Tableau du mois
Et à jamais, cet album va être gravé dans ma mémoire, avec le speech d'Antoine Bertrand à la fête nationale.
Le discours, publié dans La Presse, m'a fait penser à Cyberpunk 2077.
Je pense à Antoine.
Mon album Coma est proche du death métal mélodique, c'est une relecture de mes cahiers, avec différents paramètres en tête, mais surtout avec une attention au pluralisme des styles, il y en a plusieurs, tout comme celui qui va devenir mon style. Autrement dit, c'est un regard jeté sur différents aspects d'un style graphique. C'est plutôt fragmentaire, avec quelques séquences narratives, portées par des lignes et des traits. L'intervention de la photo à la fin va comme suspendre cette exploration des différentes compositions.
C'est comme un album méta, death métal mélodique, où le sujet est surtout la ligne, le trait et le dessin. Sans pour autant évacuer certaines réalités sociales.
Dans un de mes romans, j'ai un personnage qui est basé sur ce que j'aurais pu être, et comme tout le monde parle de la guitare, ce personnage joue de la guitare. J'étais inscrit à un cours, j'apprenais les accords pour House of the rising sun, mais j'ai abandonné le cours. Le personnage devient un double, devient ce que j'aurais pu devenir, un joueur de guitare, et mon album Coma va emprunter la même démarche, comme un passé alternatif qui ouvre d'autres perspectives.
De façon générale, on ne s'intéresse pas vraiment à ce qu'un web-bédéiste peut penser, on s'empresse de trouver un sujet hors-sujet pour ne pas parler de la web-bd. En fait, de façon encore plus générale, on s'intéresse pas vraiment à l'articulation d'énoncés dans un discours intelligible, d'où la stupeur chez plusieurs quand ça arrive, c'est un phénomène récurrent. Même après de multiples générations qui sortent des écoles, la stupeur prend possession de plusieurs visages.
On trouve un autre sujet plutôt que ce qu'on vient de lire, on organise des quizz, mais on parle jamais vraiment de la web-bd. C'est vrai pour d'autres médiums, mais c'est particulièrement vrai pour la web-bd. Alors il faut que je développe un peu, même si, par le fait même, tout ça est déjà dans la web-bd.
On veut surtout pas parler de dessin, parce qu'on sait pas vraiment quoi dire à un type qui dit que Mojo dessiné par Arthur Adams a été vraiment inspirant, parce qu'on sait pas de quoi il parle, alors c'est les conventions et la communication visuelle, et de toute façon, si on arrive avec Love and Rockets de Gilbert Hernandez, on veut pas vraiment parler de ça non plus, alors de façon générale, on parle pas de dessin. Le sujet est trop complexe. Même dans un comic jam, on parle pas de dessin.
Et dans le monde de l'art, on parle surtout pas de dessin, on regarde ailleurs, jusqu'au jour où l'on tombe sur des livres de dessinateurs accrochés sur des murs d'un musée, et puis alors on dit, mais, c'est des dessins de Taniguchi, et puis, voilà. Peut-être qu'il y a une honte de parler publiquement de dessin. Mais c'est pas mon cas, mais si on parle pas de dessin, de différentes sortes de dessins, des traits, des lignes, des agencements sur la page, c'est probablement parce que les gens ont honte de leurs dessins. Alors on se rabat sur d'autres sujets, l'alimentation, la circulation en ville, la météo, la guitare.
Peut-être que c'est trop low art, et que finalement, parler de dessin fait en sorte que l'on doit finalement dire qu'on apprécie du low art, alors c'est la honte d'apprécier du low art. Le capital symbolique n'est pas important pour ceux et celles qui apprécient du low art, alors on parle pas dessin. Sauf de ceux de Taniguchi.
Et le résultat de tout ça, c'est qu'on va probablement organiser une table ronde sur le sujet, en prenant bien soin de ne pas parler de mes dessins, et surtout pas de mon album Coma, parce que c'est trop Death Metal mélodique, et comme c'est un genre contemporain, on préfère parler d'un autre sujet.
Y'a aussi une autre approche, que j'ai déjà mentionné, qui consiste à vouloir incarner les dessins, et j'utilise souvent l'exemple de la caricature du matin, du salon, et le fait que je ne ressens pas le besoin de sortir des accessoires pour refaire la caricature du matin dans mon salon. C'est peut-être lié à une méconnaissance du dessin finalement, le fait de contester la représentation graphique pour faire valoir la réalité d'un type qui refait la caricature du matin dans son salon. Mais peu importe ce qu'il va faire, la caricature du matin va rester pareil dans le journal. D'où mon questionnement. C'est un rapport au réel, et on comprend pas vraiment ce que le dessin vient faire dans cette histoire. C'est aussi un rapport à des représentations, et on comprend pas vraiment ce rapport à des représentations, comme pour faire un rapport au réel, par le biais des représentations dessinées. Le monde, après 3 siècles de dessins dans les journaux, a encore de la difficulté avec les caricatures, le dessin de presse, et le dessin finalement. Il ne sait pas quoi faire avec le dessin. Alors il fabrique de l'illusion dans son salon à chaque matin. Pour ma part, j'ai toujours trouvé cette approche du dessin trop proche d'une lecture réductrice, mais c'est mon point de vue. Et c'est bizarre à dire, mais il y a un lien entre le déficit démocratique et la bonne conscience qu'on retrouve dans les médias.
Y'a aussi cette histoire, d'un type dont le superpouvoir est de faire des dessins, et il vit dans l'anonymat à Montréal, avec une double identité, et lorsque le temps l'exige, on le retrouve à l'international, en France, en Europe, dans les Amériques, dans les grandes conférences internationales, et le voilà, il fait des dessins, mais sauf la planète terre au complet, personne ne le sait à Montréal. Cette histoire n'est pas dans Coma.
J'ai fait des efforts pour évoluer, pour laisser de côté la rue décadente, une thématique qui me hante depuis que le nightlife était visible de ma fenêtre d'appartement, et c’était finalement un nightlife qu’on ne voulait pas voir, mais j'aurais dû voir plus grand, plus loin, faire un album de BD country, au village des Guylaine Tremblay, avec des Guylaine Tremblay partout, au resto, à la biblio, au magasin général, et des chapeaux, des guitares et des chansons, des feux de camps et des pickups, mais même là on aurait regardé cela en disant, ouin, des dessins, c'est comme une spirale qui avale tout, on doit parler davantage de dessins.
Le problème est plus profond, ce n'est pas juste le dessin, c'est avoir, au-delà de l'album BD, un animal rationnel qui articule sur son album de BD. C'est ce qui fait peur.
Dans la faille sociétale, on va trouver de la violence sociale, et mon style n'est pas vraiment adapté à cette thématique, même si beaucoup de mes histoires vont graviter autour de cela, tout comme autour de la rue décadente. Une approche plus réaliste pourrait rendre ça autrement. Dans Coma, c'est vraiment le dessin qui est important, comment la page va être investie. J'avais une certaine idée de la composition, et plusieurs pages vont toujours se faire de la même façon. Il y a aussi l'idée des portraits. C'est lié à une observation. Mais surtout à un dessin.
Le profond niais
Dans un souci d'éducation qui me tape sur les nerfs, et j'imagine avec le gouvernement qui désinvestie dans l'éducation, et le faible niveau des médias locaux, j'ai pas fini de ramer, une web-bédé n'est pas dans un calepin ni dans un album, mais sur le web, d'où le terme web-bd. Et moi qui rêvait d'une allocution avec des post-docs.
La web-bd est étudié dans les comic book studies, comme la BD. Un festival important est Angoulême, et personne n'en parle dans les médias locaux de faible niveau. Le marché de la web-bédé est important. Le support n'est pas l'album, n'est pas le capelin ou le cahier.
J'imagine mon guitariste imaginaire avec un groupe de débutant, ça doit être chiant, toujours répéter la même chose, qui est une évidence, toujours reprendre la même chose, pour répéter encore et encore. En fait, c'est de ne plus être en contact avec l'animal rationnel qui est troublant. Des troubles d'apprentissages et des dissonances cognitives, des propos hors-sujet, du mépris et de l'ignorance. De quoi complétement se déconnecté, et prendre des vacances dans un bain.
C'est donc un web-bédéiste qui fait de la web-bédé.
J'en fait depuis 15 ans, et j'ai 6 tomes pour mon anthologie.
Je suis encore plus bas dans mes explications que la section jeunesse sur le site de Radio-Canada, comme si une telle chose était possible.
Peut-être un exemple pour aider la compréhension. Si dans une case, un couple mange, au même moment, le bédéiste ne mange pas. Mais il a dessiné la case du couple qui mange. Et, à moins d'être le chien de Pavlov, le lectorat ne mange pas lorsqu'il regarde le couple qui mange. Il n'est pas obligé de manger au même moment. Il y a, avec une page blanche et un crayon, différentes façons de représenter le couple qui mange. J'ai des séquences de cinéma dans la tête, mais en BD, il faut organiser les traits, les lignes, en fonction d'une communication visuelle, et celle-ci va faire passer l'idée d'un couple qui mange. Ça peut-être au resto, ou ailleurs, il peut y avoir de la musique, un achalandage, mais l'idée principale, c'est que ce couple bouffe de la nourriture, dans la case.
Et avec une logique implacable, on peut affirmer que si tu as faim, et que tu regardes une case avec des gens en train de bouffer, tout indique que tu auras encore faim après ta lecture. Ou vous, là je ne vais pas reprendre mon explication en disant vous.
Idée de BD qui n'est pas dans Coma
Crise du logement, il y a deux ans, un campement, une panne d'électricité, un corps mort, et des ambulanciers qui n'arrivent pas, trop de chantier. Le suspect numéro un devient un bédéiste, présent sur les lieux, car il a dessiné le défunt. En fait, c'est un web-bédéiste avec un comportement erratique, et donc pour les 12 prochaines pages, l'album prend une tournure didactique, ou l'on explique, 4 ans et plus, la web-bédé, même des représentants de la CAQ débarquent en hélico, et pendant 3 pages on se questionne sur le statut du dessin en société, et comment inclure des trauma-avertissements. Plan général d'une foule de plusieurs millions dans les rues, et le ministre Drainville, à cause de son gros sac, ne peut pas se déplacer.
Sur le corps du défunt, un laissez-passer Pour un Canada fort.
On découvre, dans un moment de tension dramatique, qu'il avait déjà été l'employé du mois, et que sa bine se retrouvait dans un portrait formaté d'une coorporation quelqueconque. Stupeur.
L'enquête piétine, les commentateurs, très souvent d'anciens parlementaires depuis le club des ex, lâchent leurs indignations, et puis, tout ça tombe dans l'oubli, après qu'une poutrelle d'un raccordement d'autoroute écrase un camping car en plein après-midi, avec le fils d'un sénateur dans un sleeping bag sur le siège arrière.

La rue décadente, et son imaginaire social, va s'inclure dans une faille sociétale, et l'homicide vient rapidement à régner, tout comme dans l'imaginaire de la torture, mais ici, l'important, c'est la relation asymétrique. Peut-être ici souligner que les représentations d'un imaginaire social sont liés à des conditions sociales, peuvent s'y référer, mais généralement vont articuler autre chose que les salles de rédaction de la presse populaire.
On va souvent associé l'homicide au nihilisme. D'où le grand nombre de polar qu'on pourrait nommer des romans nihilistes. Le facteur sonne toujours deux fois (1934) de James M. Cain serait l'un d'eux.
On va retrouver dans ce roman quelques caractéristiques du polar, dont l'imprévu, qui vient complétement changer le scénario, des meurtres, qui sont planifiés, et, comme dans beaucoup de polar, un système de justice dont les personnages incarnent la loi, l'ordre, et la corruption. Souvent, ces personnages vont s'exprimer pour signaler un populisme. Et on touche ici une autre caractéristique, le niveau de langage populaire. Pour une raison que j'ignore, le standard français, dans la série noire, a été Touchez pas au grisbi ! ( 1953), d'Albert Simonin. D'où le " sur-argotique".
On passe du temps à des endroits qu’on n’a pas regardé pendant des années, et tout ça accumulait de la poussière. J’ai reçu une lettre de banque RBC, qui me demandait de les rejoindre par téléphone, concernant une fraude et une enquête sur une fraude, je n’ai pas de comptes à la RBC, un message dans une boite vocale.
J’avais comme complètement oublié cette histoire, dans la catégorie junk mail, lorsqu’un autre message sur ma boite vocale, sur la même affaire, m’obligea à considérer la chose. Et après des heures au téléphone, en attente avec de la musique d’ascenseur, j’avais en effet été arnaqué, mon identité, mon adresse, mon numéro de téléphone, et mon numéro d’assurance sociale avait servit pour faire une demande de carte de crédit. Mais le tout avait été bloqué. Je sais plus pourquoi je me souvenu de cette histoire le jour où Russel Crowe a visité un restaurant de mon quartier, à peine à sept minutes de marche de chez moi, et que cela a fait le tour des feeds d’infos, je me suis dit que j’avais le début d’un nouveau livre, et le lendemain, j’ai mangé là-bas, j’ai pris des photos, tout était en place pour ce nouveau texte, avec Russel Crowe dans un resto, des coupures d’électricités alors que des dizaines de camions de pompiers sont mobilisés contre un incendie, sur les feeds d’infos, et que le lendemain, en prenant des photos, du contreplaqué pour la fenêtre du deuxième, le ciel parsemé de nuages, et le banc de neige intact, sur tout le long de la rue. C’était Hollywood. C’est comme cette histoire de travaux interminable, avec des grilles et des cônes orange, des bouts de pistes cyclables qui s’arrêtent, et des chantiers bruyants, pas moins d’une douzaine d’explosion à la dynamite l’été dernier. Et c’est sans compter le meurtre au couteau dans un bar pas loin, et l’énorme incendie d’un édifice datant du XIX à deux coins de rues d’ici. J’ai croisé un type dans la rue, il avait tout perdu. Et tout ça se fait reconstruire en même temps que la façade de l’école primaire. Hollywood.
Par la fenêtre de ma porte d’entrée, je regarde dehors, des gens avec des laisses et des chiens. Je pense qu’il y a au moins deux préposés au balade canine qui passe devant mon appartement, avec des chiens minuscules dans du linge, pas mon univers.
Est-ce qu'il y a des avantages à être en périphérie plutôt qu'au centre, en dehors de ce quelque chose de médiocre qu'on nous sert comme un rabaissement infini? Est-ce que la " sur-conscience" linguistique, que des journalistes du Devoir vont s'empresser de qualifier d'hybride, est un moyen efficace contre les têtes de linotte du provincialisme? Combien de commissions d’enquêtes peut-on regarder avant de trouver ce système dysfonctionnel?
Pour répondre à cette grave question, mentionnons, après la lecture de Une sixième chance de faire bonne impression ( La Presse, 18 juin, Paul Journet), et Instruits mais incultes ( La Presse, 19 juin, Mathieu Bélisle), et en fonction de mon triptyque Citoyenneté-Nationalité-Langue Commune, qu'il est préférable d'utiliser le français lorsqu'il s'agit de certaines affaires publiques au Québec.
Et, lorqu'on apprend ceci : " Parmi d'autres mesures - moins de visas pour les travailleurs qualifiés, des exigences linguistiques plus strictes, davantage d'expulsions - le gouvernement veut réduire le nombre d'étudiants internationaux au Royaume-Uni.", on comprend aussi que le débat entourant cette politique ne se fera pas en français.
La réalité, c'est qu'en étant à la périphérie, l'accès à différentes aires culturelles va permettre à d'autres perspectives de surgir, soit en considérant, ou en déconsidérant, certains discours. Ici, la méconnaissance peut intervenir. La Francophonie, le Commonweath, serait des aires culturelles. Dans le domaine de la BD, on remarque différent système d'éditions, l'album 48 CC, l'omnibus, ce à quoi il faut ajouter l'aire culturelle japonaise. On remarque ici la langue commune.
Aujourd'hui, le terme " Volontarisme", que l'on retrouve chez les francophones, mais qui n'est pas vraiment dans les usages chez les anglophones. Les analyses actuellement vont parler d'autocrates populistes, tirant à droite. Yoda, dans un épisode encore inexistant de Star Wars, pourrait faire preuve de volontarisme.
A TIME PIECE
( Encore une fois, on se heurte à un problème de traduction. Fiction historique n'affirme pas le temps, l'actualité, comme A Time Piece. Encore mieux, mon traducteur automatique me donne Une pièce d'horlogerie.
On pourrait aussi dire " A Period Piece". Mais ça reste une problème de traduction.
" This primacy of the nationally bounded media space of connectivity" va être traduit par " Cette primauté de l’espace médiatique national de connectivité", ce qui est adéquat, mais " bounded media space of connectivity" ajoute l'idée d'une contrainte. )
Ed McBain et le 87e District
Commençons par un classique. L’élément de preuve (1958). À la page 731 et 753.
En 1928, lorsqu’André Breton va faire paraitre Nadja, l’inclusion de photographie dans le livre se voulait une façon de se déprendre du descriptif romanesque, de la structure rationaliste. Le roman d’Alfred Doblin, Berlin Alexanderplatz en 1929, va aussi inclure des « matériaux hétérogènes », comme des annonces dans les journaux, des encarts publicitaires, et d’autres choses, mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est que ce procédé, qui peut se réaliser par montage ou par collage, va faire intervenir des éléments étrangers au texte, le faisant basculer définitivement dans le domaine du profane, désacralisé, historicisé, contextualisé. En d’autres termes, la matérialité des signes, et sa reproduction, s’affirme avec une textualité. La poétique du document chez McBain est interrelié avec ce que l’institution sociale de la police produit comme document, et rencontre comme document. Plus haut, on voit un facsimilé d’une lettre de menace, mais plutôt que de la décrire, le roman va l’inclure, ce qui tend à amenuiser l’espace fictif, la passivité et les habitudes du lecteur se retrouve dérangé, tout en renforçant cet espace fictif, de façon impersonnelle, dans le développement de son texte. Cet effet est surtout appuyé lorsqu’on est confronté soit à un rapport de police, avec son format administratif, soit à une déclaration.
Mais revenons à des façons plus conventionnelles, ce qu’on va aussi retrouver dans ces livres.
Là où il innove, c’est en incluant la culture visuelle de l’institution sociale impliqué dans la narration (le poste de police), de la société (pub), ainsi que l’inclusion de graphie manuscrite (lettes, notes), de graffiti, de tatou, de gribouillis. En fait, tout ce qui sert de support à des mots aurait tendance de se retrouver dans un roman de McBain, l’exemple le plus spectaculaire était les mots gravés à la base d’une balle de carabine.
La poétique du document vient s’insérer dans les romans de McBain dans la structure polyphonique qu’il va mettre de l’avant. On ne se retrouve pas devant les perceptions et le discours du « point de vue d’un individu donné », basé sur l’unité d’une conscience, mais devant une multitude, une « conscience autre, étrangère » dans un discours, ce qui permet l’inscription d’une pluralité, d’une hétérogénéité : « Le texte (polyphonique) n’a pas d’idéologie propre, car il n’a pas de sujet (idéologique). Il est un dispositif où les idéologies s’exposent et s’épuisent dans leur confrontation ». On pourrait avancer que le poststructuralisme, à sa manière, va renouer avec l’unité de conscience, en incluant d’autres données, comme la corporéité, par exemple. Le texte polyphonique ne va pas nécessairement rompre avec l’unité de conscience, ce que l’Ulysse (1920) de Joyce, et d’autres romans dit moderniste, vont tenter de réaliser, mais va surtout mettre de l’avant un ensemble, ce qui, par le fait même, vient relativiser les points de vue, pour les inclure dans des interactions. Cette structure romanesque va se retrouver popularisée dans de nombreux romans, mentionnons World War Z (2006), de Max Brooks, la trilogie Vernon Subutex (2015-2017), de Virginie Despentes, et la trilogie U.S.A. (1930-1936), de John Dos Passos, et pourquoi pas Le Bruit et la Fureur (1929) de William Faulkner. Au cinéma, Rashōmon (1950), Requiem pour un beau sans-cœur (1992). À la fin du tome 9 du 87e District-intégrale, on retrouve un dictionnaire des personnages, avec une entrée pour les grands noms de la série, Steve Carella, Bert Kling, Meyer Meyer, Cotton Hawes, Arthur Brown, Hal Willis, Andy Parker, Peter Byrnes, Alf Miscolo, Dave Murchison, John Marshall Frick. Dans chaque livre, plusieurs d’entre eux vont intervenir dans l’enquête policière, et chacun vont avoir, comme dans la vie, des parcours différents.
À partir de cette polyphonie, comme structure romanesque, vient s’inclure la poétique du document : « créer avec des matériaux hétérogènes, de valeur inégale et totalement étrangers les uns aux autres, une œuvre artistique unique et complète », c’est ce que McBain a réussi à faire. Pour la plupart des romanciers, les « matériaux hétérogènes » vont surtout être différents registres de discours, et tout le travail est d’arriver à combiner ces points de vue. Le roman policier a ceci de particulier, il offre la possibilité d’intervenir dans l’ensemble de la société, du plus bas des strates sociales jusqu’à la haute société. L’ensemble des romans de Raymond Chandler vont donc parcourir les différents échelons de la société, avec, on s’en doute, des façons différentes de se présenter au monde. Une bonne partie du roman policier, disons traditionnaliste, comme on va le retrouver dans la série télé Columbo (1971-1978), va faire interagir un homme du peuple, le policier, dans le high society crime. McBain vient rompre complètement, comme Chandler, avec ces procédés dramatiques, datant d’Agatha Christie et de Hercule Poirot (série télé -1989-2013), en construisant un nouveau sous-genre dans la littérature policière : le police procedural. Il existe même des études qui vont souligner que ce type de roman populaire, pour les classes populaires, à une certaine époque, permettait d’acquérir les codes sociaux adéquats, le vocabulaire d’un niveau de langage, lorsqu’ils se retrouvaient en interactions avec d’autres groupes sociaux. De nos jours, d’autres sources de diffusion peuvent entretenir les mêmes finalités. L’idée d’être dans le coup. Et, à l’inverse, tout ce qu’on va retrouver comme slang, soit un registre du langage, popularisé dans les années ’60, peut se retrouver énoncé par différents personnages dans les livres.
Les « matériaux hétérogènes », chez McBain, c’est par exemple l’utilisation de la typographie « courrier news », qui va intervenir pour indiquer dans le texte une autre sorte de texte. Le rapport par exemple, qui va se retrouver sur une page, garde tout du format du rapport. À cela, va venir aussi se greffer l’écriture manuscrite, voir le graffiti. L’iconique se retrouve aussi. Diverses formes littéraires, différentes inscriptions textuelles, ne relevant pas à strictement parler de l'art littéraire, ou du discours romanesque, vont dans son format être ainsi incorporé. La carte, aussi, par exemple. Ce que mon texte propose ici, c’est de tenter de regrouper tous ces éléments, de les identifier, dans chaque livre, à chaque page, pour ensuite établir le répertoire de forme qu’il va utiliser. Parce qu’il faut savoir que McBain va régulièrement utiliser ce procédé dans ces compositions, et il est très varié. Comme lecteur, on s’attend toujours à quelque chose, à quelque chose de différent. Or, même si c’est varié, tous ces éléments restent dans un certain répertoire de forme. Si ce n’était qu’un gimmick, et c’en est un comme procédé, on ne le retrouverait pas toujours en accord avec le discours romanesque. Toutes ces variations interviennent dans les variations de la forme romanesque, le police procedural polyphonique, qui va toujours utiliser la même équipe de policier dans ces enquêtes, mais encore ici, ces contraintes vont toujours produire de l’inédit, ce qui est incroyable pour une suite romanesque d’une telle longévité (1956-2005), dans une préface, Jacques Baudou va parler d'un miracle McBain, 53 romans, 3 nouvelles. Bakhtine affirme que : « le roman pris comme un tout, c'est un phénomène pluri stylistique, plurilingue, pluri vocal. », et les romans de McBain sont au-delà de tout cela, sans aucun doute, tout en étant tout ça. On comprend donc que, livre après livre après livre, plusieurs contraintes formelles vont rapidement s’installer, tout en interagissant avec des éléments narratifs qui se renouvellent. Malheureusement, je ne peux pas ici expliquer le contexte de chacune des incorporations « extratextuelles », il faudrait résumer des livres, puis des sous-intrigues, mais ce n’est jamais gratuit, c’est un élément du discours romanesque.
Vol. 1
Du balai !/ Cop Hater (1956)
4 entrées. (p.42-49-63-110)
Le Sonneur / The Mugger (1956)
6 entrées. (p.182-183-184-193-208-244)
Le Fourgue / The Pusher (1956)
0 entrée.
Faites-moi confiance / The Con Man (1957)
9 entrées. (p.407-411-412-422-424-430-432-437-464)
Victime au choix / Killer’s Choice (1957)
4 entrées. (p.519-52-594-612)
Crédit illimité / Killer’s Payoff (1958)
6 entrées. (p.622-629-637-641-649-665)
Souffler n’est pas tuer / Lady Killer (1958)
7 entrées. (p.731-753-790-791-792-793-827)
Vol. 2
Soupe aux poulets / Killer’s Wedge (1959)
1 entrée. (p.49)
Pas d’avenir pour le futur / ‘Til Death (1959)
7 entrées. (p.116-121-160-161-162-165-168)
Rançon sur un thème mineur / King’s Ransom (1959)
2 entrées. (p.222-283)
La Main dans le sac / Give the Boys a Great Big Hand (1960)
2 entrées. (p.351-352)
À la bonne heure / The Heckler (1960)
11 entrées. (p.452-457-471-476-477-478-479-480-497-505-512)
Mourir pour mourir / See Them Die (1960)
1 entrée. (p.549)
Le Dément à lunettes / Lady, Lady, I Dd It! (1961)
11 entrées. (p.664-665-670-671-681-698-717-725-758-759-764)
Vol. 3
On suicide / Like Love (1962)
15 entrées. (p.25-42-56-57-97-98-99-100-116-117-119-133-134-135-136)
Les Heures creuses / The Empty Hours (1962)
5 entrées. (p.149-152-156-157-158)
J / J (1962)
0 entrée.
Tempête / Storm (1962)
0 entrée.
Dix plus un / Ten Plus One (1963)
9 entrées. (p.291-333-351-352-362-363-367-393-394)
La Hache / Ax (1963)
1 entrées. (p.493)
Entre deux chaises / He Who Hesitates (1965)
1 entrée. (p.523)
Cause toujours, ma poupée / Doll (1965)
9 entrées. (p.642-643-671-675-681-682-700-727-728)
80 millions de voyeurs / 80 Million Eyes (1966)
5 entrées. (p.771-772-773-813-839)
Vol. 4
La Rousse / Fuzz (1968)
6 entrées. (p.57-69-83-92-110-152)
Mort d’un tatoué / Shotgun (1969)
7 entrées. (p.195-279-280-281-282-283-284)
En pièces détachés / Jigsaw (1970)
16 entrées. (p.295-303-306-319-320-330-331-345-359-363-365-376-390-391-397-398)
Tout le monde sont là! / Hail, Hail, the Gang’s all Here! (1971)
5 entrées. (p.424-431-440-442-459)
Après le trépas / Sadie When She Died (1972)
13 entrées. (p.568-570-604-605-611-612-622-623-624-625-626-627-628)
Le Sourdingue / Let’s Hear It for the Deaf Man (1973)
19 entrées. (p.662-670-674-691-697-704-705-707-712-714-722-743-745-746-747-749-756-758-761)
Branle-bas au 87e / Hail to the Chief (1973)
9 entrées. (p.802-864-865-866-867-868-869-870-871)
Vol. 5
Flouze / Bread (1974)
3 entrées. (p.17-112-113)
Adieu cousine… / Blood Relatives (1975)
18 entrées. (p.205-225-230-231-232-233-234-235-236-237-238-239-240-241-242-243-244-245)
N’épousez pas un flic / So Long as You Both Shall Live (1976)
0 entrée.
Ça fait une paye! / Long Time No See (1977)
14 entrées. (p.363-375-425-428-429-430-431-432-445-493-494-526-528-529)
Calypso / Calypso (1979)
1 entrée. (p.543)
Un poulet chez les spectres / Ghosts (1980)
3 entrées. (p.697-702-703)
Coup de chaleur / Heat (1981)
5 entrées. (p.835-858-907-952-953)
Nid de poulets / Ice (1983)
2 entrées. (p.994-995)
Vol. 6
Lightning / Lightning (1984)
21 entrées. (p.18-39-77-81-82-105-107-108-110-111-112-113-114-115-116-117-118-119-121-123-190) + questionnaire (pp. 157-164)
Huit chevaux noirs / Eight Black Horses (1985)
19 entrées. (p.196-197-208-213-222-224-228-238-258-268-274-276-277-280-281-287-301-320-321)
Poison / Poison (1987)
11 entrées. (p.366-367-368-369-370-371-372-373-480-482-485)
Quatre petits monstres / Tricks (1987)
5 entrées. (p.585-603-636-665-667)
Isola Blues / Lullaby (1989)
3 entrées. (p.710-730-731)
Vol. 7
Vêpres rouges /Vespers ( 1990)
6 entrées. ( p. 21-30-51-53-54-198)
Les veuves / Widows (1991)
6 entrées. ( p. 243-260-360-362-373-411)
Kiss / Kiss (1992)
3 entrées. ( p. 506-533-629)
Poisson d'avril / Mischief (1993)
14 entrées. ( p. 667-717-741-747-763-778-782-805-812-814-815-821-823-853)
Vol. 8
Romance/ Romance (1995)
19 entrées. ( p. 33-42-66-67-68-83-84-130-131-152-153-155-157-159-160-175-180-190-191)
Nocturne / Nocturne (1997)
7 entrées. ( p. 216-225-229-266-267-291-315)
La Cité sans sommeil / The Big Bad City (1999)
1 entrée. (p.447)
La Dernière Danse / The Last Dance (2000)
3 entrées. ( p. 668-711-712-)
Cash Cash / Money, Money, Money (2001)
6 entrées. (757-764-820-891-935-936)
Vol. 9
Roman noir / Fat Ollie’s Book (2002)
6 entrées. (757-764-820-891-935-936)
Le Frumieux Bandagrippe / The Frumious Bandagrippe (2004)
6 entrées. (757-764-820-891-935-936)
Jeux de mots / Hark! (2004)
6 entrées. (757-764-820-891-935-936)
Jouez violons / Fiddlers (2005)
6 entrées. (757-764-820-891-935-936)
Total : 391 entrées
Ce cahier a été tenu par les mains de Pierre Gauvreau, dans un jour de sa vie.
C'était un cahier vraiment important pour moi, j'essayais, dans la relation Texte-Image, de juste rester focalisé sur l'image, en incorporant que des bribes de langage, des mots, des phrases. C'était une contrainte que je m'étais donné. Je dessinais tout le temps, partout dans mon cahier, dans mes cahiers, mais à cette différence près, qu'ici, c'était vraiment juste du dessin. Une bonne partie de Baloney est tiré de ces cahiers, débuté assez jeune, en tout cas en '95.
Et que ce cahier se retrouve, avec cette citation de Picasso en première page, dans les mains de Pierre Gauvreau, c'était comme too much.
Un manifeste Dadaiste est coeur d'une réflexion sur le nihilisme.
« Les vrais dadas sont contre dada. Tout le monde est directeur de Dada. » - « Plus de peintres, plus de littérateurs, plus de musiciens, plus de sculpteurs, plus de religions, plus de républicains, plus de royalistes, plus d'impérialistes, plus d'anarchistes, plus de socialistes, plus de bolcheviques, plus de politiques, plus de prolétaires, plus de démocrates, plus d'armées, plus de police, plus de patries, enfin assez de toutes ces imbécillités, plus rien, plus rien, rien, RIEN, RIEN, RIEN.
De cette façon nous espérons que la nouveauté qui sera la même chose que ce que nous ne voulons plus s'imposera moins pourrie, moins immédiatement GROTESQUE[1]. »
En évoquant la revue Atheneum, (1798-1800), la principale revue du romantisme allemand et de Schlegel, l’auteur de L'Essence de la critique : écrits sur Lessing (1797), il va souligner le fait qu’elle n’avait aucune « prétention historique », ce qui le mène aux légendes du Talmud, selon certaine source un fondement du judaïsme rabbinique : « …les anges eux-mêmes – qui se renouvellent, innombrables, à chaque instant- sont créés pour, après avoir chanté leur hymne devant Dieu, cesser de chanter et disparaitre dans le néant [1]». Pour Benjamin, le mouvement surréaliste repousse l’espace littéraire des « résidus littéraires » pour se placer en donnant une forme à l’existence, tout comme l’intellectuel allemand aux prises avec un espace politique, au milieu d’une crise de l’intelligentsia[2]. Reprenant Rimbaud et son refus du littéraire, on peut comprendre cette idée en lisant le compte rendu du journaliste Esparbès d’une exposition de collage de Max Ernst, avec la faune surréaliste active pendant le vernissage, provoquant le public[3]
[1] Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, Points, 1964, Pp. 26-27.
Saint-Laurent, Centre-Sud, alors que je revenais de mon travail, pour mon logis.
Par contre, si on peut affirmer que mon expo était un one-hit wonder, on doit aussi dire qu'une bonne partie de la conception de mon style, futur style, allait se retrouver sur les murs.
Ça allait un peu dans tout les sens, mais comme on le voit avec le dessin du haut, et du bas, c'était dans cette direction que j'allais.
1966, Ron Haydock, ancien chanteur de rock'n'roll, du groupe Ron Haydock and the Boppers, sort trois livres : Pagan Lesbians, Lesbian stripper, et Sex-A-Reenos, largement inspiré par sa vie.
L'album avance bien, mais tout est un problème de pacing, tout. La construction du truc repose en partie sur le pacing, et ça va, je suis satisfait. Mais avec une 15 de pages d'autobio, ça marche pas. Soit au début, soit à la fin.
'
Au-delà du macabre, il y a quelque chose de Rabelaisien et de Baudelairien dans The Dance of Death, de Hans Holbein.
C'est des gravures sur bois, en miniature, de la grandeur de quatre timbres.
Le récit débute avec la mythologie chrétienne, la création, la tentation d'Adam et Ève, la Chute. Et après, alors qu'Adam laboure la terre, on retrouve ce squelette à côté de lui, comme dans la miniature / case de la Chute, on remarque un instrument de musique dans ces mains.
Une horde de squelette avec des trompettes, des tambours sont frappés, et à l'arrière, un portique, signe d'un espace urbain. On serait ici plus avec le mythe de la danse macabre, sorte de fête populaire païenne, de carnaval de morts. Les représentations de cela vont se poursuivre avec les décennies, mais à l'origine, c'est des revenants et des fantômes, dans une société où les règles du christianisme s’implantent, avec ces rites et ses rituels. Un livre d’histoire médiéval comme Les Revenants : les vivants et les morts dans la société médiévale, de Jean-Claude Schmitt.
Le Pape, l'empereur, l'aristocratie, les bourgeois, les citadins, toute la société est visitée par les squelettes dansant, ce qui nous laisse avec beaucoup de portrait de société de l'époque, avec des globes célestes et des cartes sur grands bureaux. Comme des trônes, des buffets, des balades dans la cour du château, le squelette peut être n'importe qui, n'importe où, on l'identifie dans l'image, tout comme l'espace social dans lequel il évolue, il participe toujours à une interaction sociale, avec un type social. Il va contribuer à l'action, où en faire d'autres, emportant des personnages, et on hésite alors devant sa présence, certains semblent voir le squelette, et d'autre non.
Dans l'image du bas, on voit la rue, avec de la pierre, probablement de la terre, des cercles grossiers, mais qui rétrécissent, pour donner l'illusion de l'espace. Les devantures des maisons, soit l'extérieur, la façade, avec des formes simplifiées à l'arrière-plan.
Les intérieurs des maisons, les cabinets, le port, et les champs, les chemins.
Le squelette en vient à devenir un double du personnage présenté, une frayeur, un musicien, une présence insoupçonnée. Tout le monde ne participe pas de la même façon à cette danse macabre, et tout le monde ne semble pas prendre conscience de la présence de la danse macabre.
Le jugement Dernier, mythe chrétien, vient terminer le recueil, et un emblème surréaliste avec un sablier, des bras, une roche, une enclume, sur un casque de chevalier, avec une tête de mort, comme un emblème dessiné en creux.
"… il semble toutefois qu'il faille reconnaître une spécificité à cette période qui s'ouvre en Europe à partir du XIIIe siècle pour se refermer au cours des premières décennies du XVIe siècle pendant laquelle sa représentation alimente une iconographie et une littérature d'un style tout particulier marqué par son inspiration macabre…"
Les Middle english romance était typique dans la promotion d’un espace d’épanouissement fondé dans les rôles et les frontières de la famille, de la classe sociale, dans le royaume et dans l’Église, tout cela créant un maillage ayant pour forme la société idéale. Mais cette popularisation de cette narration, au niveau européen, va principalement se retrouver chez l’élite lettrée.
Ici, c'est le XVI siècle, mais on retrouve ce reliquat du passé médiéval, cette conception, jusqu'à Maurice Séguin, avec, il faut le rappeler, les entreprises de colonisation des métropoles européennes du XVI et du XVII. Citation : " On aura reconnu le rôle de la paroisse dans la survivance des Canadiens. On finira bien par reconnaître à son tour le rôle de la seigneurie le jour où l'on aura débarrassé celle-ci des calomnies sous lesquelles l'ont ensevelie soixante-dix ans d'efforts pour obtenir sa disparition".
Le livre Tortures and torments of the Christian martyrs est une curiosité. J’ai une réédition bon marché, traduit de l’italien en anglais en 1903 par A. R. Allison, mais si on le croit, déjà en 1660 on retrouvait la douzième édition en circulation, dans des formats abrégés. Car il faut le dire, si l’ouvrage de 1591 du Père Gallonio avait l’intention d’édifier la foi des croyants, on retrouve plus de 24 gravures d’instruments de torture de toutes sortes, ainsi qu’un texte qui se veut exhaustif sur les tortures et les supplices qu’on retrouve dans les textes anciens, de quoi flatter les bas instincts d’une partie du lectorat, et la préface n’ignore pas le phénomène. Incidemment, comme l’indique le titre du livre Théâtre de la cruauté et récits sanglants en France ( XVI – XVII siècle), une certaine réception se logeant dans l’air du temps, et se retrouver devant des illustrations que Roland Barthes, en parlant de celle de l’encyclopédie, n’aurait pas renié, mais mettant à l’honneur une multitude d’instruments de torture, le livre vient loger dans un espace où la curiosité malsaine se mélange à la fascination. Dans Les Planches de l’Encyclopédie, Barthes signale qu’en séparant les images du texte, on se retrouvait devant « une iconographie autonome de l’objet ». Toute l’ambiguïté ici réside entre la scène de torture, et l’instrument de torture.
Barthes, sur les planches de l’Encyclopédie, dont la démarche rationaliste vient après la Renaissance, indique que l’objet illustré s’y retrouve de façon anthologique, soit comme tel, de façon anecdotique, inséré dans une vignette, et de façon génétique, où l’on démontre le processus de fabrication, impliquant de la matière et un travail. Ce qu’on retrouve ici, préfigurant cette approche, c’est surtout de l’illustration anecdotique, et aussi anthologique, avec l’objet, l’instrument, au centre du propos. Torturé et tortionnaire se retrouve en pleine action, et en maniant l’instrument ou le procédé, avec souvent l’image figée sur un corps contraint, modelé et moulé en fonction du supplice. Il est donc écartelé, tendu, suspendu, découpé. C’est ici que ce situe l’emphase, et non dans l’expression des effets, soit la souffrance et la douleur. « …l’homme est à un terme, l’objet à l’autre ; entre les deux, un milieu architectural, fait de poutres, de cordes et de roues, à travers lequel, comme une lumière, la force humaine se développe s’affine, s’augmente et se précise à la fois… », va-t-il énoncer lorsque l’usage est une construction, alors qu’ici, la lumière est sombre sur une technique amené à opter la vie avec les plus grandes souffrances. L’inventaire en devient délirant, avec des variations disons stupéfiantes dans l’administration de la douleur. On se croirait dans le jeu vidéo Enemy Within, avec son accumulation de salle de torture, ou dans la franchise Saw.
Cet inventaire est d’autant plus troublant qu’il intervient ici aussi dans le registre de la relique, de la vie sanctifiée. Le texte fait état d’instrument de torture conservé dans des chapelles, comme s’il était une partie intégrante de l’espace cultuel, comme si mourir de cette façon était au final une condition pour devenir la célébration du martyr et du sacré. D’où le trouble devant la prolifération et devant l’inventaire, comme si tout cela devenait aussi une célébration pour donner sa vie, alors que l’on ne donne que de la mort. Si Barthes va écrire que « …l’objet a été doué d’une opacité malheureuse; assimilé à un état inhumain de la nature, on ne peut penser à sa prolifération sans un sentiment d’apocalypse ou de mal-être… », on voit bien à la lecture de ce texte comment il a vu juste en fonction de la culture matérielle. Mais en combinant, contrairement aux planches de l’Encyclopédie, l’objet et son usage, l’illustration et la vignette, on reste dans l’ « opacité », d’autant plus, comme je viens de le dire, deux niveaux de lecture, l’ordre spirituel supérieur, et l’ordre matériel, en viennent à se confondre, d’où l’ambigüité. Cette tension se retrouve lorsqu’on tente d’identifier les lettres de légendes, parfois absente, dans la vignette, souvent très chargé, « condensé de sens ». Le pourquoi du comment nous échappe, à plus d’un titre. La visée didactique de l’illustration est visiblement à perte, et devient souvent la réponse non pas à comment on torture, mais à comment faire un martyr. On applique une logique et une technique à de l’illogique, qui ne va trouver son sens que dans un autre type de récit. Et le choix de rendre visible cette situation de martyr par l’image vient se buter aux propriétés de l’image : « Le privilège de l’image, opposée en cela à l’écriture, qui est linéaire, c’est de n’obliger à aucun sens de lecture… ». C’est bien ici que la glorification échoue, avec le corps pris dans un procédé, voir un processus. « Il y a une profondeur de l’image encyclopédique, celle-là même du temps qui transforme l’objet en mythe », écrit Barthes, et en considérant les corps et les instruments de torture dans ce livre, c’est bien à toutes une série de mythe sociaux, avant la prédominance de la matière, de la technique, et de la rationalité, auquel se référent implicitement les illustrations et le texte.
Tortures and torments of the Christian martyrs va, par l’emploi d’une illustration plus technique, plus descriptive, préfigurer les Lumières et l’encyclopédie, d’un autre côté, il n’échappe pas à la tradition hagiographique, où invariablement la vie des saints va être confronté à la torture. « Les actions monstrueuses des bourreaux sont juxtaposées contre la position juste des saints ; et dans leur résistance à la torture, qui a rarement un effet permanent sur eux, leur sainteté est assurée », va-t-on retrouver dans le texte Déchirer la chair : L'orthodoxie de la torture dans l'hagiographie.
Le Moyen -Age européen, selon Enders, en est un où « L'héritage rhétorique classique qui caractérisait la torture comme une quête juridique herméneutique de la vérité, un mode de preuve, une forme de punition infligée par le plus fort au plus faible et un genre de spectacle ou de divertissement. » demeurent. En fait, devant la weltliterature de l’époque, avec les différentes traductions et adaptations de La Légende Dorée, pour les Anglais, le motif de la torture va consolider l’identité nationale, en impliquant que la barbarie se situe ailleurs.
Pour ma part, les années ’80 ayant passés par là, des relectures plus érotisantes de Saint-Sébastien, par exemple, plus kitsch aussi, sont venu banaliser et idéaliser les images de la souffrance des martyrs, qui, comme signe de dévotion, demeurent plutôt étrange. Mais ici, l’emphase est sur la figure humaine, non sur l’instrument ou la méthode de torture. Suivant le commentaire de Nietzsche sur la morale des esclaves et des maitres, on regarde plutôt froidement les divers instruments de torture, en se demandant d’un côté comment peut-on imaginer faire subir cela à quelqu’un, de cette manière, et de l’autre, en quoi doit-on célébrer, voir même vénérer, une mort semblable. On doit tout de même souligner le caractère presque encyclopédique des gravures, intelligible, avec des lettres dans la composition qui renvoie à une légende, à la fonction illustrative du dessin, et on ne sait si c’est l’œuvre du dessinateur, Giovanni Guerra, ou du graveur, Antonio Tempesta. Mais comme il aurait fourni en 1593 des dessins pour l’Iconologia de Cesare Ripa, et non pas pour la première mouture qui ne contenait aucune image, selon Mitchell, soit deux ans après Tortures and torments of the Christian martyrs, nous aurions plutôt tendance à plaider en sa faveur. Il s’agit surtout d’une compilation de différentes morts violentes infligés, et surtout mis en scène, par d’autres hommes, et le fait de répéter, dans sa présentation, sans relâche, que ce sont des martyrs, contribue à déshumaniser la chose. La souffrance humaine en vient à être rachetée, y compris le pauvre bougre que l’on fait cuire dans une grande casserole (torture que l’on retrouve en Grande-Bretagne à une autre époque), celui qu’on a charcuté, celui qu’on a battu à mort, celui qu’on a suspendu par les pieds, alors que dans la souffrance, elle est insensée. On touche peut-être ici une interrelation troublante entre la victime et le bourreau. Et à regarder les images, on comprend rapidement que toute une tradition à largement valorisé, et esthétiser, une seule de ces souffrances, soit la mise en croix.
La violence sociale sous forme de torture, de démembrement, d’amputation, comme une rétribution de la justice, comme une peine valable, avait lieu au Haut Moyen-âge, avec, par exemple, le traitre à qui l’on coupait les bras et les jambes, et qui devait continuer à porter les marques de sa traitrise. Par contre, si l’on en croit les Normands, vers le 13ième siècle, ces pratiques avaient tendances à péricliter.
Le parallèle entre le corps dépecé et la cuisine daterait de la tradition comique populaire du XV et du XVI, avec sa présence dans Rabelais, et dans le carnavalesque avec le corps grotesque, qu’on va naturellement retrouver en morceaux. En se basant sur le système des images des insultes et des jurons, sur leurs formes imagées, le sacré et le noble est rabaissé dans le bas matériel où l’image du corps est attaquée avec virulence, selon Bakhtine. Dans le livre Tortures and torments of the Christian martyrs, on va retrouver cette dimension, mais de façon involontaire. En effet, à force de répéter la même idée, le martyr par la torture, et de la décliner à toutes les sauces, tomber sur un bougre à côté de ces jambes et de ces bras, comme si c’était un truc malléable, ou voir des gens en train de cuire, force le sourire, en éliminant la gravité à la scène. On touche ici au grotesque, et très souvent, dans les représentations de la violence, et de la torture, c’est cette dimension que l’on retrouve.
tableau du mois
1. La Bolduc
2. Kokomo Arnold
3. Leadbelly
Un complément d'information
J'ai des pages d'une BD autobiographique aussi.
.
DÉMISSION PARTISANE
Journal- Soit on travaille pour l'innovation et le progrès, l'évolution et le changement, soit on travaille pour la régression, la dévolution, le rétrograde. A regarder les G.G. s'enfoncer dans leurs erreurs, j'ai pitié pour eux, ce qui est une forme d'empathie. C'est à se demander si, une fois qu'on a éliminé la progression et l'apport des correctifs, combien de temps on passe à patauger en faisant du surplace. C'est comme regarder quelqu'un s'enfarger dans une marche de l'escalier, à tous les jours et à chaque fois. Je note ici mes observations dans l'espoir qu'un jour, un autre que moi reprendra les observations pour signaler un quelconque changement. Mais y'a peu d'espoir. Quand t'es raté, tu le reste, raté à vie.
A l'image de ma clientèle, des lâches, des peureux, des jaloux, des suiveux, des moins que rien. Bref, de pauvres types.
J'écris mes tristes réflexions dans mon condo à 750 000$, en éprouvant des craintes pour mon avenir. La plupart de mes voisins sont des cadres à Radio-Canada. On discute régulièrement du bon usage du traitement de faveur et du favoritisme dans le cadre d'une gestion compétitive. On en discute dans nos soirées avec le nouveau recteur de l'université de Genève. Consolider des inégalités, c'est toujours compliqué. Reste plus que le réconfort de ma PS5. Je vous ai déjà parlé de ma PS5, non?
SCANDALE, DÉLIT D'OPINIONS ET GAUFFRE AU BEURRE
Le déchaînement des forces intellectuelles de la CAQ dans la sphère publique est arrivé au même moment où je lançais mon rasoir électrique dans mon miroir en hurlant : « C'est juste de l'hostie de bullshit tabarnak!».
Je venais de regarder King Dave sur Amazon prime, toute était chill, toute était Nice, toute était ben. Je flyais cool spin raide, ça allait cool pis toute, arrive pour me raser, mon rasoir électrique me lâche. Je vais y revenir.
Mais aussi un update sur une application de mon cell. Dont le seul résultat a été que j'ai changé d'application sur mon cell. Pour finalement apprendre que la danseuse Intermingle annulait sa prestation.
IRL GRIFTER
Quand le complexe militaro-industriel lubrifie le système de ces engrenages avec 70 milliards de dollars, ça n'a aucune retombée pour moi et mes partenaires, mais quand on déclenche une grève chez revenue Canada, ralliant ainsi des dizaines de milliers de personnes à ces perturbations du système, j'augmente mes revenus, c'est comme ça. De la même façon, la création d'un musée pour la GRC va juste provoquer un fou rire incontrôlable dans mon établissement, à cause de la mentalité endo-coloniale de ma clientèle, qui est beaucoup plus proche d'une paranoïa d'assiégé que d'autres choses. Que voulez-vous, quand on apprend que le plus grands des démocrates de nos contrées, vétéran de la guerre et journaliste hors pair, a été surveillé pendant 40 ans par la GRC, jusqu'à s'infiltrer dans les détails de sa vie personnelle, ça parle à ma clientèle, beaucoup plus que le fait de surveiller et d'observer les déviants et les pervers, c'est comme ça, faut connaître son monde si on veut continuer en affaire.
C'est comme le portrait que j'ai d'Ignatus Donnely, c'est pour faire parler le monde, et être en phase avec le paranoïaque-complotisme ambiant, alors quand on m'arrête pour me dire « Mais menutte Nostradamus, IRL...», je réponds, avec un geste bref vers le portrait d'Ignatus « Tu oublies l'Atlantide, le continent oublié », et je réussis à faire dévier le débat. L'explication la plus simple pour la montée en popularité du populisme broche-à-foin, c'est les agents de la GRC autour de René Lévesque, faut pas chercher plus loin.
Je regarde le portrait de Raymond Ray Luc Levasseur, un lointain membre de ma famille, et je vois des églises qui brûlent et des monuments qu'on détruit. Ça rejoint plus mon monde que le podcast poche d'un born again.
LA DURE RÉALITÉ
- Y'a pas vraiment de conscience sociale, alors il n'y a pas de culture politique, pas de débats, rien de tout cela, alors y'a pas vraiment de culture littéraire, et pas vraiment non plus de culture artistique, alors, qu'est-ce qu'il reste?
- Sandra est retard aujourd'hui, qu'est-ce que je vous sers? Comme d'habitude?
LE MOUTON DE PANURGE EMPRUNTE VOTRE MONTRE POUR VOUS DONNER L'HEURE
Mais y'a pas de problème, tout le monde sait qu'il n'y a qu'une seule société de consultants en Amérique du Nord, et c'est pour ça qu'un premier ministère, qu'un deuxième ministère, qu'un troisième ministère, qu'un quatrième ministère, et qu'un cinquième ministère se sont impliqués socialement pour dépenser environ 18 millions, tout comme la défense nationale, 18 millions, et le gouvernement du Québec aussi, tout ce beau monde avec la même compagnie de consultation, la seule en Amérique de Nord. Il est fort à parier qu'aucune recommandation ne mentionnait les effets pervers de la pensée de groupe et de la peer pressure, mais là n'est pas la question, puisqu'il n'y a pas de question, car il n'y a pas de problèmes. Y'a pas d'irresponsabilité, y'a pas d'incivilité, y'a pas d'indiscipline, y'a pas de négligence.
MR. ROLEMODEL
« Ce qu'on veut, c'est des citoyens et des citoyennes responsables, et c'est où qu'on les trouve les irresponsables, dans quel secteur d'activité trouve-t-on le plus d'irresponsables? Mais chez les maudits artistes avec leurs langues de vipères, pardi, c'est juste des irresponsables, les artistes, c'est connu »
Ti-Coune Boisvert, agent communautaire.
« Et c'est pour cela qu'aujourd'hui nous nous retrouvons au club Body Parts, en compagnie de notre hôte, Nostradamus, pour condamner toutes les communications des artistes de la ville de Montréal, surtout ceux et celles de notre nationalité, car n'oublions pas, être artistique et être intellectuel, c'est être antiquébécois, merci à tous d'être là! On devrait rétablir la peine de mort pour les auteurs d'histoires d'horreurs, de l'obscénité mentale, et bannir les jeux vidéos de la province, parce que ce qu'on veut, c'est du monde normal et des gens responsables pour affronter les défis de notre société, comme nos écoles désertes, nos hôpitaux malades et à bout de souffle, nos prisons sans solutions, les pénuries dans les services, et le legs de nos pollueurs. Des gens normaux pour une société saine, c'est ce qu'on veut et qu'on souhaite. L'harmonie sociale ne doit pas être perturbée par Goethe ou Zola, on doit propager le goût des lectures saines, et édifiantes pendant que notre société éclate en de multiples fractures sociales, il me semble que c'est pas compliqué à comprendre, on veut des lectures saines et édifiantes pendant qu'on écoute les bonnes nouvelles le matin en prenant notre café, c'est simple à comprendre. Un livre, c'est pas là pour remettre en question l'ordre social, voyons dont, c'est là pour faciliter le traitement des demandes de subvention en respectant les familles de votre lectorat, tout le monde sait ça depuis la révolution tranquille, st'affaire!».
Et la musique repris.
UN MESSAGE DU GOUVERNEMENT DU CANADA
Salle d'attente du studio d'enregistrement, un homme, jeune, avec une casquette Canada. Un deuxième homme entre, il s'installe. Consulte son cellulaire.
- Tu peux-tu pou'quoi y farme l'hostie d'autoroute, tabarnack, c'est même pas un carambolage, c'est juste un char qui est parti dans l'décor!
-...
-Oups, scusez. T'as pas remarqué le nombre de news weird qui passe sur les feeds, ça juste pas d'allure, pas de bon sens.
- Je sais pas. Vive le Canada.
- Je comprends ça mon homme, je comprends ça. Pis, qu'est-ce tu penses du texte?
(À suivre)
Extrait de l'épisode suivant
-Ah pis, lâchez-nous avec le Grand Nord, les voyages en ski doo pis le bonheur à - 40, y save pas de quoi y parle, pis tout le monde en parle tout le temps tabarnack! À 3 heures de Montréal, pas moyen de manger un pout potable, fâque, y'a juste pas de pout dans le Grand Nord, mais ça, y l'disent pas tabarnack, y disent toutes " regarde les flocons de neige", comme si c'était la première hostie de bordée de neige de leurs vies, stie, c'est pas mêlant, on dirâ des épais, des gros caves.
-...
(Salle de contrôle du message
-…Ben c’est pas violent!
- « Comprends moé ben, j’ai le Canada de tatoué sur le gland comme mon prochain. »
-C’est pas violent, c’est imagé!
-Tu sais-tu le nombre de plainte qu’on va recevoir à cause de ta ligne non-violente?
-C’est imagé!
-Tu me décourages. Je..
-Le gars parle de même, c’est de même qu’il parle, imagé, c’est pas violent!
-Mettons, mettons, mais ça passera pas, y vont la scrappé ta ligne, moi-même je la scrapperais ta ligne…
-Mais c’est pas violent!)
-Pis, qu'est-ce tu penses du texte?
-On est en crise, c’est important!
-C’est sûr, c’est sûr, mais comprends moé ben, j’ai l’unifolié tout le tour de la tête, comme toé, mais je pense pas que c’est un bon texte. En fait, je pense que c’est de la marde, là tout le monde s’énarve pour le scandale SAACLIQ, pis y’a p’us personne pour parler des passeports, je me suis fait chier en masse pour ça, pîs je peux te le garantir, l’empathie n’était pas sur le visage de l’écran d’ordinateur qui m’a fait poireauter pendant des heures, Ô que non monsieur, Ô que non. ArriveCan qu’il disait, arrive pas pis part pas, stie, c’est juste une perte de temps.
-C’est du passé.
-Ah pis, lâchez-nous avec le Grand Nord…
(Salle de contrôle du message
-Comment ça y’a pas de pout à 3 heures de Montréal?
-C’est le gars, y’est de même, c’est comme ça qu’il parle!)
-Faut passer un message.
-C’est sûr, ça c’est sûr. Mais depuis que le Reform a gagné dans les prairies, on peut pas vraiment parler de l’unité de la même façon…
-…pis j’ai besoin d’argent. Il baisse la tête.
- Me semblait aussi qu’il y avait une raison. C’est bon, tu l’as le contrat, j’étais ton entrevue, on voulait juste vérifier voir de quel bord t’étâ.
Il se lève.
-Bonne lecture, pis j’pense pour vrâ que le texte est de la marde.
…plus de place, pour nous, le Canada, c’est plus qu’un nom sur une carte, c’est une façon d’être, c’est plus d’empathie que d’égo, plus d’unité que de division, et plus on choisit notre feuille d’érable, on achète chez nous, on explore notre pays, plus on est le Nord, inébranlable, fort, et libre, c’est le temps, choisit le Canada.
Un message du gouvernement du Canada.
-Tu sais..
-Non, parle-moi pas du berceau des esclaves, je suis devenu misanthrope épris d'inauthenticité, bouffant des fausses oranges goûtant la fausse orange, cueillit par des paysans cherchant la rédemption dans un spliff, et pendant que sur la rue, j'ai les mains toutes collées, et que je croise des enfants chantant tous ensemble " Youpidoux...Youpidoux...Youpidoux...", le jeune derrière la clôture du terrain du jeu hurle : NON! part pas Évelyne! NON!", tandis que s'éloigne vers le stationnement la gardienne de la garderie. Elle dit : " Je rentre chez moi!", et la petite fille laisse tomber sa poupée pour rejoindre le petit garçon " Évelyne s'en va..", et les deux hurlent " NON!". Leurs petites mains sur le grillage. " NON! Ha wakpati ! Ha wakpati!", et avant de rentrer dans sa voiture, elle lève la main pour dire " Ha wakpati, et à demain.", avant de démarrer et d'aller rejoindre la circulation, pendant que les petits continuent d'avancer "Youpidoux...Youpidoux... Youpidoux...", et qu'une gardienne autour d'eux lâche malgré elle un O my god en plaçant une main sur son visage. Y'a des guerres qui commencent à cause d'Évelyne.
C'est tiré d'un manuscrit, Tristesse Détresse
Tristesse Détresse
Comment écrire un livre alors que des discours inégalitaires et antidémocratiques circulent de plus en plus, fortifiant au passage les évidences perceptuelles des classes populaires, que les conservateurs sont au pouvoir à Washington, à Ottawa, à Québec, et qu’émerge dans le paysage médiatique la télé-réalité et le rapshow, tout pour le direct. Ce roman, qui pourrait être l’histoire de Brisecoeur Lacérer et de Mathilde, et de quelques autres ( Contrecoeur, Tipitt Dépitt, Cutsy Sadique…) , prend le pari de choquer, de provoquer, de tout dire, de ne pas dissimuler le racisme (l’ethnie), le sexisme (le sexe) et la stupidité ordinaire, de laisser sa place au dépréciatif dans ces paragraphes construit, en ce temps pas si lointain où le mot bitch devenait une banalité, où la corruption était généralisée, et où l’obsolescence et l’insignifiance s’infiltrait dans toutes les phrases pour ne rien laisser au bout du compte. À l’ère de Bush, de Harper, et de Charest, un grand roman politique où règne le plus complet des désespoirs, ce qui nous a permis d’explorer le coté sombre de différentes conditions, avec son « discours politiquement incorrect ».
Voici d'autres extraits.
Dans mon quartier, il y a aussi des scènes de quartier, comme celle-ci.
Il était au coin de la rue, je me devais de lui poser la question.
"Pis, t'es-tu allé voir les Dead kennedys?"
"Pas sans Jello."
"..."
"..."
Re "..."
Re "..."
( je sais plus à quel niveau je parle)
( je sais plus à quel niveau il parle)
" Scuse-moi, je m'en va voir un ami, j'ai une question à lui poser"
"..."
La chronique est en réflexion.
Mais l'idée d'un gag, pour une durée limitée, semble s'imposer.
Hebdomadaire?
Avec un reboot le Jeudi?
estampe numérique
Estampe numérique
estampe numérique, estampe digitale, imprimé numérique, impression numérique, image numérique, œuvre numérique, tirage analogique, tirage numérique, infographie d’art, estampe infographique originale, épreuve numérique, estampe virtuelle, hyper-estampe, computer print, digital print ou digital art print.
Entre sociologie de la consommation culturelle et sociologie de la réception culturelle
- Par Bernard Lahire
Pages 6 à 11
Quand bien même l’analyse statistique établirait que des auteurs comme Émile Zola ou Victor Hugo seraient autant lus dans les différents groupes sociaux, il resterait encore à voir si des groupes sociaux différents s’approprient identiquement ou différemment les mêmes œuvres. Germinal ou Les Misérables peuvent être lus dans tous les milieux sociaux, mais de manières très différentes.
As-tu la référence ?
Non, j'ai un problème de statut.
On rapporte dans Le Petit Journal du 15 mars 1958 que les jeunes du Syndicat étudiant indépendant aurait publiquement brûlés des journaux jaunes à Montréal. « Notre feu de joie sera donc avant tout un feu symbolique qui servira à prouver à tous l'indignation des jeunes envers les publications ordurières dénoncées par son Éminence », aurait déclaré le représentant du syndicat, selon Viviane Namaste.
Est-ce que des exemplaires des EC Comics se sont retrouvés dans les flammes ?
On relève dans le livre Imprimés interdits (2017) quelques mentions de "comics", que l'on associe à la délinquance juvénile dans un discours de 1954 du Cardinal Léger. Et toujours en 1954, le maire Drapeau témoigne de la prolifération dans les kiosques à journaux des comics : « Faut-il rappeler que de 1937 à 1947, il ne se publiait en Amérique du Nord que 19 comics mais qu'il en paraît aujourd'hui plus de 600? Que dans notre pays certaines familles dépensent plus de 4$ par semaine à l'achat de journaux à sensation, de comics, etc? ».
Ce qu'il faut rappeler, pour mieux mettre en relief les déclarations du Maire et du Cardinal, c'est le contexte Nord-Américain. En 1954, leurs énervements contre les comics est un écho de la mise en accusation du New Trend des EC Comics par une commission d'enquête sénatoriale aux États-Unis, et de l'implantation de Comic Code dans ce domaine de publication. Celui-ci impose notamment les principes suivant:
- Toute représentation de violence excessive et de sexualité est interdite.
- Les figures d'autorité ne doivent pas être ridiculisées ni présentées avec un manque de respect.
- Le bien doit toujours triompher du mal.
- Les personnages traditionnels de la littérature d'horreur (vampires, loup-garous, goules et zombies) sont interdits.
- Les publicités pour le tabac, l'alcool, les armes, les posters et cartes postales de pin-ups dénudées sont interdites dans les comic books.
- La moquerie ou les attaques envers tout groupe racial ou religieux sont interdits.
(Wikipédia).
C'est pourquoi le discours du Cardinal Léger, en 1954, inclut cette affirmation : « Et presque toujours l'enquête dévoile qu'ils avaient essayé d'imiter les mœurs des tristes personnages des "comics' qui circulaient par la bande », alors qu'en 1958, reprenant le même discours ( « (...) Essayez de découvrir le mobile de leurs crimes et la réponse sera toujours identique: je suis devenu délinquant après avoir assisté à tel spectacle, ou après avoir lu telle feuille à sensation, et mon éducation dans ce domaine s'est terminée dans un débit de boisson »), toute mention aux comics , comme influence néfaste, est éliminée. Peut-être que ce titre a été brûlé.
On remarque le sigle du Comic Code en haut, à droite, le New Trend était terminé.
Sinon peut-être des exemplaires du Mad Magazine, avec le travail de Basil Wolverton, ont été brûlé par les jeunes du Syndicat indépendant ?
Mais aucune spécification quant au contenu de l'autodafé n'est disponible. On ne sait pas s'ils ont réduit en cendres des comics. Alors si les jeunes ont brûlé des EC Comics, lors de cet événement en ‘58, ceux-ci étaient sous l'autorité du Comic Code. Ce qui serait un comble.
Une recherche rapide dans La Presse, publié le même jour, ne nous a pas permis de retrouver un article portant sur cet événement. Par contre, il met en valeur l'omniprésence de l'illustration dans les publicités de l'époque, ainsi que la présence de comic strip, dont un dans les pages de la vie religieuse. Il y aurait toute une étude à faire sur la présence de l'illustration commerciale et du graphisme dans les journaux de la métropole avant l'arrivée massive de la photographie. Voici quelques exemples. Je dois dire qu'associer l'accès à la propriété avec le rêve du Cow-boy a de quoi surprendre.
3ième version de travail
Incluant une bibliographie
388 pages
Hétérogène, entre le blog, le scénario de BD, et le roman graphique
par Renaud Germain
Idor, Poète conventionnel- p. 3
Juste Bête - p. 7
Maurice, prof à la CSDM - p. 11
Négligence One-take - p. 15
Avant la meth - p. 32
Sylvain au palais de justice - p. 59
Les Gizmos - p. 89
Ben Bédaine, le chanteur de The Doric Club, vous parle - p. 109
Cégep Rémy Tremblay - p. 126
Synthwave vegan (j'ai 5 comptes sur onlyfans) - p. 132
Plus d’eau courante depuis le 24 janvier - p. 138
Downplay Drop out - p. 142
Mémoires de Nostradamus - p. 144
Prologue - p. 145
1ère partie - p. 152
NE PAS RETOURNER À ARKHAM 2ieme partie - p. 198
Portrait d'un blogueur génial - p. 335
Je suis Godzillat, récit autobiographique de Gontran - p. 340
Bibliographie sélective - p. 384
Nostradamus
Quand on pense que je suis rendu à bouffer des filets de goberge sauvage et du pangasius à cause de l'insécurité économique, du pangasius tabanack! Pourquoi pas accompagner le met avec des endives pour donner le plat le plus fade au monde. Le pangasius, frette, nette, sec, brut, est sans personnalité et sans goût, c'est comme une soupe d'hôpital, mais en pire. Même le thon apparaît comme la noblesse devant le pangasius. Tout le reste est vraiment hors de prix présentement. Un banal filet sol ou même un morceau significatif de saumon, les yeux de la tête. Même avec de la sauce soya, rien à faire avec le pangasius. La viande du poisson est juste terne, sans saveur, et rajouter des condiments ne fait que rehausser le manque de goût initial du truc, c'est pas pour rien que c'est pas chère.
C'est pas comme si je recevais un salaire pour être blogueur génial, pas moyen de faire rentrer une truite ou des mollusques sympathiques chez moi, pas moyen d'avoir du saumon fumée et des sushis sashimis, juste la triste réalité drabe du pangasius. Sur le plan de la politique de la représentation dans l'espace public, être blogueur c'est se retrouver en bas de la pyramide culturelle. Faut un statut social intéressant pour flasher dans les hiérarchies culturelles, faut surtout être autre chose qu'un blogueur, has been des médias sociaux depuis lurette. C'est pas pour rien que j'ai juste du pangasius à me mettre sous la dent, déjà que mon projet Deadline avait secouer la planète entière, Just another Deadline s'imbrique dans la même dynamique, mais comme les premiers heurté.e.s sont les insignifiants, les pangasius des médias canadiens, c'est évident que plutôt que me couvrir de louanges, leurs rancœurs de pas bon pas fin pas ben ben brillant font juste m'ignorer, comme d'habitude, moi, le blogueur génial.
Avec beaucoup trop de pangasius dans mon congélateur. C'était en spécial, j'ai pas regardé la dépense. Et me voilà, incapable de trouver une recette à faire avec ce produit des mers. Peut-être faire un livre de recette, finalement, pour le lectorat local. Comment survivre à des crises économiques avec le pangasius.
J'ai essayé avec des nouilles Ramen, en fait, bref, c'est une appellation générale, y'a beaucoup de marque sur le marché, étagère du bas, troisième rangée, on dit Ramen, mais le marché est plus complexe de nos jours, on a accès à des gobelets avec des nouilles, des sachets, bref, les Ramens originales ne sont plus en position de monopole sur le marché des Ramens, même si ce marché garde le nom de ce premier produit. C'est pas un phénomène particulier, VHS par exemple, on disait un lecteur de VHS, pas Sony ou Panasonic, Blue Ray de nos jours. Bref, j'ai essayé avec un sac de ramen mais vraiment cheap, le plus cheap et le plus sans saveur, pour chopper mon morceau de pangasius et en mettre dedans ma casserole bouillonnante de ramen cheap. Le plat était sans saveur.
On imagine le peuple, peureux, lâche, malhonnête devant des sous-scellés de pangasius, rongé par une phobie sociale ancestrale, avec que la peur et l'ignorance comme guide, et peut pas vraiment le blâmer cette fois-ci car on peut pas vraiment recommander l'achat de pangasius, et l'intolérance populiste qu'il affiche ici va comme de soi devant les frigidaires, mais faut dire qu'on retrouve l'intolérance populaire, sinon populacière, bien au-delà des frigidaires de la poissonnerie de nos jours, ça rampe un peu partout, surtout depuis l'incapacité à comprendre des politiques de santé publique a éclaté au grand jour, toute une incapacité. Et qu'on oublie le pangasius dans cette histoire change pas grand-chose, à part peut-être l'anecdote inséré dans une relation interpersonnelle, c'est à dire à la base un truc banal, sans saveur, un truc pangasius, mais voilà, on cherche à dramatiser, à donner du sens, on enfle, ça boursouffle, ça prend de l'ampleur, on blâme, on accuse, on déchire sa chemise, on se gratte les couilles, on tourne la tête pour montrer notre crête de coq, pour pas grand-chose à la fin, parce que tout ça, c'était pour se donner de l'importance, et oublier le pangasius à la base. Il est sans artifice. Sans saveur. Un bide profond chez le poissonnier. Passer par les autres et chercher à les rabaisser et à les dénigrer pour se revaloriser c'est un peu comme le rock d’aréna des relations interpersonnelles, l'abandon de la conscience citoyenne au profit d'un narcissisme crasse et épais. C'est pas parce que tu brasses de la marde que ta marde est le fun. Le roman familial, c'est tellement cliché. C'est pas pour rien qu'on reproche souvent au cinéma québécois son manque de profondeur, à force de théâtraliser et de dramatiser des anecdotes, on se retrouve avec un tissu dramatique un peu faible, tout en surface, avec des enjeux sans vraiment d'importance. C'est faible. C'est vide. C'est pas intéressant. C'est pangasius. J'ai comme résumé le dernier film de Ken Scott.
Même lorsque sévit l'animosité devant la différence, il passe inaperçu. Il n'est pas conformiste pour autant.
Pangasius.
Un aliment qualifié de comestible. Et lorsqu'on en mange, on revient souvent à cette affirmation. Fade.
De par sa nature même et son essence, le pangasius est antinationaliste, et j'invite la population et les simples d'esprits à venir s'identifier et se recueillir devant cet honorable fac-similé. Il s'agit d'obéir et d'afficher sa loyauté devant le pangasius, il s'agit d'en manger beaucoup.
Une chance que j'ai investi dans le Earl Grey ce mois-ci, parce qu'avec le nombre de morceau d'un poisson que je n'apprécie pas dans mon congélateur, j'ai un moment difficile à passer. Une contemplation difficile.
Ça me rappelle la fois où acheter 3 douzaines d'œufs était l'affaire du siècle au Super C. Sur le coup, on se dit ouais, on économise. Et après 3 semaines de ce régime, avec des œufs bouffés de toutes les façons possibles et inimaginables, on se dit qu’on n’a pas vraiment profiter du rabais finalement. C'est ce qui m'attend avec mon poisson congelé ce mois-ci.
Le pangasius, c'est comme un nationaleux ethnocentrique qui a toujours carburé à l'affirmation nationale sans prendre conscience que tout ça était plutôt platte et inintéressant et que finalement il n'a que creusé sa propre tombe en accentuant des fractures sociales irréconciliables, alors il reste la complaisance de sa communauté, qu'il tient en otage pendant qu'il est en train de se noyer dans la médiocrité. C'est tout ça le pangasius, et même plus.
Des ratés, des minables, des Québécois, des Canadiens, les réactions émotives et complètement dégoûté, la tête se fend en deux pour laisser s'envoler l'oiseau stupide avec ce morceau de poisson pris dans son bec, et la communication insignifiante.
Jour après jour je comprends de plus en plus pourquoi la vaste majorité qui compose la population de ma nationalité renonce à leur langue et à leur culture, avec cette communication insignifiante et un pangasius dans mon assiette. Disparaitre et s'effacer comme la saveur ineffable de ce poisson, sans soulever d'intérêt.
C'est un peu difficile de penser à un récit d'ascension sociale multi-focalisé dans différentes states sociales et dans différentes époques en mangeant, comme si c'était une punition, ce poisson sans saveur. Au moins, y'a Earl Grey.
En d'autres termes, représenter concrètement les conditions sociales du contexte de production est inintéressant, surtout dans le cadre d'un travail qui cherche à représenter différentes conditions sociales, et ce, dans de multiples représentations sociales qui ne sont pas liées au contexte de production. Ce qu'on nomme ailleurs tout bêtement un travail d'écriture.
Et je parle à la nourriture dans mon assiette : « Oui, toi, maudit poisson pas bon, c'est une société incapable de prendre conscience qu'elle produit en série des échecs collectifs importants, en se protégeant dans le voile d'une innocence, supportant juste pas la critique. Mais c'est pourri, c'est dégueu, c'est répugnant, alors tu dis quoi, hein? Maudit morceau de poisson pas bon, tu dis quoi, tu dis rien hein, c'est ça, t'es comme le reste, anonyme, silencieux, inodore, incolore, sans saveur, tu réagis comment devant mes propos ? ».
Mais le morceau de pangasius restait là, sans bouger, dans l'assiette. Et pour la trente-sixième fois en moins de 45 minutes, je prends mon cell dans mes mains et je doomscroll sans fin. Y'a toujours de la matière au défilement funeste sur mon écran, quand c'est pas l'enfantillage de ci ou de ça, c'est des études scientifiques, et puis, les nouvelles internationales, les faits divers, les meurtres, les incendies, les accidents de voitures, le spectacle des irresponsables, à New York, un grand nombre d'attaque dans le métro, peur, ignorance, phobie sociale, c'est partout, ça implose de partout, partout ça va mal, personne pour rectifier le tir, on accorde sa confiance à des mensonges politiques, on perd aisément sa mémoire comme si c'était un surplus de conscience néfaste, les communications sont insignifiantes. Et je regarde mon assiette d'un œil.
Sinon, y'a toujours Hockey Canada, avec pas un, mais deux fonds secrets pour gérer les « problèmes » , et un investissement de plus de 1,5 millions pour gérer l' « image » après que les « problèmes » se retrouvent questionnés par des « gens ». Selon moi, c'est toute une culture d'entreprise qui s'exprime ici, c'est pas juste Hockey Canada, c'est comme ça qu'on règle les « problèmes », avec des fonds secrets de défenses, des campagnes de relations publiques, avec à la base une sordide dénégation du réel, et un réel mépris pour les victimes. Le viol collectif comme un problème de relation publique pour une organisation sociale, on aura tout vu. Et si jamais je produis une BD sur la « story » du « defend and protect » du « straight white male » par l'organisation sociale, la moitié du monde va rester incrédule, en refusant de voir le réel, en étouffant l'affaire comme de raison. Les partisans des équipes sportives tombent des nues quand ils apprennent qu'une bonne partie de la population n'a tout simplement aucun intérêt pour leurs activités de sportifs de salon. Et dans le contexte, l'arrivée sur la patinoire de la mascotte la plus ringarde au monde peut apparaître comme une manœuvre de diversion, et une campagne de promotion pour le livre Don't call it hair métal, art in the excess of '80 rock. La preuve que l'activité intellectuelle, sinon cervicale, c'est pas pour tout le monde. Le fruit bâtard de la rencontre entre Youpie et Badaboum anime la soirée en dansant sur du Whitesnake, et la foule en redemande. Suntan Fever me glisse à l'oreille « Keep it real, bro, keep it real », alors qu'il entame une sorte de déhanchement, mais je ne fais que regarder la bière à 12$ qu'il a dans une de ces mains. Bière, c'est vite dit, un liquide alcoolisé, probablement gris sans l'ajout de colorant. Le rock d’aréna continue de plus belle à résonner dans l'amphithéâtre, et je me dis que je vais probablement aller voir l'exposition de Pink Floyd. La foule semble être perdue dans une lointaine extase. Cette « chose » poilue s'agite de plus en plus. Je doomscroll, pour cacher ma honte.
Plus tard, en soirée, dans un club de danseuses, avec la même proposition culturelle dans les speakers, Suntan Fever, avec un verre en plastique à la main, me regarde en me disant qu'il est bien, il se sent jeune à nouveau. J'en étais à vérifier mes 5 comptes Onlyfans.
Suntan Fever est propriétaire d'un club, le Body Parts, et je travaille pour lui, on organise de la « variété ».
J'ai voté libéral aux dernières élections, ayant fait une croix sur les représentants de la médiocrité Québec, sont partout de toutes façons, mais c'était sans compter l'implosion du parti à cause de la troisième vice-présidence, genre le back up du back up, la politique est un jeu cruel parfois, et se faire démolir à cause d'une chicane, à cause d'une division entourant à savoir qui serait le back up du back up, de un, je l'ai pas venu venir, et de deux, ça tend à prouver ma thèse de la nullité Québec, c'est juste que je pensais pouvoir esquiver cette réalité avec mon vote. Et ben non, rattraper par la médiocrité nationale, même chez les libéraux. Aux prochaines élections, je voterais pas, au moins, je pense m'en sortir comme ça. Mais pour ce qui est de la médiocrité Made in Québec, ça y'en a tout le temps. Voir l’industrie et les manufactures de l’humour.
3. / La van blanche
Le lendemain, pendant que Mario G. G. chauffait la van, on allait chercher de quoi, il était super content des scandales de corruptions qui commençaient à éclater dans des ministères et dans l'administration municipale, c'est « le bon vieux temps qui revient» me disait-il, pendant que son short-cut pour contourner les cônes oranges est devenu le temps de le dire « The long ride home ». Pendant un boutte, il parlait, mais je le comprenais pas, j'ai sorti une smoke de mon pack pour l'allumer et lui demander pourquoi il me parlait comme un trou de cul.
- J'te parle comme un trou de cul, moi?
- Je sais pas, tu emploies des expressions comme « Vaut mieux ne pas laisser sur la table », ou « Peu pour réfrigérateur », on dirait que tu parles comme Google translate dans un trou de cul.
- J'ai dit ça, moi. Et bien, j'ai dû ramasser ça dans le journal de ce matin. C'est pas du français?
- Non, ça veut rien dire, c'est à chier.
- Ça doit être un plan secret de la CAQ pour refuser langue immigrants.
- Encore là, don't compute, tu parles drôle, tu prends de la drogue.
- Hein, pas plus que d'habitude. Il fait un U-turn. De toute façon, j'suis pas Québécois, j'suis un fan du Canadien.
La culture politique de Mario, faudrait pas la généraliser.
En regardant par la fenêtre, l'inquiétude. « On est sur la 20 ».
Il fait un U-turn. « Non ».
2. / Variété
- Tu connais pas une péteuse?
- …
- Quoi?
- … ben, dans quel sens?
- Dans quel hostie de sens tu penses que je parle?
- Ben, de haut, hautaine …
- Hein, non non, une vraie péteuse.
- Genre prout.
- Ouais, genre prout, mais comme…
- Ok, je comprends, tu cherches une péteuse genre prout, mais évidemment, tu la veux pas ordinaire, mais extraordinaire avec ces prouts.
- Ben en effet, faudrait qu’elle captive le monde, qu’elle…
- …effectue aussi des flatulences avec sa noune et qu’elle chie des briques en or.
- Idéalement.
- Ben oui, c’est ça.
- Ben t’en connais une, ou pas?
- Vu d’un certain angle, j’en connais des milliers, des tonnes, mais elles se vantent pas, toi, tu t’en vante quand t’en lâche un gros puant?
Il en lâche un.
- Et il s’en vante, pas possible.
- Non, regarde, en France, y’a une fille, elle joue de la flute avec sa plotte.
- Encore là, j’en connais des milliers qui jouent de la flute, mais pas nécessairement avec leurs sexes, si tu vois ce que je veux dire.
- Regarde, kalisse.
- Ok, ok, genre variété.
- De quoi tu penses que je parlais, kalisse, hostie d’intellectuel à marde, quand je cherche une péteuse, hostie, cherche une péteuse, de quoi d’autre tu penses que…
- Tu veux relancer les fins de soirées avec des performances de péteuses…
- Pourquoi pas un concours, la plus grosse péteuse gagne…
- …comme un pet?
- Ouais, comme un pet, les soirées comme un pet! Tu l’as l’sens d’la formule, les soirées comme un pet présente la meilleure péteuse en ville!
- C’est ton absence de décence qui fascine…
- De la déce…comment tu penses que je gagne mon argent, le jeune, depuis le début. La variété crad, c’est mon truc, le fucking freak show avec des patates avilies pis des concombres décrépits, c’est mon pain et mon beurre, la variété que je pratique dans mon club, c’est pour ça que…
- Mais pas de drag queen.
- Lâche moi avec tes hosties de drags, j’ai une audience de straights, des mâles normaux qui veulent…
- …regarder des péteuses sur scène avec leurs états de grâces.
- Exact, trouve-moi des péteuses pour à soir.
La grande leçon de Suntan, c'est d'arriver à comprendre que c'est juste de la niaiserie, tout le temps. Peu de gens arrive à saisir ça. Suffit de regarder les médias canadiens du bon oeil pour voir le monde à sa manière. Récemment, l'animateur américain Jerry Springer faisait une sortie remarquée en affirmant sur la place publique son mea culpa, mea maxima culpa. « I've ruined the culture », dit-il, j'ai ruiné la culture, avec son émission de télé, 4000 épisodes. Springer, c'est un vire-capot, Suntan, y'a jamais lâché, y lâche pas Suntan, il continue, c'est un vrai Suntan, c'est pour ça que faire de la variété pour lui, c'est un honneur.
Bon, je dis ça pour la galerie, parce que trouver une péteuse digne de ce nom au téléphone après le déjeuner, c'est pas évident, mais c'est ça la game avec Suntan, c'est ça la variété.
Ça m'a pris un certain temps avant de comprendre que son mauvais goût était l'expression naturelle de sa classe populaire, et aussi, que ce qui le rebute le plus, l’insulte, c'est l'intelligence, la décence. Montrer ces niaiseries en public, c'est pour lui la quintessence de l'ordre naturel, et obtenir un diplôme dans une école, c'est pour lui trahir sa nature profonde, niaise.
Les gens sont toujours étonnés de rencontrer des gens comme Suntan, ils en perdent leurs contenances, ne savent plus ou se mettre. Mais faut pas oublier, si Montréal a déjà été considéré comme la ville la plus corrompue en Amérique du Nord, c'est parce qu'il a des gens comme Suntan pour maintenir vivante les légendes.
Vers midi, j'avais 3 ou 4 péteuses dans ma van blanche, et j'écoutais du death mélodique et du métalcore en tournant mon volant dans un sens et puis dans l'autre. Je voulais juste fuir l'idée que je me faisais des auditions, être ailleurs. En les débarquant au club, Suntan était souriant, accoté à l'entrée des artistes. « Tu restes pas pour les auditions ».
- Non, y'a un son bizarre qui sort de la van, faut aller vérifier ça.
- Un son, y'a un son bizarre, t'es sure. Et il s'avance.
- Ouais, t'inquiète, pas de trouble.
Et j'ai plus ou moins pris la fuite.
Revenir chez moi était trop déprimant, à cause des tonnes de pangasius entreposées dans mon congélateur, et me retrouver dans ma cuisine avec comme seule et unique option un plat de pangasius devenait une sorte de supplice bizarre, tout comme l'indigestion de pangasius devenait une expérience extrême de la fadeur. Je rêvais le soir, dans les draps de mon lit, endormi, aux cargaisons du port de Montréal, et des formes hideuses sortaient des racoins pour me pointer du doigt un container rouge sur un quai, et plus j'avançais, plus des pangasius sortaient de l'eau comme des truites. « Ce n'était qu'un rêve », me suis-je dit, en sueur.
Vers deux heures, en entrant dans les locaux, y'avait juste Suntan avec une robe fleurie sur le dos, et un producteur au téléphone à qui il disait : « Comment ça tabarnak un flou artistique », les péteuses se tenaient tranquilles, et j'ai pas insisté, j'ai décidé d'aller visiter un burger king ou un Tim Horton's, quelque chose de normal, de standard. « Pas de drag, sauf lui, c'est juste pas possible ». La première gorgée de bière est arrivée vers 4 heures, et les premières canettes vides ont commencés à s'accumuler vers 5 heures. Je voulais perdre mon appétit, me rayer de la carte pour ne pas avoir à affronter encore une fois la cuisson de ce poisson. Toujours fonctionnel, vers 11 heures trente.
Après, comme un grand sommeil dans un néant insipide. J'étais dans le backstore. Après un réveil vers 2 heures du matin, j'ai continué, avec un vieux laptop et un blog nowhere, à vivre en ligne ma crise de la quarantaine, raconter ma vie, des souvenirs et des sensations perdues, tout en postant des vidéoclips d'une autre époque, pour faire une page sur le blog, comme si j'animais une émission de radio.
Le lendemain Suntan m'a dit que la soirée avait été super, mais qu'il avait perdu la carte après l'arrivée des mascottes.
- Y'a eut des mascottes?
- Ouais, l'une des péteuses...
- Écoute, je veux pas le savoir.
9. / Journal
Passé la matinée dans le garage avec les G.G., les « allochtones ».
J'ai lentement déplié une carte de la ville de Montréal, pour ensuite insérer 4 pins pour l'accrocher sur le mur du fond.
Les G.G., le regard hagard et absent.
La difficulté de ma communication repose sur un paradoxe important, que l'on peut décomposer en proposition, qui forme une sorte de loi. Premièrement, quand on ne parle pas aux G.G., qu’on se réfère à n’importe quoi, ils s'imaginent qu'on leurs parlent. Et deuxièmement, quand on parle et qu'on communique aux G.G., rien n'enregistre. Ils restent là, hagard, avec leurs frites de chez Hooters, à regarder l'air ambiant.
J'avais une pin rouge entre les doigts, et je l'ai enfoncé à l'endroit où notre club et le garage sont situé. Et puis, j'ai croisé les bras, j'ai gardé le silence, c'est tout.
J'ai pensé interrompre ma présentation en prétextant l'arrivée imminente d'une équipe de documentariste, mais Mario, piteux, la tête baissée, dit : « C'est quoi, un procès secret? ». Et Maurice de dire : « Comment ça j'suis rendu son backup! ». Et voilà, le moment tant attendu, tant redouté, l'abcès qu'on crève, la vérité qui jaillit, l'argent qui coule à flot.
- Parce que Suntan l'a dit.
Et le silence devient à nouveau lourd dans le garage.
Ce qui s'est passé ce matin-là dans le garage, c'est une histoire de rêve brisé et d'ambitions contrariées, ça peut arriver à chacun d'entre nous, quand le premier rôle vous file entre les doigts et qu'il ne reste plus qu'un troisième rôle pour asseoir votre crédibilité. C'est ce qui s'est passé ce matin-là, avant la bagarre entre les deux G.G., avant l'ambulance, avant l'hôpital. Et moi encore, secouant la tête en disant : « C'est pas vrai» .
Et dans le silence, enfoncé dans une carte accrochée au mur, cette pin, comme un symbole, comme une indication, un rappel.
entre le blog, le scénario de BD, et le roman graphique
1/ DEMANDE DE SUBVENTION POUR DÉFENDRE UNE LECTURE MATÉRIALISTE CHEZ HORACE
2/ Silence Radio
3/ L'archipel des pourriels
4/ LE MASSACRE DES PANTOMIMES
5/ Doomscroller
6/ Les couvertures de Benjamin Adam
7/ On vous le dit pas!
8/ Coma 2000
9/ LE SHÉRIF ET LE SECRET PROFESSIONNEL
Section On vous le dit pas.
Entre mille et une définition, celle-ci :
"Rappelons les quatre phases du signe-image représentationnel : 1/ Un reflet de la réalité basique 2/ Un masque qui vient pervertir la réalité basique 3/ Une marque de l’absence de la réalité basique 4/ Pure simulacre sans relation avec la réalité basique. "
Et le nombre de personne qui vont mélanger la catégorie 4/ avec la catégorie 1/, et ce, même si on n'a affaire à une " expression artistique", témoigne d'un manque de jugement incompréhensible venant de personne avec un droit de vote.
« La pensée conservatrice se montre en ce point positive. Sans s'interroger dans un premier temps sur les causes, elle constate que les hommes ont souvent un comportement égoïste, destructeur, avide, irréfléchi et anti-communautaire. C'est précisément pour cela que la criminalité a été et reste si importante pour tout conservatisme - parce que la « pensée courte » trouve en elle la preuve frappante d'une conception pessimiste de l'homme, conception qui, à son tour, fournit le fondement d'une politique autoritaire imposant une discipline dure. Dans cette optique, «il y a » donc déjà dans la nature des criminels, des imbéciles, des querelleurs, des égoïstes et des rebelles - exactement comme il y a des arbres, des vaches, des rois, des lois et des étoiles. La doctrine chrétienne du péché originel s'allie ici avec l'idée pessimiste que le conservateur se fait de la nature. Selon elle, l'être humain est dans le monde comme un être défectueux simplement parce qu'il est né de la femme. ».
LES COUVERTURES DE BENJAMIN ADAM
Le discours dominant, le statu quo, et la vie sociale contemporaine.
Revivez à nouveau la splendeur
Soi, et les autres.
L’écriture.
Le masque, et l’espace.
Un témoignage :
« C'était un homme brisé! Après la chorégraphie de son mémoire-création, il n'était plus le même. Un homme prisonnier de son rêve! Je l'ai vue, éteint, mardi, à la grève des CPE des trois centrales syndicales, harangué la foule à propos du cartoonesque enfantin, les mots sortaient de lui, sans passion. Je reste convaincue qu'il n'est plus le même homme depuis ce jour. »
Michel Dorais, La sexualité spectacle, 2011.
" Mais qu'est-ce qu'un scandale, en définitive? C'est un événement transgressif porté à la connaissance d'un public qui s'en trouve heurté dans ses valeurs". p. 40.
2014
News
(Cogeco Nouvelles) - Les cadres de la Société de Transport de Montréal ont eu droit pour une troisième année consécutive à des hausses de salaires, et ce dans un contexte de compressions budgétaires prévoyant la diminution de services et la hausse de tarifs.
Ça s'aligne pour être le fanzine le plus court de ma carrière
L'expression " shit for brains" est difficile à traduire. "Écervelé" serait adéquat. " mous du cerveau", bon deuxième. C'est le caractère idiomatique qui devient autre chose. On peut difficilement faire une traduction littérale.
Note pour l'installation " La religion du Hockey".
Changer le sent-bon après un certain temps.
Il faut environ 10 mois pour le sent-bon.
Deux thématiques, principalement, à l'état provincial
Question d'examen :
" Soit ça se règle à grand coups de game de roche-papier-ciseau, man, ou soit on passe au vote, mais pour ça, on veut savoir si tu as la même...
A) Citoyenneté
B) Nationalité
C) Langue commune
...que nous, pis niaise nous pas, parce qu'on est écoeuré."
Projet en cours
J'ai des photos, si vous voulez, tout le monde est derrière son écran pendant le cours, tout le monde magasine sur Amazon pendant le cours, tout le monde est sur Facebook pendant le cours, tout le monde a un téléphone cellulaire en main, et on se bouscule pour avoir accès à la prise pour recharger son appareil. Et ça, c'est au niveau universitaire, alors tes palabres, hein, tu sais ce que j'en pense?
Moi j'ai mon diplôme, pas toi.
Ça fait 1 pouce et demi et les pages ne sont pas numérotés.
Le projet a été envoyé à une maison d'édition, et je pense que je ne suis même plus intéressé par la lettre de refus.
Et dire que pendant ce temps-là, des bons films étaient sur le site openculture.
Donc, IRL, que fait un bédéiste? IRL, dans la vrai vie, que fait un bédéiste? Et bien, ça va surprendre plusieurs, mais sa vie n'est pas un comic strip.
Mythe ou réalité?
Ou déni du réel?
Dans la série Violation de droit d'auteur
version alternative
Multiethnique, multiculturel, unilingue. (it's so irrelevant that they spent million's against it)
« La philosophie, la science seraient alors le mouvement historique de révélation de la raison universelle, « innée » à l'humanité comme telle »
On peut aussi réviser des notions comme déficit culturel.
C'est le 2 septembre 1948 que la nouvelle tombe : Paul Émile Borduas perd son poste de professeur à l'École du meuble. L'affaire fait grand bruit. En lisant dans La Presse que " Justin Trudeau a affirmé qu'il aurait nommé Mme Elghabawy à son poste même s'il avait su ce qu'elle avait écrit". En lisant que QS a changé son fusil d'épaule parce qu'un candidat avait publié un livre et que c'était son livre. En lisant que le parti libéral refuse la candidature, pas la même philosophie, manque de nuance. En lisant qu'un député critique le matériel pédagogique d'un prof du Cégep, en lisant l'actualité. Quand on pense au message que la classe politique envoie au jeune en étalant ainsi au grand jour leurs processus d'embauches, quand on pense à ça. Mais plus dramatiquement, c'est que j'ai aucune idée des idées défendues par le candidat trouble, sauf qu'il a des idées. Une ligne, pour résumer, c'est trop demander. Et les commentaires, comme si c'était toujours pour se déresponsabiliser, comme si c'était toujours la même histoire. Mettre l'irrationnel de l'avant et défier la raison, pour se retrouver sans emploi. Toujours la même histoire, toujours.
.
La misère scolaire existe toujours - : « Beaucoup d’élèves de milieu défavorisés ne disposent pas du capital culturel que l’école requiert ».
.