Selon certaine source orale, pas de photo, pas de vidéo, un événement organisé, une course organisée entre des machines à coudre et des machines à écrire, sous une pluie d’injure.
Roland Topor avait organisé une course de camenbert, aussi, autrefois.
1) Dans les années '90, tout le monde avait Nihil
2) J'ai essayé de poster un clip de cet album, mais ça a bloqué
3) Sur des recherches, Elon Musk, probablement en image génèré, vient faire un tour.
La nouvelle chronique 3
1) À une certaine époque, il y avait beaucoup de moquerie autour de Chloé Sainte-Marie, sur les ondes, dans les chroniques, et comme c'est souvent le cas, c'était sous-entendu, et personnellement, comme c'est souvent le cas, je n'avais aucune de quoi il s'agissait. Alors me voilà, avec une cassette vidéo de la boîte noire et un film de Gilles Carle, et Chloé Sainte-Marie est dans le film en train de lire un livre à coté d'une usine sous le pont Jacques -Cartier, et j'avais la séquence sous les yeux, et j'arrivais juste pas à comprendre c'était quoi le fuzz, un genre de scandale et de personnalité, en tout cas, j'ai jamais vraiment embarqué dans cette campagne de dénigrement, et d'ailleurs, je sais même pas sur quoi elle reposait, alors, hein.
2) Je sais pas comment réagir. Le meilleur album, et de loin, de très loin, dans une carrière, cela n'arrive qu'une fois, s'intitule " Parle-Moi ", qui est probablement le titre le plus poche pour un album de musique. J'ai beau l'avoir dans les mains, l'album, je saisis pas le concept, mais faut dire que je suis plutot du genre à accepter des titres comme " La baudruche rose portait des lunettes", et que part un concours de circonstance sur lequel je n'ai malheureusement aucun contrôle, les titres en latins demeurent une source de réussite pour mes albums, alors bon, je sais pas, mais y'a surement un terrain d'entente, parce que moi, intitulé un recueil de BD " Je t'écoute", non, ça le fait pas.
3) 1999, 2005, 2009.
" Pour maintenir assurer protection célébrons la diversité au Canada, qui travaille très fort pour vous aider, propos comportements abusifs, raciste, ou discriminatoire".
Lors d'un appel à Poste Canada.
1) le premier ( 1974-1998) se hisse comme un indispensable de la musique électronique de votre discothèque
2) En écoutant la radio, une espèce de fond de tiroir de synth-pop était omniprésente, et même les sonorités de mon cell n'était pas aussi délavé que cela. Le remède est ici.
3) Halloween.
Diane Dufresne, Merci. Coffret 3 disques.
Aujourd'hui, hier et pour toujours.
2000.
1. La reprise de Rammstein de Oft Denk'ich, Sie Sind Nur Ausgegangen! ( disque 2 - 13)
2. Mon premier show. ( disque 1 - piste 9 )
3. Strip-tease. ( disque 2 - piste 5).
C'est comme la notion de figure centrale, on rejoint ici le mainsream québécois, qui est lié aux mouvements post-coloniaux.
C'est un scandale.
La volonté de ne pas faire de l’historicisme avec les différents textes mit de l’avant pour son étude me semble aussi éliminer un peu rapidement une donnée qui fournirait une certaine profondeur. Et toujours étudier le métadiscours d’un discours premier me semble toujours garder dans l’ombre la réalité de ce discours. Cette manière d’envisager le discours se légitimant à partir d’une réalité non pas par ses liens et ses interprétations d’avec les faits mais à part, comme flottant séparément m’indispose, parce qu’elle permet de déjouer un peu rapidement les problèmes susciter par la première réalité aux profits d’une étude survolant le phénomène sans s’en pénétrer, comme les autres discours l’ont fait. Je ne renie pas l’avantage certain de l’étude d’un discours social, mais je trouve que cette parole se désincarne assez rapidement dans certains cas pour n’avancer rien d’autre qu’une recension à partir d’un vocabulaire scintillant.
J'ai écrit cela il y a plus de 30 ans, et j'ai comme pas vraiment changé d'idée.
Roman graphique des années 30
La plus grande difficulté, à part les menaces, les attaques personnelles, les communications imprécises, la stupidité rampante et la médiocrité omniprésente, quand on pioche sur un texte portant sur les années 20 et 30, c'est de multiplier les efforts pour dire au lectorat que nous ne sommes plus dans les années 20 et 30, même si c'est les limites temporelles sont énoncées. Par une sorte d'inversion de leurs lacunes de mémoire et de leurs consciences historiques, le premier réflexe du lectorat est de désespérément tenter d'actualiser le propos, quitte à être anachronique. Pourtant, les mises en contextes avaient été clairement établies. Reste plus qu'à se dire que même après plus d'un siècle, la société n'a juste pas évoluée pour certaines personnes. Et c'est paradoxale de se retrouver avec une strate modernisée, qui va finalement devenir antimoderne dans son articulation.
C'est peut-être un truc personnel, mais corriger des trucs infantiles, genre niveau Cégep ou Universitaire, ça me rend dingue d'incompréhension.
Le roman graphique des années 30 à Montréal aurait encore moins d'espace et de visibilité que Mary Wigman, lors de son passage en 1931, mais ça serait un peu la même configuration, avec surtout l'absence complète des élites conservatrices et du peuple. " Dans Le Devoir ni annonce, ni critique", comme on peut le lire dans le texte " Accueillir la modernité avec Mary Wigman", de Marie Beaulieu.
Par contre, comment expliquer la présence de son spectacle à Montréal en 1931? Après tout, aucune instance sociale officielle n'aurait valorisé cela, même Le Devoir n'en parlait pas. Comme nous l'avons déjà dit, il y a des circuits internationaux à l'époque, une société de consommation rudimentaire, et une sécularisation partielle de la société.
En 1866, Octave Crémazie : « À quoi cela tient-il ? À ce que nous n'avons malheureusement qu'une société d'épiciers. J'appelle épicier tout homme qui n'a d'autre savoir que celui qui lui est nécessaire pour gagner sa vie, car pour lui la science est un outil, rien de plus (...) Comme le vendeur de mélasse et de cannelle, ils ne savent, ils ne veulent savoir que ce qui peut rendre leur métier profitable. Dans ces natures pétrifiées par la routine, la pensée n'a pas d'horizon. Pour elles, la littérature française n'existe pas après le dix-huitième siècle. (...) Si ces gens-là ne prennent pas la peine de lire les chefs d'œuvre de l'esprit humain, comment pourrions espérer qu'ils s'intéresseront aux premiers écrits de notre littérature au berceau ? ».
En 1898, Arthur Buies : « (...) aucun essor intellectuel (...), aucune manifestation de la pensée ou de l'art qui a une origine franco-canadienne, ne court la moindre chance de réveiller le plus petit écho dans une masse sourde et ignorante, contrainte de livrer tous les jours le terrible « struggle for life » et qui a plus besoin de bûcherons et de charpentiers que d'écrivains. (...) Nous sommes dans la période du ventre, nous sommes dans la seconde enfance et nous sentons avant tout le besoin d'essayer et de fortifier nos muscles, de bien emplir notre abdomen. Oui, mais cette période-là est longue et ceux qui ont le malheur de se livrer aux choses de l'esprit chez un peuple en pleine condition rudimentaire sont déclassés, ou si vous voulez, des précurseurs qui, comme tous les précurseurs, ont le plaisir de prêcher dans le désert. ».
AVERTISSEMENT
Je vais bientôt faire une citation, et cette citation vient mettre en relief que la vie culturelle dans les années 20 et 30 était déphasé en regard du contemporain des réalités sociales. Soyez vigilant, et observer vos attentes. Un décompte vient avec La révélation. Attention. Soyez prêt.
Préparez vos affects.
Car ne pas oublier, une citation, c'est une bibliographie, et une bibliographie, c'est un processus de socialisation, et avoir de bon rapport sociaux, c'est important !
Il n'y aura pas de famille ni de paysage non plus, il faut le dire, parce que les attentes des classes moyennes sont très fortes, il faut baisser les attentes.
Le port de Montréal, 1924, Adrien Hébert.
On se souviendra que le protagoniste du roman Restons chez nous! va devenir un débardeur, à New York, au moment même où le port de Montréal est à son apogée sur le continent américain.
Il s'agirait d'une ruse du romancier.
" Mais, mais, pourquoi il va à New York quand il peut aller à Montréal ?"
Parce qu'il s'agirait d'une ruse du romancier. L'accroire de la chose textuelle qu'on nomme le roman. Dans sa rhétorique, il devient plus facile de dénoncer New York que Montréal.
Un mot ici sur le roman. La forme traditionnelle va être abandonnée, remodelée, réinvestie dans les années 60 pour articuler ce qu'on va nommer soit du modernisme, soit du postmodernisme. La mouvance post-coloniale va se situer un peu dans les deux. Je donne dans la généralité, mais il faut quelqu'un pour le faire. Et comme on parle de roman quand on parle de roman graphique, le théoricien qui va retenir notre attention est Bakhtine, à cause de sa conception dynamique non seulement des formes, mais aussi des discours, hétérogènes et multiples. Cette conception du romanesque est pertinente pour le roman graphique des années 30.
Ça va demander un peu de réflexion, ce qu'on retrouve pas aussi facilement, mais il y aurait un argument à faire entre d'un côté un registre iconographique, ici le patrimoine industrielle, qui va perdurer, sous différentes formes, et de l'autre côté une sorte de strate pré-moderne, que le conservatisme social, avec sa répétion sans imagination, vient consolider, dans les médias, faut de réflexion. Mais ce qu'il faut surtout retenir, ce que tout ça, c'est une partie, un fragment d'une représentation d'ensemble qui nous échappe.
Pendant l'été, sur le fil de l'info, je pense avoir aperçu environ 5 actions de nettoyage, genre sac plein de stuff résiduel que la population a lancé en pleine nature. C'est peut-être le premier contact avec le patrimoine industriel, le déchet. C'est résiduel, et souvent inutile. Mais, comme les locaux désaffectés et les entreprises pétrolières dans l'est de la ville, c'est une partie de ce qu'on nomme le patrimoine industriel, peut-être le premier à disparaître pour laisser la place à autre chose.
Je sais pas quand exactement l'espace média et le " texte social" est devenu cette espèce de foutaise de connectivity, mais c'est comme ça, avec toutes les stupidités que cela implique, y compris le chantage émotif, et j'en oublie. L'écran est maintenant greffé à ton oeil mental, et tu continue ta journée comme si de rien n'était. Un texte sur un blog est comme de la vulgarisation, y'a pas d'idée de développée, on répète sans arrêt les mêmes affaires. Des choses nous séparent, dans mon cas, 6 romans graphiques comme ça, mais tu veux pas voir ça, ni mes 10 livres sur la tablette. Ce qui t'importe, c'est ton image dans le miroir. Ni plus, moins.
Alors revenons à ce que je disais, parce que je prêtais des intentions non seulement à l'auteur, mais aussi au texte. Qu'il s'agisse d'une ruse ou pas, cela ne change rien, le texte va à New York, le électorat va à New York. Par contre, c'est ma job d'ajouter un élément de contexte, c'est mon travail de dire que le port de Montréal était number one, c'est mon commentaire culturel qui le mentionne, et qui mentionne aussi que c'est bien l'américanisation qui est contesté, c'est simple, pas besoin d'aller chercher très loin, le texte le dit.
Le texte se défend de lui-même, il expose son opinion, et c'est tout, je n'ai pas à la trafiquer son opinion pour la rendre au goût du jour, elle est ce qu'elle est, et c'est pas parce qu'on retrouve une citation que ça veut dire que ceci ou cela, franchement. Dans le cours de mon texte, je peux apporter des éléments de contexte, tenter d'éclairer le sens, interpréter quoi, c'est ça le commentaire culturel après tout.
Plus de 80 ans après l'instruction obligatoire dans la province de Québec, il existe encore beaucoup trop de préjugés envers le commentaire culturel. Plusieurs vont penser, à l'instart des représentants de nos institutions, que faire du commentaire culturel fait de vous un fonctionnaire. C'est une fausse idée, et si cette fausse idée n'est pas le produit de l'inanité du gouvernement fédéral, on doit regarder le provincialisme du gouvernement à Québec, et de leurs valets ignares, pour retracer l'apparition d'une telle bêtise. Et bien non, faire du commentaire culturel fait de vous un être libre, intelligent, un citoyen hors du commun, un membre de la société civil que les autorités et l'ordre social, trop souvent, tente de maîtriser sous prétexte qu'ils ne peuvent pas contrôler le commentaire culturel. Et bien non, tout comme les opinions, les commentaires culturels ne peuvent, ni ne doivent être régis par des formulaires de fonctionnaires.
Ça va faire bientôt 15 ans que je m'oppose à la médiocrité des médias nationaux, et à chaque jour il y a. Quand les affaires criminelles, bâclées, regardent ailleurs parce que, ô misère, crime y'a pas ici, on recycle des vieilles histoires pour encore les balancer dans les médias, parce que, et ben, crime y'a pas ici. C'est à cause d'une telle médiocrité irresponsable que les discours se détériorent, et que des jugements de valeurs lapidaires s'installent. Minable.
De toutes façons, la seule chose que le système d'éducation est capable de produire en grande quantité depuis des décennies c'est du chicken frileux. On en retrouve partout, dans les médias, à la télé, à la radio, toujours chicken frileux. Y'a juste ça, timoré, tiède, chicken frileux.
Pour un amateurs de violence graphique et d'obsenité grotesque, la pseudo rédemption sociale d'une social-democratie à bout de souffle de chicken frileux patauge dans l'oiseux de l'humanisme chrétien et libéral, parce qu'il n'arrive tout simplement pas à penser par lui-même.
Connectivity et positivity, c'est ça, du renforcement positif qui vaut quedalle pendant que tu nous pourri la vie et que le socio-culturel devient une raison de se rebiffer. On connaît ça.
Et ça commence à s'agglutiner, tu vas voir, tout ça va finir formaté. J'ose même pas imaginer allez voir un film avec toi. C'est quoi, en sortant de la salle, tu refais le film pour nous dans le hall et dans la rue. Du vent dans la tête, du vent.
Positivity, connectivity, et fuite de données.
Et le cours d'économie familiale du secondaire 3 domine dans les médias, mais pas vraiment.
( Et je suis plutôt loin de mon profit, puisque je suis en train d'expliquer les conditions qui font en sorte que le roman graphique des années 30 ne peut pas vraiment circuler dans une certaine société. Peut-être juste une annexe.
C'est à se demander non pas comment, mais pourquoi autant d'images réductrices circulent dans les discours sociaux. Il y l'ordre social, et les normes, certes, mais l'incapacité à se mettre à jour à même l'iconographie qui est celle des réalités sociales devient une sorte de torsion mentale. Cette idée d'homogénéisation va se retrouver chez Lefort en tant que tendance d'un système totalitaire, du totalitarisme, qui va tenter de tout ramener vers une standardisation en société. Mais, justement, cette tendance va s'articuler à partir de l'urbanisation et de l'industrialisation, où le monde moderne commence à définitivement laisser le monde traditionnel derrière. Cette tendance vers le totalitarisme est aussi un élan conservateur. Mais, on va aussi retrouver à gauche cette tendance, toujours à partir d'une société atomisée.
Dans la régression tranquille, l'arriération sociale se combine avec la censure sociale. On peut toujours refuser l'argumentaire, avoir d'autres intérêts en tête, mais quand c'est les faits de son champ de compétence qui deviennent suspects, on est dans la régression tranquille.
Ce qu'on voit aussi, à partir du déficit démocratique, c'est une incapacité à accepter des figures intermédiaires, qui vont médiatiser des discours. Plutôt que je sais pas, ne pas lire la chronique, c'est la personne, son mode de vie, la couleur de ses cheveux, et surtout cette anecdote, qui devient le problème, alors que c'est une opinion qui, probablement, n'est pas la nôtre. Et cette irritation, probablement par égoisme et par narcissisme, va produire un niveau hallucinant de frustration. Mais c'est pas juste les journalistes, c'est les profs, les bédéistes, les politiciens, les mairies. Un torrent antidémocratique surgit à chaque jour contre à peu près tout, et n'importe quoi, mais sans faire valoir des revendications, comme, je sais pas, plus de diversité dans les médias. Et depuis des années, ça empire. Et la désaffection continue. Et maintenant les publicités politiques de l'IA.
Le monde des romans graphiques des années 30 est un monde sans toi.
Tu n'es pas là, et tu ne seras jamais là.
Inutile de faire des torsions pour venir rétablir des normes
Tu n'existes pas ici, et tu n'existeras jamais ici
Parce que ce qui existe ici, c'est des romans graphiques des années 30
Retourne lire le Hérauts magazine
Tu ne seras jamais d'ici)
On pourrait ainsi définir l'émergence de la forme du roman graphique à partir d' " une continuelle différence de la société avec elle-même, une continuelle discordance entre l’unité de la communauté et ses innombrables divisions internes, entre l’imaginaire et le réel". Dans une période où va prédominer le retour à l'ordre dans le champ artistique.
Entretien avec Didier Schulmann, conservateur au Musée national d’art moderne, et Agnès de Bretagne, bibliothécaire, responsable des périodiques à la Bibliothèque Kandinsky.
D. Aujourd’hui la revue ne remplit plus ce rôle, ce sont d’autres espaces de sociabilité qui le font.
D. C’est-à-dire que la revue jusqu’à la Seconde Guerre mondiale est à la fois un espace relationnel qui n’a pas d’équivalent et une plateforme de diffusion d’un certain nombre d’informations, d’œuvres, de données, qui sont aujourd’hui remplacés par d’autres vecteurs, d’autres médias. Donc la revue a perdu de sa spécificité. D’une certaine manière, elle a perdu de sa fraîcheur.
D. Eh bien, on parlait des revues d’artistes. Il peut y avoir, en effet, aujourd’hui des initiatives éditoriales intéressantes prises par des artistes, individuellement ou collectivement. J’ai tendance à penser que ce qui remplace la revue, c’est le blog, sauf que le blog est une entreprise strictement individuelle. Je ne connais pas de blog collectif. Il y a des blogs qui passent pour des plateformes collectives mais qui ne sont que la sédimentation et la juxtaposition d’individualités. Tandis que dans une revue, il y a un moment où on commence le numéro, il y a un moment où on arrête le numéro, où on l’envoie à l’impression, et entre ces deux moments-là, on a construit quelque chose qui a une cohérence. Le blog c’est tout le contraire, c’est le principe du temps réel, donc de la sédimentation en continu, de données sans début ni fin.
A. Je pense aussi au rôle de l’illustration. Pendant longtemps, la revue a été pourvoyeuse d’images que l’on ne pouvait voir que là. Et cela a été une de ses dimensions. Paradoxalement, aujourd’hui, plus il y a d’illustrations, moins elles ont de sens, puisque toutes ces reproductions peuvent être vues ailleurs. C’est le paradoxe des revues actuelles. Mais il y aurait aussi une discussion à avoir sur la différence entre revue et magazine car, actuellement, la frontière est souvent difficile à trancher.
https://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-revues/ENS-revues.html
La fondation d’une société rudimentaire de consommation urbaine, lié à une modernité inachevée, au Québec, est antérieure aux trente glorieuses. Entre les années 1920 et les années 1930, l'urbanisation du Québec croient en Montréal et ses banlieues, pour faire du Québec une société urbanisée. Dès 1925, la métropole et ses centres périphériques forment 45 % de la population de la province canadienne. En 1921, la population se retrouve répartie dans ces centres urbains à 56 %, c’est une urbanisation, et en 1931, les citadins sont 63% dans un ensemble où la population rurale se répartit et s'établit sur le territoire à 37%. Pour un lecteur de journal catholique, la ville n'offre que des influences corruptrices, tandis que les anglais et les américains forment les caractères insurrectionnels pour son âme de papiste, assiégée de toutes parts.
La prêche de Lionel Groulx, du haut de sa chaire, à l’église. « Les grands coupables, nous sommes prêts à le confesser de nouveau, c'est nous tous, en somme, avec notre effroyable manie d'anglicisation, manie qui a fini par donner à notre province et surtout à nos villes, figure de demi conquis. Les coupables, au premier chef, ce sont les pères de famille, les commerçants, les publicistes, les politiciens anglomanes qui n'ont cessé, depuis trente ans, de réclamer à cor et à cri l'enseignement de l'anglais et qui ont réussi à le faire entrer, dans nos programmes scolaires, à grandes doses démesurées.
Des provinces entières sont déjà toutes américanisés, non seulement par la langue commune, mais par les idées, les sentiments, et les goûts ; par les intérêts, les affaires les amusements ; par les sectes, l'école, le théâtre, les magazines et les journaux quotidiens, par une licence dans la vie morale, indifférentisme religieux, divorce, malthusianisme, féminisme, démocratie libertaire, égalitarisme social, par un semblable matérialisme dans les idéaux, par un paganisme aussi éhonté dans la jouissance, bref, par une mentalité de même acabit, et une civilisation aussi bornée dans ses horizons. ».
En les mains de notre citadin, dans son journal, il y a Restons chez-nous[1], un roman de Damase Potvin, un livre très populaire entre 1920 et 1930, un roman où le héros, Paul pelletier, gagne la cité maudite, New York, pour y regretter sa campagne québécoise, pour mourir en une terre étrangère d'une grave maladie, c'est un roman agriculturiste. Pendant les années 20, l'agriculture demeure une activité économique extrêmement importante, le mode de vie américain, les compagnies étrangères exportent nos ressources naturelles, american way of life. Et environ 181 000 canadien-français émigrent aux Etats-Unis.
« Avant 1850, les migrants font le voyage en charrette couverte et à pied, le long de chemins parfois à peine tracés. Il leur faut emporter des vêtements, quelques meubles, des vivres et de quoi nourrir les animaux. Ils trainent parfois une vache derrière la charrette. C’est un dur voyage. Le père et les ainés de la famille, à tour de rôle, marchent à côté de la charrette pour diminuer le poids de la charge. La nuit, on couche dans des granges ou à la belle étoile. Le voyage dure trois, souvent quatre semaines. [2]»
Dans les foyers Canadiens-Français, on trouve des biscuits et des bonbons dans des emballages aux noms anglais. Les opératrices de la compagnie de téléphone s’adressent en anglais, les hommes d'affaires, snobs et indifférents, dissimulent leurs entreprises et leurs produits sous des noms anglais, leurs épouses organisent des tea parties. Les chèques du gouvernement du Québec sont libellés en anglais, les enfants et les sportifs utilisent les termes anglais dans leurs jeux, on accueille le lieutenant-gouverneur de la province of Quebec dans un club canadien-français en chantant « for he's a jolly good fellow », l'affichage est en anglais, l'étiquetage est en anglais, le nom des rues est en anglais, les institutions bancaires, l'anglicisation. Les timbres de la guerre, en 1915, strictement unilingue. Les édifices et les services fédéraux, les fonctionnaires et leurs documents, en anglais. « Le colonisé n’a ni langue, ni drapeau, ni technique, ni existence nationale ni internationale, ni droits ni devoirs : il ne possède rien, n’est plus rien et n’espère plus rien [3]».
Les manufactures, les fabriques et les industries ont des propriétaires étrangers, le capital est américain, le monde industriel évolue dans une langue étrangère, les nationalistes n'y sont pas chefs d'entreprises, l'économie nationale est en infériorité économique. 1936, Victor Barbeau, Mesure de notre taille. La vie et les mœurs urbains s'installe chez la population, une société de consommation rudimentaire prend ces assises, Centraide est de cette époque. Le ton moralisateur des discours se feront contre la ville, contre les syndicats internationaux, contre le cinéma, et ces histoires de polices, d'assassins et de bandits, contre la presse jaune, contre ceux qui propage le matérialisme, car ce discours, en voulant la pureté morale, valorise une vision idéalisée, en jugeant, au milieu de sa frivolité urbaine, cette décadence nationale et morale importée et imposée. La police ferme les yeux sur les débits de boissons clandestins, sur les salles de billards, des tavernes, des maisons closes.
Salles de danses, des cafés, des cabarets, des endroits malfamés, la métropole a un très bon taux de criminalité. Taux de divorce, naissances illégitimes, maladies vénériennes, prostitutions, toxicomanie, baisse de natalité, mortalité infantiles, maladie contagieuses, crime, délinquance juvénile, trafics de drogues, d’alcools, corruptions administratives, la radio en parle, le cinéma le montre, les automobiles commencent à circuler sous les publicité, la musique, la danse, la mode, les cigarettes et les verre d'alcool, les cabarets, les vaudevilles, les sports, les longues robes victoriennes se raccourcissent et les suffragettes et leurs féminismes font leurs apparitions. Les journaux jaunes sont très populaires, avec son indiscrétion, sa malsaine curiosité et son goût pour le scandale. Les Franco-américains sont installés en Nouvelle-Angleterre, ils ont traversé les frontières des Etats-Unis.
Devant le Crime d'Ovide Plouffe[1], Lionel Groulx aurait surement déclaré, comme il le pensait de la culture états-unienne : « l'effroyable pourriture de son théâtre, le débraillé de ses magazines, le dévergondage de ses journaux monstres et de ses tabloïds, le reportage effronté érigé en exploitation industrielle, l'appétence frénétique des drames criminels, la passion de les exploiter portée jusqu'au sadisme ; et comme conséquence manifeste de ces dissolvants, l'amoralisme en affaires et en politique, le culte de la richesse sans autre fin qu'elle-même, le relâchement des liens familiaux, la décadence rapide de l'éducation. ».
On consultant l'indispensable Dictionnaire de la censure au Québec, Roger Lemelin va être rattaché par le critique catholique Paul Gay à du " séparatisme religieux", dont l'initiateur serait Jean-Charles Harvey. ( p. 284-285). Plusieurs autres personnes vont juste parler d'anticléricalisme. Claude Racine, dans une étude de 1969, va même jusqu'à affirmer la laicisation et la séculalisation du roman québécois. ( L'anticléricalisme dans le roman québécois - 1940- 1965).
Dans ce roman, écrit entre 1981 et 1982, qui se déroule dans le Canada Français, entre 1948 et 1949, le livre se déploie avec une famille dans l'histoire et articule les données historiques et les aires culturelles à partir de l'endroit et l'envers du fief de la culture nationale dans lequel le roman s'inscrit. Sur le plan de l'aire culturelle américaine, avec le journaliste Denis Boucher qui s'en va faire des reportages pour le New York times, c'est surtout la victoire militaire des américains accompagnée des trompettes du jazz, du cinéma, du boogie-woogie, des bandes dessinées de tarzan qui fait souffler le vent de la liberté sur la province, même si les structures sociales de la société de la consommation se sont déployées au début du siècle. C’est un visage positif pour les États-Unis. Le soldat vétéran, pour sa part, à la mémoire du conflit, avant le traité de paix : « On était comme un troupeau. On n'avait pas le choix. C'était ta peau ou la leur. Quand t'es jeune, c'est comme un sport. Plus t'en tues, plus t'en retires au bâton, comme au baseball. Tu les vois pas, y sont loin. Tuer de loin, c'est comme si t'étais pas coupable. Mais le sport est fini quand tu vois tes amis mourir à coté de toi. Là tu deviens enragé, t'as peur, le monde entier te paraît comme un enfer. Tu vois plus clair. Tu tues, tu tues et quand tu regardes ceux que tu t'as tués, couchés par terre, jeunes comme toi, frisés comme toi, même allemands, tu pleures et tu te demandes ce que tu fais sur la terre. C'est pour ça que je suis bien à Anticosti. ». C’est le témoignage d’un ancien combattant.
Et le Québec est une immense photographie de la Miss Sweet Caporal, Rita Toulouse, icone publicitaire de cette marque de cigarette. Elle est dans la prison du Québec, avec le galbe de ses cuisses, son rond petit derrière qui retroussait sa jupette, sa poitrine ferme et agressive, son ravissant visage ondulant sur un cou long et ses graciles lèvres graciles fait pour le sourire extasié des amours, ses yeux langoureux prêts à chavirer à la moindre caresse, avec Duplessis et sa police autour, et tous les sentiers prêts de l'Église. Et en cette geôle, le voyeurisme envers la belle soumise captive vintage, sex symbol adoré tel une sirène à une cour de noble, demeure la révélation que l'on garde prêt des désirs de cœur devant les affiches publicitaires, dans l'espoir qu'elle réalise des promesses. « Ça t'apprendra, souffre, endure, tu l'as pas volé! ».
Duplessis, son conservatisme social, la police provincial, l'événement de la grève de l'amiante, présente aussi dans Un simple soldat de Marcel Dubé, servira longtemps à nourrir la mémoire des intellectuels fédéralistes et progressistes de l'époque, et c'était probablement le dernier moment où l'identité canadienne française avait une portée sociale et politique, où la valeur de la liberté d'esprit devenait le pied de biche qu'on maniait pour décoincer les pierres du mur façonné par Duplessis. C'est ainsi que Napoléon et Ovide se rendent avec respectabilité applaudir à tout rompre Gérald Pelletier, Pierre Elliot Trudeau, Jean Marchand, Maurice Lamontagne, Gérard Picard, l'abbé Pichette, soit les principaux acteurs de la revue Cité Libre. « Ouvrez les fenêtres, on asphyxie dans cette province ! ».
Pendant la deuxième guerre mondiale, en 1943 précisément, l'instruction obligatoire a été voté au parlement du Québec. L’éducation a donc pris très longtemps avant de devenir un droit au Québec, avant de devenir un ministère. Publié pour une première fois en 1944, Au pied de la pente douce a déjà été qualifié dans son commentaire par une critique littéraire comme « Le meilleur roman de Roger Lemelin. ». Nous avons lu un ramassis indigeste illisible avec aucun personnage et aucune intrigue pour nous garder captif, et en y repensant justement à ce livre tant louangé, on se rend compte dès le commencement que la bible et ses mythes semblent avoir le dessus sur les signes profanes du roman, et j'irais plus loin encore, ce monstre indigeste parsemé par les caractères du livre sacré s'établissent pour fonder un point d'appui que le livre n'arrive pas à dépasser, les embonpoints du monstre ne sont pas caché par le vêtement. Dès le début, nul hasard, le mythe du paradis perdu s'infiltre aisément par-delà les lignes qui s'accumulent, on vole des fruits et la police souffle dans son sifflet. Si le libéralisme économique, les communistes et les listes noires, les bleus, les rouges et les séparatistes apparaissent, c'est encore sur le corps de ce monstre, planté au coin de la rue, tel l'absolu qui regarde tout autour le trafic des opinions concurrentes.
Dans le roman, on s'étonne qu'un personnage feuillette l'histoire illustré d'un nihiliste, tant ce livre inventé n'a pour ainsi dire pas sa place. Et beaucoup plus loin, entre l'inscription du mot publicité et quelques paragraphes prolongeant un ressassement de pensée autour du mot pureté, on arrive à comprendre que cette trinité, bien au-delà de toutes les intrigues et les personnages de cette paroisse de la ville de Québec, sert d'illustration à la tentation, le diable et la sainteté. Encore, cet indigeste monstre illisible n'est pas loin de nous.
Le même critique parle d'un roman « obscur et désordonné », où on « se déchire les entrailles avec une complaisance qui va jusqu'à l'obscénité. ». Nous avons donc tenté de trouver ce livre.
Mais les livres continuent à être examinés, et si certains seront interdit, mis à l’index, particulièrement la littérature française depuis la révolution, d’autres seront bien évidement favorisé, se conformant en cela au diktat développé par plusieurs intellectuels catholiques, surtout lorsque les ultramontains défendent le rêve de la colonisation par l’agriculturisme, ou lorsqu’il condamne les méfaits de l’américanisation dans nos villes urbaines. De la condamnation d’une représentation du Tartuffe de Molière par l’évêque Saint-Vallier en 1693 à Monseigneur Lartigue, l’évêque Ignace Bourget ( 1799-1885), l’abbé Henri-Raymond Casgrain ( 1831-1904), monseigneur Camille Roy ( 1870-1943), et le chanoine Lionel Groulx (-1967) développeront leurs idées dans des textes et des prêches pour condamner certains courants d’idées qu’illustrent les pages de certains livres, utilisant leurs énergies et utilisant leurs influences en société à leurs fins, comme si le Québec devait demeurer, après la fin de la colonie commerciale, et se développer, comme une colonie de missionnaire et une colonie de peuplement sans pareil dans le monde, où les liens du religieux et du national sont tissés serrés, et providentiels.
Cette homogénéité sera sans cesse travaillé par l’hétérogénéité de différents opposants, par une autre tradition dont les acteurs ont parfois payer très cher leur prise de parole dans les pages d’un livre. Cette possibilité d’interdire un livre disparaitra définitivement au XX siècle dans la décennie des années 60. Il y aura, encore, certes, des cas, mais l’interdiction comme moyen préconisé par les conservateurs catholiques n’atteindra plus jamais avec la même ampleur le public lecteur, qui est peu nombreux. Le développement des nouvelles technologies de communications, avec leurs discours directs, dans le cadre d’une opulente société de consommation, offre, malgré tout, la possibilité à quiconque d’exposer ses vues, et de les diffuser. Pour le meilleur et pour le pire. Et cette possibilité sera, avec les années, de moins en moins surveillés et encadrés. En principe la liberté de pensée est acquise, ce qui ne revient pas à dire qu’il ne faut pas la défendre.
Au Québec, on n’est pas en reste, puisque, comme nous le rappelle Antoine Sirois, dans Mythes et Symboles dans la littérature québécoise, le sommet de la popularité des romans du terroir est dans les années 20 et les années 30[1]. On insère généralement cette production romanesque dans un cadre idéologique bien précis, soit l’agriculturisme. Pourtant, cette tendance littéraire intervient au moment même où les autorités et l’élite se sentent concerné par l’ « américanisation » de la société, surtout à Montréal : « Les modes de vie changent ; la presse se développe comme un média de masse ; le cinéma et le théâtre populaire attirent des foules ; la commercialisation des loisirs s’installent et les urbains en profitent, en dépit des exhortations du clergé[2] ». Fernande fait très bien d’insister sur les différences au sein de L’Action française, qu’on a encore plus de facilité à se représenter comme un bloc monolithique sous la gouvernance de Lionel Groulx, en ces années de gouvernement Taschereau. Cette vision nuancée vient limiter l’opposition pressentie par plusieurs pour l’industrialisation et l’urbanisation qu’on s’imagine trouver dans l’Action Nationale, la revue mensuelle, de 1917 à 1927. C’est « l’anglicisation, l’américanisation et l’assujettissement de la société canadienne-française » qui vient rendre si attirant l’agriculture de la colonisation, encore, pour contrer l’émigration au États. Avec la foi catholique, l’agriculture, comme « source des traditions nationales », devient les points convergents d’un discours divergents sur le développement économique : « La pensée économique de l’Action Française n’est donc pas univoque »[3].
En littérature, on voit aussi qu'une valorisation vient avec une dévalorisation.
« Et désormais, en effet, le prêtre devint, en ce pays, le roi et le noble »
L’arrivé du parti National d’Honoré Mercier, et surtout les libéraux fédéraux mené par Wilfrid Laurier, régneront à leurs tours au parlement pendant qu’on change de siècle. Mais revenons aux livres[1].
« Une jeune femme encapuchonnée d’un tablier à carreaux bleus et qui portait deux seaux suspendus à chaque bras », c’est Jeanne, elle chante à tue-tête un canadien errant et rêve d’un manteau de fourrure en allant traire les vaches. Elle parle d’ailleurs aux vaches, qu’elle trait. C’est la fiancée de Paul. Il l’aime, mais il doit partir, en ville, pour gagner de l’argent. « Et la lourde voiture s’éloigna, cahotant, avec un bruit de ferraille et dans le branle-bas des bidons entrechoqués… »
D’une région qui était « comme un livre fermé pour la population canadienne habitant les rives du Saint-Laurent », d’un « magnifique pays » qui n’était qu’une « contré sauvage, couverte de mystérieuse forêt », plein de défricheur et de vaillant colon, d’hardi pionnier, Paul le rêveur s’y trouve, derrière la fenêtre d’une petite maison, il doit partir, laisser sa vaillante fermière derrière, il va perdre son trésor de femme, les souvenirs des jeux innocents de l’enfance tandis que les parents fumaient sur le perron de la ferme, Jeanne est radieuse et pétillante, « elle a cherché autre chose qu’un de ces jeunes « frappés » qui, trop souvent, dans les campagnes, essayent de jouer au dandy, ce qui produit un effet désastreux ». Paul était résolu, il partira, dans une couple de mois. Le curé tente de le convaincre du contraire, il en fait l’annonce à ces parents, leurs espoirs s’est effondré, il partira, pendant que l’hiver s’installe, après les fêtes, et sa mère lui fait des gâteries et sa Jeanne lui fait des câlineries, il fera ses adieux.
Tel Ulysse allant se perdre dans les grandes villes, il partit, accompagné sur les routes par son père et de sa voiture, à travers les forêts et les montagnes, pour Québec, et logé dans une petite chambre à l’hôtel, il rêve de gloire et de fortune, il embarque alors dans un train, pour New York, la « cité reine de l’Amérique ». Et l’auteur ouvre une parenthèse de deux chapitres sur l’émigration aux États-Unis, : « La masse commune des prolétaires, dont la foule croissait d’année en année, restait ainsi dans ces paroisses à l’état de journaliers besogneux : situation bien précaire dans un pays ou le manque de capitaux et la rigueur de l’hiver rendent le travail salarié rare et peu fructueux ». Un vibrant plaidoyer pour rester au pays, le slogan en est le titre du roman.
Mais New York, « la pieuvre dont les tentacules, traversant les océans, attirent vers elle des légions de pauvres, fascinés, assoiffés d’or et d’inconnu », attend Paul, l’auteur a beau discourir sur l’état des lieux, sur les richesses des uns et la pauvreté des autres, rien n’y fait, Paul y est parti, l’ouvrier est dans sa petite chambre avec une tranche de pain et un morceau de fromage. « en chaque ville américaine on ne voit qu’une sirène enchanteresse qui nous fascine et nous subjugue ». Paul s’ennuie. Et l’auteur cite Sully Prudhomme (1839-1907), le prix Nobel de littérature en 1901.
Traw-way souterrains et Sky-scrapers, les images de la modernité et de l’urbanité l’on effrayé, et la faune alors qu’il quitte les logements où grouillent les ouvriers, les femmes élégantes dans leurs costumes, mais lui il travaille, il pleure enfermé dans sa chambre, dans son taudis. L’auteur en profite pour s’éclipser dans le paysage d’automne qu’on retrouve dans les campagnes qu’il a quitté, une voix chante un canadien errant à une fenêtre, Paul continue sa marche, il a la nostalgie du pays, et ce commentaire est très juste : « Une sorte de sensibilité et de sentimentalisme factices, puisés dans les romans, ont remplacé les sentiments naturels du cœur ; mais chez les paysannes, les mots manquent pour rendre leurs émotions et leurs pensées ; le vocabulaire raffiné de la passion est fermé pour elles ; et, elles ne savent traduire ce qu’elles éprouvent qu’à l’aide de phrases simples et naïves, mais tranquilles… ». Un langage rudimentaire. Dans sa mansarde, Paul est triste.
La vie des villes dans son quartier d’ouvrier le rend malheureux, et il se mit à boire, à se débaucher, il était débardeur aux quais, il œuvrait à décharger et à charger la marchandise des navires.
Ce livre est un bonheur de lecture, car un second degré ironique, comme si l’histoire raconté était un conte qu’on connaissait par cœur, peut toujours se lire, et ce, sans que le plaisir de l’histoire soit à proprement parler entaché par le cynisme et la moquerie du lecteur, non, étrangement, nous sommes avec Paul dans cette tragi-comédie romanesque, bien écrite, prêt de la parole populaire, sans être ampoulé et une pâle copie, bien que les emphases dans les phrases soient prévisibles, c’est justement pourquoi nous aimons ça. Plus encore, ce livre nous confronte aux préjugés entretenus par un certain establishment de critiques, que rien d’intelligent n’ait jamais été fait avant, surtout pas au XIX siècle, les décors new-yorkais dans les phrases demeurent des pages éloquentes, même encore là.
J’avais gravis l’escalier pour entrer dans la Librairie Débédé sur Saint-Denis, et fut saisit, à mon arrivée, toute la poésie avait disparue des rayons des étagères, toute la bibliothèque que l’on voyait immédiatement lorsqu’on entrait dans le commerce contenait maintenant des mangas japonais : « On s’est fait bumpé par les mangas! ».
« Qui ça on? »
J’ai tourné la tête. Patrice Desbiens, c’est lui qui venait de me parler. Derrière le comptoir, François Pelletier ( Visions de Jean-Louis, les Intouchables.)
« Tu écris de la prose ou de la poésie? ».
« Les deux, mais là de la prose, c’est un essai, sur la littérature Québécoise, et c’est plutôt difficile d’écrire sur la littérature Québécoise sans parler de Marie-Claire Blais. ».
François a hoché la tête.
« Je l’ai jamais lu, à part il y a longtemps Une saison dans la vie d’Emmanuel ». Et plus tard, je relirais : « Mais à cette heure-là de la fin du jour, indifférents aux cris de leur grand-mère, Jean Le maigre et le Septième chantaient et buvaient à la cave, en fumant les mégots que Septième collectionnait toujours après l’école, pendant ses promenades oisives sur la route.[1] ».
On a continué à discuter, et au-delà des points de tensions liés à l’événementiel que l’on pouvait commenter dans nos commentaires respectifs, j’ai tout de même dit : « Vous êtes dont ben Sainte-Beuve! », Patrice Desbiens s’était levé après une petite gorgé de sa fiole, pour dire ce qu’il se disait des fois chez lui vers 4 heures 30, après sa vaisselle faite : Thank god i’m alive ».
« Tu vois, moi, c’est plutôt : one of these days, i’m going to murder someone ». Et nous avons échangé un long regard l’un l’autre.
Ce qui apparaît évident dans les livres de Marie-claire Blais que j’ai feuilleté, c’est sa technique d’écriture, la véritable fondation d’une voie narrative apte à inscrire et à retranscrire le monde actuel et moderne : « …et c’est pendant ces instants-là qu’elle songeait que même si ce ciel bleu ne lui inspirait souvent que des pensées de suicide, c’était peut-être la femme drapée dans son fichu de soie mauve qui avait raison et cet impérieux narcisse à ces côtés, souriant dans le débordement de sa chair couleur de viande crue, célébrant dans son corps sédentaire, bien terrestre, son culte complimenteur à lui-même, puis à l’existence, l’existence…[2] ».
D’ailleurs : « …la nature veule des hommes, l’âme humaine est chargée d’une éternité de peines mais n’en continue pas moins de vivre dans l’oubli, le plaisir, l’insouciance, il entendait le murmure des rires frivoles, sur la plage, dans les chambres…[3] », et « Vénus posait, couronne écailleuse, l’iguane vert sur le sommet de sa tête, elle disait en riant au reptile qui étendait sur son front ses lentes pattes[4] », mais « …je n’étais donc qu’un objet pour vous, qu’un instrument pour votre plaisir ?[5] ».
Plus largement, en lisant : « …et n’était-ce pas leur naïveté, ce sentiment d’une vaste innocence répandue sur l’humanité, que ce fût parfois une humanité sainte et héroïque plongée en enfer, ne perdant rien…[6] », et reprenant Kafka et Dostoïevski sous sa plume, comme un certain héritage du XIX siècle, tout en gardant, et elle est peut-être la seule, dès 1995, le monde contemporain avec ses souffrances et ses crispations près de son oreille, lors de la composition d’une vaste suite, 10 volumes entre 1995 et 2018, son point de vue semble, pour atteindre l’humanité et son aventure terrestre, se positionner dans la société américaine actuelle, pour que le flot des longues phrases se déploie, du discours et du discours, du texte et du texte.
Certains articles, dans Visions poétique de Marie-Claire Blais[7], jettent leurs éclairages sur la production de Blais, articulant beaucoup mieux que moi différent thèmes et mythes de cette écrivain importante, dont les compositions ont tout pour plaire à un lecteur enclin à apprécier l’art littéraire, de nombreuses études surgissent tout le long de ces phrases.
Et en sortant de la libraire Débédé, j’avais Inédits de Vidé[8] en poche.
Dans sa postface, Baldwin s’interroge sur un extrait de Kerouac où celui-ci explique qu’il voulait être un noir, qu’il voulait être un mexicain, et il continue en disant que pour lui, comme noir, cet extrait est absurde, et sur la scène de l’Apollo à Harlem, il ne peut pas être en cet extrait de Kerouac. Et pour nous, cette volonté d’être sur la scène de l’Apollo à Harlem n’est qu’un rétrécissement dans l’antichambre des states, un produit de consommation américanisé de plus sur l’étagère, un succès à l’étranger. Sauf qu’on sait, en plus, que Kerouac peut juste pas s’identifier, au fond de lui, à autre chose qu’à des minorités nationales, puisqu’il en est lui-même sa « double vie » avec la majorité ne le permet pas, Kerouac est un outsider, tout le monde le sait au Québec[1] !
Commentaire de George-Étienne Cartier : " Laissez-les partir, c'est la canaille qui s'en va.".
We are very irish on this.
Pour avoir un peu fréquenté la littérature post-colonial ( on oublie Albert Memi), je dois dire que je ressens une certaine fierté d'appartenir à cette nation québécoise, que tout le monde oublie, mais qui, à travers tout les innombrables péribles de la modernité, en Amérique du Nord, continue d'être là. Fierté Québec.
Et vive l'indépendance.
( L'extrême-droite française va récupérer mon propos en disant que c'est la force ouvrière française).
Le Québec est impossible en Amérique du Nord, je suis fier d'en être.
We earn our country.
( Voir Gérard Bouchard, Les nations savent-elles encore rêver, les mythes nationaux à l'ère de la mondialisation, chapitre 6 pp. 231-306, Boréal, 2019).
I am proud to be a antinfachist.
[1] Voir Jack Kerouac, La vie est d’hommage, Éditions du Boréal, 2016. Voir Une certaine Amérique à lire, La beat generation et la littérature québécoise, Éditions Nota Bene, Fonds (littérature), 2014, 309 p.
[1] Une saison dans la vie d’Emmanuel, Marie-Claire Blais, Éditions du jour, page 19.
[2] Visions d’Anna, Marie-Claire Blais, page 144
[3] Soifs, Marie Claire Blais, page 16
[4] Dans la foudre et la lumière, Marie-Claire Blais, page 15
[5] Soifs, Ibid., page 34
[6] Soifs, Ibid., page 282
[7] Visions poétiques de Marie-Claire Blais, sous la direction de Janine Ricouart et Roseanna Dufault, éditions Remue-ménage, 2008. Aussi, Lucien Goldmann, Note sur deux romans de Marie-Claire Blais, 1969.
[8] Patrice Desbiens, Inédits de Vidé, Poésie, 2006, tiré à 100 exemplaires.
[1] « Le libéralisme canadien » ( 1877), Discour de Wilfrid Laurier, dans Histoire du Canada par les textes, Op.Cit.
[1] Le crime d’Ovide Plouffe, Roger Lemelin, 1982,
[1] Damase Potvin, Restons chez nous, granger, 1945
[2] Les francos-américains de la nouvelle-angleterre, 1776-1930, septentrion, 1990, page 19
[3] Albert Memmi, portrait du colonisé, page 117
1) Le mode d'écriture, c'était plus une ré-écriture de différents textes. Faudrait que je retrouve les sources. Je fonctionnais avec une sorte de cannibalisation des textes.
Susan Mann, Lionel Groulx et L'Action française. Le nationalisme canadien-français dans les années 1920, Montréal, VLB, 2005, 193 p. (Études québécoises.). Le Linteau Durocher aussi, du Robert Lahaise, et un autre livre aussi que j'arrive pas à retracer. C'est des faits historiques, ça risque pas de changer demain matin.
2) À partir de la Révolution tranquille, on est en mesure de parler d'une réalité post-coloniale.
3) Les discours contre l'urbanisation des élites conservatrices allaient mélanger différentes aspects du mouvement de la modernisation de la société. Si on fait la lecture de Hofstadter, on prend conscience que l'urbanisation va générer un contre-discours en Amérique, et contrairement à ce qu'on peut penser, ce que va dire Groulx, on va aussi le retrouver, différemment, aux États.
p. 91
In brief, the elite upon which culture depended for its transmission was being debased by
the demands of a rude social order.
p. 90
They would have been ineffective in converting their moving flocks if they had not been able to develop a vernacular style in preaching, and if they had failed to share or to simulate in some degree the sensibilities and prejudices of their audiences-anti-authority, anti-aristocracy, anti-Eastern, anti-learning. The various denominations responded in different ways to this necessity (...)
p. 90
The home missionaries sent out by the religious organizations were constantly fighting against one manifestation or another of the process of social dissolution-against the increasing numbers of unchurched and non-religious people, against "marriages" unsanctified in the church, and against
unregulated lives, wild drinking, and savage fighting.
Anti-Intellectualism in American Life
4) Pour ce qui est de la société de consommation, elle serait plus rudimentaire. Peut-être justement rajouter ce terme, rudimentaire.
5) On peut toujours bonifier un texte. La lecture de Maurice Lemire, Le Mythe de l'Amérique dans l'imaginaire " canadien", va, avec le chapitre IX, La Patrie ou l'exil, et le chapitre X, La catastrophe américaine, rétablir des notions de l'époque, c'est-à-dire les perceptions de l'espace et du territoire. Il cite Yolande Lavoie " Jusqu'en 1929, pour les Canadiens français, il n'existe pas de frontières entre le Canada et la Nouvelle-Angleterre". D'où ce qu'on nomme les Petits-Canadas. À part pour les politiques, la notion d'exil va se jouer autrement. Et pour cause, une paroisse en Nouvelle-Angleterre, ou une paroisse à Montréal, pour plusieurs, c'est à peu près la même chose. Et il y avait 250 paroisses. Commentaire de George-Étienne Cartier : " Laissez-les partir, c'est la canaille qui s'en va.".
Un extrait de texte
Ainsi plus de 10 000 d’entre eux prennent part en 1874 aux fêtes du 40ième anniversaire de la fondation de la société Saint-Jean-Baptiste de Montréal ; 46 délégations, avec costumes et bannières, 18 corps de musique participent au défilé traditionnel. Tous ces visiteurs, en habit du dimanche et arborant l’inévitable montre en or, parcourent ensuite la province pendant une quinzaine de jours…Ajoutons à cela que les Canadiens français, au dire d’un maître de poste du Vermont, sont des correspondants invétérés…Ainsi se répand le mal, la fièvre des États-Unis dans les coins les plus reculés du Québec.
À prime abord, cela vient contester l'affirmation de Yolande Lavoie.
Ouais, mais on pourrait pas vraiment dire que le roman graphique des années 30 va faire appel, avec différentes tonalités, à des droits sociaux, puisque cet imaginaire social est plutôt lié à un stade de développement ultérieur des sociétés. Ici, c'est l'idée d'un anachronisme qui vient soutenir la phrase. D'ailleurs, ici, ce qui vient clôturer la période, c'est surtout les modes de transmissions du savoir propre à la culture de l'imprimé. La radio, le cinéma, les revues, ce n'est pas de la culture numérique, tout comme la prise de Constantinople n'est pas de la culture numérique.
( Je viens de réduire à néant je sais pas combien de département universitaire)
Malgré tout, un texte de science po, Politics and Human Rights, de Claude Lefort, va venir circonscrire l'étude, surtout en fonction des tendances totalitaires qu'on va retrouver à l'époque dans l'espace social, et de l'autre coté, des tendances démocratiques, dans lesquelles le roman graphique va s'inscrire. Ce texte de Lefort est assez pertinent pour notre époque, et va tenter d'interpréter les mouvements de contestations non pas en fonction d'un résultat concret dans le domaine politique, mais en fonction d'une conscience démocratique de droits sociaux, qui vient baliser en quelques sortes certaines dynamiques sociales. Depuis les années 90, suivant la logique d'une juridicisation de la société, la forme prédominante qu'on va retrouver dans les discours sociaux est celle de l'accusation, remplaçant celle de la revendication. Le texte de Lefort est assez nuancé, par contre, mais ce qui est pertinent pour mon étude, c'est qu'il va donner une autre dimension à la fragmentation sociale, qui, soyons franc, et très souvent perçu de façon négative. Comme une tension entre l'homogène et l'hétérogène. Et là où le texte devient vraiment autre chose, c'est lorsqu'il dégage l'imaginaire de ces tendances sociétales, où finalement la recherche d'unité va établir une séparation, et où l'hétérogène va finalement rechercher le même.
" And let me note in passing that it must always betray the mark of what it repressed: the imagination of the One secretly conveys the representation of power (the Other by whom the One is named), a sign of social division; the imagination of the free development and free flowering of collective energies secretly conveys the representation of the Same, a sign of non-division."
En quelque sorte, le roman graphique vient ici ré-inscrire la division dans l'imaginaire, se posant comme antithétique.
Le roman graphique, dans les années 30, va surtout s'articuler autour de types sociaux, de façon négative, dépréciative. Il y aurait des ramifications avec les fenêtres RosTa, qui vont circuler en URSS, mais ce qu'il faut par contre saisir, c'est que le traitement est différent dans le roman graphique, principalement à cause des composantes séquentielles inhérentes. C'est peut-être vite dit, mais comme le prouve La propagande dans la BD, de Fredrik Stromberg, la BD est utilisé comme instrument de propagande, depuis longtemps. J'allais dire agitprop, mais ça fait beaucoup en même temps.
Et autour de la fragmentation sociale urbaine, et ici, on souligne, de façon positive, ce qui vient carrément heurter de plein fouet la plupart des dynamiques sociales de l'époque, dont les tendances totalitaires, conservatrices, mais pas que, avec cette recherche d'unité, et de subordination de l'espace social, ce qui, de facto, est un peu incompatible avec les nouveaux labyrinthes des métropoles, et donc, surtout, du roman graphique.
L"Otherness", à cette époque, c'est l'espace urbain, c'est cette nouvelle vie moderne, et cette variable, on va la retrouver dépeinte dans de nombreux romans de l'époque. Puis, les choses étant ce qu'elles sont, cette variable va continuer à évoluer vers d'autres frontières, à partir de cette différence sociale.
L'erreur, selon moi, de plusieurs textes post-coloniaux, est ici de se concentrer que sur l'émergence et le développement d'une nouvelle couche sociale ( new social stratum ), plutôt que de chercher à l'incorporer à certaines dynamiques sociales pré-existantes. Ici comme ailleurs, ceci dit. On peut par exemple penser à un film d'action - adventure. Ça reste un film d'action - adventure, mais plusieurs éléments sont différents. Film d'horreur aussi. SF. Comédie dramatique. Bref, les codes du narratif. On rejoint ici un autre problème contemporain, celui des éléments du contexte d'un discours. L'autre problème serait le discours délirant, qui frappe autant la gauche que la droite. Mais tout ça n'a aucun lien avec le roman graphique des années 30.
Et pour moi, Ytasha L. Womack, et les " black sci-fi heads", voir Will Smith dans un film de SF, c'est normal. ( Les Québécois appuieraient à 71,4 % la vice-présidente Kamala Harris à l’élection présidentielle américaine, contre 13,4 % pour l’ancien président Donald Trump. Le reste des répondants se montrait indécis ou ne préférait pas répondre (15,1%) - Philippe Chabot - Le Soleil - 31 juillet 2024).
En fait, oui, y'a un lien. À cette époque commence dans les industries culturelles, et aussi dans le système d'édition, la prévalence de différents genres. Au cinéma, Frizt Lang va donner dans l'heroic fantasy ( Les Nibelungen, 1924), dans la SF, ( Metropolis, 1927), dans le polar ( M le Maudit, 1931). C'est vite dit, mais c'est un peu cela. Et l'internationalisation, Hollywood, va s'implanter dans des grands centres urbains. Ryoko Misono va s'intéresser au cinéma de Ozu, dans les années 30, pour mettre en relief certaines variantes hybrides en fonction d'un nouveau standard cinématographique. Cette appropriation va être complétement absente au Québec.
Pour notre sujet, c'est le genre particulier du Lost Race Tales qui va retenir notre attention, surtout dans sa dernière phase. Selon Lauric Guillaud, il y en a trois. La première, avec un triomphe de la science, de la colonisation et de la science, va céder à une période parsemée de doute, d'angoisse et de fascination, pour ensuite, entre la Première Guerre mondiale et la Deuxième Guerre mondiale, devenir " La revanche des mondes perdus et le retour du fantastique". Comme le démontre très bien le livre The World Beyond The Hill, la thématique des civilisations qui disparaissent va être dans l'air du temps.
Et pour revenir sur la nouvelle couche sociale, faut dire qu'il va y avoir un effet de nouveauté pour un certain regard sociétal, mais que celle-ci pré-existe à ce regard sociétal. C'est presque un élément constitutif des nouvelles couches sociales.
C'est permettre de jeter un regard sur ce monde que permettait le roman social des années 30, et on pense à Carco et à Amado. Mais rendu là, Eugène Sue avec le feuilleton Les mystères de Paris vers 1840 manoeuvrait à peu près dans les mêmes zones, soit observer un milieu qui n'est pas le notre. Les fictions sociales de l'urbanité permettent cela, en fonction d'un territoire sociale spécifique. C'est un commentaire des créateurs de Law and Order, l'émission, qui disait avoir choisi New York, parce que ça leur permettait de faire n'importe quoi, et tout le monde allait juste se dire, Ben, c'est New York. Un imaginaire social se dégage, et va permettre d'articuler des éléments autrement. Le cadre urbain va ainsi servir la narration dans son développement, en permettant d'imaginer un espace ouvert, sans limite, et pourtant localisé.
Pour ce qui est du Québec des années 30, vaut mieux oublier ça, c'est conservateur et traditionaliste mur-à-mur. Dantin va faire une traduction de Walt Whitman en 32, c'est un flop monumental. Et tout ce qui est de l'innovation va être rapidement étouffé. Ce n'est des romans graphiques qu'on va retrouvé dans La Belle Province, mais surtout des livres illustrés, et encore là, c'est une iconographie du terroir qui ne change pas. En BD, Michel Viau vient confirmer la tendance dans son Histoire de la bande dessinée au Québec. Les périodiques vont être " au service de la propagande clérico-nationaliste".
La platitude.
C'est surtout dans la censure que la société des lettres bien de chez nous trouve son fondement. C'est pas donné à tous d'avoir un dictionnaire de 715 pages sur le sujet.
Section Une image
Les couvertures de Benjamin Adam
Section 2 livres.
Le mot-clé ici est " Une élite techno-scientifique".
(Je suis abasourdi)
Section On vous le dit pas.
Finalement, mon cycle romanesque Cycle Impasse n'est plus.
Il y a maintenant
ANGLE CORRUPTION
(Je serais donc, comme on dit, en préproduction)
1ère partie
MEURTRE D’UN CADRE MOYEN
Ça fait longtemps que le manuscrit est terminé, la plus grande modification a été de changer Diskman et Walkman pour écouteur.
J'ai rajouté du Miron aussi
" dans ce monde où il semble meilleur
être chien qu'être homme"
2ième partie
OUPSELIE
3ième partie
BIENTÔT L’IMPARDONNABLE
4ième partie
LE MORÇEAU CLOUÉ AU PILORI
5ième partie
ERREUR PROGRAMMÉE
Environ 500 pages.
Et c'est quand même un plaisir de savoir que dès la page 20, tout ça est refusé au Québec.
Et ça parle principalement du Québec.
Et j'en ai une bonne.
Dans un texte, il arrive qu'entre les mots, à cause de la mise en forme du texte jutifié, de grand espace se positionne automatiquement entre les mots. J'ai passé des heures à tout essayer pour règler le problème, et puis rien ne fonctionnait.
Jusqu'à ce que je trouve le problème.
Une adresse internet, www. quelquechose. ca, va primer sur la mise en forme, et ainsi, produire des espaces qu'on ne peut pas soustraire ni modifier.
Plutôt que de travailler sur le paragraphe, c'est l'adresse internet qu'il faut modifier, pour comme ça défaire les espacements dans tout le reste du texte.
Complément contre-productif.
Sans parler de S. A. Cosby, qui a vraiment un autre point de vue, c'est difficile de faire fit du point de vue de Michéa, un coup de gueule?
« Et le fait que de nos jours, ce “2+2 = 5” prenne essentiellement la forme caricaturale de l’idéologie du “genre”, du fanatisme des “animalistes” urbains, de la pensée Queer, de l’“écologisme” bourgeois, du transhumanisme de la Silicon Valley, du racialisme postcolonial ou, last but not the least, de ce marqueur social privilégié de l’appartenance aux nouvelles “CSP +” métropolitaines (au même titre que la trottinette électrique ou la fréquentation du dernier bar “branché”) qu’est la bouffonne écriture “inclusive”, prouve seulement que ce qu’on appelle le “politiquement correct” (terme à l’origine pourtant fièrement revendiqué — tout est fait pour qu’on l’oublie — par l’extrême gauche américaine) ne désigne rien d’autre, en réalité, qu’une mise à jour libérale de ce mode de pensée “schizophrénique” [...]. »
« [...] la nouvelle intelligentsia de gauche se retrouve cette fois-ci contrainte d’exacerber à l’infini et comme jamais auparavant — sur le modèle de cette extrême gauche libérale américaine qui est devenue, entre-temps, son unique source d’inspiration psychologique et “théorique” — toutes les figures de la démence idéologique moderne. »
L'appropriation idéologique et commerciale étant ce qu'elle est, il faut ici spécifier, et j'ai des preuves, que cette tendance est désormais à la hausse chez la droite, participant ainsi aux figures de la démence idéologique moderne.
Entre mille et une définition, celle-ci :
"Rappelons les quatre phases du signe-image représentationnel : 1/ Un reflet de la réalité basique 2/ Un masque qui vient pervertir la réalité basique 3/ Une marque de l’absence de la réalité basique 4/ Pure simulacre sans relation avec la réalité basique. "
Et le nombre de personne qui vont mélanger la catégorie 4/ avec la catégorie 1/, et ce, même si on n'a affaire à une " expression artistique", témoigne d'un manque de jugement incompréhensible venant de personne avec un droit de vote.
« La pensée conservatrice se montre en ce point positive. Sans s'interroger dans un premier temps sur les causes, elle constate que les hommes ont souvent un comportement égoïste, destructeur, avide, irréfléchi et anti-communautaire. C'est précisément pour cela que la criminalité a été et reste si importante pour tout conservatisme - parce que la « pensée courte » trouve en elle la preuve frappante d'une conception pessimiste de l'homme, conception qui, à son tour, fournit le fondement d'une politique autoritaire imposant une discipline dure. Dans cette optique, «il y a » donc déjà dans la nature des criminels, des imbéciles, des querelleurs, des égoïstes et des rebelles - exactement comme il y a des arbres, des vaches, des rois, des lois et des étoiles. La doctrine chrétienne du péché originel s'allie ici avec l'idée pessimiste que le conservateur se fait de la nature. Selon elle, l'être humain est dans le monde comme un être défectueux simplement parce qu'il est né de la femme. ».
A/ Le roman graphique
En définissant notre temps actuel, on regarde surtout le relativisme postmoderne, dont les vagues de consumérisme imprègne presque tous les aspects de la vie numérique, désormais. L’hyper-réalité dont nous parlait Baudrillard est devenue omniprésent dans notre quotidien, ponctué par des fakes news et des guerres d’informations. Les relations sociales et le magasinage sont en ligne, et on peut sur l’écran de notre portable regarder des versions dématérialisées de plusieurs séries de bande dessinés, en cours de production.
La question du support devient ici importante, et inutile de préciser que lorsqu’on discute des romans graphiques des années 30, on les retrouve sous forme de livre imprimé. Par contre, rien n’indique qu’un roman graphique va se définir par son support. Un auteur allait plutôt établir une distinction entre la short form et la long form, le roman graphique se situant dans la long form, et le strip publié dans la presse écrite, comme short form. Ceci nous permet de dire que c’est principalement dans le monde moderne, celui des imprimeries et des industries, celui des territoires urbanisés, que l’on va retrouver la long form du roman graphique.
Mais revenons à notre condition postmoderne, puisque le mouvement des avant-gardes historiques est terminé. De nos jours, les esthétiques plurielles, hétérogènes et hybrides vont toutes faire un tour de piste dans le relativisme postmoderne sans s’imposer dans l’ensemble, mais en se retrouvant toutes dans les pages d’un roman graphique. Autant différents codes visuels vont cohabiter à l’intérieur d’un album, autant les adaptations littéraires en roman graphiques vont produire différents systèmes de représentations graphiques. Et on pourrait multiplier les exemples en revenant aux esthétiques plurielles, hétérogènes et hydrides que nos lectures dégagent. Le corrélat de cela est qu’on ne peut pas définir le roman graphique à partir d’un code visuel.
Par contre, comme communication visuelle, empruntant un code visuel dans le cadre de sa narration, comme on la retrouve dans ce livre, son support, on comprend mieux le roman graphique, parce qu’on établie surtout le potentiel et les possibilités qu’on peut y trouver. Et dans le monde actuel de l’édition, c’est un vrai labyrinthe. Surtout lorsqu’on pense à trois grandes aires culturelles, chacune avec leurs cadres de références particuliers. On pourrait les regrouper par leurs langues communes, soit le français, l’anglais, et le japonais. Chacune de ces aires culturelles à des cadres de références spécifiques et des hiérarchies culturelles particulières. Certains auteurs vont insister sur le poids des cadres nationaux en regard de certains phénomènes. Dans le roman graphique, suivant le pas plus universel de l’histoire de l’art, les aires culturelles vont définir le produit culturel, au-delà même de la donne linguistique. Le format manga, l’ominibus et l’album sont des formats spécifiques à chacune des aires culturelles. En fait, le format le plus universel, c’est le roman graphique.
On touche ici une caractéristique importante de notre sujet : le roman graphique est surtout un phénomène d’édition. On peut reprendre des fascicules publiés, de la véritable cultural trash, pour en faire un livre nouveau : un roman graphique. On peut rééditer dans des formats plus volumineux des séries en se délimitant dans la durée avec un début et une fin. On peut produire des adaptations littéraires, des fictions historiques, des récits d’horreurs et de science-fiction, des reportages et des témoignages. Les possibilités sont nombreuses, tous les genres sont bienvenue. On doit par contre concrétiser tout ça sous la forme d’un roman graphique, pour le produire et le diffuser. Pour cette raison, le roman graphique restera toujours lié à la culture de l’imprimé. Contrairement aux jeux vidéo, par exemple, dont certains possèdent un souffle romanesque, lire un roman graphique sur une tablette ou sur un écran, déchiffrer les dialogues et les textes de narration tandis qu’un protagoniste interpelle notre héroïne, surprise, va mobiliser les mêmes cadres de références que ceux qu’un livre imprimé, à quelques variables prêtes. Cela reste de la lecture d’une communication visuelle.
Bien que nous allons y revenir, mentionnons tout de suite que la gravure, le dessin et le collage vont être les techniques utilisées dans les romans graphiques.
B/ L’espace urbain
On a très souvent fait le lien entre la discontinuité et la fragmentation dans les romans du modernismes et l’espace urbain, labyrinthique, sans début et sans fin. Le mythe social des rues de Londres, par exemple. Dans le postmodernisme, on parlerait davantage de structure éclatée, mais nous tenons là un point important qu’un auteur comme Andreas Huyssen nous aide à éclaircir. En définissant autant le modernisme que le postmodernisme en fonction de leur relation avec la culture de masse, on comprend que certaines caractéristiques, qu’on pouvait concevoir comme étant spécifique à l’un et à l’autre, comme l’hétérogène par exemple, se retrouve en fait dans l’un et dans l’autre. La dominance du consumérisme dans le postmodernisme est omniprésente, et encercle même les discours, jusqu’à l’épuisement de leurs signes et la fatigue de leurs énoncés. Dans le modernisme, l’inventivité formelle vient souvent pour prendre des distances avec le monde réel. Mais dans les deux cas, on pourrait très bien retrouver une structure polyphonique, comme le définissait Bakhtine. C’est cette interrelation, avec des cadres spatio-temporels différents, mais un même point d’appui, la culture de masse, qu’il s’agit de mettre de l’avant en fonction de l’espace urbain. Notre étude, il va sans dire, va se limiter aux cadres du modernismes, mais il était important, puisque qu’autant la fragmentation, la discontinuité que l’hétérogène, voir l’hybridité, vont être évoqué, de bien comprendre l’endroit et le type de société où tout cela va jouer et interagir. Les dynamiques culturelles et sociales ne sont pas les mêmes. Et ultimement, notre période va se conclure dans la montée des totalitarismes.
On a tenté de faire du mouvement du modernisme et du postmodernisme des conditions universels comme un marqueur temporel, le signe des temps. En regardant les lignes de développement de l’urbanisation et de l’industrialisation dans les grands centres urbains des années 30, on réalise rapidement que les modernisations ne s’implantent pas de façon univoque et unilatéral. La machinerie que l’on greffe sur un territoire va s’acclimater, et dans le temps devenir un objet usuel que l’on fait fonctionner. Presque une part de notre identité collective. Ou pas. Les modèles de développements sont très souvent envisagés de façon Top-Down, avec comme finalité l’implantation et le fonctionnement. C’est vrai, dans un certain secteur de la société. Et c’est ici qu’une vue de coupe de la stratification sociale d’une société nous permettrait de saisir qu’à certains endroits, le développement postmodernisme se retrouve, tandis qu’à d’autres endroits, c’est encore les cadres de références du modernisme, voir même de certaines avant-gardes historiques, et d’autres endroits sont carrément juste moderne, voir même traditionnel. Cette vue de coupe d’une stratification sociale, c’est aussi une autre façon de concevoir l’hétérogénéité, et dans un cadre post-colonial et /ou mondialisé, c’est la seule façon de pouvoir comprendre et interpréter les réalités sociales. La phrase de Foucault, sur une histoire à plusieurs couches, résonne ici. Mais aussi le concept de modernisme vernaculaire, qui vient remettre de l’avant le rôle de la réception par les différents publics. Cela rejoint l'idée de Bloch sur les non-synchronicités contemporaines, car, comme il l'explique : " Tout le monde ne vit pas dans le même présent".
Ici, la question du cadre national de réception intervient dans l’interaction avec différents discours et codes d’un flot continuel moderne, et transnational, multiculturel et cosmopolite. Cette question du vocabulaire et du langage sera abordée dans le cadre de la définition de la communication visuel du roman graphique. La notion de modernisme vernaculaire fait jouer une interactivité dans le modèle de diffusion, et une re-lecture critique du produit culturel, déjouant, comme l’écrivait dans S/Z Barthes, et comme l’est aussi la relecture, la passivité de la consommation. D'ailleurs, les crinqués de l'américanisation au Québec devrait peut-être s'interroger sur la glorification de leurs propres passivités, avec l'affirmation comme célébration, l'anecdotique comme vie culturelle, et la " révélation" des rapports sociaux, comme si c'était ça l'avenir de la culture.
Avant de questionner les différentes représentations que l’on pourrait trouver de la condition féminine, et de différentes communautés marginalisées, dans les romans graphiques que l’on regarde, je dois me positionner sur le sujet, surtout en regard de l’hétéronormativité, comme construction sociale d’un discours et de normes. Par une torsion logique du système d’équivalence et d’emphase de la déconstruction, on en vient de l’hétéronormativité à affirmer que le masculin est toxique, pour ensuite rapidement enchainer sur les violences sexuelles et sexistes, et ensuite dénoncer l’autorité archaïque d’un patriarcat dépassé, et tout cela, en éliminant une part importante de l’hétéronormativité : la condition féminine. Je m’explique mal comment, en mal de coup de gueule, de récrimination et de contestation à tout crin, on n’en arrive là, à oublier que dans l’hétérosexualité, il y a la condition féminine, comme sujet désiré. Et inversement, la condition masculine, comme sujet de désir. Peut-être rappeler que nous, les hétéros, on aime un autre sexe, une altérité, une différence, un mystère. On dirait même que le notion d’hétéronormativité, qui fait référence à une norme majoritaire, est devenu, comme notion, péjorative, et kidnappé par des groupuscules qui n’ont jamais connu de belles relations humaines avec l’autre sexe. Plutôt que de prêter à une réflexion sur les différentes orientations sexuelles, voir même les différentes pratiques sexuelles, la seule chose que la notion a réussi à mettre de l’avant c’est des crinqués de tout poil contre l’hétéronormativité, qui serait une forme de banalité, contre la condition féminine.
Cet éditorial étant développé, on doit aussi faire très attention sur le plan de la représentation de la condition féminine, par exemple, dans un discours social ou dans un roman graphique, pour ne pas sombrer dans les pires clichés de la généralisation abusive. Prendre l’arbre pour la forêt, la parole pour la classe sociale, l’insulte particulière et contextuelle de la situation pour l’appui à des idéologies discriminatoires. Manquer autant de discernement dans ces lectures ne peut, selon moi, que témoigner de différentes lacunes, culturelles, sociales, humaines. Tout le boulot dans les romans et dans les romans graphiques, c’est de produire à partir de tracés et de signes des formes vraisemblables que l’on articule dans des narrations en fonction d’un background et de différents plans. Dans cette communication visuelle, les situations et les personnages empruntent des tons, des tonalités, des réactions, au nom de la vraisemblance. Mais aussi en fonction du développement de la narration, de la diérèse, de la construction interne du récit. Raconter des histoires, c’est aussi manipuler son lectorat, en lançant des pistes, des idées. Quiconque regarde des séries télés sait qu’on peut se faire happer par une intrigue, et même pire, se faire avoir, avec une histoire qui déjoue nos attentes et nos pronostics. Vouloir formater avant même la production, en préproduction donc, des éléments, au nom de convention sociale, même progressiste, c’est contre-productif. Et d’ailleurs, un discours tout croche et peu travaillé sur une réalité sociale difficile a en fait plus de chance de justement coller à la réalité, et se faisant, de trouver un espace pour la faire évoluer, la réalité. Mais je dis ça, il n’y a pas de garantie dans les pratiques culturelles.
La langue, la culture et l’éducation ont été le théâtre des opérations pour plusieurs théoriciennes et théoriciens, ce qui peut surprendre. Contrairement à Foucault, dont l’étude des systèmes social va porter sur des lieux spécifiques, surtout, une panoplie d’études, dans la foulée du poststructuralisme, va se définir à partir d’œuvres littéraires, d’œuvres romanesque. Car c’est le discours qui règne. Pire, en quelque sorte, le texte littéraire en vient à faire société. En vient à être une société. Dans une époque où les cadres de références communs se disloquent, dans le lent déclin de l’humanisme chrétien et libéral et du décentrement de la culture de l’imprimé, voir autant de monde se replier dans le culturel pour tenter de développer des commentaires socio-politiques acerbes laisse perplexes. Pourtant, ce n’est pas les sujets ni les enjeux sociaux qui manquent. Comme si, à la recherche d’autorité à confronter pour accabler, souvent avec raison, restait plus que des romans d’un autre temps. Et déformer des éléments de contexte pour bâcler sa sociocritique, tout comme l’étude des discours sociaux du moment, ne sert finalement pas à grand monde. Mettre de l’avant des dynamiques sociales et des dynamiques culturelles, en fonction de pratiques culturelles, en échantillonnant de manière intelligente différents discours sociaux, c’est plus travailler que de focaliser sur l’absence de ceci ou de cela, comme pourrait le faire les critiques de Pierre Macherey. Tout ça pour régurgiter un processus inconscient qu’on révèle au grand jour, comme si nous ne le savions pas. Nouvelle vérité et nouveaux dogmes !
" Nier ce qui est et d'expliquer ce qui n'est pas" - Baudelaire.
Il y a 173 ans, Baudelaire publiait un texte dans les journaux intitulé " Les drames et les romans honnêtes". On peut trouver beaucoup de choses dans cette critique, notamment cette constatation incroyable : " Le vice est séduisant, il faut le peindre séduisant ; mais il traîne avec lui des maladies et des douleurs morales singulières ; il faut les écrire.".
173 ans plus tard, le débat est au même point, et quand ce n'est 23 livres de Stephen King qu'on cherche à faire disparaître des étagères en Floride, c'est Luc Dionne avec une émission de télé assez populaire qui reçoit des critiques concernant " l'approche" d'un personnage dans une scène qui ne serait pas correct. Les exemples s'accumulent, et particulièrement dans les dernières années, et au milieu d'informations indigestes, le nivelage par le bas commence à se faire ressentir. On se retrouve 173 ans en arrière. Et c'est loin d'être fini.
Ça ressemble plus du tout à cela, là je suis dans le vert. Peut-être des bandes aussi.
J'hésite beaucoup pour les bandes. Parce qu'une fois qu'on est lancé, et bien, y'a des bandes partout. Mais juste au-dessus de Adam, un rectangle. Je sais pas.
C'est fait. Il y a maintenant un rectangle. Et comme de fait, je veux mettre des bandes. En diagonale.
Le problème avec le rectangle, c'est qu'une fois qu'il est là, et bien, on ne voit que lui. Ça débalance. On ne regarde que le rectangle. D'où l'idée des diagonales.
Le poème de Jean Richepin ne sera pas dans ma thèse de maîtrise.
Teaser
" Qu'est-ce que tu regardes?"
Mon simulacre 32 me posait toujours de drôle de question. Comme pour s'assurer que j'étais là.
Des interférences sur mon feed d'information, soudainement. Comme une brève apparition dans les flux de l'information, et puis, 3 secondes plus tard, plus rien. Comme un teaser, je tentais de retrouver l'info.
Et puis, en vérifiant sur un site gouvernemental, plus de service. Comme si je n'avais plus de droit. Éjecté du système.
Et mon simulacre 32 qui me pose une question.
Je m'expliquais mal la présence de cette interférence sur le flux de l'information. Tout était réglé, ordonné, depuis longtemps, rien ne semblait intervenir pour nuire au fonctionnement de la machine.
Et ce glicht, ce blip, soudainement.
Un message? Mais j'avais à peine enregistré l'information.
Il y aurait donc quelque chose qui contrôlerait la diffusion de l'information dans le flux. Quelque chose qui n'était pas du flux. Quelque chose qui tentait de dire quelque chose. À moi?
Mais quoi? Cette brève stimulation n'avait aucun autre but que de faire surgir des questionnements sur la validité et l'efficacité du flux. Voir même, sa sécurité.
Alors, j'ai repris le déroulement de la transmission, dans ma mémoire longue, modifiant ainsi les données de ma mémoire courte.
Et ma connexion au site gouvernemental venait d'être réinstauré.
J'étais probablement tombé sur un autre réseau, mais comment est-ce que c'est possible?
Le seul moyen d'entrer en contact avec le site du gouvernement, pour obtenir des services, c'était par l'entremise des écrans. On devait payer pour les services, et remplir un formulaire, en ligne. Des histoires du passé disaient qu'une organisation d'être humain, comme moi, les gestionnaires, inféodés aux élus et aux gardiens, autrefois, utilisaient le contact humain pour établir une interaction sociale, mais je n'ai jamais connu cela, le visage humain.
Après le montant déboursé et le formulaire adéquatement rempli, j'attendais pour le ramassage d'un gros objet, il gisait devant mon habitacle. Et il continuait d'être là. Même après la date fixée.
Cela faisait bientôt deux semaines. Et je voulais en avoir pour mon argent, alors je multipliais les demandes. Peut-être une erreur?
Et ce matin, l'éjection.
Je regardais le gros objet encombrant depuis longtemps. Ma qualité de vie était déjà mauvaise, alors on ne peut pas dire que c'était vraiment un plus ou un moins.
Une alerte sur mon système informatique vient m'indiquer qu'un programme d'authentification du gouvernement exige des données de moi, mais avec cette histoire de réseaux parallèles depuis le glicht, je n'avais aucune confiance dans ça.
Jusqu'au moment où je découvre que l'arrière-plan de mon bureau venait de changer.
C'était une autre image qui se tenait sous mes yeux.
Une image que j'avais, effectivement, dans un dossier, mais ce n'était pas celle que j'avais choisi.
Dans quoi étais-je tombé depuis ma demande d'évacuation du gros objet encombrant?
C'est à cause de la dernière inondation que j'avais maintenant qu'un débris pour possession, et je devais bien m'en débarrasser.
Le simulacre 32 apparait, comme empressé, enthousiaste sans bon sens, pour m'annoncer qu'une nouvelle comédie musicale en 12 vidéoclips, avec seulement 15 pauses commerciales, est disponible pour un temps limité.
J'ai regardé le débris, gisant, là, et j'ai décliné l'offre.
Depuis ce moment, ma croyance au principe d'auto-détermination de l'individu a été ébranlé.
Comment suivre la loi d'un système dysfontionnel?
Illinois, Maryland, Tennessee, Liechtenstein, Floride, Michigan, San Francisco, Indianapolis. Massachusetts , Colombie-Britannique, Luxembourg, Wisconsin, Illinois, Massachusetts , Californie, Colombie-Britannique.
Sur 16, 2 sont d'origine Canada, donc la loi va s'appliquer sur 12, 5 %.
Par contre, pour les appels, je viens d'en recevoir un, il va y avoir un très bon rendement.
La messagerie de mon cell est colonisé par des pourriels américains. Impossible de bloquer, car le numéro est toujours un nouveau numéro, et donc, il apparait toujours, avec son message, sur mon écran. THIS IS YOUR FINAL WARNING. Quand on a eu des problèmes de plomberie comme moi, ce n'est pas le genre de message qu'on aime lire.
De plus, je soupçonne le bug du blog d'avoir son origine dans la messagerie de mon cell. Rendant ainsi caduque l'expression bug du blog, puisque que ça serait l'ensemble du matériel qui serait affecté par cette attaque informatique que j'ai subis. Connectivity, connectivity.
Et comme je passe encore pour un imbécile de premier ordre dans les médias canadiens, tout ce que je raconte n'a aucune importance.
Je n'ai jamais compris le pourriel. Le but, l'objectif, les moyens utilisés, les ressources déployés, et les messages fabriqués. Et c'est surabondant, même avec des systèmes de filtrage, et des antivirus, une flopée arrive, comme ça.
Il y deux, trois ans, en effet, je suis tombé dans le piège. Il y avait une photo d'un colis, et j'attendais un colis. Donc, j'ai poussé, en me trompant, et en partageant ce qu'on nomme des données sensibles. Sauf que dès la deuxième page du questionnaire, c'était trop louche, puisque si le colis était pour moi, et bien, on ne demande pas cela. Mais admettons le partage d'informations, admettons. Et admettons que, crédule, me voilà en attente d'un colis qui n'arrivera jamais. Si toute la manoeuvre était pour utiliser mes informations bancaires contre moi-même, et bien, j'arrive facilement à prouver à la banque la fraude, et les responsables. Donc, je n'ai jamais compris le pourriel. Un nivellement par le bas, un autre.
Le pourriel est une communication dégradée, mais si jamais on commence à confectionner de quoi, en incluant cette communication dégradée dans son système de représentation et sa narration, le gens vont se rebuter de cela. Or, toujours des pourriels dans les messageries. Tout ce qui est dégradé dans notre société devient plus ou moins tabou. Les surfaces sont occupées par du positif, et à l'endos, la dégradation.
Le pourriel est aussi une insulte à l'intelligence. Comment puis-je me questionner sur un colis coincé pour cause de frais de douane en Floride, ou ailleurs, alors que je n'ai aucune commande en attente depuis des mois. Cette insulte à l'intelligence est aussi un mépris pour la condition humaine, la vie en société. Voir la longue liste de pourriel défiler sur l'écran de son cell, c'est un peu la confiance en nous tous et en nos institutions, en nos modes de vie et en nos interactions sociales qui vient se désagréger dans l'ineptie, l'insignifiance, le propos conflictuel, sinon la menace de la vente sous pression, qui n'est qu'une arnaque et un pur mensonge. Genre de baroud d'honneur de la culture commerciale.
Le roman rationaliste et réaliste n'aurait pas vraiment de place pour le pourriel, au détour d'une phrase, peut-être, tandis que le modernisme et le postmodernisme en littérature aurait plutôt tendance à l'inclure. Carrément dans le discurtif.
Sinon, reste le fait de ne pas en parler. Tout comme la grande majorité des romans technophobes, à moins d'une promenade en ville, main dans la main, alors que tu regardais l'écran de ton cellulaire, alors que la lumière était rouge, et que la circulation était absente.
Dans ce genre de récit, il n'a pas vraiment d'espace pour des embouteillages monstres et des pourriels sans fins sur son écran, car vaut mieux raconter autre chose.
Et l'information est de mauvaise qualité. Le spectacle est mauvais. Et l'inculture est généralisée. Le dernier commentaire culturel remonte au pré-papier pour whatever. On pourrait dire qu'on est passé d'un labyrinthe d'affiches à des archipels de pourriels sans trop forcer la note.
Et depuis ce texte, un nouveau pourriel, Mississippi.
C'était prévisible. L'écosystème de l'espace média fonctionne beaucoup par mimétisme, et ce, même si c'est une critique. Si je dis, moi, tu sais, le vert, c'est pas pour moi, l'impulsion de cette stimulation est incapable de générer un regard critique, et donc, par mimétisme, va juste produire du vert. Même chose avec un texte sur les pourriels. Résultat, des pourriels. Le théâtreux va aussi fonctionner comme ça.
L'autre option, c'était " Les interprètes des intempéries", mais il fallait choisir, alors.
" Le flux de l'information a donc..."
Daniel C. Dennett
"...les philosophes doivent aussi avoir une activité de citoyens..."
Micheal Walzer
- infodivertissement -
Entretien avec Edward S. Herman
LES COUVERTURES DE BENJAMIN ADAM
Je suis beaucoup trop traumatisé pour pouvoir aborder, encore une fois, mes problèmes de plomberie. J'ai beaucoup écrit sur cela, avec le temps qui défile, et à chaque fois, ces problèmes se renouvellent, apportant avec eux la lassitude. Jamais un bain ne m'a autant blessé dans ma vie.
Tout de suite, on se retrouve dans l'indifférence lorsqu'on aborde ces questions, alors, à quoi bon.
Et c'est étrange, car le monde raffole des conditions sociales concrètes, par manque d'imagination, et les problèmes de plomberie, c'est drette ça. Le monde raffole exposer leurs problèmes personnels, et encore une fois, une coche est coché.
Et pourtant.
On pourra me dire que grâce à Deddie, les conditions gagnantes étaient rassemblées pour pouvoir enfin parler de mes problèmes de plomberie, avec le monde, avec les gens de cette condition.
Sauf que, rendu là, parler publiquement de mes problèmes de plomberie est à peu près la dernière chose qui m'intéresse.
Je n'ai pas encore digéré les faits.
Ceci dit, comme je suis une légende chez les plombiers de Montréal, on affronte les problèmes de plomberie en disant à chaque, j'ai vu pire. L'expérience vient produire une sorte d'immunologie. En contrepartie, il y a définitivement une perte de sensibilité. Le problème de plomberie, sorte de fatum, vient à se perdre dans le fatalisme de la situation.
**
L'auteur de : « Vivre avec un problème de plomberie au quotidien : comment surmonter l'épreuve un jour à la fois », nous reviendra, après la pause.
Extrait
Jour 1
Comme l'écrivait Deleuze : « Partout ce sont des machines, pas du tout métaphoriquement : des machines de machine, avec leurs couplages, leurs connexions. Une machine-organe est branchée sur une machine-source : l'une émet un flux, que l'autre coupe ».
Le problème de plomberie se situe dans cette zone.
Jour 2
L'œil est un astre mort. L'espérance n'est plus une possibilité. La vaisselle sale s'accumule. Les poils de barbes, les odeurs corporelles. Je squatte mon propre logement.
27 janvier
18:48
Cette heure reste gravée dans ma mémoire
J'ai vu à nouveau l'eau coulée
Il n'y avait pas de soulagement. Quand on traverse cette épreuve, qu'on nous dérobe de l'eau, on reste incrédule, sonné. Tout cela peut disparaître à nouveau.
Une douche, comme au premier jour.
Les mains sur le visage, un geste pour chasser le désespoir, pendant que l'eau coule sur mon corps. J'ai besoin de faire ça.
La vaisselle, j'en ai pour au moins trois jours.
Gontran
-Hein, non, je suis un gars ouvert, j'ai pas de problème à parler en public de mes problèmes de plomberie.
Gontran
« On peut pas vivre dans le déni quand on parle de problème de plomberie. Plusieurs se disent, nooooooon, je n'ai pas de problème de plomberie. Reconnaître l'avoir, c'est reconnaître l'humiliation et la perte de dignité humaine. On peut juste pas faire ça.
Avec mon expérience, je sais que les problèmes de plomberie viennent de tous les côtés, du privé comme du public.
C'est toujours inattendu, ça surprend toujours. J'ai vu de mes yeux les derniers instants d'une tank à eau chaude. J'ai vu s'accumuler de la vaisselle dans mon évier. J'ai fait l'expérience des multiples facettes et des ravages de ce fléau de la société. J'ai perdu la raison et toute chance d'espérer. Même la promesse de la fête de l'eau ne me remue plus. »
LES COUVERTURES DE BENJAMIN ADAM
Ça serait vers 2017, soit il y a environ 8 ans, que cette image a été réalisé.
Promenade urbaine sur PS4, 6 suggestions
- Assassin's creed Syndicate
- Assassin's creed Unity
- L.A. Noire
- GTA 5
- Cyberpunk 2077
- Dying Light
Collection personnelle
Le discours dominant, le statu quo, et la vie sociale contemporaine.
Une marge de manoeuvre
( à venir)
Palons Gnangnan
Doomscroller
LE MASSACRE DES PANTOMIMES
LA RÉALITÉ NOUS CHIE DANS LES MAINS
Avec Muselé Never Been, une centaine de page, revivez, comme si vous y étiez, la victoire des conservateurs à Ottawa.
C'est dans la continuité d'un autre bouquin que j'ai réalisé, mais là, au moins, le travail est fait, pas de réécriture.
Revivez à nouveau la splendeur
Publié il y a 129 ans, La Psychologie des foules est un livre désespérant à lire.
Bon, au moins, si l'on parle d'un effritement du progrès social, on ne peut pas aller plus bas que ce livre.
Soi, et les autres.
L’écriture.
Le masque, et l’espace.
Du coup, c'est dommage pour moi, mais tout les reste, comme Cycle impasse ou Angle corruption, se voit comme rétrogradé. Ceci dit, je vais identifier les séquences narratives dans le texte qui ont été réutilisé ailleurs.
Chacun des " chapitres" est une marginalia, avec un numéro. Il va y avoir 2 ordres, celui de la lecture, et celui qui, en tout cas, semblerait être l'ordre chronologique de la composition.
Après une deuxième révision, histoire de chevron sans fin, je vais utiliser la fonction commentaire dans Word.
Avec un manuscrit de 1555 pages, certaines conditions s'appliquent.
J'ai repris le titre dans un texte, comme une citation.
Y-a-t-il une phobie sociale autour d'un manuscrit de 1555 pages?
Je vais répondre par l'affirmative, c'est trop différent, c'est anormal. Donc, oui, oui, phobie sociale, il y a, il y a.
D'un autre côté. on est dans une société, mais avoir une opinion, c'est devenu vraiment quelque chose. En plus, l'exprimer publiquement, et en plus, avoir une opinion politique, au milieu de la simplification sans fin des discours sociaux, c'est vraiment quelque chose. Et avoir une opinion différente, c'est comme un autre étage, complétement. Alors 1555 pages d'un discours, la peur s'installe dans les yeux, et c'est comme la seule opinion.
On a presque le goût de dire : - Enfin, la version de travail de 396 pages que j'attendais.
Idor, Poète conventionnel p.2
Juste Bête p.6
Maurice, prof à la CSDM p.10
Négligence One-take p.14
Avant la meth p.32
Sylvain au palais de justice p. 59
Les Gizmos p. 91
Ben Bédaine, le chanteur de The Doric Club, vous parle p. 111
Cégep Rémy Tremblay p. 127
Synthwave vegan (j'ai 5 comptes sur onlyfans) p. 133
Plus d’eau courante depuis le 24 janvier p. 139
Downplay Drop out p. 143
Mémoires de Nostradamus p. 145
Portrait d'un blogueur génial p. 337
Je suis Gogzillat, récit autobiographique de Gontran p. 342
Un témoignage :
« C'était un homme brisé! Après la chorégraphie de son mémoire-création, il n'était plus le même. Un homme prisonnier de son rêve! Je l'ai vue, éteint, mardi, à la grève des CPE des trois centrales syndicales, harangué la foule à propos du cartoonesque enfantin, les mots sortaient de lui, sans passion. Je reste convaincue qu'il n'est plus le même homme depuis ce jour. »
Michel Dorais, La sexualité spectacle, 2011.
" Mais qu'est-ce qu'un scandale, en définitive? C'est un événement transgressif porté à la connaissance d'un public qui s'en trouve heurté dans ses valeurs". p. 40.
2014
News
(Cogeco Nouvelles) - Les cadres de la Société de Transport de Montréal ont eu droit pour une troisième année consécutive à des hausses de salaires, et ce dans un contexte de compressions budgétaires prévoyant la diminution de services et la hausse de tarifs.
Ça s'aligne pour être le fanzine le plus court de ma carrière
L'expression " shit for brains" est difficile à traduire. "Écervelé" serait adéquat. " mous du cerveau", bon deuxième. C'est le caractère idiomatique qui devient autre chose. On peut difficilement faire une traduction littérale.
alternative cover
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« Visiblement, mon message ne passe pas. J'ai vos travaux ici. On se croirait dans un Cégep ou dans les médias québécois. Ça vole pas haut. À peu près tout n’est pas bon. Prenez le titre d'abord. Par exemple : « La fête populaire dans Black Orpheus de Marcel Camus et dans Playtime de Jacques Tati ». Ça c'est du titre, on veut lire ça, malgré les anglicismes, on se dit ouais, c'est ça.« Chicoine ne veut pas de moi », comme j'ai ici sous les yeux, c'est pas un bon titre pour un travail. »
« Mais c'est vrai! »
« Ben peut-être que Chicoine a des bonnes raisons »
« C'est exactement ce que je lui ai dit Monsieur! »
« Et vous êtes ? »
« Tout le monde prend son bord, j'suis incomprise. »
« Un coéquipier »
« Parce qu'en plus « Chicoine ne veut pas de moi » est un travail d'équipe ! »
teaser
Photoshoot
-Oui...E... c'est ça...bombe le torse...et....E... comment on dit.... émoticône plus...clic...
-Ouais, fuck,. c'est pour la livraison du coronavirus.
-Mon boss est pas là...
-Signe icitte.
-Mais quel excellent canard, à chaque fois, c'est un délice. Et c'est quoi ça?
-C'est le coronavirus.
-Gros de même, saque. Y'a personne qui respecte l'échelle de nos jours.
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-Kalisse, y'a un diamètre de 6 pieds notre coronavirus, j'ai jamais commandé ça, Clémentine!
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Photoshoot.
-C'est toujours ouein avec toi, ouein si, ouein ça, c'est jamais oui pis c'est jamais non, c'est toujours ouein. Même devant du Chardin, ça serait ouein.
-Mais qu'est-ce tu veux que j'te dise, y'a un type avec une cape pis un casque fucké nommé Pidilidum Dumtwit, qui feint de se battre avec un Pangolin empaillé, à côté d'un coronavirus qui fait 6 pieds de Largueur. Je pense que mon ouein est justifié.
-Ouein, vu de même.
-Pis comment y'a passé à travers la porte... »
-Y'est en mousse, tu peux le faire rebondir, c'est assez l'fun, personne va en mourir...
- ...
-C'est comme...
-Fluide!
teaser
- Finalement, on n’a rien pour toi aujourd'hui, tout est annulé, une erreur a été commise, et c'est surprenant.
- Surprenant? C’est ce que tu m'as dit la dernière fois, et l'autre fois d'avant, et l'autre...
- Rajoutes-en pas, c'est ce que j'ai toujours dit.
- C'est ce que tu dis toujours.
- C'est ce que je dis toujours, c'est surprenant.
- Et bien, pas vraiment.
- Tututut, pas un mot de plus.
Note pour l'installation " La religion du Hockey".
Changer le sent-bon après un certain temps.
Il faut environ 10 mois pour le sent-bon.
Deux thématiques, principalement, à l'état provincial
Question d'examen :
" Soit ça se règle à grand coups de game de roche-papier-ciseau, man, ou soit on passe au vote, mais pour ça, on veut savoir si tu as la même...
A) Citoyenneté
B) Nationalité
C) Langue commune
...que nous, pis niaise nous pas, parce qu'on est écoeuré."
Bonus
Projet en cours
J'ai des photos, si vous voulez, tout le monde est derrière son écran pendant le cours, tout le monde magasine sur Amazon pendant le cours, tout le monde est sur Facebook pendant le cours, tout le monde a un téléphone cellulaire en main, et on se bouscule pour avoir accès à la prise pour recharger son appareil. Et ça, c'est au niveau universitaire, alors tes palabres, hein, tu sais ce que j'en pense?
Moi j'ai mon diplôme, pas toi.
Ça fait 1 pouce et demi et les pages ne sont pas numérotés.
Le projet a été envoyé à une maison d'édition, et je pense que je ne suis même plus intéressé par la lettre de refus.
Et dire que pendant ce temps-là, des bons films étaient sur le site openculture.
Donc, IRL, que fait un bédéiste? IRL, dans la vrai vie, que fait un bédéiste? Et bien, ça va surprendre plusieurs, mais sa vie n'est pas un comic strip.
Mythe ou réalité?
Ou déni du réel?
Dans la série Violation de droit d'auteur
version alternative
Multiethnique, multiculturel, unilingue. (it's so irrelevant that they spent million's against it)
« La philosophie, la science seraient alors le mouvement historique de révélation de la raison universelle, « innée » à l'humanité comme telle »
On peut aussi réviser des notions comme déficit culturel.
C'est le 2 septembre 1948 que la nouvelle tombe : Paul Émile Borduas perd son poste de professeur à l'École du meuble. L'affaire fait grand bruit. En lisant dans La Presse que " Justin Trudeau a affirmé qu'il aurait nommé Mme Elghabawy à son poste même s'il avait su ce qu'elle avait écrit". En lisant que QS a changé son fusil d'épaule parce qu'un candidat avait publié un livre et que c'était son livre. En lisant que le parti libéral refuse la candidature, pas la même philosophie, manque de nuance. En lisant qu'un député critique le matériel pédagogique d'un prof du Cégep, en lisant l'actualité. Quand on pense au message que la classe politique envoie au jeune en étalant ainsi au grand jour leurs processus d'embauches, quand on pense à ça. Mais plus dramatiquement, c'est que j'ai aucune idée des idées défendues par le candidat trouble, sauf qu'il a des idées. Une ligne, pour résumer, c'est trop demander. Et les commentaires, comme si c'était toujours pour se déresponsabiliser, comme si c'était toujours la même histoire. Mettre l'irrationnel de l'avant et défier la raison, pour se retrouver sans emploi. Toujours la même histoire, toujours.
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La misère scolaire existe toujours - : « Beaucoup d’élèves de milieu défavorisés ne disposent pas du capital culturel que l’école requiert ».
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