo. C'est aussi un visuel pour une suite de fragments, des bribes de souvenirs d'une mémoire collective en train de s'effacer et sans lendemain. Mais voilà, comment arriver dans cette classe avec des propos aussi sombre, défaitiste, voir pessimiste comme dans kultur pessimist (cultural pessimism). Y'a toujours la possibilité de faire jouer de la musique, genre Depressed Mode avec l'album Year of silence. Mais c'est encore avoir recours à un autre moyen d'expression pour expliquer la littérarité de la chose. En plus y'a toute cette histoire d'ouvre-boite qui me laisse au-delà du perplexe.
C’est parce que le support utilisé pour diffuser le matériel est intimement lié à la communication de ce matériel, soit la disparition d'une culture de l'imprimé, me dis-je en pensant à mon cours. Si on chantait jadis Video killed the Radio, il faut comprendre que la culture numérique fait disparaitre la culture de l'imprimé, me dis-je toujours en fouinant autour de mon canapé. « Et peut-être mon ouvre-boite se trouve ici, mais pourquoi? ». J'ai arrêté de bouger pour me dire : « Mon ouvre-boite est en train de me rendre dingue ».
C'est pas la première fois qu'on parle de la technologie qui se retourne contre son créateur et son utilisateur, mais je n’ai jamais pensé être la victime d'un outil aussi lowtech. Pire, c'est sa disparition qui me met dans tous mes états. C'est difficile à comprendre pour des gens de l'extérieur, pour des personnes qui ne sont pas en train d'en faire l'expérience, un peu comme la critique de jeu vidéo de nos jours est toujours en deçà de l'expérience réel du gamer, à cause du game play par exemple, mais errer dans un taudis à la recherche d'un ouvre-boite, et ne pas le trouver, reste pour moi une expérience de vie inénarrable. Car c'est surtout sa perte qui m'affecte. J'ai son souvenir. Il est là, entre mes mains, il est utile, anodin, je n’y pense même pas. Et il n'est plus là, alors que j'en ai besoin. Cette disparition déclenche une quête a proprement labyrinthique dans mon taudis, je suis même sortie pour examiner mon dépotoir à l’extérieur. Je n’avais pas vraiment le choix, c'était dans ce quartier la seule possibilité. Au moins j'ai échappé à la crise du logement de Montréal. Je n’ai jamais compris, ils veulent augmenter les seuils d'immigrations mais on est en pleine crise du logement. Au moins j'ai fait le bon choix, m'exiler au Maine dans ce taudis, me dis-je en regardant mon dépotoir. Donner un cours sur la littérarité. Enseigner. Être utile socialement. Je me détourne pour revenir à l'intérieur, une sorte d'errance démente sans espoir, avec toujours les mêmes coussins qu'on soulève, toujours les mêmes tiroirs qu'on ouvre. C'est sans fin.
Ça me rappelle des passages dans la Trilogie sale de La Havane, de Pedro Juan Gutiérrez, quand il écrit : « Non, il ne faut jamais chercher à être judicieux et sensé, il ne faut pas mener une existence linéaire et rectiligne. La vie est pleine de hasards ».
Son machisme ringard est surpeuplé d'exploit sexuel et de métisse raciste. Il est le genre de type qui trouve de l'humanité dans cette histoire d'un policier qui se masturbe devant une famille pendant une intervention.
Il peut écrire : « De tout façon, il n'y a que l'attirance sexuelle, là, rien de plus. Ce qui me suffit. Mon cœur s'est tellement endurci qu'une femme ne peut m'inspirer qu'une érection, pas de sentiments ».
Il peut écrire : « Elles te sucent hardiment, se mettent à poil devant toi, s'envoient du rhum, se masturbent et te chuchotent des histoires porno à l'oreille. Autobiographiques, les histoires. Elles te font un sex-show pour toi tout seul, et ça leur plaît. Enfin, c'est peut-être que j'ai eu de la chance, juste, et que j'ai connu les plus érotiques. Mais bon, ça me plait. Les femmes qui en font trop, je craque ».
Il peut écrire : « J'aime me masturber en humant l'odeur de mes aisselles. Ces effluves de sueur, ça m'excite. Sexe sans risque, mais corsé ».
Il peut écrire : « La frénésie sexuelle m'aidait à m'échapper de moi-même. ».
Il peut écrire : « Autour de moi, je n'avais que des abrutis. Tiens, c'est pour ça qu'ils se faisaient baiser comme ça : parce qu'ils étaient des abrutis. Et s'ils étaient tellement abrutis, c'est parce qu'ils se faisaient tellement baiser ».
Il peut écrire : « Le cahier était plein de citations tirées, je suppose, de tous ces livres de Hermann Hesse, Garcia Marquez, Grace Paley, Saint-Exupéry, Bukowski, Thor Heyer Dahl...Un bon mélange. Chez un garçon de quinze ans, ce choix, combiné au rock, signifiait qu'il pourrait vivre sans s'ennuyer et qu'il aurait une vie bien tourmentée. Ce qui est bon, je crois. Le principal, c'est de ne pas s'ennuyer ».
Il peut l'écrire, mais je n’arriverais jamais à mon cours avec ce livre pour discuter avec ma classe de ce livre, même si en France, la cour de cassation vient de déterminer que le sexe virtuel ne relève pas de la prostitution et que les vidéos de tueries en direct prouvent que l'autoréglementation d'internet ne fonctionne pas, et que la pollution fait toujours neuf millions de morts prématurées dans le monde, selon une étude. D'ailleurs, je n’arriverais pas non plus à mon cours avec L'eau de toutes parts de Leonardo Padura, principalement parce que je n’arrive pas à trouver ce livre au Maine. Tout comme je ne trouve pas Une Saison dans le roman, d'Émilien Sermier. Et je ne discute pas de l'œuvre de Cynthia Plaster Caster, alors qu'elle décède à 74 ans, et que sa célébrité vient de sa fabrication de phallus en plâtre de musiciens eux aussi célèbres. Et surtout je ne discute pas de Ma vie secrète, d'un certain auteur anonyme. Ni du texte de Michel Foucault du 5 novembre 1976, consacré à ce livre, My secret life, ni de ces questions : « Que n'a-t-on pas dit sur cette société bourgeoise, hypocrite, pudibonde, avare de ses plaisirs, entêtée à ne vouloir ni les reconnaître ni les nommés ? Que n'a-t-on pas dit sur le plus lourd héritage qu'elle aurait reçu du christianisme- le sexe-péché? ».
Ou encore : « Je voudrais poser une autre interrogation : pourquoi l'Occident s'est-il si continûment interrogé sur la vérité du sexe et exigé que chacun la formule pour soi? Pourquoi a-t-il voulu avec tant d'obstination que notre rapport à nous-même passe par cette vérité? ».
En fait, je suis là au CÉGEP RÉMI TREMBLAY pour discuter de littérarité, mais je suis un junky d'informations, même si dans 2666 de Roberto Bolano, on peut lire : « Nous avons passé des heures à parler. Nous avons parlé de la droite en Italie, de la résurgence du fascisme en Europe, des immigrants, des terroristes musulmans, de la police britannique et nord-américaine, et à mesure que nous parlions, je me sentais de mieux en mieux, ce qui est curieux car les sujets de conversations étaient plutôt déprimant, jusqu'à ce que... », n'en demeure pas moins que le commentaire socio-politique est vidé en regard de la littérarité, que ces phrases sont au bon milieu d'un livre, et que si on commence à penser à l'idée du progrès social, on réalise rapidement que l'inscription dans ce livre délimite une réalité sociale contemporaine, et que c'est toujours cette réalité sociale contemporaine.
J'ai un cours à donner, sur la littérarité.
D'ailleurs, en croisant certaines dans les corridors, j'ai de plus en plus l'impression d'être le franco-américain de service.
*
Le conducteur de l’auto ferme la radio. Talam dit : « Ouein, c’est pas très original… ».
Il effectue un virage à gauche.
« J’suis vraiment désolé, y’a pas de raison, à une heure pareille, je sais simplement plus où … »
Talam dit : « Ça arrive à tout le monde… ».
« Ouais, peut-être, je sais pas. »
Il effectue un virage à droite.
« Mais, je veux dire, comment peut-on égarer un ouvre-boîte dans un logement… »
Talam hésite.
Elle dit : « Les mystères du monde moderne sont infinies… ».
J'ai imprimé une version manuscrite de " Roman graphique, torture, nihilisme, et autres", et c'est un fuck-up total sur le plan de l'impression, 3 copies, dont deux incomplètes, probablement l'un des fuck-up les plus mémorables que j'ai eu avec une imprimante. Comme quoi, on clique pour 1 version imprimée, et finalement, tout peut arriver.
Et je vais réparer l'erreur en utilisant l'endos pour d'autres impressions.
Comme manuscrit, même avec 264 notes, il reste du travail. Je travaillais là-dessus, en même temps que sur d'autres manuscrits. C'est terminé de ce côté.
J'ai développé différentes catégories avec le temps, et ça, ça entre dans la catégorie " Fucking up my say". Le correcteur automatique sur mon cell appartient aussi à cette catégorie.
Et souvent, suffit d'une information pertinente, les réseaux de diffusion, pour que tout se réaligne autrement.
Un aspect intéressant est le récit fixe d'une iconographie, et comme je m'intéresse aussi au roman graphique, la multiplicité en vient à se construire, parfois avec des signes dévitalisés.
Dans Le profond niais, des problèmes avec la technologie semblent être présent jusqu'à maintenant. Hier, la cafetière, aujourd'hui l'imprimante.
J'ai encore de la difficulté avec ma machine à café.
Je pensais à un court-métrage, moyen métrage, et cela s'aligne pour être un long métrage.
Je pourrais même faire un featuring dans diverses télé-réalités, avec le segment : " Un homme et sa cafetière".
Reste l'explication karmique, mais même là, même les spécialistes de la question seraient probablement bafoués, à savoir un nettoyage des chakras comme traitement pour régler le problème de la machine à café.
Y'a un autre truc aussi, mais je vais changer d'approche, avec l'idée de la cause et de l'effet, et que la même cause produit le même effet, de façon récurrente. Il n'y a pas de changement ici. C'est du niveau secondaire, des cours de chimies et de physique, je sais pas si c'est encore obligatoire, c'est comme le crapaud qu'on doit éventrer en biologie, c'est un cours obligatoire.
David Graeber, un anthropologue connu, va, dans son texte " Dead Zones of the Imagination", s'interroger sur la " violence structurelle". Et ce qui se déroule entre moi et ma machine à café, c'est une violence structurelle, car tout le système est entièrement automatisé. Je ne m'attendais pas à cela, et pourtant, j'ai une relation conflictuelle avec ma machine à café. Et jusqu'à présent, elle gagne, par son dysfonctionnement, engendrant une " violence structurelle". Je lutte contre moi-même pour ne pas la détruire, produisant ainsi une " violence " contre la " violence structurelle" de ma machine à café. Il doit y avoir une autre solution.
Ici, je suis encore obligé de faire la distinction entre de la fiction, et de la non-fiction. L'anthropologie se situerait dans l'optique de la non-fiction. Et un texte de science-fiction serait de la fiction. Un texte comme celui de Sarah Lozt, Home Affairs, va dramatiser ce que je vins de raconter, et c'est un bon texte de fiction. La collection " Terre humaine", chez Plon, est une bonne collection en anthropologie. L'épistémologie de l'anthropologie, c'est-à-dire ce qui gravite autour du savoir, de la connaissance, comme en littérature par exemple, et son épistémologie, depuis les années '50 environ, va influencer d'autres disciplines, notamment l'Histoire, avec l'anthropologie historique. Pour simplifier à l'extrême, la question de l'usage devient importante.
Doit-on interdire Thérèse Raquin ( 1867), et Nana ( 1879) d'Émile Zola, et qu'en est-il du naturalisme dans la littérature Québécoise contemporaine?
Pour ceux et celles qui n'ont pas de difficulté à lire du Zola, il y a un film japonais, de Kenji Mizoguchi, A Story from Chikamatsu, de 1954. Pour les autres, si vous avez de la difficulté avec Zola, le champ des probabilités nous indique qu'il y aurait des difficultés avec ce film, et bien d'autres.
Que sont-ils devenus ?
Gontran est en sabbatique.
Idor, difficile à croire, ne fait pas la lecture des documents qui vont finalement être de la désinformation. Donc, non seulement il ne se désinforme pas, mais en plus, le chanceux, il ne s'informe pas.
Maurice, prof à la CSDM, se fait maintenant vouvoyer.
Nostradamus, avec un hoodie, et des lunettes fumées. Il se promène en ville, avec son lap-top, et regarde une chaîne sur YouTube. C'est en fait une accroche pour recruter les curieux, et surtout les curieuses, pour son club de danseuses, le club Body Parts, qui périclite depuis des années. Le proprio est toujours Suntan Fever, mais il est à Dubai, ou ailleurs. C'est sa porte de sortie.
Le blogueur génial va donner une conférence à Melbourne, sur la qualité de l'information et la diversité des points de vues.
Plusieurs personnages sont encore en prison, comme quoi, la juridisation de la société, c'est pas toujours du pipeau.
Il y aurait aussi le chien qui mange les devoirs, un nouveau personnage, plus la déchéance intellectuelle d'un journaliste s'enfonçant dans le local-local-local, et l'ogre, une sorte de balayeuse qui bouffe tout sur son passage, genre les dessins dans Pantagruel. Mais finalement, c'est peut-être un autre truc.
Le mieux que je peux faire, pour déployer toute une myriade de différences sociales, c'est ceci, en toile de fond. Des trucs sociaux, culturels, linguistiques, enfin, on connaît la chanson.
C'est comme l'idée d'un choeur d'accusations, des accusations de plus en plus virulentes, avec une panoplie de fausses accusations, tout le monde le sait que cette tempête va déferler, tout le monde est en train de savourer les moments qui se déroulent parce que la tempête n'est pas là, mais elle va venir. Question linguistique, faudrait juste garder la musicalité, les tonalités, voir comment justement l'accusation devient virulente. Je le sens, ça commence en moi, des petits signes, des petits commentaires, et me voilà primer à mort, et je respire, reprend mon calme, mais on se dit qu'il n'y a que la bêtise éternelle, la conne, la cruelle, et que plus de 60 ans d'éducation n'a rien changé, toujours la même merde à pelleter. Et l'on voit le choeur des accusations commencer à se former.
Je pensais à des masques genre Richard III, des trucs de sorcières, grotesques, et là je me suis mis à penser aux conditions sociales contemporaines, avec la police du langage, ce qui pourrait être bien, entourant choeur des accusations, tout ça immémoriaux, mais j'ai repensé au parc Louis Cyr, et j'ai comme une scène pendante là, et j'ai pas de liens entre les scènes. Mais l'affaire de la tempête, avec des tonalités qui commencent à monter, à crier, à hurler, et le calme, le calme avant la tempête. On pourrait intituler cela le calme avant la tempête.
En tout cas, chose certaine, le lien entre les deux scènes ne peut pas être un reportage sur le gerrymandering à Radio-Canada, le nombre de personne qui quitte la boîte depuis deux ans est assez important, mais la critique sociale est toujours lacunaire, et très souvent au même endroit. C'est pour cela qu'on va souvent retrouver dans des choses intéressantes des habitudes perceptuelles qui sont déjoués, on peut commencer par les histoires de BD, jusqu'au cinéma, en passant par le théâtre et la peinture, voir même la littérature. Formater des discours, et des habitudes perceptuelles, c'est plutôt comment dire...niais. Donc le profond niais tournerait autour d'une sorte de jugement de valeur, produit à la chaîne, et, comme notre société est merveilleuse, s'imagine toujours être à soi, dans son petit confort individuel, alors que le jugement de valeur, maintenant sur la marché, est en fait un discours d'un groupe social, et ici le narcissisme collectif du groupe social peut intervenir, comme une sorte de valorisation d'une dévaluation. Dans mon cas, c'est être traité comme de la marde, mais encore là, je ne suis pas le seul, et tout le monde tente de se donner raison, au milieu de la dépossession. Mais j'ai toujours pas le lien pour mes scènes.
Prenez cet exemple.
Le style est plus européen, on n'a jamais ça ici, tout simplement parce que le propos des intellos, c'est dérangeant. L'une des motivations premières de l'hystérie devant le référendum, c'est qu'on veut pas que la populaire se questionne, on veut pas de question, donc on veut pas de référendum. La conséquence c'est que si on présente quelqu'un avec des idées, et bien, vaut mieux pas, parce que l'idée de base, c'est de ne pas faire circuler des idées, des points de vues. Ce qui mène à la déchéance intellectuelle, et probablement à des scandales impliquant des haut fonctionnaires. Tout ça, parce que le monde est juste pas capable de se projeter dans un espace politique, parce que l'espace politique, maintenant, c'est largement inégalitaire, rongé par le déficit démocratique, et cela a été creusé par la société elle-même avec le temps, toujours en limitant davantage. Et le résultat, c'est la chanson à 1 milliard, qui n'a aucune résonance dans l'espace politique, dans l'espace social, aucun inscription pour un truc à 1 milliard. Alors, on n'en pense pas grand-chose au final de tout ça.
Shakespeare in the park, Montréal
Art public du mois
Ou Cash, ou n'importe quoi, le JDM n'a plus vraiment de crédibilité, ni Radio-Canada, mais, l'album de 1995, et c'est le S qui change tout dans l'alphabet ou comme le pluriel.
Le JDM, à éviter.
La bière Blanche de Fox, de la microbrasserie Frontibus. Légère, et fruitée.
La Catamaran, une lager à la lime, de la microbrasserie 5e Baron.
C'est la présentation, mais ici, il y a une amertume enrobée tout à fait convaincante.
La Petit Banc, bière blanche, orange et coriandre.
Je dois aussi mentionner la Hoegaarden, une bière blanche, avec Coriandre et pelures d'orange, brassée depuis 1445. C'est comme un peu le modèle original, mais elle a beaucoup plus de corps que les autres mentionnés.
Pour l'ale écossaise, une bière forte, Farnham, Scotch Ale, va valoir attendre une autre fois, car comme le dit le diction : " blanc sur rouge, rouge sur blanc". Mais je l'ai déjà dit, les Stout, c'est pas pour moi.
La suite de cette histoire, une histoire de quelques milliards, se fera des années plus tard.
Pour employer les mots d'un ministre, il n'y aurait donc pas de précédent.
Macron va trop loin.
Hétérogène, entre le blog, le scénario de BD, et le roman graphique
par Renaud Germain
Idor, Poète conventionnel- p. 3
Juste Bête - p. 7
Maurice, prof à la CSDM - p. 11
Négligence One-take - p. 15
Avant la meth - p. 32
Sylvain au palais de justice - p. 59
Les Gizmos - p. 89
Ben Bédaine, le chanteur de The Doric Club, vous parle - p. 109
Cégep Rémy Tremblay - p. 126
Synthwave vegan (j'ai 5 comptes sur onlyfans) - p. 132
Plus d’eau courante depuis le 24 janvier - p. 138
Downplay Drop out - p. 142
Mémoires de Nostradamus - p. 144
Prologue - p. 145
1ère partie - p. 152
NE PAS RETOURNER À ARKHAM
2ieme partie - p. 198
Portrait d'un blogueur génial - p. 335
Je suis Godzillat, récit autobiographique de Gontran - p. 340
Bibliographie sélective - p. 384
*
Synthwave vegan (j'ai 5 comptes sur onlyfans)
Go home, I thought, eat this mescaline and put on the earphones, get away from this public agony...
Hunter S. Thompson
Idéalement, faudrait absolument rien nommer de tout ça.
Comme un secret....
Un secret qu'il faudrait minimiser....
Personnellement, non seulement je suis contre l'expression culturelle de cette réalité sociale, mais aussi contre cette réalité sociale. C'est pourquoi je m'oppose à la représentation de l'une et de l'autre, question d'avoir l'esprit tranquille dans mon petit canada.
Alors que je regarde mon sang gicler comme un bref geyser, la panique autour de moi dans le cinéma, l'écran noir, comment aurais-je pu deviner que mon été allait débuter comme cela, victime d'une agression, une folle avec un couteau, et un masque d'halloween, dans la salle du cinéma Odéon, où l'écoute, pour la seule fois, comme un événement, est pour le dernier album de Rammstein.
Mon sang sort de ma gorge, mon t-shirt est sale, tout est si rapide et lent, je rends l'âme, tandis que l'album entame sa 38ième minutes. Les sons paniqués de la foule.
Jamie Lee n'est pas là pour me sauver.
Je ferme les yeux en me disant faiblement que tel est le destin du bédéiste contemporain.
Quand le lieutenant enquêteur Merril arriva à bord de son véhicule sur la scène du crime, il était encore incrédule devant les dernières informations sur celle-ci. On avait dispersé une foule, acclamant le crime, transportant le corps blessé jusqu'à un pick-up, où il fut traîné dans la rue, et souillé par la foule avec des crachats, des défections, de l'urine et tout le ramassis du dépotoir environnant. Et selon un rapport préliminaire, il s'agirait d'un bédéiste, et d'une soirée métal. « C'est sacrificiel », murmura-t-il.
L'été avait pourtant bien commencé, avec l'arrivée d'un vinyle d'un disquaire européen, la musique du jeu vidéo Doom, des mois d'attentes. Et j'avais un nouveau compte sur onlyfans.
*
Journal du bédéiste, transcription retrouvée dans un save automatique
Sans parler de la récupération de mes communications par le système des organismes grassement payés, des prédateurs, comme toujours, mon travail est entravé, de plus en plus, dans la province des gens stupides. Et c'est pas juste la communauté des médias canadiens.
C'est le public, dont les habitudes de pensées sont des routines exécrables, l'usure n'affecte pas la bêtise.
Si je fais un dessin, avec Charles-Antoine qui dit Salut Maurice tu sens la pisse, c'est une fiction, une œuvre d'imagination. Mais pas ici, on imagine que le dessinateur et le dessin ne font qu'un, que la communication n'a pas de distance entre le message et l'émetteur, c'est gniochon, et c'est dominant. Des années d'éducations via les institutions et les médias, et on arrive avec cela. Les mots manquent, c'est le cas de le dire.
Une mauvaise morve sort de mon nez, ma consommation de cannabis oscille entre 2,8 et 3, 4 grammes par jour.
De plus, c'est juste impossible de communiquer, y'a trop de tata, mais on ne peut pas dire à tata qu'il est un tata, parce que le tata va vous en vouloir, avec amertume et rancœur, animosité et stupidité, on peut plus rien dire! C'est comme quand tu parles de quelque chose dont personne parle, alors on t'écrase la façe avec une bottine, parce qu'il faut pas en parler, tsé, pis après la foule émotive tel une vague parle abondamment du sujet, banalement, tout en gardant sa bottine sur ton visage, en te disant de la fermer. C'est des ploucs, et on prie les pluies acides pour qu'elles tombent ici. Mais y'a toujours les totons de l'humanisme chrétien pour venir célébrer la rencontre et le dialogue, tu parles? Depuis quand ergoter avec des concombres c'est le fun.
On devrait célébrer l'intolérance et l'ignorance, parce qu'ici, on affirme que je ne peux pas penser cela pour rapidement affirmer qu'on ne peut pas penser cela, et on ferme les écrans, à bas les citrouilles grises, comme disait l'autre!
Rien n'est plus difficile que de dénoncer la face pourrie de l'hypocrisie car elle est d'accord avec toi après avoir encaisser les chèques du privilège d'une société d'état. Et maintenant, avec les quotas, ils sont de plus en plus nombreux, des listes d'attentes de faces en trou de cul de beigne sur les ondes du matin au soir avec leurs expressions de platitudes sans fins au milieu d'une mélasse d'où gicle les flatulences de la bêtise ignare. Le bain n'a pas de fin. Les rayons du soleil m’aveuglent.
C'est comme la fumisterie du bilinguisme d'état et des deux peuples fondateurs, les plaines d'Abraham, c'est quoi, du vent? Célébrons le départ de notre élite française, catholique et royaliste, au lendemain de la Conquête, et n'est-ce pas l'excentrique Lord Anglais Durham, avec sa crinière à la Toulouse- Lautrec qui beugla au milieu de la swamp de cette masse amorphe qu'elle était sans histoire et sans littérature, n'est-ce pas cela? Pourquoi vouloir assimiler cette horde de malotru me dépasse.
Et nos écoles le confirment à chaque jour en produisant une quantité monumentale de crétins bornés, rongés par des incapacités nombreuses, qu'un vaste champ d'échec, toujours prêt pour voter pour des gens qui vont leur faire payer 3 fois le prix de leurs services. Voilà l'éducation de nos jours.
Allez toi, micro agressé de la classe moyenne de ce jour, que les fleurs du ressentiment jaillissent en toi et te pousse avec la haine dans les yeux à ouvrir pour la première fois de ton année scolaire ton livre d'école, lève-toi et marche vers ce pupitre, et étudie à fond pendant que les profs se défoncent la tronche sans que les lumières du local ne s'allument.
Faut les voir les guignols et les pantins éructer leurs fadaises avec leurs airs de cathédrales de stucco tandis qu'on empêche les métalleux de prononcer le titre de l'album KTA. Les cercles de la vertu n'ont jamais autant senti la lavande dans les plies de ton portefeuille. Et avant que la flicaille vaurienne de la communauté des médias canadiens ne réagissent comme une taupe de village perdu, l'Occident est une énorme gated community féodale avec une couronne de conseil d’administration dont les frontières sont des clôtures puériles avec des moutons, et ça braillent devant des écrans en criant ÇA MANQUe, ÇA MANQUe, ÇA MANQUe, et le soleil lui, hein, le soleil, est-ce qu'il parle de citoyenneté, de nationalité et de langue nationale, hein? Et la pelouse avec son paternalisme qui me jauge comme une suce dans abri-tempo, pourquoi, dis-je? Pourquoi? M'enrôler et me mobiliser pour la cause d’une société sur le point de disparaitre, pourquoi, elle me laisse dans l'indifférence en refusant obstinément de parler tout autant du pinacle que du pilori, c'est bon pour les vidanges, déjà. Blocage mental d'une société traditionnelle dépassée mais constamment réactualisée parce que notre vie sociale et puis le vieillissement de la population, les classes montantes, les dérèglements climatiques, la pression sociale de se conformer, les propos ineptes, les miroirs cruels des égoïstes vains et crottés, la laitue romaine défraichie, les petites épingles, les listes et les accumulations, les redites des perroquets borgnes, les plats et les cuillères, la besogne, la vaisselle, les histoires du quotidiens, les fautes de frappes des logiciels informatiques, les aquariums, les morsures de dragon rouge, la bullshit des régions, et le soleil, oh, le soleil...
- Et il continue?
- Des pages et des pages, j'ai pas arrivé à scroller jusqu'à la fin.
Il se gratte la tête.
- Ouein, dans le contexte, on a beaucoup de suspects. Y'a un fichier audio.
- Oui
Play. - "Minable, Minable, Minable....". Stop.
- Bon, je vois.
Il se retourne.
- C'est lui, avec le chandail de Dio. Sur le mur, un poster du bédéiste, avec les mots : « Une société incapable de nommer l'excellence se condamne elle-même. Et je suis l'excellence ».
- Oui, tu devrais voir ces comptes onlyfans, c'est...
- Passons. Comment tu expliques sa haine de la société?
- Bof, de nos jours, toutes les raisons sont bonnes si tu veux mon avis, dernièrement un sondage d'opinions donnait un taux de confiance d'à peine 50% aux médias, alors, si tu penses...
Un bruit, il sort son arme d'un seul mouvement et dit : - Chut.
Un chat se redresse sur les abords de la fenêtre menant vers l'escalier de secours.
- Ce n'est rien, c'est juste un chat.
- Ben oui, c'est un chat, mais qu'est-ce qu'un chat ferais bien...
Une ombre, soudainement, se lève, et bouscule les deux hommes, pris par surprise.
La porte d'entrée s'ouvre et se referme, les deux hommes, abasourdis, regagnent leurs esprits, et se regardent, sans y croire encore.
- Mais c'est notre suspect...
- Appelle la centrale, je pars à sa poursuite.
Comité de lecture
- Alors bonjour, merci de votre présence, nous sommes ici autour d'une tasse de thé pour discuter ensemble de...
- L'auteur est sexiste, l'ombre, le chat, on voit clairement où il veut en venir.
- Femelle.
- Exactement...Quoi?
- Femelle, la criminelle est une femelle, on le sait, depuis le crime dans la salle...
- Mais comment oses-tu dire que la criminelle est une femelle, c'est carrément sexiste dire ça?
- Pourquoi, c'est vrai, on le sait tous.
- Mais c'est inacceptable dire ça...
- Bon, on calme les esprits, on respire, ce que je comprends dans ton écoute, c'est que pour toi, l'innocence est attribuée de facto à un genre, et que...
- Mais il m'insulte, il dit que la femelle est la criminelle...
- Mais c'est vrai...
- Respiration gang, respiration...
L'éditeur
« Les résultats de notre comité de lecture ont été très productive, et comme éditeur, propriétaire de moyens de productions et de diffusions, je dois avoir une approche responsable de notre fiction, pour que la qualité soit au rendez-vous. Au moment d'écrire ces lignes, on parle dans les médias canadiens de programme de lecture et d'humoriste pour nous éduquer, c'est un pas dans la bonne direction, mais il faut faire plus, pour ne pas manquer notre rendez-vous. C'est pourquoi j'inviterais ici le bédéiste à rentrer dans la salle de cinéma. »
Le bédéiste s'avance.
- Bon, alors nous devons réécrire la scène pour la rendre plus juste et plus équitable. Vous pouvez prendre votre siège. Bon, alors on éteint les lumières, et bon cinéma!
- Alors, oui, bon, une question, je sais pas si...
- C'est parce qu’on n’était pas ici pour un film.
- Ah bon.
- C'était pour écouter l'album d'un groupe de musique.
- Ah ben tien, c'est nouveau, ce genre de...
- Un groupe assez populaire
- Mais qui ne l'est pas, je veux dire...
La foule se lève et arrache les sièges.
- Et vous avez gâchés notre soirée.
L'éditeur hurle.
Le lieutenant enquêteur Merril regardait son cell en n'en croyant pas ses yeux : « Stephen King est en train de perdre la carte avec sa recette de saumon ». Il arriva à bord de son véhicule sur la scène du crime, il était encore incrédule devant les dernières informations sur celle-ci. On avait dispersé une foule, inquiète et soucieuse, l'angoisse était palpable, alors qu'elle chantait des hymnes et dansait légèrement dans des gestes empreint de tristesses, devant le cadavre de cette homme, cloué et scotché à son siège de cinéma, et jeté à la rue comme une chose que l'on jette à la rue. Et selon un rapport préliminaire, il s'agirait d'un éditeur, et d'une soirée spéciale. « C'est sacrificiel », murmura-t-il.
In memory
Verminous
Black dhalia murder
( une version antérieur contenait une faute dans un mot, et il y a eut un ajout pour clarifier le propos dans un dialogue.)
Hollywood
CÉGEP RÉMI TREMBLAY
Bienvenue au CÉGEP RÉMI TREMBLAY, le célèbre auteur du livre UN REVENANT, au cœur du Maine. Nous remercions d'ailleurs les contributions de STEPHEN KING pour permettre cette institution de fonctionner.
C'est un peu étrange pour moi de relancer ma carrière ici, avec le cours LITTÉRARITÉ 101, mais j'ai espoir d'apporter une meilleure compréhension envers les FRANCO-AMÉRICAINS grâce à ma communication en classe.
Un étudiant quitte.
Pour les besoins la cause, ma communication sera en français québécois, et si jamais vous vous accrochez dans la compréhension de tel ou tel mots, je serais disponible après le cours pour dissiper les malentendues.
Un étudiant claque la porte.
Bon, comme plusieurs d'entre vous le savez peut-être, le plus célèbre des franco-américains est le pape de la beat generation, celui qu'on devine entre les lignes du poème HOWL, de Allan Ginsberg, JACK KEROUACK.
Il ne fera pas partie de mon cours. Alors, pour ceux et celles qui rouspètent déjà, je vois ta grogne fils, ma réponse est DO IT YOURSELF (DIY). C'est mon cours, et si cela fait plus de mécontents que d'autres choses parce chose bine n'est pas dans le portrait, c'est votre responsabilité de bonifier votre éducation, à partir de mon enseignement. D'ailleurs nous aborderons l'humanisme chrétien et le roman familial avec un autre auteur.
Une étudiante entre.
Bon, je suis en pourparlers avec AWAY de VOIVOD pour qu'il vienne d'ici la fin du cours. Alissa White-Gluz de Arch Enemy ne peut pas venir à cause de sa tournée de promotion pour sa nouvelle chanson, SUNSET OVER THE EMPIRE, et Dave Grohl et sa famille est en deuil. Par contre DESPISED ICON viendra dans notre salle de cours pour amorcer une discussion autour de LA LANGUE ET DE LA CULTURE, mais juste dans le DEATHCORE, c'était une de leur condition. JELLO BIAFRA récupère dans sa chambre d'hôpital après l'attaque sournoise d'une horde de GEEK WOKE au milieu du stationnement de ce tristement célèbre centre d'achat, impossible qu'il se déplace.
La plupart des gens que j'ai mentionné pourrait baragouiner deux trois mots en français, en tout cas plus qu'un THANK YOU MONTREAL, comme Cronenberg au festival de Cannes qui déclare « J'suis pas obsédé! Pas du tout! » ( La Presse, Marc Cassivi, publié à 20hrs, 23 mai 2022). Et ils investissent l'espace social avec des chansons en anglais, comme CÉLINE DION chante aussi en anglais. Ici, au Maine, la question de la langue commune dans l'espace public ne se pose même pas, c'est l'anglais. Pour avoir un débat similaire à celui qui agite la société montréalaise de nos jours, il faudrait se rendre à Los Angeles pour voir le débat opposant l'anglais et l'espagnol, même s'il faut faire attention avec cette comparaison. La question de la franco-américanité n'est pas celle d'une langue commune, mais bien celle d'une langue pour la sphère privée d'une communauté, et cette communauté à une nationalité. Le franco-américain a une citoyenneté américaine, avec comme langue nationale l'anglais. Sa nationalité entre en jeu principalement parce qu'il devient un américain, et cesse d'avoir sa nationalité d'origine. Comme les Italiens et les Irlandais deviennent des américains. Et, à une certaine époque plutôt lointaine, vivent dans des ghettos linguistiques. C'est surtout au tournant du XIX siècle que la question de l'immigration va se poser dans ce qui est en train de devenir des métropoles, ou des GLOBAL CITY, que nous verrons un peu plus tard dans la session. Un livre comme How the Other Half Laughs, de Jean Lee Cole (2020) explore justement l'émergence d'une nouvelle culture urbaine dans la mégapole en fonction d'un flot d'immigrants, en montrant aussi que le stéréotype dans les pages des journaux, les funnies, sont, malgré la teneur très discutable du gag, une façon de rendre compte d'une nouvelle réalité sociale et d'inclure les nouveaux arrivants dans l'espace social. C'est aussi ce qu'évoque Alan Moore lorsqu'il écrit “ The twenty years since the beginning of the century had seen the largest influx of migrants and refugees that the immigrant-founded nation had heretofore experienced, bringing with them fears that the established European settler stock might soon be overwhelmed by sprawling foreigh populations or diluted by pernicious interbreeding and miscegenation “. Je traduis pas, mais notons ici que les craintes et les peurs ne sont pas en fonction d'une perte de la langue nationale. Alan Moore fait partie de la British Invasion des années 80 dans le comic book américain. Des gens comme Neil Gaiman, Garth Ennis, Warren Ellis, Grant Morrison ont tous contribué à faire évoluer la production vers un public plus mature. Bon, y'a des Écossais et des Irlandais, mais la British Invasion est assez importante. Comme les années 80 font fureur, un comic book comme Swamp Thing et Animal Man présente des enjeux d'écologies à des jeunes teenagers boutonneux. Sur la question de racisme, ici, au CÉGEP RÉMI TREMBLAY, il y a un autre cours dans votre cursus qui aborde les tensions raciales dans la société américaine. Mentionnons le trilogie March, de John Lewis. Mentionnons l'Afrique du Sud dans Animal Man. Mais c'est un autre cours, (La question du racisme a-t-elle été abordé dans le comic book américain, 102), ici, c'est la littérarité dans l'espace social, LITTÉRARITÉ 101. Je n'accepte pas les travaux du cours 102 dans mon cours 101. Mentionnons que l'année dernière, une étudiante dont j'oublie le nom a été au centre d'une importante zizanie à cause de sa charge virulente contre les Klingons dans Star trek : Deep space Nine, principalement à cause du conflit opposant les Cardassiens et les Bajorans, ce fut une triste histoire pour notre établissement.
De nos jours, la plupart des membres de British Invasion ont publié des romans, comme Warren Ellis ( Gun machine, 2013), ou Grant Morrison ( Luda, 448 pages à paraître le 6 septembre 2022). Neil Gaiman, pour sa part, à plusieurs livres à son actif.
Mais ce que raconte Alan Moore, c'est aussi ce qu'on trouve dans l'ouvrage d'histoire intellectuel de Richard Hofstadter, The Paranoid Style in American Politics, et dans Anti-intellectualism in American Life. C'est même troublant. Le principal point de comparaison avec l'américanité des Québécois est l'égalitarisme, ce qui fait une grande distinction avec l'Europe de l'Ouest.
Il faut absolument que je cite Michel Viau, et son histoire de la bande dessinée au Québec (2021), parce que des questions entourant la modernité littéraire, mais surtout la littérarité d'une forme, se posent et s'articulent de façon à faire trembler le département des lettres de l'UDM et de McGill pour laisser sans voix Pierre Nepveu et Michel Biron. C'est un assez long extrait, mais ça vaut le coup. C'est à la page 103. Combien de carrières vont être brisées après cet extrait, j'ose même pas y penser. Voici.
Au début du XXe siècle, la littérature québécoise - tant le roman que la poésie - reste fidèle à ses thèmes récurrents, c'est-à-dire le passé et le terroir, contrairement à la bande dessinée qui, elle, est résolument ancrée dans son époque. Pourtant, tandis que l'industrialisation se poursuit à un rythme effréné et que la population agricole n'équivaut plus, en 1921, qu'à un tiers de l'effectif total de la province, la plupart des fictions publiées au cours de la première moitié du siècle n'abordent que les thèmes traditionnels de l'amour, de la terre et de l'histoire - Maria Chapdelaine de Louis Hémon (1914) ; Les habits rouges de Robert de Roquebrune (1923) ; Menaud, maître-draveur de Félix-Antoine Savard (1937) ; Trente arpents de Ringuet ( 1938), etc. La littérature québécoise présente ainsi une image faussée et déconnectée de la société. S'il existe quelques cas isolés à l'époque, il faut attendre 1945 pour voir paraître le premier grand roman urbain canadien-français, Bonheur d'occasion, de Gabrielle Roy.
Pourtant, 40 ans plus tôt, la bande dessinée abordait déjà sur le ton de la dérision et avec impertinence les joies et les misères de la vie citadine. Elle nous montrait les loisirs et distractions qui se pratiquaient en ce début de siècle, la langue qu'on y parlait avec ses patois et son argot, les façons de se vêtir et de se nourrir, les progrès techniques et les relations interraciales, tout en offrant une satire des mœurs. En cela, ces premières bandes dessinées constituent un reflet beaucoup plus fidèle et représentatif de la société québécoise d'alors et nous apprennent plus sur elle que les autres formes littéraires de la même époque.
C'est peut-être la première erreur que de vouloir faire de la littérature une valeur documentaire, mais bon, c'est un autre débat. Sur le plan de la littérarité, on comprend avant tout qu'il y a une hiérarchie culturelle, et que dans cela, la littérarité de la bande dessinée, et plus largement aussi la littérature et la culture populaire, n'est pas de la même valeur que certaines œuvres littéraires que l'institution va reconnaître. C'est une question de reconnaissance, mais pas pour le consommateur. Dans Hard-Boiled, working class readers and pulp magazine de Erin A. Smith (2000), on comprend avant tout qu'un lectorat particulier s'intéresse à un genre particulier pour y retrouver certains repères sociaux. La même chose a souvent été repéré dans l'histoire de littérature populaire moderne. Il reste que pour ce lectorat, la littérarité ne se pose pas comme question, la valeur littéraire va de soi après l'achat d'un bouquin au newstand. Par contre, socialement, un certain dédain s'affirme devant ce type de lecteur. C'est pour ça qu'on parle de reconnaissance et de hiérarchie culturelle. Selon moi, la moindre des choses pour des médias de masse, c'est au minimum de rendre compte d'une certaine sociologie, c'est à dire des transactions culturelles. On revient à l’extrait de Michel Viau. Refuser constamment de parler de Rap ou de Jeu Vidéo, parce que c'est pas dans les goûts d'une certaine génération, c'est vraiment s'égarer nowhere. De plus, ces médias refusent même de parler du sommet de la hiérarchie culturelle, comme Cannes par exemple, ce qui témoignent surtout d'un provincialisme et d'une profonde bêtise. Même Claude-Henri Grignon avait une opinion sur Françoise Sagan, c'est dire.
Donc, la réception de littérarité n'est pas la même.
Et il y a la question du capital symbolique, du vernis culturel.
La querelle du joual entourant la pièce de théâtre Les belles-sœurs, de Michel Tremblay, est un bon exemple. Martial Dassylva parlait de « grossièreté », de « vulgarité ». Par contre, il reconnaissait un « auteur dramatique de talent ». Là où je veux en venir avec tout cela, c'est à un texte de Camille Roy, bonze des lettres québécoises, recteur d'université, instruit à la Sorbonne et à l'Institut Catholique de Paris, avec l'ensemble de son œuvre maintenant complétement sombré dans l'oubli couronné par l'Académie française. Ce texte, « la nationalisation de la littérature canadienne », est plutôt étrange dans le contexte actuel, puisque l'utopie d'une « langue à soi », expression de Lise Gauvin je pense, ce que les radicaux du courant joualisant vont activement rechercher dans les années 70, découle de la rencontre avec les nations autochtones, et d'une certaine fascination. « Au surplus, ce ne sont pas ces messieurs de Lorette et de Caughnawaga qui ont accompli cette merveille, et nous n'avons pas même dérobé à leurs lèvres ce parler et ce miel indiens qui devaient faire si alléchante la littérature canadienne ». Camille Roy, prêtre, Incroyable. Cette « merveille », c'est le développement de la littérature nationale, et le principal commentaire sur son empêchement est Crémazie, qui regrettait que la langue nationale ne soit pas le huron ou l'iroquois. « N'ayant pas, pour exprimer nos idées, une langue qui soit exclusivement la nôtre, nous ne pouvons donc créer et développer chez nous une littérature qui soit vraiment distincte de la française ». Camille Roy, prêtre. Incroyable. Contre toute attente, tout nous porte à croire qu’Octave Crémazie et Camille Roy serait en faveur de quota en langues autochtones sur les ondes des radios ( Le studio Makusham voudrait voir des quotas de musique autochtone à la radio, Radio-Canada, 03-08-2022). Mais faut rappeler que l'Église Catholique traverse présentement une énorme crise, similaire au Nicolaïsme et à la Simonie. ( En Italie, des laïques dénoncent l'omerta de l'Église catholique sur les abus sexuels, Le Monde, J. Gautheret et C. Chambraud). C'est pour ça que je trouve plutôt curieux l'engouement pour l'humanisme chrétien et le roman familial de nos jours dans un cadre institutionnel. Sinon, je m'en remets à la déclaration phare de René Lévesque en 1963 à Toronto : « Je suis d'abord Québécois ».
Mais pour revenir à la guerre de 14, cette époque est assez intéressante, c'est celle de l'effondrement d'une civilisation industrielle et impérialiste dans la Première Guerre Mondiale. Sur le plan culturel, c'est le bouillonnement constant, et comme le fait remarquer Leslie S. Klinger, la production des magazines devient moins coûteuse, et les classes moyennes consomment de plus en plus des short stories. Sur le front des avant-gardes artistiques, les déflagrations du cubisme ont rapidement essaimé une multitude de courants artistiques, tous meilleurs que son voisin. Beatrice was my destruction, de Jed Rasula (2015), expose principalement un de ces courants, le dadaïsme, pour l'aire culturelle anglophone, on le voit avec ces références culturelles. Livre grand public, et même surprenant avec des photos de Tristan Tzara au beau milieu du constructivisme russe.
Mais ici, il faut revenir au Western. C'est indéniable que la misogynie est très présente dans les films de Sam Peckinpah, le principal instigateur du l'ultraviolence sur le grand écran vers la fin des années 60, mais il ne faudrait pas oublier que la misogynie qu'il montre est peut-être le dixième de la misogynie réel de cette époque. Une série comme DEADWOOD trouve une astuce en limitant le nombre de mots pour les personnages, et en surutilisant l'injure COCKSUCKER. Encore là, c'est peut-être le dixième de la violence verbale réel de cette époque. Si on élude cette question, on tombe alors dans des représentations édulcorées, sinon très fade.
Donc, toujours est-il qu'ici au Maine, il n'y a pas de tension sociale en fonction d'un débat linguistique, mais plutôt en fonction d'un niveau de langage, mais ce langage est toujours l'anglais, la langue commune.
Pour le prochain cours, je veux 5 pages sur la question de la citoyenneté, de la nationalité et de la langue nationale. J'accepte le drame humain et le témoignage, mais si vous voulez écrire I DON'T FUCKING CARE, il faut le faire sur 5 pages, à la main.
Les questions linguistiques émergent rarement sur la scène internationale, le sous-titrage fait des merveilles. Mais pour nourrir votre réflexion, voici 2 articles.
Je suis en train de me faire de la mauvaise publicité.
Ceci dit, en une décennie, on est passé du racial slur du racisme ordinaire dans les discours sociaux à un bruit de fond raciste, voir décomplexé. Et tout ça, en 10 ans, avec toujours plus d'inégalité à l'horizon, toujours plus de fractures sociales et de déficit démocratique, ce n'est pas tout à fait le discours dominant, mais c'est présent. Il y a peine 10 ans, la configuration du discours dominant était plus marqué par le néo-libéralisme. Et de nos jours, c'est tout autre chose. On va alors souvent employé l'expression d'ethnonationalisme, qui a au moins le mérite de pouvoir être utilisé avec la notion d'ethnocentrisme. Et le terme, comme modernisation par exemple, peut englober différents contextes, plus que la locution " White nationalist", qui rapidement va s'épuiser pour finalement ne plus dire grand chose. On comprend ici que c'est " la nation" et non pas la nationalité, selon moi, qui semble se rétrécir dans un carcan ethnique, dans une certaine conception que l'on va retrouver dans les discours dominants. Et généralement, c'est lié à l'enjeu de la crise migratoire. Mais bon, tant qu'à dire des généralités, et c'est pas ça qui manque, vaut mieux des termes adéquats si on cherche à expliquer quelquechose. J'ai toujours été surpris que le terme " anomie" puisse rester d'un côté plus analytique, et d'un autre côté, à une certaine époque, être employé dans un discours politisé, sans que le terme perde au passage sa valeur dans des analyses plus pointues.
D'ailleurs, l'ethnocentrisme va pouvoir être aussi impliqué dans le narcissisme collectif que l'on peut regarder dans différents groupes sociaux, comme les fandoms par exemple, la notion devient donc plus dynamique. Je suis plutôt pour les notions qui s'insèrent dans des dynamiques sociales, dans des processus. Par contre, et c'est peut-être important de le souligner, des travaux dirigés dans ce sens, à l'intérieur de système sociaux, qui de nos jours peuvent devenir rapidement des systèmes sociaux dans des systèmes sociaux, ça va pas, dans " l'arène politique", nécessairement produire, avec une nouvelle nomenclature, une autre réalité sociale que celle qui est présente. Je dis ça non seulement parce que le monde parle très souvent à travers leurs chapeaux, mais ce qu'on remarque, dans la tendance du constructisme social, c'est beaucoup de dérives qui aboutissent à des discours un peu déconnecté des réalités sociales qui sont sensés être prisent en charge par des discours critiques. Des disjonctions surgissent.
Au Québec, l'ethnonationalisme reviendrait à définir l'identité collective comme " canadienne-française", et non plus comme " Québécois", ce qui serait un recul assez prononcé. Et même là, on va parler du " nationalisme de survivance", comme un discours, où le nationalisme à une place, mais encore là, comme je l'ai écrit ailleurs, la tendance à voir tout comme un bloc monolithique est une bonne façon d'évacuer le réel. Un sociologue comme Gérald Bouchard va utiliser cette conception, mais si mon souvenir est bon, c'était aussi pour marquer une différence sur le plan historique, parce que son champ d'étude était dans le Québec d'avant la révolution tranquille.
La grande ligne de démarcation ici est linguistique, et il n'est pas rare d'entendre des anglophones utiliser l'expression " french-canadian", mais ça ne fait qu'accentuer cette ligne de démarcation, ça veut plus dire grand-chose au Québec. J'ai une capture d'écran avec un journaliste anglophone qui demande à Denis Villeneuve, le cinéaste, si l'on trouve des " french-canadians easter eggs" dans son film. Kerouac, par exemple, en tant que franco-américain, va concevoir la population du Québec comme des canadien-français, et c'était déjà un peu dépassé, dans les années '60. Par contre, il y un texte de lui où il insulte carrément les montréalais, et le canadien-français urbain de l'époque, dans une envolée qu'on retrouve rarement dans ces livres. En littérature contemporaine, Irvine Welsh dans le roman Transpotting va y aller dans le même sens dans des pages tournées contre les Écossais, et si un québécois, de nos jours, se situerait dans le même registre, y'a de forte chance que son manuscrit se retrouve oublié sur une tablette d'un éditeur quelconque.
Tout revient un peu à se définir et à se faire définir, mais si je dis vege comme un queb, on va comprendre, parce que ça correspond à une réalité sociale. L'enjeu de la nationalité, porté pendant la révolution tranquille par le parti québécois, ne va pas se jouer de la même manière, sur le registre de l'affirmation nationale à tout crin, avec des porte-étendards qui disent stie. C'est juste du monde qui dise stie, vege comme un queb. C'est bizarre à dire de même, mais c'est en fait un progrès.
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« C'est là qu'est le mystère pour moi, le mystère de Montréal, la capitale, la culture de tout le Canada Français, d'où est venu l'oseille et la paternité originale qui s'est mise à pulluler et à faire de nous les fils actuels d'Émile. ». (p. 126)
On voit ici un lien plutôt surprenant. J'ai cinq citations plutôt problématiques, et voici pourquoi, Joel Dinerstein, The Origins of Cool in Postwar American page 248 : " Kerouac a réuni des concepts zen, la pratique du jazz, la poétique du blues et les idéaux modernistes européens dans une nouvelle synthèse pour la littérature américaine.". Dans ce cadre, on va donc moins investir la caricature, par exemple, l'invective, le propos dénigrant. Et pourtant : « Les plus blasphémateurs du monde, les Canadiens Français, quand ils ont bu, vous n'avez qu''une chose à faire, aller dans leur capitale et rôder devant les bars de Sainte-Catherine Street à Montréal pour voir la pochardise et la profanation.» (. p. 99). Somme toute, on manque de classe à Montréal. Première citation.
La deuxième citation est problématique surtout à cause des autres citations, puisque ça vient le contredire.
Il criait : « Varge! Varge de toutes tes forces, mais varge!» .
« Mon grand-père utilisait cet énorme langage contre la tempête ça voulait dire : « Frappe moi! Blaste moi si tu peux! Blaste moi!» le langage appeler québécois est le plus fort au monde quand il vient le temps des mots du pouvoir, comme blaste ou frappe, et bien d'autres. C'est dommage que l'on ne peut en faire l'étude à un collège, car c'est un des plus langagiers langages au monde. Il n'est pas écrit ; c'est le langage de la langue, pas celui du stylo, il a grandi des vies du peuple français venant en Amérique, c'est un terrifiant et un énorme langage ».
Le lien ici avec le " mystère Montréal", ça serait le langage, et non pas le lieu physique, qui est comme un des cercles de l'enfer de Dante pour l'auteur. Revenons aux cercles de l'enfer. Et le service de recouvrement d'Hydro est un des cercles infernal, et quiconque vous y conduit ne peut n'être que maléfique. Même Slayer fait référence à ça : " Pride and prejudice, don't gimme that power, bullshit".
" Cette phrase aurait fait une épitaphe appropriée pour la pierre tombale de Kerouac : il était un écrivain essayant de trouver l'espoir dans l'apocalypse (p. 242, Origins Cool Postwar). Et bien, c'est pas à Montréal que ça se passe.
« Leur ignorance, leurs grossièretés, leurs interdits petits et mesquins, leurs combines, leur tendances hypocrites, ces hommes qui se repentent de leurs pertes et savourent leurs gains.»
« Ce type d'homme morne, gris, mafflu, pâle, sournois, peureux qu'est le Canadien Français, avec ses yeux pâles, avec ses boutiques noires, sa cave secrète, minable et sans fond, ses harengs dans un barils, ses bagues d'or bien cachées, sa femme et sa fille qui se querellent dans une autre pièce sans fenêtre, son balai sale dans le coin, sa pitié, ses mains froides, ses entrailles chaudes, son fouet qu'il utilise abondamment, son abord aimable et ses opinions intransigeantes.» . (p. 20.).
Et le clou du spectacle : « Je suis stupide, et même crétin, peut-être seulement canadien-français.».
On tombe de haut. Je ne sais que dire.
Déjà que le fouet était assez intense, et en plus, on l'utilise abondamment, mais dans des moments de doute, de dénigrement, il en vient à blâmer sa communauté, car elle lui ressemble. C'est dure comme commentaire. On ne se retrouve pas dans Big Sur ici. Y'a juste dans Docteur Sax que ça va s'organiser dans les mêmes registres. Vers le milieu de On the road, une phrase célébre, juste avant le procès de Dean Moriarty : " Qu'est-ce qu'on fout à Denver?". Cette ville nowhere dans le livre, où finalement tout le monde se retrouve, surclasse Montréal, et de très loin, dans la narration.
Je viens de l'apprendre, Gary Snyder a gagné un Pulitzer, c'est un personnage dans The Dharma Bums. Ce n'est pas le genre de propos qu'on retrouve dans ce livre là, ni dans aucun autre. C'est pour ainsi dire exceptionnel.
Autrement dit, dans ces moments de génie, avec le rouleau, la machine à écrire, et les mots, les phrases, jour et nuit, tout va très bien Madame la marquise. Mais lorsque l'abattement le frappe, lorsqu'il se sent crétin et stupide, voilà du monde qui lui ressemble, à sa ressemblance. On tombe de haut, dis-je.
En 2022, personne ne va articuler son discours au Québec en faisant référence à du French-Canadian, et ce, peu importe votre opinion politique dans le système actuel. Par contre, dans le R. O. C. ( Rest of Canada), et dans l'aire culturelle anglophone, avec la passion pour l'ethnic background, devrait faire des émissions de radios ou des docus, que sais-je, on retrouve encore ici et là cette référence. Comme dans Cinema Speculation, Quentin Tarantino, page 97 : " Instead, after excusing himself from the French-Canadian actress, ...". Même avec des beaux petits logos du gouvernement du Québec à la fin des films pour célébrer les crédits d'impôts, c'est comme les messages d'annonces en français à la STM, du vide en écho. Et même à Cannes, pas convaincu qu'on présente une actrice québécoise comme cela, sans se faire reprendre. De toute façon, les Français de France, sont généralement assez content de pouvoir dire : " Ah, notre prochaine invitée, l'actrice Québécoise...".
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Pour ce qui est de la nouvelle du jour, hier, le regret de Leonardo d'avoir refusé Boogie nights, son seul regret, j'aimerais tout de même souligner Wolf of Wall Street, j'ai regardé ce film avec mon père, je vois pas vraiment l'espace où tu devrais avoir à regretter quelque chose, parce que si un film accote solide Boogie Nights, c'est bien Wolf of Wall Street.
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Entre 1948 et 1951, le directeur du département d’anthropologie de l’université nationale du Mexique, Robert Hayward Barlow, spécialiste du Nahualt, et des hiéroglyphes curvilignes des manuscrits aztèques d’avant la colonisation Espagnole, était l’exécuteur testamentaire de H.P. Lovecraft, et l’un de ces étudiants était William Burroughs. C’est peut-être ainsi que subsiste dans l’imaginaire les rêves terrifiants des civilisations perdues.
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Maggie Cassidy
Jack Kerouac
Québec- Amérique, 1984, 243 pages.
Break the Rhythm! ( too much pentameter)
...My god what solitude are you in Kerouac
now?
-heard the whoosh of carwheels in the 1950
Ginsberg
« L'homme dans la télévision montre des images de la Reine d'Angleterre qui salue la foule en bougeant sa petite main. Une petite main capable de pousser un enfant en prison. » (p. 54)
Kerouac ressemble à Gary Cooper, là, j'hallucine pas. On regarde un film de Capra, et la silhouette dans la pénombre est celle de Kerouac à s'y méprendre, c'est troublant. Maggie Cassidy est un livre qui appartient, avec d'autres, dont The Town and the city, alors que Kerouac s'intéresse plus particulièrement à Lowell ( High School ), et à son départ pour New York ( Columbia University), ce qui est un fait vécu.
« Tous les copains étaient Canadiens français, à part G.J. qui était Grec » (p. 7). Et qui dit beuverie Canadienne-française dit Jack Kerouac. « C'était la veille du jour de l'an, il neigeait sur le nord du pays. Bras dessus, bras dessous, les copains descendaient la route enneigée en soutenant celui qui était au centre et qui chantait tout seul d'une voix triste et fêlée... ».
( Ici, la conception des Franco-Américains de leurs origines, soit le Canada Français, va se retrouver dans l'expression Canadien-Français. La plupart vont devenir des Américains. Première, deuxième, troisième génération).
3 livres dans Library of America, ce qui correspond pas du tout à l'histoire éditoriale des livres de Kerouac. En me basant sur l'édition Quarto, The Town and the City, " succès d'estime vite oublié", Maggie Cassidy, Docteur Sax, On the Road, Visions of Cody, refusé. Plusieurs fois. Comme d'autres livres aussi. En juillet '55, accepté chez Viking Press, On The Road. Il reçoit ces exemplaires en juillet '57. Mexico City Blues, San Francisco Blues, refusé. Grove press le publie en '58. Nouvelle publication chez Groove Press, version réduite chez New Direction. '62, Big Sur et Visions de Gérard chez Farrar, Straus & Cudahy. La critique est "très négative", " très mal accueilli". Critique " mitigée" en '65 pour Anges de la désolation. En '66, édition de poche de Sur la route, et en '67, participe à une émission, sur les ondes de Radio-Canada. Vanité de Duluoz en '68, la critique, " réservée", et il n'arrive pas à faire réimprimer le livre. Et au final, 3 livres dans Library of America. Et puis non, c'est 4 livres.
Au milieu des mentions de Dickens, Céline, Charlie Parker, Gogol, Jack London, la vie de Van Gogh, Dostoïevski, Lester Young, Duke Ellington, Glenn Miller, Walt Whitman, Hemingway, Frank Sinatra, Harry James, Artie Shaw, on trouve ceci :
« Mon imagination fertile nourrie de spectacles de cirque et de magazines obscènes » (p. 122)
Juste une autre phrase
« Couché dans mon lit, je rêvais de devenir un grand héros new-yorkais aux dents blanches et au teint frais - une incarnation iddyboyesque idiomaniaque du Super Vainqueur du Rêve américain, gros bonnet arriviste - pardessus confortable, écharpe immaculée, entouré de filles au corsage fleuri, pas question d'être abstinent - je serais un grand journaliste qui signerait les éditoriaux dans des journaux de Time Square ( comme le Little Theater) ressemblant aux journalistes de tragédie des films de série B qui bavardent en éclusant dans des bars enfumés éclairés par les néons clignotants de la nuit de Manhattan, bord du chapeau baissé comme Marc Brandel ou Clellon Holmes, les héros des tavernes sombres - à travers les vitres où l'on voit Bar-Grillroom écrit à l'envers, on aperçoit le cadre noir de l'enseigne au néon géante avec le nom du propriétaire du journal - Mann, le cigare entre les dents, le petit-fils du fameux Horace, rédacteur en chef cogneur, coriace et jésuitique, artiste averti, grande gueule sur les écrans argentés du Rialto, combien de fois entre Maggie et les cours ai-je fait l'école buissonnière pour aller voir des films, et maintenant que je suis à New York, je vois les scènes réelles de mon lit apeuré de Brooklyn, j'ai dix-sept ans. Gloup! » (p. 205)
Allen Ginsberg
Poèmes
Christian Bourgeois éditeur, 2012, 978 pages
Il y a peut-être un avantage à ce qu'un mouvement artistique s'installe au musée. C'est que ça n'intéresse plus vraiment, et qu'on continue à publier des livres. Oswald Spengler avait développé cette idée que la civilisation était dorénavant le lot des mégapoles, et que si la culture était encore vivante, dynamique, la civilisation maintenait diverses formes dans l'immense entrepôt du musée, en ville. Un cosmopolitisme global que Kerouac a romancé dans un roman intitulé The town and the city, et qu’il faut être aveugle et sourd pour ne pas y voir les théories de Spengler. C'est vite résumé, c'est aussi pour dire que rarement on visite le musée, puisqu'on s'imagine déjà posséder ce qu'il montre, sur le plan symbolique.
Le mouvement des Beatniks a depuis longtemps été accueilli par diverses institutions culturelles un peu partout, mais, peut-être parce qu'il garde toujours une proximité avec le peuple, il n'a pas entièrement sombré dans l'oubli. Et peut-être aussi est-ce parce que les personnages beatniks ont acquis une image en société qui dépasse largement leurs propres œuvres. Ainsi, j'avais une idée de la poésie d'Allen Ginsberg sans jamais avoir lu un recueil en entier de lui. En fait, notre époque est tellement fanatique d'instantané, qu'on a tous déjà rencontré un poète qui n'a jamais lu une ligne de Ginsberg mais qui se vante d'être un meilleur poète que lui, habillé de la tête au pied par une boutique de linge spécialisé dans le branding commercial. Et il y en a qu'il le croit! Il est meilleur parce qu'il parle en anglais comme un anglophone, et le mimétisme, c'est tout un système de socialisation. Et en plus, si on s'imagine qu'il était le guru dansant des hippies, on n'a qu'à lire un poème comme Aux punks de dawlish pour réaliser qu'au-delà des modes, et des contestations, ben, il a continué de vivre.
Premièrement, la conception bilingue, anglais - français, ne sert pas vraiment les traducteurs français ici, et comme on est plusieurs à articuler correctement du français québécois, on trouve lourdaud plusieurs formulations. Traduire I can't speak, par Je ne puis parler, plutôt que par Je peux pas parler, par exemple. C'est des choix, et avec l'original à coté, on les remet en question rapidement, les choix. Mais il y a tout de même quelqu'un qui a dit oui à ceci. Moi, j'ai perdu mes illusions. Les éditeurs français préfèrent sortir le bouquin d'une prostituée ou d'un réactionnaire néo-fachiste plutôt qu'un indépendantiste québécois. Il s'en branle de la social-démocratie au Québec. Même si le Québec est parasité par le crime organisé, il pense posséder des principes supérieurs, alors que les arguments-bidons, ils les sortent que pour cette occasion, que pour lui, que pour ça, que c'est petit, l'avocasserie et le légalisme pointilleux. Faut pas trop s'en faire, dans les vieux pays, il faut être vieux pour être considérer, être en position d'autorité et savoir en abuser. Si t'as pas 45 ans, si t'as pas les cheveux grisonnants, t'es pas grand-chose, mon gars, tes réalités sont peu de chose à la fin. Il faut être admis au centre pour vieux pour avoir une condition en société. Et même là. Et puis, et puis, le système de notes à la fin est bien pensé.
p. 215
...sont assis sur un soja....
p. 197
les dernières lignes sont pas traduites
p. 167
...transformé en Pétole...
Et on pourrait en trouver d'autres
Deuxièmement, c'est sexuel, assez, beaucoup. Et c'est un homosexuel. Ça peut choquer. Il y beaucoup d'exemple. ( p. 364 young poet with a big cock who could fuck you all night long). Bizarrement, l’Amérique latine apparait beaucoup, comme si dans ces sous-bassement, en dessous des édifices américains, il y avait des quartiers de la célèbre compagnie United Fruit plongés dans les ruines d'un empire aztèque. J'extrapole un peu, mais c'est pas la Norvège qui est décrite. Et troisièmement, c'est des longs poèmes, des poèmes-fleuves, des poèmes qui durent encore plus longtemps qu’on pensait. Surtout dans le recueil Planet News. Y'en a des pas si mal, après tout, faut les lire, j'imagine. Wichita Vortex Sutra est assez hallucinant. J'ai été convaincu avec ces deux morceaux-là, des paragraphes versifiés.
Me voici - la vieille Betty Boop oulala derrière le micro-crâne se demandant quel Opéra de Savon imbécile spectacle d'épouvante allons-nous radio-diffuser par Mégarde - bourré de communistes et de flics-frankenstein
Tiré de Television was a baby crawling toward that deathchamber
Six mille salles de cinéma, cent millions de postes TV, un milliard de transistors, radios avec ou sans fils s'entrecroisant avec les hémisphères, les sémaphores et les code morse, tous les téléphones tintant en même temps branchant tous les esprits oreille à oreille sur la vaste conscience de l'Apocalypse Pour cette fois -
Tiré de La télévision était un bébé rampant vers la chambre de la mort
Et je tombe sur un album de D.O.A.
Et j'ai ramassé des disques. Claire Pelletier Soleil Ardent. Richard Séguin Les classiques. Marabu Figurines. Brutal Chérie Cours ou crève. Éve Cournoyer Le Labeur de la fleur. Pierre Fortin Mécanique d'hiver. Et Jacynthe Dévoile qui tu es. Premier constat, ça gagne pas des prix ste monde-là. J'ai écouté Raphael Super- Welter. J'ai visionné le film Jimmywork, de Simon Sauvé, le film l'Armée du crime, de Robert Guédiguian, et les 10 épisodes de la série Strike Back. J'ai aussi regardé le DVD de Daniel Lemire, 20 ans d'humour, 1982-2002.
Et après? Cowboys Fringants Que du vent. Caiman Fu À des milles. Jimmy Hunt. Galaxie 500 Tigre et Diesel. Thomas Hellman Prêts, Partez. Avec pas d'casque Dans la nature jusqu'au cou.
Et la saison théâtrale qui débute. Le théâtre Prospero a fait l'annonce de sa programmation. La Licorne et l'Espace Go aussi. D'autres suivront.
Et les maisons d'éditions qui lancent de nouveaux livres sur le marché.
Et Éric Lapointe, Véronique Cloutier, et Céline Dion sont dans les journaux.
Les films américains et le box-office.
Plus d'une centaine, avec une nouvelle façon de présenter la chose.
Le problème avec les gens intelligents, c'est qu'ils peuvent vous réduire à néant. Tocqueville, avec son art de l'observation, et cette remarque sur les " paysans prospères", va anticiper l'école historique de Montréal, ou du moins, valider des thèses.
Le beau salaud : On m'a déjà dit que le niaisage n’avait pas d'avenir, qu'il fallait faire du niage. Alors depuis je pratique le rejet émotif. Pas de discussion. C'est facile, propre et net. J’ai tout appris des libéraux provinciaux. Comment bâclé, comme être incompétent, toujours garder son air de supériorité, comment favoriser les gens qui pensent comme vous, sans s’inquiéter du travail accomplis, copier, voler. Prôner la liberté individuelle. Ce sont mes maîtres, être comme québécois traiter comme de la marde, être comme québécois une fucking joke.
Je n'offre jamais d’explication convaincante, que des demi-vérités, et je me fais acclamer, surtout par les anglo-canadiens de l'ouest. Je suis une fraude ambulante. Sur le plan culturel, le cinéma américain, et la littérature française. Chaque fois qu'il y a quelque chose de différent, je me repli sur moi. Et je consomme de la porno. Mais juste avec des blondes. Comme je suis en position dominante, violer le droit d'auteur des créatifs, m'approprier leurs besognes, c’est normal, et bien, je ne crois pas aux changements, les mentalités sont figées, on est né comme ça. Ceux qui sont en haut, et le reste. Les rapports entre les gens, toujours la même Chose, leurs incapacités de penser par eux-mêmes est toujours à la une.
Avoir de l'esprit, ça relève de la vie privée, en public, j'aime ce qui est populaire, et rapporte de l'argent. J'aime les voitures. À chaque fois que je regarde le médiatique, et que cela me fait penser à moi, je suis content. Être un citoyen du monde, membre d’un village global, pendant que tout communique dans un réseau, sans différence, entouré par des gardiens de sécurités d'une firme privé, j'y rêve.
Pendant que je cire mes souliers dans un espace à Ottawa, les québécois ne sont qu'une communauté parmi tant d’autres, une communauté francophone, le trois quart sont bilingues, ils ont tous une citoyenneté, se sont de bons consommateurs. Les élubrications sentimentales des romantiques circulent sur les ondes, ils n'ont tout simplement pas vue la taille de mon pénis. Les femmes, c’est dans la colonne des dépenses pour certain, c'est dans la colonne des revenus pour d'autres, c’est toujours de la publicité. Certain parle du contenu, mais bon, qui ça intéresse le contenu.
Pour gouverner, il faut le chaos, la peur, les menaces, la force. Si on brutalise suffisamment, au doigt et à l’œil. Les intellos, trop peu nombreux. Aucun impact. Pour gouverner, trouver des similarités, au jour le jour, et toujours blâmer l'opposition, pour gagner la game. Comme fédéraliste, hommage à Ottawa, on accepte vraiment n’importe qui. Plus il y a de militaires, plus il y a de drapeau canadien, plus je suis content. Comme un homme agressif qui rappelle les règles de sa maison, les faits, le réel, je suis content.
D'ailleurs, je n’ai jamais rien compris aux arguments des séparatistes, ils troublent ma fragile quiétude, faut dire que je ne me suis pas forcé pour comprendre, ni pour les faire comprendre, mais bon, un peuple ignorant et résigné, c'est bon ça comme citoyen gouverné. Ils sont trop émotifs. Ils veulent de l'argent, ethnico-centriste, ma lutte contre eux est juste, bonne, tous les moyens sont bons.
De toutes façons, j’achète les principaux leaders, le reste est désorganisé, en train de se chicaner comme des italiens, Ah, ça c'est une nationalité, l’Italie. Plusieurs sont de mon bord, même haine, même idée, même coup de cochon. C'est comme l'église, ou la royauté anglaise, c'est le costume, c’est le fun à mettre, faire les rituels, avoir le geste, le look, faire les rituels, mais pas toujours. Juste quand c'est utile. Pis le prestige aussi.
J'ai travaillé pour Bell. J'ai toujours adoré humilier. Briser des vies. C’est trillant, il faut avoir l'instinct du tueur, mais la satisfaction, se borner à refuser, ne rien vouloir céder, en rajouter, mais toujours à la baisse, amener les autres à genoux, regarder le désarroi, la supplication, c'est jouissif. L'impuissance devant mon power, être le lead, c'est grisant.
La contestation, bof, ils s'entretuent entre eux la moitié du temps, et quand y'en a un de sensé, ils le laissent tomber. Pas besoin de s'inquiéter. Sinon, on a les moyens pour rendre sa vie infernale. Contrôler et surveiller, c'est l’fun.
Quand je me bidonne sur des blagues fait sur le dos des québécois intolérants, je sais que c'est pas tous les gens qui sont comme ça, mais ça m'arrange en maudit de le croire. D'ailleurs, n'importe lequel conflit inter-ethnique, n'importe quelle violence, je m'empresse de grossir ça énormément, imaginant des conflits armés et des guerres civiles, s’il le faut, je ne cherche pas à le régler, mais à me présenter comme le bon et le paisible. En fait, toutes les communautés ne m’intéressent pas. On leurs donne des festivals, des jeux, un peu d'amusement, et c'est tout. Dès que ça se corse, je plaide l'ignorance, et je mens, je m'en tire, non-responsable. De toute façon, la justice est une blague. Les médias, c’est du contrôle social, le citoyen, on le fait payer, il ne vote pas anyway. J'ai toujours pensé que le capitalisme d'État, c'était une bonne idée, mais pas au service des citoyens. Au plus fort la poche. Je sers mes intérêts. Je favorise une main d’œuvre féminine. En plus, on peut les payer moins, les gars sont trop quelque chose, je sais pas, main d’œuvre féminine. Pis l'équité salariale, voyons dont! D'ailleurs, comme elles occupent plus d’emplois, pour la sécurité, les payer moins chères, avec nos dépenses pour les musclors à la sécurité, une dépense.
Moi, je ris des pauvres, surtout ceux que je vole. Moi, quand je ne comprends pas une pub, j'suis content. Y m'en veule parce que je suis meilleur. Des jokes plates de goujat. Ça vaut pas la violence hyper-réaliste d'une armée. Ni le sex-appeal des femmes d'affaires, mes partenaires. Moi ce que j'aime, c'est les logo coorporated. Et les privilèges.
(C'était mauvais, et réel)
( et 304 pages qui suivent)
Un texte de 2013
L'idée de la case, ça serait Antoine Bertrand en vendeur de hot-dogs, ou de crème glacée, c'est pas encore défini, c'est donc indéfini, juste à côté du monument Louis Cyr, et peut-être des touristes qui demandent " Westmont, Westmount", et d'autres " NDG, NDG". Faudrait un ballon aussi. Et un parasol. Ou deux. Et un dialogue. Bon, j'ai le background, mais j'ai pas la scène.
Les zones de guerre se multiplient, et l’on assiste à l’effritement de l’État de droit sur la scène internationale. Des institutions comme la Cour pénale internationale (CPI) en viennent à des décisions que plusieurs gouvernements décident d’ignorer, et les droits de l’homme reculent un peu partout, laissant que le mépris pour la vie humaine comme valeur fondamentale. Dans la multitude des événements qui viennent nous plonger dans l’hébétude, la sidération et l’horrifique, la situation des militants prodémocraties à Hong Kong vient se terminer pour 45 d’entre eux par des peines de prisons allant jusqu’à 10 ans[1]. Autre temps, autre mœurs. Autrefois on se serait bousculé sur la scène internationale pour dénoncer cette intolérable dérive. Mais comme les rapports de force ont changés, Hong Kong et Taiwan bascule lentement sur le terrain pro-Chine, et les protestations n’y changent rien.
Autre temps, autre mœurs, le 4 juin 1989, la place Tiananmen se changeait en théâtre de protestation pour de jeunes étudiants prodémocraties, et hier comme aujourd’hui, le pouvoir à Pékin ne lésine pas avec la dissidence. Par contre, comme on peut le lire dans The Magic Lantern, le monde communiste de l’époque, à cette même date, était aussi secoué par les élections en Pologne de Solidarnosc, ce qui allait mener, comme ailleurs, à des régimes parlementaires et à des économies de marché. Et, comme pour déjouer les pronostics des théories sociales, l’on s’interrogeait sur la nature violente des révolutions, ou plutôt, sur son absence. « Des mouvements populaires qui, bien que spontanés, massifs et efficaces, étaient presque entièrement non violents, devraient-ils vraiment être décrits par un mot si étroitement associé à la violence ? » s’interroge Timothy Garton Ash avec la révolution en tête[2]. Tout son livre est une enquête sur le terrain, une enquête journalistique, alors qu’au tournant des années 90 l’Europe de l’est basculait hors de l’orbite de l’URSS. D’autres livres, comme Poor but Sexy: Culture Clashes in Europe East and West, d’Agata Pyzik, vont indiquer aux observateurs ce que le monde post-soviétique veut réellement dire.
C’est en pensant au manga Monster (Naoki Urasawa, 1994 -2001) que j’écris tout ça, parce qu’après avoir visionner les 74 épisodes de l’anime (2004-2005), il me semble bien que des zones de frictions, des zones de tensions, des points aveugles de la démocratie libérale se retrouve dans le récit de ce docteur, accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, alors que le passé pas si lointain de l’Ex-Urss, en Allemagne et en Tchécoslovaquie, deviennent aussi des parties des enjeux dramatiques. Comme manga, on est devant une sorte de roman-feuilleton, en 9 volumes, avec de multiples rebondissements. Mais je vais davantage me focaliser sur les points de tensions sociétales que je mentionnais.
Dans un roman de Louis Hamelin, on va retrouver un buste de Vàclav Havel, l’ancien président de la Tchécoslovaquie, le nom est maintenant tombé dans l’oubli, car il ne fait plus l’actualité, mais pour la mémoire collective de toute une génération, sinon même de plusieurs, les années 80 vont être marqués non seulement par la guerre froide, mais aussi par de multiples références à l’univers soviétique. Ce qui n’a pas échappé à la culture populaire. John Le Carré déclarait, après la chute du mur de Berlin, avoir perdu son meilleur filon narratif, car tout prenait sens, y compris l’ordre internationale, dans la guerre froide. De nos jours, des séries comme The American, ou même Archer, vont remettre de l’avant cette ordre mondial dans leurs narrations. Avec Monster, on est dans un autre registre. Et n’en déplaise à certains militants, cette série ne va pas aborder l’implantation de l’économie de marché comme un prérequis pour certains programmes de la banque mondiale et du fond monétaire internationale (FMI).
Car les souffrances sociales se retrouvent dans un cadre narratif, mais n’en reste pas moins que l’ensemble évoqué est assez significatif, tout en étant assez subtilement utilisé. Montée de l’extrême-droite et expulsion de migrants de quartiers, problème de criminalité et de prostitution, problème de consommation, centre pour jeunesse infiltré et manipulé par des idéologies en dérives, accès aux soins de santé limité, lavage de cerveau, méandre d’un système de justice où des preuves peuvent faire inculquer un homme innocent, tout cela va se retrouver dans la série manga, tout comme un autre registre, celui du conte pour enfants, du conte de fée, et celui des super-héros en dessins animés à la télé, et tout ça pour dire que c’est une série assez variée, dont le réalisme psychologique, caractéristique du produit BD plus mature, va être légèrement questionné par les actions mystérieuses et malsaines d’un personnage aux allures méphistophéliques. Question de suspense. Mais, aussi, la scène traumatique, et ces conséquences, tout comme la thématique de la dépersonnalisation, de la perte d’identité, et de la manipulation, vont contrebalancer, tout comme l’arrière-monde de la RDA et de ces institutions, cet élément mythologique. C’est assez riche, et assez prenant, alors allons-y volume par volume cette fois.
. En lisant les différents témoignages des punks de l’Allemagne de l’est dans Burning Down the Hausm de Tim Mohr, c’est surtout le système en place pour les jeunes qui vient se confondre avec le mythique orphelinat 511 que l’on retrouve dans Monster. Regardons de plus près cette réalité sociale.
Ce qui est assez intéressant à mettre en parallèle, c’est l’ordre social et la norme, tel qu’on va le retrouver chez les punks est-allemands, et tel qu’on le retrouve dans les expérimentations du 511. En effet, l’idée même de manipuler et de contrôler les enfants de l’orphelinat se fait derrière un masque, dans la pénombre, dans l’invisible. Ici, l’on veut avant toutes choses des gens normaux, suivant la norme. Mais, avec l’aide de signaux, de messages codés, de trigger, l’on veut aussi transformer à notre guise ces gens normaux pour non seulement se faire obéir, mais aussi pour exécuter des actions, à l’écart des regards. Et de l’autre côté, la réaction à la norme sociale à toujours, du moins au début, été assez virulente contre les punks. La violence sociale explose rapidement lors de leurs passages, et des gens parfaitement normaux en viennent à gueuler des propos virulents, sinon même cherche la bagarre, devant ce style de vie provocateur. C’est comme si la norme sociale, intériorisée, incapable de concevoir sa négation, ou du moins, de la négation à son égard, n’avait que la violence, physique et verbale, pour s’affirmer. De nos jours, c’est un peu le phénomène et le mécanisme qu’on peut remarquer sur les réseaux sociaux lorsqu’une différence sociale apparait, et le seuil de tolérance envers celle-ci a plutôt tendance de plus en plus à diminuer. Mais cette explosion de rage est incontrôlée. Ce que l’expérimentation sociale au 511 tentait d’accomplir, c’est de tenir compte de cette violence rentrée, et intériorisée, tout en maintenant un contrôle, tout en maintenant une direction pour cette violence. Les valeurs du visible et l’invisible, du contrôle et de l’incontrôlable, en fonction d’un ordre social et d’une norme, différent, s’articulent autrement.
Pour conclure, probablement la série Monster, ce qui va me permettre d'aborder le style Manga, qui va tendre vers certaines normes, certains codes, pour une indifférenciation sociale, mais justement, il y a une réflexion sur ce thème dans ce manga, qui, avec plusieurs volumes, devient une sorte de roman graphique populaire, sérialisé. La narration vient s'imbriquer avec le style visuel.
Le rapport avec cette standardisation sur le plan des codes visuels va se jouer autrement, car plutôt qu'un nivellement par le bas avec la cochonnerie de la culture commercial et publicitaire, un élément important dans le paysage médiatique, le code visuel en vient à devenir un standard qu'on va retrouver un peu partout. Ce qui fait que les productions de très haut niveau, et que les productions vraiment bas de gamme, partagent tous le même code visuel. Une sorte d'égalitarisme, faut croire. En conséquence, par contre, pour le néophyte, tout est du pareil au même. Et ce l'est, aussi. Comme quoi le code visuel vient s'établir comme un langage visuel dans la communication visuelle. On va retrouver cette tendance dans d'autres traditions, plus nouvelles, mais généralement, le style d'un dessinateur va délimiter d'une signature.
Par contre, pour un public avisé, le style visuel de Masaaki Nakayama, de Kazuo Umezz, de Junji Ito et de Gou Tanabe est assez différent, tout en restant manga. Sans oublier Usamaru Furuya.
No Longer Human, 2017.
[1] Prison ferme pour 45 militants prodémocratie à Hong Kong, Le Devoir, La justice hongkongaise a condamné mardi 45 militants prodémocratie à des peines de prison allant jusqu'à 10 ans, dans le plus grand procès ...
Une version antérieure de ce texte ne mentionnait tout simplement ceci
( 22hrs 04)
Pour ce qui est de la citoyenneté canadienne, depuis plusieurs années, c'est très variable lorsque vient le temps de la défendre. Ici, c’est comme souvent un réaction passagère, ce qui peut donner une politique à des politiques, mais pas souvent.
[2] P. 20 Should popular movements which, however spontaneous, massive and effective, were almost enterely non-violent, really be decribed by a word so closely associated with violence?
LE MASSACRE DES PANTOMIMES
" En 502, Anastasius suspend les pantomimes à travers l'empire, alors que leurs fans sont encore plus violents que ceux des courses. Une mêlée récente dans un théâtre avait fait 3000 décès ", écrit Anthony Kaldellis.
Rien ne pouvait laisser présager le massacre de 3000 personnes par les pantomimes, et pourtant.
- Caius Domtar, fidèle serviteur de la bureaucratie de l'empire, le lobby des courses de char est furieux, et l'empereur lui-même vous charge de l'enquête sur la révolte des pantomimes, dont les gestes déplorables ont mené à des milliers de mort. Nous attendons les résultats de votre enquête avant de prendre les décisions qui s'imposent. Avé!
-Avé!
(décor : Assassin's Creed revelations)
Caius Domtar, sur les routes, dans son cortège, regarde le paysage.
(décor : Assassin's Creed Brotherhood)
Caius regarde la camera
- Moi, c'est Virgile, Sophocle, les grands noms, j'ai pas beaucoup d'intérêt pour le populo, pour le pain et les jeux, et encore moins pour des pantomimes meurtriers. Ils s'entretuent entre eux, en plus, où va l'Empire!
Il regarde les aqueducs
Je viens d'un milieu d’hagiographe du pouvoir politique. On travaille, comme des sophistes, pour donner le bon angle aux décisions, toujours le bon angle. Le soir, j'écrivais des Odes aux montagnes et aux collines. J'ai toujours connu la double vie. Écrire un Ode sur le vent au milieu des bourrasques, c'est une expérience intense. Vivre le tumulte de la république, en haut, sur un rocher, les cheveux en bataille, et le vent, le vent.
Mener une enquête pour moi sur le milieu des pantomimes et des coureurs de chars, c'est pas très important pour moi.
Entrevue 64
Le néo-platonicien
" Pour reprendre Héraclite, le paraphraser, le pantomime se baigne deux fois dans la même eau, mais il est dans l'eau, dans le cours d'eau, dans la vie. C'est l'essence des idées du monde qu'il recherche, qu'il vient épurer. Qu'est-ce que la séduction? Il nous le montre. Qu'est-ce que l'envie, la jalousie, la colère? Il nous le montre. L'élite locale a toujours été berné par la falsification des mythes et des rituels des chrétiens, s'imaginant non pas que le monde est mené par des idées essentielles, mais par la liturgie, des prêtres, des conventions et des textes sacrés. Rien de vivant dans ça....Et c'est le cas de le dire. Les croyances et la foi aveugle, c'est ce qui a causé le massacre des pantomimes, je vous le dis, je vous le dis!"
Entrevue 61
Une mendiante
" C'est de la foutaise, tout ça! La ville entière savait que notre troupe de pantomime était un ramassis de perdant et de drogué, certains soir ça titubait sévère sur scène, et c'est sans parler des pickpockets dans l'assistance. On dit que c'était des pantomimes, mais c'est faux, c'était un leurre! On manque de tout dans cette foutue ville, y compris de vraie vie avec l'arnaque de ces gens sur scène! De la vérité, c'est de ça que le bon peuple a besoin, de la vérité! Vous n’auriez pas un peu de change pour moi..."
Entrevue 14
Orilde, champion des courses
" La force et l'instinct, il n'y a que ça pour mener notre chariot vers la victoire. Tu vois cette cicatrice, non mais tu la vois cette cicatrice. C'est le résultat de mon initiation dans le monde des courses. Marqué par le glaive, marqué par le feu. Il faut souffrir dans son corps pour gagner, et personne ne peut nous enlever la victoire! Alors quand on regarde ces farfadets sur scène, en train de gesticuler dans le vide, on se demande sérieusement à quoi ça sert. Et eux-mêmes se sont surement poser la même question."
Entrevue 41
Une barmaid
" J'aime les pantomimes"
Entrevue 4
L'avocat du fils du sénateur
" Le pantomime est, comment dire, un observateur passif du monde terrestre. Il vient sucer, un autre mot, il vient prendre des morceaux, un autre mot, prendre des moments de vie, pour recréer la vie, c'est essentiellement un copieur, oisif, sans morale, mauvais, il bouge, mais c e n'est pas lui qui bouge, c'est le monde qui bouge avec lui, un monde qu'il montre, comme un reflet, un miroir, et personne ne veut vraiment se regarder dans le miroir, on veut vivre sans s'encombrer de tout ça. Alors, qu'est-ce qu'il lui reste à faire pour se faire entendre? Le bruit des armes.
Quand j'étais jeune, à l'académie, je voulais être comme lui, il était la joie et la légèreté, la fête. Et puis, j'ai finalement compris l'horrible farce. Le légalisme m'a sauvé, et personne ne peut prétendre être au-dessus la loi. Je méprise ces gens maintenant, il n'apporte rien. "
Entrevue 9
Un passant
" Y'a une théorie aussi, comme quoi, c'était pas vraiment les pantomimes, mais des courseurs déguisés, qui ont fait le massacre. Y'a un passage secret sous l'auditorium, tu savais?
" Le pantomime comme un cheval de Troie..."
" Ouais, bon, si tu veux. C'est qu'il y avait une fête organisée par le gang de l'orgiaque, et la moitié de la troupe s'y retrouvait, complètement pétée. Et comme on peut pas être à deux endroits en même temps..."
Extrait de Marge de manoeuvre
" Wow, wow, wow, communauté, wow".
" Ici les B.S. de l'information, comme toujours, la chronique En direct de l’aréna fait relâche cette semaine, on prépare un voxpop sur les problèmes rencontrés par Hockey Canada, mais ça fait rien, on a 8 heures d'enregistrements d'une conversation entre notre journaliste AliBaba, l'officier-Commandant AliBaba, et le directeur des éditions du Boréal, AliBaba Roussel, alors, jusqu'à la prochaine alerte Amber qui va être résolu dans les secondes qui suivent, vas-y Jimmy, lance-nous ça ».
" N'oubliez pas le syllogisme de la journée, commandité par Sagesse.com : On n'a pas besoin d'avoir le courage de ces opinions quand on n'a pas d'opinion. Vas-y Jimmy".
Et maintenant, notre critique culturelle.
" Wow, wow, wow, communauté, wow".
Et maintenant notre analyste de gauche.
" Ah Q.S., Q.S., Ah Q.S., Q.S."
Et voilà pour l'analyse critique. Tu as peut-être oublié un Ah Q.S. Q.S. vers la fin.
Extrait de L'Horizon du Best Of (2010-2023)
Les années allaient passer avec Spielberg, Metallica, Stephen King, le body-building, l'aérobie et Ikea. Quand je suis entré au Cégep de Maisonneuve, mes goûts littéraires ont changés.

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Un complément d'information
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-Tu sais..
-Non, parle-moi pas du berceau des esclaves, je suis devenu misanthrope épris d'inauthenticité, bouffant des fausses oranges goûtant la fausse orange, cueillit par des paysans cherchant la rédemption dans un spliff, et pendant que sur la rue, j'ai les mains toutes collées, et que je croise des enfants chantant tous ensemble " Youpidoux...Youpidoux...Youpidoux...", le jeune derrière la clôture du terrain du jeu hurle : NON! part pas Évelyne! NON!", tandis que s'éloigne vers le stationnement la gardienne de la garderie. Elle dit : " Je rentre chez moi!", et la petite fille laisse tomber sa poupée pour rejoindre le petit garçon " Évelyne s'en va..", et les deux hurlent " NON!". Leurs petites mains sur le grillage. " NON! Ha wakpati ! Ha wakpati!", et avant de rentrer dans sa voiture, elle lève la main pour dire " Ha wakpati, et à demain.", avant de démarrer et d'aller rejoindre la circulation, pendant que les petits continuent d'avancer "Youpidoux...Youpidoux... Youpidoux...", et qu'une gardienne autour d'eux lâche malgré elle un O my god en plaçant une main sur son visage. Y'a des guerres qui commencent à cause d'Évelyne.
C'est tiré d'un manuscrit, Tristesse Détresse
Tristesse Détresse
Comment écrire un livre alors que des discours inégalitaires et antidémocratiques circulent de plus en plus, fortifiant au passage les évidences perceptuelles des classes populaires, que les conservateurs sont au pouvoir à Washington, à Ottawa, à Québec, et qu’émerge dans le paysage médiatique la télé-réalité et le rapshow, tout pour le direct. Ce roman, qui pourrait être l’histoire de Brisecoeur Lacérer et de Mathilde, et de quelques autres ( Contrecoeur, Tipitt Dépitt, Cutsy Sadique…) , prend le pari de choquer, de provoquer, de tout dire, de ne pas dissimuler le racisme (l’ethnie), le sexisme (le sexe) et la stupidité ordinaire, de laisser sa place au dépréciatif dans ces paragraphes construit, en ce temps pas si lointain où le mot bitch devenait une banalité, où la corruption était généralisée, et où l’obsolescence et l’insignifiance s’infiltrait dans toutes les phrases pour ne rien laisser au bout du compte. À l’ère de Bush, de Harper, et de Charest, un grand roman politique où règne le plus complet des désespoirs, ce qui nous a permis d’explorer le coté sombre de différentes conditions, avec son « discours politiquement incorrect ».
Voici d'autres extraits.
Dans mon quartier, il y a aussi des scènes de quartier, comme celle-ci.
Il était au coin de la rue, je me devais de lui poser la question.
"Pis, t'es-tu allé voir les Dead kennedys?"
"Pas sans Jello."
"..."
"..."
Re "..."
Re "..."
( je sais plus à quel niveau je parle)
( je sais plus à quel niveau il parle)
" Scuse-moi, je m'en va voir un ami, j'ai une question à lui poser"
"..."
La chronique est en réflexion.
Mais l'idée d'un gag, pour une durée limitée, semble s'imposer.
Hebdomadaire?
Avec un reboot le Jeudi?
On rapporte dans Le Petit Journal du 15 mars 1958 que les jeunes du Syndicat étudiant indépendant aurait publiquement brûlés des journaux jaunes à Montréal. « Notre feu de joie sera donc avant tout un feu symbolique qui servira à prouver à tous l'indignation des jeunes envers les publications ordurières dénoncées par son Éminence », aurait déclaré le représentant du syndicat, selon Viviane Namaste.
Est-ce que des exemplaires des EC Comics se sont retrouvés dans les flammes ?
On relève dans le livre Imprimés interdits (2017) quelques mentions de "comics", que l'on associe à la délinquance juvénile dans un discours de 1954 du Cardinal Léger. Et toujours en 1954, le maire Drapeau témoigne de la prolifération dans les kiosques à journaux des comics : « Faut-il rappeler que de 1937 à 1947, il ne se publiait en Amérique du Nord que 19 comics mais qu'il en paraît aujourd'hui plus de 600? Que dans notre pays certaines familles dépensent plus de 4$ par semaine à l'achat de journaux à sensation, de comics, etc? ».
Ce qu'il faut rappeler, pour mieux mettre en relief les déclarations du Maire et du Cardinal, c'est le contexte Nord-Américain. En 1954, leurs énervements contre les comics est un écho de la mise en accusation du New Trend des EC Comics par une commission d'enquête sénatoriale aux États-Unis, et de l'implantation de Comic Code dans ce domaine de publication. Celui-ci impose notamment les principes suivant:
- Toute représentation de violence excessive et de sexualité est interdite.
- Les figures d'autorité ne doivent pas être ridiculisées ni présentées avec un manque de respect.
- Le bien doit toujours triompher du mal.
- Les personnages traditionnels de la littérature d'horreur (vampires, loup-garous, goules et zombies) sont interdits.
- Les publicités pour le tabac, l'alcool, les armes, les posters et cartes postales de pin-ups dénudées sont interdites dans les comic books.
- La moquerie ou les attaques envers tout groupe racial ou religieux sont interdits.
(Wikipédia).
C'est pourquoi le discours du Cardinal Léger, en 1954, inclut cette affirmation : « Et presque toujours l'enquête dévoile qu'ils avaient essayé d'imiter les mœurs des tristes personnages des "comics' qui circulaient par la bande », alors qu'en 1958, reprenant le même discours ( « (...) Essayez de découvrir le mobile de leurs crimes et la réponse sera toujours identique: je suis devenu délinquant après avoir assisté à tel spectacle, ou après avoir lu telle feuille à sensation, et mon éducation dans ce domaine s'est terminée dans un débit de boisson »), toute mention aux comics , comme influence néfaste, est éliminée. Peut-être que ce titre a été brûlé.
On remarque le sigle du Comic Code en haut, à droite, le New Trend était terminé.
Sinon peut-être des exemplaires du Mad Magazine, avec le travail de Basil Wolverton, ont été brûlé par les jeunes du Syndicat indépendant ?
Mais aucune spécification quant au contenu de l'autodafé n'est disponible. On ne sait pas s'ils ont réduit en cendres des comics. Alors si les jeunes ont brûlé des EC Comics, lors de cet événement en ‘58, ceux-ci étaient sous l'autorité du Comic Code. Ce qui serait un comble.
Une recherche rapide dans La Presse, publié le même jour, ne nous a pas permis de retrouver un article portant sur cet événement. Par contre, il met en valeur l'omniprésence de l'illustration dans les publicités de l'époque, ainsi que la présence de comic strip, dont un dans les pages de la vie religieuse. Il y aurait toute une étude à faire sur la présence de l'illustration commerciale et du graphisme dans les journaux de la métropole avant l'arrivée massive de la photographie. Voici quelques exemples. Je dois dire qu'associer l'accès à la propriété avec le rêve du Cow-boy a de quoi surprendre.
3ième version de travail
Incluant une bibliographie
388 pages
Hétérogène, entre le blog, le scénario de BD, et le roman graphique
par Renaud Germain
Idor, Poète conventionnel- p. 3
Juste Bête - p. 7
Maurice, prof à la CSDM - p. 11
Négligence One-take - p. 15
Avant la meth - p. 32
Sylvain au palais de justice - p. 59
Les Gizmos - p. 89
Ben Bédaine, le chanteur de The Doric Club, vous parle - p. 109
Cégep Rémy Tremblay - p. 126
Synthwave vegan (j'ai 5 comptes sur onlyfans) - p. 132
Plus d’eau courante depuis le 24 janvier - p. 138
Downplay Drop out - p. 142
Mémoires de Nostradamus - p. 144
Prologue - p. 145
1ère partie - p. 152
NE PAS RETOURNER À ARKHAM 2ieme partie - p. 198
Portrait d'un blogueur génial - p. 335
Je suis Godzillat, récit autobiographique de Gontran - p. 340
Bibliographie sélective - p. 384
Synthwave vegan (j'ai 5 comptes sur onlyfans)
Go home, I thought, eat this mescaline and put on the earphones, get away from this public agony...
Hunter S. Thompson
Idéalement, faudrait absolument rien nommer de tout ça.
Comme un secret....
Un secret qu'il faudrait minimiser....
Personnellement, non seulement je suis contre l'expression culturelle de cette réalité sociale, mais aussi contre cette réalité sociale. C'est pourquoi je m'oppose à la représentation de l'une et de l'autre, question d'avoir l'esprit tranquille dans mon petit canada.
Alors que je regarde mon sang gicler comme un bref geyser, la panique autour de moi dans le cinéma, l'écran noir, comment aurais-je pu deviner que mon été allait débuter comme cela, victime d'une agression, une folle avec un couteau, et un masque d'halloween, dans la salle du cinéma Odéon, où l'écoute, pour la seule fois, comme un événement, est pour le dernier album de Rammstein.
Mon sang sort de ma gorge, mon t-shirt est sale, tout est si rapide et lent, je rends l'âme, tandis que l'album entame sa 38ième minutes. Les sons paniqués de la foule.
Jamie Lee n'est pas là pour me sauver.
Je ferme les yeux en me disant faiblement que tel est le destin du bédéiste contemporain.
Quand le lieutenant enquêteur Merril arriva à bord de son véhicule sur la scène du crime, il était encore incrédule devant les dernières informations sur celle-ci. On avait dispersé une foule, acclamant le crime, transportant le corps blessé jusqu'à un pick-up, où il fut traîné dans la rue, et souillé par la foule avec des crachats, des défections, de l'urine et tout le ramassis du dépotoir environnant. Et selon un rapport préliminaire, il s'agirait d'un bédéiste, et d'une soirée métal. « C'est sacrificiel », murmura-t-il.
L'été avait pourtant bien commencé, avec l'arrivée d'un vinyle d'un disquaire européen, la musique du jeu vidéo Doom, des mois d'attentes. Et j'avais un nouveau compte sur onlyfans.
*
Journal du bédéiste, transcription retrouvée dans un save automatique
Sans parler de la récupération de mes communications par le système des organismes grassement payés, des prédateurs, comme toujours, mon travail est entravé, de plus en plus, dans la province des gens stupides. Et c'est pas juste la communauté des médias canadiens.
C'est le public, dont les habitudes de pensées sont des routines exécrables, l'usure n'affecte pas la bêtise.
Si je fais un dessin, avec Charles-Antoine qui dit Salut Maurice tu sens la pisse, c'est une fiction, une œuvre d'imagination. Mais pas ici, on imagine que le dessinateur et le dessin ne font qu'un, que la communication n'a pas de distance entre le message et l'émetteur, c'est gniochon, et c'est dominant. Des années d'éducations via les institutions et les médias, et on arrive avec cela. Les mots manquent, c'est le cas de le dire.
Une mauvaise morve sort de mon nez, ma consommation de cannabis oscille entre 2,8 et 3, 4 grammes par jour.
De plus, c'est juste impossible de communiquer, y'a trop de tata, mais on ne peut pas dire à tata qu'il est un tata, parce que le tata va vous en vouloir, avec amertume et rancœur, animosité et stupidité, on peut plus rien dire! C'est comme quand tu parles de quelque chose dont personne parle, alors on t'écrase la façe avec une bottine, parce qu'il faut pas en parler, tsé, pis après la foule émotive tel une vague parle abondamment du sujet, banalement, tout en gardant sa bottine sur ton visage, en te disant de la fermer. C'est des ploucs, et on prie les pluies acides pour qu'elles tombent ici. Mais y'a toujours les totons de l'humanisme chrétien pour venir célébrer la rencontre et le dialogue, tu parles? Depuis quand ergoter avec des concombres c'est le fun.
On devrait célébrer l'intolérance et l'ignorance, parce qu'ici, on affirme que je ne peux pas penser cela pour rapidement affirmer qu'on ne peut pas penser cela, et on ferme les écrans, à bas les citrouilles grises, comme disait l'autre!
Rien n'est plus difficile que de dénoncer la face pourrie de l'hypocrisie car elle est d'accord avec toi après avoir encaisser les chèques du privilège d'une société d'état. Et maintenant, avec les quotas, ils sont de plus en plus nombreux, des listes d'attentes de faces en trou de cul de beigne sur les ondes du matin au soir avec leurs expressions de platitudes sans fins au milieu d'une mélasse d'où gicle les flatulences de la bêtise ignare. Le bain n'a pas de fin. Les rayons du soleil m’aveuglent.
C'est comme la fumisterie du bilinguisme d'état et des deux peuples fondateurs, les plaines d'Abraham, c'est quoi, du vent? Célébrons le départ de notre élite française, catholique et royaliste, au lendemain de la Conquête, et n'est-ce pas l'excentrique Lord Anglais Durham, avec sa crinière à la Toulouse- Lautrec qui beugla au milieu de la swamp de cette masse amorphe qu'elle était sans histoire et sans littérature, n'est-ce pas cela? Pourquoi vouloir assimiler cette horde de malotru me dépasse.
Et nos écoles le confirment à chaque jour en produisant une quantité monumentale de crétins bornés, rongés par des incapacités nombreuses, qu'un vaste champ d'échec, toujours prêt pour voter pour des gens qui vont leur faire payer 3 fois le prix de leurs services. Voilà l'éducation de nos jours.
Allez toi, micro agressé de la classe moyenne de ce jour, que les fleurs du ressentiment jaillissent en toi et te pousse avec la haine dans les yeux à ouvrir pour la première fois de ton année scolaire ton livre d'école, lève-toi et marche vers ce pupitre, et étudie à fond pendant que les profs se défoncent la tronche sans que les lumières du local ne s'allument.
Faut les voir les guignols et les pantins éructer leurs fadaises avec leurs airs de cathédrales de stucco tandis qu'on empêche les métalleux de prononcer le titre de l'album KTA. Les cercles de la vertu n'ont jamais autant senti la lavande dans les plies de ton portefeuille. Et avant que la flicaille vaurienne de la communauté des médias canadiens ne réagissent comme une taupe de village perdu, l'Occident est une énorme gated community féodale avec une couronne de conseil d’administration dont les frontières sont des clôtures puériles avec des moutons, et ça braillent devant des écrans en criant ÇA MANQUe, ÇA MANQUe, ÇA MANQUe, et le soleil lui, hein, le soleil, est-ce qu'il parle de citoyenneté, de nationalité et de langue nationale, hein? Et la pelouse avec son paternalisme qui me jauge comme une suce dans abri-tempo, pourquoi, dis-je? Pourquoi? M'enrôler et me mobiliser pour la cause d’une société sur le point de disparaitre, pourquoi, elle me laisse dans l'indifférence en refusant obstinément de parler tout autant du pinacle que du pilori, c'est bon pour les vidanges, déjà. Blocage mental d'une société traditionnelle dépassée mais constamment réactualisée parce que notre vie sociale et puis le vieillissement de la population, les classes montantes, les dérèglements climatiques, la pression sociale de se conformer, les propos ineptes, les miroirs cruels des égoïstes vains et crottés, la laitue romaine défraichie, les petites épingles, les listes et les accumulations, les redites des perroquets borgnes, les plats et les cuillères, la besogne, la vaisselle, les histoires du quotidiens, les fautes de frappes des logiciels informatiques, les aquariums, les morsures de dragon rouge, la bullshit des régions, et le soleil, oh, le soleil...
- Et il continue?
- Des pages et des pages, j'ai pas arrivé à scroller jusqu'à la fin.
Il se gratte la tête.
- Ouein, dans le contexte, on a beaucoup de suspects. Y'a un fichier audio.
- Oui
Play. - "Minable, Minable, Minable....". Stop.
- Bon, je vois.
Il se retourne.
- C'est lui, avec le chandail de Dio. Sur le mur, un poster du bédéiste, avec les mots : « Une société incapable de nommer l'excellence se condamne elle-même. Et je suis l'excellence ».
- Oui, tu devrais voir ces comptes onlyfans, c'est...
- Passons. Comment tu expliques sa haine de la société?
- Bof, de nos jours, toutes les raisons sont bonnes si tu veux mon avis, dernièrement un sondage d'opinions donnait un taux de confiance d'à peine 50% aux médias, alors, si tu penses...
Un bruit, il sort son arme d'un seul mouvement et dit : - Chut.
Un chat se redresse sur les abords de la fenêtre menant vers l'escalier de secours.
- Ce n'est rien, c'est juste un chat.
- Ben oui, c'est un chat, mais qu'est-ce qu'un chat ferais bien...
Une ombre, soudainement, se lève, et bouscule les deux hommes, pris par surprise.
La porte d'entrée s'ouvre et se referme, les deux hommes, abasourdis, regagnent leurs esprits, et se regardent, sans y croire encore.
- Mais c'est notre suspect...
- Appelle la centrale, je pars à sa poursuite.
Comité de lecture
- Alors bonjour, merci de votre présence, nous sommes ici autour d'une tasse de thé pour discuter ensemble de...
- L'auteur est sexiste, l'ombre, le chat, on voit clairement où il veut en venir.
- Femelle.
- Exactement...Quoi?
- Femelle, la criminelle est une femelle, on le sait, depuis le crime dans la salle...
- Mais comment oses-tu dire que la criminelle est une femelle, c'est carrément sexiste dire ça?
- Pourquoi, c'est vrai, on le sait tous.
- Mais c'est inacceptable dire ça...
- Bon, on calme les esprits, on respire, ce que je comprends dans ton écoute, c'est que pour toi, l'innocence est attribuée de facto à un genre, et que...
- Mais il m'insulte, il dit que la femelle est la criminelle...
- Mais c'est vrai...
- Respiration gang, respiration...
L'éditeur
« Les résultats de notre comité de lecture ont été très productive, et comme éditeur, propriétaire de moyens de productions et de diffusions, je dois avoir une approche responsable de notre fiction, pour que la qualité soit au rendez-vous. Au moment d'écrire ces lignes, on parle dans les médias canadiens de programme de lecture et d'humoriste pour nous éduquer, c'est un pas dans la bonne direction, mais il faut faire plus, pour ne pas manquer notre rendez-vous. C'est pourquoi j'inviterais ici le bédéiste à rentrer dans la salle de cinéma. »
Le bédéiste s'avance.
- Bon, alors nous devons réécrire la scène pour la rendre plus juste et plus équitable. Vous pouvez prendre votre siège. Bon, alors on éteint les lumières, et bon cinéma!
- Alors, oui, bon, une question, je sais pas si...
- C'est parce qu’on n’était pas ici pour un film.
- Ah bon.
- C'était pour écouter l'album d'un groupe de musique.
- Ah ben tien, c'est nouveau, ce genre de...
- Un groupe assez populaire
- Mais qui ne l'est pas, je veux dire...
La foule se lève et arrache les sièges.
- Et vous avez gâchés notre soirée.
L'éditeur hurle.
Le lieutenant enquêteur Merril regardait son cell en n'en croyant pas ses yeux : « Stephen King est en train de perdre la carte avec sa recette de saumon ». Il arriva à bord de son véhicule sur la scène du crime, il était encore incrédule devant les dernières informations sur celle-ci. On avait dispersé une foule, inquiète et soucieuse, l'angoisse était palpable, alors qu'elle chantait des hymnes et dansait légèrement dans des gestes empreint de tristesses, devant le cadavre de cette homme, cloué et scotché à son siège de cinéma, et jeté à la rue comme une chose que l'on jette à la rue. Et selon un rapport préliminaire, il s'agirait d'un éditeur, et d'une soirée spéciale. « C'est sacrificiel », murmura-t-il.
In memory
Verminous
Black dhalia murder
( une version antérieur contenait une faute dans un mot, et il y a eut un ajout pour clarifier le propos dans un dialogue.)
entre le blog, le scénario de BD, et le roman graphique
1/ DEMANDE DE SUBVENTION POUR DÉFENDRE UNE LECTURE MATÉRIALISTE CHEZ HORACE
2/ Silence Radio
3/ L'archipel des pourriels
4/ LE MASSACRE DES PANTOMIMES
5/ Doomscroller
6/ Les couvertures de Benjamin Adam
7/ On vous le dit pas!
8/ Coma 2000
9/ LE SHÉRIF ET LE SECRET PROFESSIONNEL
Section On vous le dit pas.
Entre mille et une définition, celle-ci :
"Rappelons les quatre phases du signe-image représentationnel : 1/ Un reflet de la réalité basique 2/ Un masque qui vient pervertir la réalité basique 3/ Une marque de l’absence de la réalité basique 4/ Pure simulacre sans relation avec la réalité basique. "
Et le nombre de personne qui vont mélanger la catégorie 4/ avec la catégorie 1/, et ce, même si on n'a affaire à une " expression artistique", témoigne d'un manque de jugement incompréhensible venant de personne avec un droit de vote.
« La pensée conservatrice se montre en ce point positive. Sans s'interroger dans un premier temps sur les causes, elle constate que les hommes ont souvent un comportement égoïste, destructeur, avide, irréfléchi et anti-communautaire. C'est précisément pour cela que la criminalité a été et reste si importante pour tout conservatisme - parce que la « pensée courte » trouve en elle la preuve frappante d'une conception pessimiste de l'homme, conception qui, à son tour, fournit le fondement d'une politique autoritaire imposant une discipline dure. Dans cette optique, «il y a » donc déjà dans la nature des criminels, des imbéciles, des querelleurs, des égoïstes et des rebelles - exactement comme il y a des arbres, des vaches, des rois, des lois et des étoiles. La doctrine chrétienne du péché originel s'allie ici avec l'idée pessimiste que le conservateur se fait de la nature. Selon elle, l'être humain est dans le monde comme un être défectueux simplement parce qu'il est né de la femme. ».
LES COUVERTURES DE BENJAMIN ADAM
Le discours dominant, le statu quo, et la vie sociale contemporaine.
Revivez à nouveau la splendeur
Soi, et les autres.
L’écriture.
Le masque, et l’espace.
Un témoignage :
« C'était un homme brisé! Après la chorégraphie de son mémoire-création, il n'était plus le même. Un homme prisonnier de son rêve! Je l'ai vue, éteint, mardi, à la grève des CPE des trois centrales syndicales, harangué la foule à propos du cartoonesque enfantin, les mots sortaient de lui, sans passion. Je reste convaincue qu'il n'est plus le même homme depuis ce jour. »
Michel Dorais, La sexualité spectacle, 2011.
" Mais qu'est-ce qu'un scandale, en définitive? C'est un événement transgressif porté à la connaissance d'un public qui s'en trouve heurté dans ses valeurs". p. 40.
2014
News
(Cogeco Nouvelles) - Les cadres de la Société de Transport de Montréal ont eu droit pour une troisième année consécutive à des hausses de salaires, et ce dans un contexte de compressions budgétaires prévoyant la diminution de services et la hausse de tarifs.
Ça s'aligne pour être le fanzine le plus court de ma carrière
L'expression " shit for brains" est difficile à traduire. "Écervelé" serait adéquat. " mous du cerveau", bon deuxième. C'est le caractère idiomatique qui devient autre chose. On peut difficilement faire une traduction littérale.
Note pour l'installation " La religion du Hockey".
Changer le sent-bon après un certain temps.
Il faut environ 10 mois pour le sent-bon.
Deux thématiques, principalement, à l'état provincial
Question d'examen :
" Soit ça se règle à grand coups de game de roche-papier-ciseau, man, ou soit on passe au vote, mais pour ça, on veut savoir si tu as la même...
A) Citoyenneté
B) Nationalité
C) Langue commune
...que nous, pis niaise nous pas, parce qu'on est écoeuré."
Projet en cours
J'ai des photos, si vous voulez, tout le monde est derrière son écran pendant le cours, tout le monde magasine sur Amazon pendant le cours, tout le monde est sur Facebook pendant le cours, tout le monde a un téléphone cellulaire en main, et on se bouscule pour avoir accès à la prise pour recharger son appareil. Et ça, c'est au niveau universitaire, alors tes palabres, hein, tu sais ce que j'en pense?
Moi j'ai mon diplôme, pas toi.
Ça fait 1 pouce et demi et les pages ne sont pas numérotés.
Le projet a été envoyé à une maison d'édition, et je pense que je ne suis même plus intéressé par la lettre de refus.
Et dire que pendant ce temps-là, des bons films étaient sur le site openculture.
Donc, IRL, que fait un bédéiste? IRL, dans la vrai vie, que fait un bédéiste? Et bien, ça va surprendre plusieurs, mais sa vie n'est pas un comic strip.
Mythe ou réalité?
Ou déni du réel?
Dans la série Violation de droit d'auteur
version alternative
Multiethnique, multiculturel, unilingue. (it's so irrelevant that they spent million's against it)
« La philosophie, la science seraient alors le mouvement historique de révélation de la raison universelle, « innée » à l'humanité comme telle »
On peut aussi réviser des notions comme déficit culturel.
C'est le 2 septembre 1948 que la nouvelle tombe : Paul Émile Borduas perd son poste de professeur à l'École du meuble. L'affaire fait grand bruit. En lisant dans La Presse que " Justin Trudeau a affirmé qu'il aurait nommé Mme Elghabawy à son poste même s'il avait su ce qu'elle avait écrit". En lisant que QS a changé son fusil d'épaule parce qu'un candidat avait publié un livre et que c'était son livre. En lisant que le parti libéral refuse la candidature, pas la même philosophie, manque de nuance. En lisant qu'un député critique le matériel pédagogique d'un prof du Cégep, en lisant l'actualité. Quand on pense au message que la classe politique envoie au jeune en étalant ainsi au grand jour leurs processus d'embauches, quand on pense à ça. Mais plus dramatiquement, c'est que j'ai aucune idée des idées défendues par le candidat trouble, sauf qu'il a des idées. Une ligne, pour résumer, c'est trop demander. Et les commentaires, comme si c'était toujours pour se déresponsabiliser, comme si c'était toujours la même histoire. Mettre l'irrationnel de l'avant et défier la raison, pour se retrouver sans emploi. Toujours la même histoire, toujours.
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La misère scolaire existe toujours - : « Beaucoup d’élèves de milieu défavorisés ne disposent pas du capital culturel que l’école requiert ».
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