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Tableau du mois

David Salle

 

 

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Gontran

Ma lutte pour le cartoonesque enfantin est un combat pour normaliser sa différence alors même que sa différence est déjà normalisée, acceptée, étiquetée, diffusée, consommée par tout le monde depuis des décennies. Il s'agit donc de redoubler la norme de façon anormale.

 

 

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LE MASSACRE DES PANTOMIMES

 

" En 502, Anastasius suspend les pantomimes à travers l'empire, alors que leurs fans sont encore plus violents que ceux des courses. Une mêlée récente dans un théâtre avait fait 3000 décès ", écrit Anthony Kaldellis.

 

 

Rien ne pouvait laisser présager le massacre de 3000 personnes par les pantomimes, et pourtant.

 

- Caius Domtar, fidèle serviteur de la bureaucratie de l'empire, le lobby des courses de char est furieux, et l'empereur lui-même vous charge de l'enquête sur la révolte des pantomimes, dont les gestes déplorables ont mené à des milliers de mort. Nous attendons les résultats de votre enquête avant de prendre les décisions qui s'imposent. Avé!

-Avé!

(décor : Assassin's Creed revelations)

 

Caius Domtar, sur les routes, dans son cortège, regarde le paysage.  

 (décor : Assassin's Creed Brotherhood)

 

Caius regarde la camera

- Moi, c'est Virgile, Sophocle, les grands noms, j'ai pas beaucoup d'intérêt pour le populo, pour le pain et les jeux, et encore moins pour des pantomimes meurtriers. Ils s'entretuent entre eux, en plus, où va l'Empire!

Il regarde les aqueducs

Je viens d'un milieu d’hagiographe du pouvoir politique. On travaille, comme des sophistes, pour donner le bon angle aux décisions, toujours le bon angle. Le soir, j'écrivais des Odes aux montagnes et aux collines. J'ai toujours connu la double vie. Écrire un Ode sur le vent au milieu des bourrasques, c'est une expérience intense. Vivre le tumulte de la république, en haut, sur un rocher, les cheveux en bataille, et le vent, le vent. 

Mener une enquête pour moi sur le milieu des pantomimes et des coureurs de chars, c'est pas très important pour moi.

 

Entrevue 64

Le néo-platonicien

" Pour reprendre Héraclite, le paraphraser, le pantomime se baigne deux fois dans la même eau, mais il est dans l'eau, dans le cours d'eau, dans la vie. C'est l'essence des idées du monde qu'il recherche, qu'il vient épurer. Qu'est-ce que la séduction? Il nous le montre. Qu'est-ce que l'envie, la jalousie, la colère? Il nous le montre. L'élite locale a toujours été berné par la falsification des mythes et des rituels des chrétiens, s'imaginant non pas que le monde est mené par des idées essentielles, mais par la liturgie, des prêtres, des conventions et des textes sacrés.  Rien de vivant dans ça....Et c'est le cas de le dire. Les croyances et la foi aveugle, c'est ce qui a causé le massacre des pantomimes, je vous le dis, je vous le dis!"

 

Entrevue 61

Une mendiante

" C'est de la foutaise, tout ça! La ville entière savait que notre troupe de pantomime était un ramassis de perdant et de drogué, certains soir ça titubait sévère sur scène, et c'est sans parler des pickpockets dans l'assistance. On dit que c'était des pantomimes, mais c'est faux, c'était un leurre! On manque de tout dans cette foutue ville, y compris de vraie vie avec l'arnaque de ces gens sur scène! De la vérité, c'est de ça que le bon peuple a besoin, de la vérité! Vous n’auriez pas un peu de change pour moi..." 

 

Entrevue 14

Orilde, champion des courses

" La force et l'instinct, il n'y a que ça pour mener notre chariot vers la victoire. Tu vois cette cicatrice, non mais tu la vois cette cicatrice. C'est le résultat de mon initiation dans le monde des courses. Marqué par le glaive, marqué par le feu. Il faut souffrir dans son corps pour gagner, et personne ne peut nous enlever la victoire! Alors quand on regarde ces farfadets sur scène, en train de gesticuler dans le vide, on se demande sérieusement à quoi ça sert. Et eux-mêmes se sont surement poser la même question."

 

Entrevue 41

Une barmaid

" J'aime les pantomimes"

 

Entrevue 4

L'avocat du fils du sénateur

" Le pantomime est, comment dire, un observateur passif du monde terrestre. Il vient sucer, un autre mot, il vient prendre des morceaux, un autre mot, prendre des moments de vie, pour recréer la vie, c'est essentiellement un copieur, oisif, sans morale, mauvais, il bouge, mais c e n'est pas lui qui bouge, c'est le monde qui bouge avec lui, un monde qu'il montre, comme un reflet, un miroir, et personne ne veut vraiment se regarder dans le miroir, on veut vivre sans s'encombrer de tout ça. Alors, qu'est-ce qu'il lui reste à faire pour se faire entendre? Le bruit des armes.

Quand j'étais jeune, à l'académie, je voulais être comme lui, il était la joie et la légèreté, la fête. Et puis, j'ai finalement compris l'horrible farce. Le légalisme m'a sauvé, et personne ne peut prétendre être au-dessus la loi. Je méprise ces gens maintenant, il n'apporte rien.  "

 

Entrevue 9

Un passant

" Y'a une théorie aussi, comme quoi, c'était pas vraiment les pantomimes, mais des courseurs déguisés, qui ont fait le massacre. Y'a un passage secret sous l'auditorium, tu savais?

" Le pantomime comme un cheval de Troie..."

" Ouais, bon, si tu veux. C'est qu'il y avait une fête organisée par le gang de l'orgiaque, et la moitié de la troupe s'y retrouvait, complètement pétée. Et comme on peut pas être à deux endroits en même temps..."  

 

Extrait de Marge de manoeuvre

 

 

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" Wow, wow, wow, communauté, wow".

" Ici les B.S. de l'information, comme toujours, la chronique En direct de l’aréna fait relâche cette semaine, on prépare un voxpop sur les problèmes rencontrés par Hockey Canada, mais ça fait rien, on a 8 heures d'enregistrements d'une conversation entre notre journaliste AliBaba, l'officier-Commandant AliBaba, et le directeur des éditions du Boréal, AliBaba Roussel, alors, jusqu'à la prochaine alerte Amber qui va être résolu dans les secondes qui suivent, vas-y Jimmy, lance-nous ça ».

" N'oubliez pas le syllogisme de la journée, commandité par Sagesse.com : On n'a pas besoin d'avoir le courage de ces opinions quand on n'a pas d'opinion. Vas-y Jimmy".

 

Et maintenant, notre critique culturelle.

" Wow, wow, wow, communauté, wow".

 

Et maintenant notre analyste de gauche.

" Ah Q.S., Q.S., Ah Q.S., Q.S."

Et voilà pour l'analyse critique. Tu as peut-être oublié un Ah Q.S. Q.S. vers la fin.

 

 

Extrait de L'Horizon du Best Of (2010-2023)

 

 

Les années allaient passer avec Spielberg, Metallica, Stephen King, le body-building, l'aérobie et Ikea. Quand je suis entré au Cégep de Maisonneuve, mes goûts littéraires ont changés.

 

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Complément d'information 

 

 

Écriture, mémoires d’un métier, Stephen King, Albin Michel, 2001.

 

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            Dans la première partie du bouquin, Stephen King nous parle de son enfance. Passionné de film d’horreur, il publie déjà un feuilleton dans le fanzine de son frère, et un livre qu’il vend dans la cour de son école. On peut dire qu’il savait ce qu’il voulait assez jeune, l’écrivain de Carrie. Premier livre à 14 ans ! En faisant du journalisme, un rédacteur en chef lui donne un meilleur conseil que ceux professés dans les salles de cours, et il continue de le suivre : « Quand on écrit une histoire, on se la raconte…Quand on se relit, le gros du travail consiste à enlever ce qui ne fait pas partie de l’histoire. ».

            À l’université, King n’est pas d’accord avec l’idée qu’un beau texte jaillit spontanément. Sur ce seul critère, la signification du texte importe peu, au profit d’un naturel dans l’expression de sentiment. C’est une conception un peu naïve selon lui, qu’on retrouvait chez sa génération, qu’il juge avec ironie : « nous avons eu l’occasion de changer le monde, et avons préféré télé-achat. ». King défend que l’écrivain puisse comprendre ce qu’il a écrit. Que l’écriture soit un délire raisonné, opinion partagée par sa future compagne, qu’il rencontre à l’université. 

            Vient ensuite les enfants et le travail de professeur, dans des dures conditions financières. Lorsqu’un jour, il apprend que les droits de poche de Carrie viennent d’être acheté pour 400 000, il reste muet. Il demande à son interlocuteur de répéter le chiffre pour être bien sûr d’avoir compris. Il venait d’écrire son premier best-seller.

            King tente de décrire les excuses qu’un artiste alcoolique se donne : « En tant qu’écrivain, je suis quelqu’un d’hypersensible, mais je suis aussi un homme, et les vrais hommes ne se laissent pas dominer par leur sensibilité. ». Son alcoolisme était assez poussé. Il ne se souvient pas d’avoir écrit Cujo, il prenait même du Scope ! Sa femme vida un jour sa poubelle sur le tapis de son bureau, et lui demanda de choisir entre elle et son contenu, soit : « canettes de bières, mégots, fioles de quelques grammes de cocaïne, sachets de la même, cuillères à coke poisseuses de morve et de sang, Valium, Xenax, flacons de sirop de Robitusin contre la toux, NyQuil, (truc contre les refroidissements), et même des bouteilles pour bains de bouche. ». Il choisit sa femme. 

            Dans la seconde partie, King nous parle de l’écriture. Pour lui, un livre, c’est de la télépathie. Ça relève de la magie cette rencontre entre deux esprits.  L’acte de lire des textes, au-delà du temps et de l’espace, tout en comprenant ce qui est dit sur la page, continue d’émerveiller l’écrivain. Il se base sur The elements of style, de William Strunk, pour l’essentiel de ces conseils.

            S’en suit la boite à outil King. Au premier étage, le vocabulaire. Plus proche de Steinbeck que de Lovecraft, le maître de l’horreur conseille de ne pas faire d’effort conscient pour l’améliorer, car « autant habiller votre chien ou votre chat en tenue de soirée. ». Il faut être simple et direct, il faut utiliser le premier mot qui vient à l’esprit. On va chier, on va pas à la selle.

            Au deuxième étage, la grammaire. Il conseille d’oublier la voix passive, qu’il considère le panache des timides. À « le corps fut transporté depuis la cuisine et déposé sur un sofa », il préfère « Freddy et Myra transportèrent le corps jusque dans le salon et l’installèrent sur le sofa. ». Deux pages en voix passive, et King veut hurler. Autre conseil, l’adverbe n’est pas un ami. À « Pose-le ! » cria-t-elle agressivement. », il préfère « Pose-le ! » cria-t-elle. ».  Et de faire attention avec les verbes déclaratifs. Il nous rappelle que le paragraphe constitue le rythme et non la mélodie d’un texte. C’est le paragraphe qui pour lui constitue l’unité de base de l’écriture, non pas la phrase.

            L’organisation des écrivains pour King est simple, c’est une pyramide. À la base, les nombreux mauvais écrivains. Ensuite, ceux qui ont du talent, et ensuite, ceux qui ont du génie. Pour lui, on ne peut faire un bon écrivain qu’à partir d’un écrivain simplement compétent.  Et sur les critiques : « Il n’y a pas plus paresseux sur le plan intellectuel que les gens vraiment intelligents ; laissez-leur la moindre occasion, et ils rentrent les rames et laissent voguer le navire… ».

            La base du travail, on l’apprend en lisant et écrivant beaucoup. Il écrit tous les jours, en gardant la porte fermée. Il conseille pour se faire un objectif quotidien, comme mille mots par jour. Et il faut parler avec l’apparence de la sincérité.

            Un roman, pour lui, se décompose en trois parties. La narration, qui part de A, et va à Z, la description, pour les sensations, et les dialogues, qui donnent vie aux personnages.  Pour la description, il suffit de bien visualiser, entre le succinct et la surabondance. Il faut faire entendre la vérité des personnages dans la bande audio. Pour la relecture, attendre six mois, se dire V2= V1-10%, et le lire en pensant à un lecteur idéal.

            Par la suite, les trucs de King concernent beaucoup plus les écrivains US que les Québécois. Le livre se termine par l’histoire de l’accident où il a failli perdre sa vie.

 

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Le loup-garou se met à chanter. C'est un bizarre grognement à la fois horrible et drôle dont les paroles sont diaboliquement reconnaissables.

Le loup-garou ( voix gutturale, inhumaine)

Ma bière, c'est Rheingold, la bière forte...

Pas d'ouvre-bouteille pour cette créature; il frappe avec force le goulot contre le rebord de la boîte à outils. De la bière jaillit en moussant. (p. 94).

Et oui, c'est une publicité pour une bière, avec un loup-garou, signé Stephen King. On a beaucoup parlé de Stephen King, l'écrivain, et René Homier-Roy est un des premier à le défendre. On a rarement parlé du fait que l'argent et le succès corrompt, et que beaucoup de succès et que beaucoup d'argent corrompt encore davantage. Le texte Peur Bleue en est la preuve. Parce que c'est un texte, publié, qui a surement encaissé beaucoup d'argent, et qui n'est vraiment pas terrible, comme le montre la publicité avec le loup-garou. Et que non seulement ce texte a été publié, mais il s'agit de sa deuxième rentrée d'argent puisque c'est le scénario que le célèbre producteur Dino Di Laurentiis a payé pour produire un film. On a entre les mains le produit d'une escroquerie, le vide d'un artiste commercial ne glorifiant que sa propre signature, et voici comment l'auteur se justifie :

« Je ne lui ai jamais demandé pourquoi il avait pris autant de mes textes, mais peut-être est-ce parce que nous avons pas mal de conceptions identiques; le besoin d'amuser; le goût assez enfantin pour les gros effets; l'idée que les histoires les plus simples sont sûrement les meilleurs; une foi sentimentale en la bonté humaine; et la certitude qu'en général, lorsque les dés sont jetés, la couardise devient une denrée plus rare que le courage. » (p, 12).

 

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«  Du chaos, des tempêtes. Des hommes armés de marteaux, des hommes armés de couteaux, des hommes armés de fusils. Des femmes qui pervertissent ce qu'elles ne peuvent dominer et dénigrent ce qu'elles ne peuvent comprendre. ». (p. 687, 22-11-63, Stephen King)

 

On se doute tous que la commission parlementaire aboutira aux législations que le ministre Moreau et que le PM Couillard ont déjà dans la poche. Ils ne s'en cachent pas. En fait, oui, pendant les élections, mais pas lorsqu'il siège à la chambre des communes.

D'un autre côté, conscientiser la population prend du temps, et des efforts, ce que visiblement des gestes d'éclats ne prend pas. Y'a rien de plus énervant que de se faire achaler. Sur un coup de tête, ça se peut très bien que la balance penche d'un côté, comme de l'autre. Mais tout miser sur un coup de tête relève de la stupidité. Y'a vraiment un type qui a dit : « Bon, plan A, plan de match aujourd'hui, on prend d'assaut l'hôtel de ville, on fait du grabuge, du vandalisme et de l'intimidation, on scande des slogans, et ainsi, la population sera avec nous! ». Amateur. Siboire, si c'est ça le plan A, prendre d'assaut l'hôtel de ville, qu'est-ce qui empêche un groupe d'individu de solliciter le soutien de David Guetta, qui vient de se séparer d’une fortune de 23 millions d'euros pour son album de beats, pour qu'il organise une soirée à 30 000 euros, en guise de revenue d'appoint pour les fonds de retraites. Plan foireux? Non, c'est une variante du plan A! Et une fois toutes ces options invalidées, peut-être qu'on va envisager l'information. Depuis le début de l'été, la seule chose que je sais, c'est loi 3, mauvais pas bon. En matière d'infos, c'est pas fort.

  

Depuis Papineau, personne ne rallie personne. Ça toujours foiré. Et on ne peut que rêver aux réactions d’Émilie Jolie.  Pas que c'est la première fois, remarquez, c'est comme monnaie courante dans plusieurs manifs. Ça attire l'attention, mais peut-être pour les mauvaises raisons.

 

Et pis là, on apprend que la force policière déployé sur les lieux voulaient « sortir de sa léthargie », mais que le consentement de la haute direction n'a pas été obtenu, à deux reprises, alors que les syndiqués municipaux envahissaient l'édifice. Le Centre de coordination et de transmission de l'information leur aurait répondu par la négative, prétextant ne pas avoir reçu de demande en ce sens. L'hypothèse la plus valable est que les policiers trouvaient trop puants ces gens, alors ils ont décidé de ne rien faire.

 

Par contre, une importante présence policière est déployée au centre-ville de Montréal alors que se déroulait une manifestation où quelques centaines de retraités de la fonction publique démontraient leurs désaccords devant le bureau du premier ministre à Montréal. De nombreux policiers à vélo ainsi que des forces anti-émeutes sont prêts à intervenir. Donc, le Centre de coordination et de transmission de l'information aurait dit OK.

 

Alors 937 pages de Stephen King plus tard, on peut dire que 22-11-63, avec son histoire de voyage dans le temps, comme des cordes, hein, et bien, c'est plutôt réussi. En fait, ça fait longtemps que je n’avais pas lu un King aussi bien. C'est pas american death trip de Ellroy, on s'entend, mais ce voyage dans l’Amérique des années 50, avec cette vengeance à assouvir, et des conséquences qu'elle pourrait laisser derrière elle, ça nous captive, à un point tel que le personnage principal nous raconte sa liste d'épicerie, l'ameublement de sa pièce, la température à l'extérieur, les salutations qu'il fait à son voisinage, le courrier qu'il regarde, la clé dans la serrure de sa voiture, et on est là, rivé, scocthé, trépidant et inquiet pour la suite de l'histoire, qui est celle qu'on retrouve dans ce livre de 937 pages.

 

Par contre, Docteur Sleep m'a moins captivé. Si dans les deux livres, l'auteur juxtapose des époques différentes, en se servant souvent de ces propres livres, ce qui, dans 22-11-63, est plutôt bien amené parce qu'une partie de Ça se déroule dans les années 50, dans Docteur Sleep, l'auteur en fait trop avec ce procédé. Même si j'ai ris avec ce gars, pris dans un logement avec un poster de Kiss, qui se dit, je dois sortir d'ici, suffisait de parler de Mr Roboto et de Twilight, on catchait, comme marqueurs. Et si on rajoute à ça la mission sociale des AA, qu'on retrouve aussi dans l'autre livre, mais qui est compensé par d'autres avenues narratives, et bien, c'est un peu garoché et rêche.  

 

*

 

«  Le Ça ne supporte pas que sa gratification soit retardée, il éprouve en permanence la tension d'un besoin non-satisfait »

Freud, cité par Stephen King, en 2006, dans Cellulaire.

*

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Aujourd'hui, j'ai pris le métro de Montréal pour me rendre à la Grande Bibliothèque. L'accès est direct, on ne sort pas à l'extérieur, on prend un escalier mobile, et on entre dans ce temple du savoir. J'ai emprunté du Philip K. Dick et un Stephen King récent. En allant chercher un livre de Del Toro, qui n'était pas sur l'étagère, je l'ai vu, à l'autre bout de l'allée. C'est le gars qui s'imagine des histoires. Il vous regarde, fuyant, mais visiblement, il est perturbé, mal à l'aise, mais plutôt que de détourner les yeux, c'est le genre de personne à faire quelque chose contre vous, c'est le genre de personne dont les parents le privaient de dessert quand il était jeune, qui a reçu des punitions, c'est le genre de personne qui ferait les mêmes choses à votre endroit, même s’il ne vous connaît pas, parce que vous n'êtes pas bien. Ultimement, c'est le genre de personne à vous espionner, à vous priver d'un livre de Del Toro en s'empressant de le prendre avant vous, parce que vous n’avez pas le droit. Bref, c'est un gars de la communauté anglophone.

 

La journée avait mal commencé, en sortant, avant de barré ma porte, j'entendais un francophone baragouiné dans son anglais en montrant son poing à une vieille dame : « If...my way... ». La violence des mauvais perdants, toujours pareils.

 

Ensuite, à la bibliothèque, je ne trouve pas un livre. En passant devant le très respectable Café Cherier, en remontant Saint-Denis, j'ai aperçu sur la terrasse de jeunes étudiantes peinturlurés et salies en train de regarder le menu avec attention. J'avais croisé les mêmes en sortant du métro, avec leurs shorts fluos et leurs t-shirts sales, genre d'événements estudiantins régressifs où on acclame Audrey alors qu'elle tourne sur elle-même dans une piscine de vert et de rouge. Dans le hall de la bibliothèque, j'avais regardé un père qui applaudissait sa petite fille, elle courait les bras dans tous les sens, la langue sortie, les yeux à gauche à droite, en disant : « Allez cours...Cours... ». Il me semble que cela résumait assez bien la situation. Toujours plein de trucs pour attardés mentaux dans le métro, comme cette publicité sur écran plasma pour le livre « Le petit grand ». C'est comme un spin-off de littérature jeunesse. Et quand c'est pas des trucs pour débiles mentales, c'est carrément le débile mentale qu'on retrouve, avec son rire de fou, sa petite danse pas rapport, ses souliers sans lacets, son accoutrement de linge reprisé, son odeur de fond de ruelle, et sa proximité, surtout son hostie de proximité genre friendly wasteland, surtout quand le freak en question était à 1 wagon et demi de distance de vous, et qu'après la fermeture des portes, parce qu'il s'imagine le créatif raté de fond de taverne que le fun va poigner avec un gars aussi artiste que moi, il se retrouve, y'a du courir, dans votre wagon, comme si on faisait tous partie de la même gang, comme si la rédemption passait par les arts, ou qu'on faisait partie de la même communauté riant d'une hostie de joke platte, tsé genre, même avec un 40 once de calé et un flagrance de cocktail chaudasse sur la corps sale, la mâchoire qui gigote, les dents sales, l'haleine fétide, pis le rire, l'hostie de rire à en plus finir. C'est un rire de pauvre, faut être pauvre pour le comprendre, pis même quand tu l'es, tu ris juste tout le temps tout seul. Après ça, quand on les recroise dans des centres pour itinérants, on a droit, avant leurs repentances, à leurs visions de la vie associés à leurs plans foireux. Bon pour les vidanges, bon pour Claire Lamarche. A moins que ce soit genre un moyen de pression pour une association de fuckés mentaux. Genre de mélange d'individu inféodé au crime organisé et aux centrales syndicales corrompues, et des vendeurs de drogues pourries et à une putasserie maffieuse perdues dans la section cannage au Dollarama, avec la paresse nationaliste pour lien unissant au milieu d'une rue dont les travaux publics sont à venir, depuis 3 ans, presque des statuts de marde au milieu du marécage d'une dompe. C'est des chiens sales, des crottés, des laids, juste de la bassesse commerciale comme culture, du monde bas de gamme. Faut vraiment être débile pour s'imager que ce regroupement de looser colonisé veulent briser le Canada. Et même devant ce portrait, y'a toujours des bonnes âmes et des bonnes consciences pour nous parler d'égalitarisme et de chaleur humaine. Installer des casinos dans les quartiers, et vous les verrez plein à craquer. Installer des maisons de la culture, c'est toujours aussi vide. On comprend dans ce contexte de bas instinct généralisé que l'industrie de la porno avec sa main d'œuvre bon marché sur le bord de l'esclavagisme et du bloc de chair humaine sans valeur ait scoré fort. De quoi rabaisser l'art érotique, de la même façon que les ragots et le bavardage noie carrément la bonne info. « Son alcoolisme y avait certainement été pour quelque chose, mais quand t'es à terre, y a toujours des types qui semblent éprouver un malin plaisir à te marcher dessus et à poser un pied sur ta nuque au lieu de t'aider à te relever. C'est dégueulasse, mais la nature humaine l'est, par bien des aspects. Et, évidemment, quand tu cours à ras de terre avec tous les clebs affamés, t'est surtout amené à voir des pattes, des griffes et des trous du cul. » ( p. 86, Stephen King, Docteur Sleep). La traduction est française, et à la page 113, il y a une faute dans le mot Cacca.

 

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En plus, ils essayent de collectiviser et de nationaliser certains aspects d'un individu, pour faire du récit, du roman national, et ils se plantent à chaque fois, parce que les détails qui captivent leurs cervelles sont toujours éloignés des activités réelles de l'individu. La preuve, aucun intellectuel sert d'exemple, c'est au-delà de leurs capacités perceptives immédiates. C'est comme la culture dominante qui veut des exemples, des modes de vie exemplaire.  Et comme tout le monde la sait, statistique canada, c'est juste dans ta tête.

 

À l'usine 106U, j'ai bumé avec un pot sous la pluie pendant 1 heure. On est passé devant le Bifteck, sur Saint-Laurent, et j'allais là avant. (...). Mon pot, lui, il m'a parlé d'un de ces amis qui voulait l'inviter à L.A. à un genre de party showcase pour 3000$. « À LA, sont plus top 40, à Montréal, c'est plus punk. ». Lui aussi était un peu show-off. Je l'ai quitté, en lui serrant la main.

 

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Dans le métro, ensuite, y'a comme un buzz, tout le monde est buzzé, fébrile, en entente de je ne sais quoi, et je m'en contrefiche. En face de moi, j'ai monsieur veston-cravate qui veut faire mafieux, et ensuite j'ai un couple qui me dérange, la grosse face paniquée, bref, et en sortant, le revoilà, le con furieux privatif de la communauté anglophone de Montréal, vaguement paternaliste. C’est quoi, il me suivait? J'emprunte l'escalier roulant, et voilà, alors que je lance mon chewing-gum dans la poubelle, le rire, un crétin s'esclaffe, bruyamment. Tout ça est à chié, c'est comme les réactions irrationnelles d'une classe populaire, on les traite dans des centres de services sociaux, c'est toujours les mêmes bêtises et les mêmes réactions de débiles, voilà pour le progrès social. Autant d'ignorance crasse, avec le petit rire de finfinaux en coin, le petit buzz du malheur là, pour s'affirmer en rejetant ça et ça, et finalement retomber tout seul dans sa marde. Bon, ben, après ta réaction de taré qui m'a dérangé, reste dans ta marde, pis achale moi p'us. C'est comme la député NPD Sana qui claque la porte.

 

Là, on entend un engin faire du bruit, et ça m'a fait penser qu'au début de l'été, les sauvages au volant de leurs remorqueuses chargées d'indiqués que la rue était barrée ont fait tellement de vacarme pendant tellement longtemps, qu'on s'est retrouvé avec comme une alerte à la bombe nucléaire comme trame sonore ce matin-là. (...)

 

« Puis Andrea y avait mis un terme, d'abord en lui crevant les couilles, l'une après l'autre, avec une des aiguilles à tricoter de sa mère, puis en enfonçant cette même aiguille, rouge et dégoulinante, dans l'orbite gauche de son géniteur-violeur. ». (p. 33, Docteur Sleep, Stephen King)

 

J'ai essayé d'installer Adblocker, pas de veine, problème de connexion. Sur le site du Nouvelobs, une pub en anglais! Avec un voleur! Et une webcam!Et un slogan : Caught him in the act! Et quoi encore, des criminels à cravates et des fonds d'investissements! Des maisons filmées de l'intérieur 24 heures sur 24! Des lettres de menaces….Et après un clean-up, j'avais du malware. Tu as violé ma vie privé Win32.2urface.bho.

 

PLAN A : Y'A RIEN DE MIEUX À FAIRE

 

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À la bibliothèque, sans trop y croire, j'ai ramassé des bouquins de Stephen King. La plupart des derniers que j'ai lu m'ont plus ou moins convaincu. J'ai aussi pris le Jack Kerouac, publié chez Boréal, alors que j'avais déjà lu un des textes, publiés à la NRF en 1996. Par contre, cette édition est tout à fait légitime, en ramassant toutes les reprises et les recommencements en français phonétique du franco-américain qu'il s'exerce à faire, après son livre sous-estimé The town and the city, et avant le célèbre Sur la route. On parle ici des années 50-52. Et les deux longues nouvelles du livre sont malheureusement pour la littérature Québécoise ben bonnes, comme quoi c'est tout un écrivain le bonhomme. Il écrit dans un joual-patois qu'on retrouvera que 15 ans plus tard.

 

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En commençant Mr Mercedes de Stephen King, je m'attendais à pas grand-chose, mais dès les premières pages, on est happé, et voilà, on lit tout d'un seul coup. Cette histoire policière, avec un type à la retraite, et surtout, des chapitres qui donnent la parole au criminel aliéné, est un très bon roman, même si, dans la recherche d'indice, on se dit qu'il y a des raccourcis. Peut-être, mais jamais au niveau du storytelling. La suite, Finder's Keepers, est un peu moins bien. On dirait que King, qui a probablement lu Delillo et Philip Roth, tente quelque chose, mais peine à se délier de son Steinbeck. Et pour être honnête, à ce stade-ci de son incroyable carrière, je ne pense pas qu'il va se réinventer en Joyce. Et je n’ai pas commencé Bazaard of bad dreams. Un peu sur ma lancé, j'ai encore recommencé It, car, je l'admets, je n’ai jamais réussi à dépasser le meurtre de l'homo, dans les premières pages. Je n’ai pas d'explication. 250 pages, et puis le canadian canuck à la brasserie, et puis je fais d’autre chose.  Par contre, cette fois ci, toute la polyphonie des personnages est rentrée, et il y a vraiment de très bonne page, surtout le gars qui bat sa femme, on y est vraiment, de très bonnes pages.

 

En me garrochant à la Bibliothèque Nationale, pour en ramasser d'autres bouquins, j'ai été ralenti dans ma course par le métro de Montréal. Grosse panne. Tout plein de messages répétitifs. On attendait. Et j'attendais à côté d'une grande et mince anglophone qui racontait à des américains de passages le « Trudeau and the martial law », le « no civils rights », le « Organized referendum » , le « Like Scotts in England », mais j'attendais le métro, foutredieu. À la station Berri, y'avait des policiers et des rubans jaunes, c'était sérieux, tout le monde devait débarquer. Comme une atmosphère.

 

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The Stephen King companion, four decades of fear from the Master of horrors (2015), de George Beahm, était vraiment le livre que je voulais lire, car j'ai décroché de King pendant plusieurs années, et ce livre retrace les publications dans un ordre chronologique. Mais ce n'est pas ce qui m'a frappé. Le plus hallucinant, c'est le succès interrompu de ces livres, toujours numéro 1, et la quantité phénoménale de cash que ce succès a engendré. Ce qui explique peut-être le anything goes au niveau de livres qu'il publie, car le niveau n’est pas toujours égal. En plus, la catégorisation de l'auteur dans la section « horreur », pour des raisons commerciales, empêche souvent d'apprécier ces livres, qui sont dans une veine naturaliste à la Steinbeck. Tout est vraiment dans le livre, avec ce qu'on pourrait appeler une critique de proximité. Même s'il fait intervenir des commentaires plus négatifs, le récit à une dimension biographique, alors comme l'auteur fait une tournée de promotion monstre pour son livre le plus récent, on reste plus attaché aux événements de la vie de King qu'aux considérations littéraires. Mais c'est aussi ce qui rend ce livre agréable dans sa lecture. On pourrait dire que l'auteur défend King, et c'est le cas de le dire, puisque c'est un ancien militaire. Il réussit même, avec finesse, à dire que son engagement virulent à l'université du Maine dans les années 70 étaient contre la guerre, mais respectueux des militaires. Par contre, du côté de l'establishment littéraire, dire qu'il ne méritait pas son national book award, c'est un peu court. Ce type a fait plus pour l'alphabétisation et la lecture dans les couches populaires de toutes les nations du monde que personne d'autres depuis 30 ans. Plusieurs interviews sont inclus, ce qui n’en n'alourdis pas la lecture, au contraire, ça donne le goût de regarder des films et de découvrir des œuvres graphiques. Une bonne lecture.

 

En fait, on peut même y voir plus clair dans l'œuvre. D'un côté, il y a les recueils de nouvelles, et avec les années, ils s'accumulent. D'un autre, toutes une gamme de romans marqué par le fantastique et l'horreur. Il y a même la série The gunslinger, qui mélange de façon singulière le western et la fantasy. Et aussi, toute une série de roman moderne naturaliste, des thrillers qui ont marqués leurs époques. King a réussi ce que Richard Matheson avait débuté avec I am Legend : il a définitivement américanisé, et modernisé dans son époque, la tradition romantique européenne. Ce qui n'est pas rien. Et sans oublier le langage, que plusieurs condamneraient comme étant ordurier, populacier, une raclure de populisme, une mentalité putassière de tabloïd.

 

            S'inclinant légèrement sur l'aile, le Lockheed frappa le Building des Jeux de plein fouet. Ses réservoirs étaient encore presque à moitié plein. Sa vitesse était légèrement supérieure à huit cents kilomètres-heure.

            L'explosion fut prodigieuse. Une pluie de feu s'abattit à des kilomètres à la ronde, illuminant la nuit comme la juste colère d'un Dieu courroucé.

            Stephen King - Richard Bachman

 

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C'est pas parce qu'une évidence est dite que c'est une innovation. C'est peut-être une niaiserie. Mais ça, Radio-Canada n’assumera jamais sa stupidité. C'est comme l'hostie de reportage sur le déclin de la religion. J'm'en sacre. Ta foi pis tes croyances, ce n’est pas mon problème. Pis si tu ne m’invites pas à ton mariage, je n’ai pas de problème avec ça, et je n’achèterais pas le magazine souvenirs avec les photos. C'est juste que ça fait 15 fois qu'on le voit le reportage sur le déclin et le mariage. La pauvreté du mental. Et je n’ai pas parler de Québécor-Caquiste-for-us

            Je viens de terminer la lecture de Jessie de Stephen King, mais avant de formuler mon opinion, il y a une carte au début avec la ville de Montréal comme un petit point noir, et cette phrase : « Chacun de ses poignets était attaché à un montant de la tête de lit en acajou par une paire de menottes, dont les chaînes lui laissaient quinze centimètres de mou. Pas beaucoup de liberté de mouvement. ». C'est dure à trancher, parce que c'est laborieux, verbeux, un peu long, et puis, clac, page 156, suspense, image nette et précise, et on reste à lire. Mais c'est vraiment l'édition de ce livre que j'ai acheté, tout en noir, avec un dessin, une femme, un lit, une menotte, et une reliure en carton pour faire comme si c'était l'idée d'un livre, vraiment une expérience.

            Un petit garçon du Québec, alors qu'il se dirigeait vers Old Orchard beach avec ses parents, perdit quatre dents de lait au cours des dix minutes qu'il fallut à la voiture familiale pour traverser la commune de Haven d'un bout à l'autre. La mère du petit garçon jura - tabernacle! - qu'elle n'avait jamais vu ça de sa vie. Cette nuit-là, dans un hôtel de d'Old Orchard Beach, la petite souris emporta les dents (dont une seule bougeait auparavant, déclara la mère du petit garçon) et les remplaça par un dollar canadien.

Stephen King

 

 

Jusqu'au jour où le travail de traduction de Stephen King par William O. Desmond commence à montrer ces faiblesses.

Des exemples? Dans Ça, qu'on a banalement réédité en changeant la couverture pour garder le livre au goût du jour, on remarque, à la page 770, en comparant avec une édition de It, en anglais, que le traducteur, au chapitre 5, ne mentionne pas ni le titre du livre de William Denbrough, The Black Rapids, ni le titre du film d'horreur dans lequel Tom pense avoir vu Audra, Graveyard Moon. De surcroît, il insère une proposition, entre parenthèse, alors que dans le texte original, c'est entre tiret. Et traduire par « des nénés qui tenaient en place » - «  tits that wouldn't quit » - devient, lorsqu'on en prend conscience, le premier signe de la trahison d'un traducteur, en qui, jusqu'à présent, notre confiance, jusqu'à ce jour... -(this is so wrong)-

Et lorsqu'on examine de plus près le texte Version Original (V.O.), et la traduction, on commence à être sidérer avant même la table des matières puisque la traduction francophone délaisse tout bêtement un citation de Neil Young ( «  Out of the blue and into the dark » - ( «  De nulle part vers le plus noir » - traduction perso)), pour ne pas l'inclure! On perd rapidement nos moyens, et dès lors, comment ne pas songer à l'abysse qui sépare désormais les V.O. de Stephen King (S.K.) de leurs inscriptions textuelles francophones, pour employer des mots! Les V.O. de S.K. en français sont des traductions douteuses! Tu sais qu'une partie de mon enfance vient de partir en fumée! Coup fumant! Fumisterie! Argg...

 

On savait déjà que les traducteurs français étaient les plus adaptatifs de la planète livre. L'exemple le plus marquant est peut-être le titre d'un livre de Raymond Chandler, Fais-pas ta rosière!, pour The little sister. Mais il y avait un minimum de confiance intersubjective.

 

Depuis, rien ne va plus, on sait plus, tout se désagrège, on perd nos repères, Pennywise the clown devient Grippe-sous, plus rien n'a de sens. Leonard Cohen mange des marrons au Montreal Pool room, et quoi encore! On se croirait au temps des Ace books, avec des politiques éditoriales draconiennes.  

 

 

End of watch de Stephen King est number one sur la liste du New york whatever

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The incredible Hulk, numéro 393

64 pages, Marvel Comics, 1992

 

renaud  & être à renaud ; être en renaud ; mettre en renaud ; se mettre en renaud ; pousser un renaud à qqun ; avoir un renaud contre ; venir au renaud ; faire du renaud ; arnau ; arnaud ; être arnaud ; avoir son arnaud  n. m. loc.

 

            Colère, mécontentement, réprimande, mauvaise humeur ; être en colère, se mettre en colère, être contrarié ; mettre en colère, importuner, faire des reproches à qqun, tenir rancune à

 

‡ arnaud (ou arsaut), viendrait de ressaut et renaud (SAINXIX) / Vient d'arnauder (LAR 6e) /

• famille : renaud (colère) - 545. Exemple : «  S Gonzo n'avait pas été trop en renaud pour réfléchir, il aurait peut-être été en mesure de comprendre dans quelle merde il se trouvait en réalité. ».

 

J'ai en ma possession un exemplaire Mint de l'incroyable Hulk, numéro 393. Juste feuilleter un exemplaire mint, ça éveille en moi le collectionneur que j'étais, et même si la réalisation du numéro 395 est ben mieux, reste que le numéro 393 est non seulement mint, celui que j'ai, ce qui fait que la story et le super dude, on s'en fou, c'est mint, mais déjà c'est le début de la fin.b.png

Bon, il y a beaucoup d'ignorance crasse, et ça ne me dérange pas vraiment, il ne connaisse rien au 9ième art, et c'est tout, mais faut spécifier, le concept d'un album de BD en Europe, c'est comme une commercial free zone, pas de pub, juste des planches, des dessins. Ce n’est pas parce que tu as vu au cinéma Électra et Iron man, et que tu as loué le DVD de Fantastique Four, et que tu as regardé The Watchmen sur Megaupload, que ça veut dire que tu connais ça, double O seven and Dr. No. Je suis prêt à acheter 5$ District nine, et la bd américaine est pleine de publicités pour des films, des jeux vidéo, des albums de musiques, et tu payes ton exemplaire. Le numéro 393 de Hulk est présenté comme un événement, le 30ième anniversaire, et ce n’est pas vraiment le cas, en dehors des dessins de fight fameuses à la fin, c'est une occasion pour booster le prix, et foutre plus de publicités dans l'exemplaire. Cette tendance dans les années 90 a littéralement presque tué cet art populaire, et je me suis sortie en arrêtant complétement tout achat. À 2,95$ l'exemplaire, bourré de pubs, c'était tolérable, après, c'était carrément obscène et la qualité déclinait aussi. Rongé de l'intérieur par la course effréné pour le gimmick et le coup d'éclat, les dessinateurs-vedettes et le merchandising, les figurines de McFarlane toys, le marché spéculatif a débarqué, vitesse grand V, avec ces valises et ces suits, toutes l'industries du comic book en a souffert, c'était comme les subprimes avec un price guide dans une main, avec des piles et des piles de comic book toxiques, plusieurs ont tout arrêtés, comme moi.

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J'étais tout de même un petit investisseur, et la façon de savoir si tu en étais un, c'était Akira chez Glénat. Il y avait deux sortes de gens, ceux qui ont les 15 volumes d'Akira en couleurs, et ceux qui les empruntent à la bibliothèque. Je faisais partie de la deuxième catégorie. Ma motivation n'était pas l'appât du gain, c’était de compléter mes collections, mais veux veux pas, avec un exemplaire à 60$ qu'on a acheté 1, 75$, et une suite de numéro manquants dont le prix peut du jour au lendemain baissé, tout devient détraqué, et si tu te mind en feuilletant les pages jaunes la fin de semaine pour une expédition dans le nord de la ville pour tchéquer les prix dans un magasin proche d’un viaduc, trouveras-tu des X-mens pas cher de la dark phœnix saga? En couleurs, parce qu'au Québec, il y avait la compagnie Héritage, qui réimprimait des comic book américains en noir et blanc sur du papier jauni d'avance, ce n’était pas comme la revue Strange des français de France, et dans le magasin, la série The fall of the mutants? Peut-être des punishers war journal, un spin off, qui sait? Combien d'œuvres marqués par le réalisme poétique du paganisme, le réalisme socialiste de l'État moderne des Romains, et pourquoi pas, le mépris et l'inculture d'un ouvriérisme hardcore, n'ai-je pas dans ma collection? Dans un article, George Orwell (Georgeorwell.org) écrivait : “L'autre phénomène qui a émergé dans les journaux jeunesse d'après-guerre, bien que moins que prévu, est le culte du harcèlement et de la violence. Et il poursuivait sa réflexion sur les figures et les formes de l'imaginaire populaire : « La mesure dans laquelle les gens puisent leurs idées dans la fiction est discutable. Personnellement, je crois que la plupart des gens sont influencés bien plus qu'ils ne veulent l'admettre par les romans, les feuilletons, les films, etc., et que, de ce point de vue, les pires livres sont souvent les plus importants, car ce sont généralement ceux que l'on lit le plus tôt dans la vie. Il est probable que de nombreuses personnes qui se considèrent comme extrêmement sophistiquées et « avancées » conservent en réalité tout au long de leur vie un bagage imaginatif acquis durant leur enfance, notamment auprès de Sapper et Ian Hay. ».

The other thing that has emerged in the post-war boys' papers, though not  to anything like the extent one would expect, is bully-worship and the  cult of violence”.  Et il poursuivait sa réflexion sur les figures et les formes de l'imaginaire populaire :

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J'ai un exemplaire des X-men autographié par Jim Lee. Et je n’avais pas vraiment de buddie de BD à l'école privé où j'allais, je me tenais avec des filles. Je n’allais pas à Bromont faire du ski ni faire du snow, j'étudiais à fond la seconde guerre mondiale, les caractères de La Bruyère, Candide de Voltaire et Cotes-des-neiges d'Alice Parizeau, une lecture obligatoire. Et la question religieuse n'était pas à l'ordre du jour à mon école primaire, à mon école secondaire, à mon CEGEP, ni à mon université. Ça ne reviendra pas. Les suits ont refermés leurs valises, en emportant avec eux une de mes passions.  Quelques années plus tard, ils étaient rendus à vendre des sites internet sans aucun service, et une bulle spéculative a explosé. Comme le chantait Soundgarden : « When the whole thing comes crashing down, don't come to me ».

Mais feuilleter un exemplaire mint après tant d'année, c'est une grande sensation. Un graphic novel, c'est surtout les planches de bd qu'on récupère après une première impression dans le cadre d'une grosse série pour confectionner un bouquin, sans publicité, que le dessin et le scénario. The Dark knight returns de Frank Miller, 1986, reste de loin le graphic novel marquant pour plusieurs, dont Stephen King : “...probably the finest piece of comic art ever to be published in a popular edition..”. Alan Moore : “ A dark and unfriendly city in decay, populated by rabid and sociopathic streetgangs, it comes to ressemble more closely the urban masses which may very well exist in our own uncomfortably near future.”.  En traduction française, on retrouve probablement ce qui c'est le plus distingué dans la production des États, mais c'est loin d'être toujours intéressant. « Un assaut de mauvais goût immature » peut-on lire après. Le jugement est cruel dans le livre Science-fiction, les frontières de la modernité. : « Une déferlante graphique et visuelle criarde et machiste atrophié alors l'exercice narratif, offrant aux fans héroines à forte poitrine et héros hystérico-adolescents dans une débauche d'effets par ordinateur... »(p. 270),

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            Thomas Rowlandson ( 1756-1827), de nos jours, ne pourrait probablement pas publier aux USA, et devrait, selon la formule retourner à sa table à dessin, pour faire dans le cadre du juridique au téléjournal des dessins. Ce qu'on peut regrouper sous le vocable Art érotique n'est pas possible aux States, à cause du comic code qui impose des restrictions dans la BD. Mais pas dans la caricature et le commentaire socio-politique. Mais il faut ajouter que traiter un thème avec une optique particulière ne veut pas nécessairement dire de la censure, par exemple, dans Lance et Amstrong numéro 0, on retrouve des jeunes ligotés et esclaves sexuels d'un prêtre et de sa femme, mais c'est raconté. Par contre, dans des magazines comme Heavy metal, des scènes de sexualité se retrouvent, mais c'est surtout des planches de BD européenne, c'est à dire celle dont l'esthétique n'est pas obligatoirement dans le mainstream commercial, que le magazine Safarir peut illustrer. À partir de là, et de la commercial free zone, le roman graphique peut se penser, c'est à dire un album de BD d'envergure lié à une esthétique particulière. Dans le cas de Ibicus de Rabaté sur Alexis Tolstoi, c'est clair que c'est un roman graphique, et pas autre chose. Au Québec, dans le secteur culturel, en dehors de deux trois têtes d'affiches, les auteurs ne font pas les nouvelles, la célébrité et la rentabilité du produit artistique vient avant toutes autres considérations, et tout le monde est bien content. Et un peu stuck-up. Et donc, Podz n'aime pas Mike Diana, et je sais pas ce qu'il pense de Normand Spinrad, mais les deux sont pas mal banned in the usa. Et tu as l'obligation d'aimer ça, tandis qu'elle s'empresse de me contredire, c'est une affaire personnelle? Et le bouquin de Jeff Koons Hulk Elvis n'est pas dans ma bibliothèque. 

 

 

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Retour sur l'horizon, quinze grands récits de science-fiction

présenté par Serge Lehman

Folio SF (Denoel), 2012, 678 pages

 

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            Par un curieux concours de circonstance, la foire ComicCon international de San Diego, qui attire à elle tout ce que la BD américaine a de geeks, de gamers, et d'ados attardés, puisant dans des fandoms à la grandeur de l’Amérique, voir même dans le monde globalisé entier, y compris dans le ComicCon organisé à Montréal, et dans celui d'Ottawa, libéral à plein régime, cette foire commerciale de BD se tient en même temps que le festival international Fantasia à Montréal. Et c'est dans ce contexte que je vous présente l'anthologie Retour sur l'Horizon, piloté par Serge Lehman, et publié chez Folio. Pour 19,95$ chez Renaud-Bray, c'est un bon deal. J'étais rendu à la page 400 genre, pis j'me demandais combien ça coûtait. L'autre version, le gros livre, coûte 52,00$. On comprend dans ce contexte qu'on ait inscrit Quinze grands récits de science-fiction sur la page couverture. L'inscription sur ce livre n'est pas juste. On se dit après ça que la Science-fiction française peut-être parfois pompeuse, prétentieuse, arrogante, conquérante, chiante. Et on se dit au diable la modestie, l'approche est commerciale, ils sont là que pour vendre. C'est justement la dynamique des premières nouvelles, elles nous entrainent rapidement dans le feu de l'action en nous divertissant, la SF demeure un genre d'évasion.

 

            Bon, si on dégage des catégories critiques comme un prose stylé et une prose relâchée, on arrive à ranger quelques récits. Pas tous, mais on délimite certaines zones d'influences, des dominantes traversent des réseaux textuels pour délimiter et écarter certains ensembles. Je dois dire que je n’étais vraiment pas convaincu par Les fleurs de Troie d'un certain Jean-Claude Dunyach. Peut-être un pseudo, qui sait. Et puis, vraiment, c'est un grand récit. J'ai même vaguement pensé à du Marcel Schowb, styliste parmi les stylistes dans le récit d'horreur, ce qui est un compliment. Les embaumeuses, une histoire qu'on retrouve dans l'anthologie préparé par Nathalie Prince, le Petit musée des horreurs, est un excellent exemple de ce Marcel Schowb a fait de mieux. En tout cas, j'ai bien apprécié Les fleurs de Troie. Puis vient le style relâché, improvisé de Thomas Day avec Lumière Noire. J'ai moins aimé. Sauf lorsqu'il écrit : « Celui qui nous en avait fait le plus baver. Porter cette guerre-là sur le plan du règlement de comptes personnel, c'était pas malin, mais sur le coup ça nous avait semblé fun ».  En plus, ça m'a fait trop penser à du Maurice G. Dantec, et ce n'est pas pour avantager Monsieur Day, dont la réputation est bien établie. En fait, Maurice G. Dantec a lui réussit à créer un style d'écriture improvisé où la spéculation se relance en inventant autre chose : on reconnait son style. Et entre ces deux récits, quelques autres aussi. Ça demeure un recueil de nouvelles, et mes catégories critiques sont bancales.

 

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            Par contre, en 2013, Serge Lehman s'est distingué pour nous comme le meilleur anthologiste de récits de science-fiction que la France ait eut depuis Francis Lacassin. Son anthologie Chasseurs de chimères publié chez Omnibus est intéressante, mais je pense qu'il est dans l'erreur en affirmant que la SF a gardé le fort de la métaphysique en littérature. Nous savons tous que le naturalisme, le réalisme et le roman à caractère psychologique a bouleversé les traditions pour inscrire le monde moderne avec sa vision nouvelle. Par contre, il a parfaitement raison de dire que l'antiaméricanisme et que les préjugées de classe ont obscurcie une réalité, et surtout une mémoire, puisque la tradition du récit scientifique merveilleux existait depuis lurette. Il faut rappeler qu'à cette époque aussi, aux États, les autorités conservatrices étranglaient les Pulps et les comics books. Par la suite, le magazine Pilote et Métal Hurlant ont donné, notamment avec Druillet, des exemples d'une certaine SF française qui fait encore date pour plusieurs.

 

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            Puisque je me vois dans l'obligation de commenter certaines productions, je dois dire qu'à la galerie où j'expose mon travail, l'Usine106U, nous accueillons plusieurs tableaux ou l'inspiration SF domine. Dois-je mentionner les dessins de Away, du groupe Voivoid. L'album to the death 84 a rapidement détrôné un nombre impressionnant de production musical, pour se hisser comme un de nos préférés. Au risque de paraître cucul avec un lyrisme noir purement post-industriel, faire une ride avec cet album-là dans Détroit en faillite, en croisant un des 78 000 édifices abandonnés me semble une possibilité pas si mal que ça. L'idée c'est de traverser une ville fantôme. Un quartier revitalisé en banlieue comme les shops Angus à Montréal ne donne pas vraiment le feel, n'en déplaise à Laurent.

 

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            Pour dire vrai, quand une réalité sociale nous vient des États, c'est toujours plus qu'une réalité sociale. La même situation a été vécu par plusieurs mégapole, plusieurs cités, de grandes villes ont des quartiers entiers qui sombrent soudainement dans l'abandon, la vie économique s'est éteinte, ça arrive partout. Mais Detroit, ça fesse. Peut-être un morceau musical comme Suicide & Redemption de Metallica, pour être vraiment all american. Pour 44,95$, Jours de destruction, jours de révolte de Joe Sacco, chez Futuropolis, disponible chez Renaud-Bray.

 

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            Lorsque sous nos yeux se dévoile l'image fabriqué par quelqu'un, on constate qu'il y a un véritable mainstream guidé par l'esthétique de jeux vidéo. Une manière de faire hyperréaliste qui plaît. Nous arrivons rapidement à la conclusion suivante : « Ça fait Heavy Metal.», en référence au magazine de BD. On se trouve devant des tableaux et on dit ça. Dans plusieurs cas, je trouve même l'Art Brut plus parlant, et violent, puisque les représentations sont sur ce thème. Même une bonne toile d’expressionnisme abstrait, avec son si complexe lyrisme des formes et des couleurs, fesse plus dans le dash, comme on dit pour exprimer la shock value. Mais bon, ce n’est pas de la SF, et je parle de visuel. Et puisque le sujet est sur le tapis, on n'a pas beaucoup parlé de l'épisode No man's land de Stargate Atlantis, saison 3. C'est de la SF. D'une certaine façon, c'est aussi un repli identitaire, même si la SF est ouverte à tous. Dans l'épisode, ils décident de tout simplement gazer le vaisseau d'extra-terrestre pour s'emparer du dit vaisseau. Et en deux plans séquences, le tour est joué. Par contre, j'ai du mal à expliquer la présence du soldat canadien au volant du warship. 

 

            L'anthologie Retour sur l'Horizon réunis des auteurs, des professeurs, des scénaristes de BD, des illustrateurs, rédacteur en chef adjoint du site ActuSF et autres romanciers. Plusieurs sont à découvrir. Aucun académicien, par contre.

 

            Et puis, la SF « en tant que forme de la sensibilité, elle s'est transmise à la culture ambiante », écrit Lehman. Et c'est peut-être ces rêveries de hier et d'aujourd'hui qui nous empêche de voir que le futur de demain est aujourd'hui?     

 

 

 

« ne m'attends pas ce soir, car la nuit sera blanche et noire »

Gérard de Nerval

 

 

 

En consultant la liste dans le Parisien, tandis qu'à Paris Stephen King, pour la première fois en France, donne des interviews à la presse parisienne, extrait dans Libération

« La publication littéraire via Internet? «[…] Aujourd’hui, il n’y a plus de gardien de but, plus personne pour vous dire que votre grammaire est nulle, que votre truc est plein de clichés, donc les gens balancent les mots n’importe comment, et ils s’en foutent. Il n’y a pas grand-chose à faire hormis espérer que les lecteurs recherchent la qualité. Or certains de ces livres marchent… Fifty Shades of Grey, franchement, c’est pas très bon.»

Ecrivez-vous toujours en écoutant du metal ? «J’ai les oreilles cramées car plus c’est fort et plus j’aime. […] AC/DC, Metallica, Judas Priest, Anthrax… Mais j’aime aussi James McMurtry, et d’autres chanteurs du côté de la country.»

Après Maximum Overdrive, referez-vous un film, comme réalisateur ? «Maximum Overdrive, c’est un navet, mais il faut garder à l’esprit que je travaillais avec une équipe italienne dont je ne comprenais pas un mot, et puis j’étais défoncé ou bourré, ou les deux…»

 

 

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Une affaire personnelle

Kenzaburo Oe

Nouveau Cabinet Cosmopolite Stock

1994, 179 pages

 

Arrachez les bourgeons, Tirez sur les enfants

Kenzaburô Oé

Gallimard, 1996, 233 pages

 

Le faste des morts

Kenzaburô Oé

Gallimard, 2005, 175 pages

 

Au temps de Botchan

Natsuo Sekikawa, Jiro Taniguchi

5 volumes, traduit du japonais par Sophie Refle

Seuil, 2004

 

 

            Le ciel, à présent, était d'un noir d'encre, au-dessus du brouillard rougeâtre que             faisaient les tubes de néons de la place. Une goutte de pluie s'écrasa sur la joue de Bird, qui baissa la tête et, n'ayant rien d'autre à faire, s'arrêta pour uriner furtivement. Avant qu'il eût fini, il entendit dans son dos des bruits de pas. Il se retourna et se vit entouré par les gamins aux blousons brodés.

                       

Il ne voyait pas leurs visages, mais il se rappela leurs expressions narquoises, au tir du coin. Sa faiblesse avait excité la sauvagerie instinctive de la bande, éveillé en eux le désir de tourmenter un compagnon de jeu incapable de se défendre. Bird eut peur et chercha une issue.

            ...

             A peine avait-il fait trois pas qu'il se heurta à une silhouette noire. Le coup de poing le fit tomber sur le talus. Avec un gémissement, il cracha de la salive mêlée de sang.  

 

            Dans nos sociétés modernes, industrielles et démocratiques, l'irruption incontrôlé de violence demeure une source de crainte pour beaucoup de citoyens, l'insécurité des grandes villes, avec une criminalité de plus en plus dure et violente, est depuis les années 1980 une réalité sociale, alors que l'avenir radieux s'assombrissait, et les institutions traditionnelles sont laissées à l'abandon, ce qui revient à dire qu'il y a plusieurs discours sur la violence incontrôlée. Une déclinaison est sans aucun doute le tireur fou, l'homme armé sortant de nulle part pour abattre sans piété et sans cœur des hommes et des femmes, des étudiants sur des campus. Rapidement on rejoint les images du cinéma en parlant de ça, c'est un mythe moderne de notre société, comme le gangster, c'est sur un écran. Mais s'il y a discours, c'est qu'il y a réalité, et donc, des faits, quantifiables et qualifiables. Plutôt lié à un trouble mental, et moins attaché à des troubles sociaux ou à une crise sociale, quand ce n'est pas qu'un crime particulièrement sanglant, un homicide. Aujourd'hui, dans une école dans le Connecticut, 27 morts, la majorité des enfants, drames sordides, tragédies incompréhensibles. Pour ne pas oublier, en 2007, la fusillade de Virginia tech, avec un étudiant tuant 32 personnes et en n'en blessant 25 autres, le tueur s'était filmé avec l'aide d'une caméra vidéo, et il avait envoyé l'enregistrement aux médias. Il y a aussi le tireur de l'université du Texas, en 1966, alors qu'un ancien marine, après avoir tué ses parents, écrit simplement que « la vie ne vaut pas la peine d'être vécue », et armés de fusils et de carabines, il grippe sur le toit de la tour d'observation de l'université du Texas, et commence le massacre. 16 morts, 32 blessés. L'homme est abattu par les forces de l'ordre. Il y a la tuerie de Colombine, qui prendra fin avec le suicide des deux agresseurs armés. Ils étaient entrés dans l'établissement scolaire, et avait commencé à tirer. 13 morts, 24 blessés. À l'intérieur de la société américaine, la liste peut continuer longtemps. Et les témoignages des victimes et les cérémonies commémoratives sont aussi des actions communes pour ne pas oublier le drame, l'horreur, la tragédie, la souffrance humaine.

 

            Une autre déclinaison est le gang de jeune. Depuis que les lignes directrices des progressistes sont devenues des idéologies bon marchés, partout on retrouve ce clan violent, ce groupe cinglé. En lisant Last exit to Brooklyn de Hubert Selby, à la troisième page les poings se serrent, la bagarre éclate, quelqu'un est décoiffé et quelqu'un paye pour. Ça aussi c'est un mythe urbain et moderne pour nos sociétés. Dans Une affaire personnelle de Kenzaburo Oé, le même regroupement de jeune devient l'assaillant du narrateur. Celui-ci est en pleine dérive, professeur, mais surtout ivre, avec une femme à l'hôpital et un enfant déformé comme progéniture, il se soûle et va baiser sa maîtresse pour comprendre quelque chose, tout comme il essayait de comprendre quelque chose quand il s'était retrouvé dans une salle de jeu, devant ce qu'il pensait être un instrument de torture du moyen-âge. « Elle représentait une belle jeune fille en acier, grandeur nature, protégeant de ses bras croisés sa poitrine nue. Le jeu consistait à lui écarter les bras pour entrevoir ses seins de métal. Selon la force du joueur, un chiffre apparaissait dans les yeux de la fille et, au-dessus de sa tête, un tableau chronologique indiquait l'âge probable du concurrent » (p. 17). Il avait joué, et attiré sur lui l'attention du groupe. Lieu, territoire, activité. Quelqu'un est décoiffé.

                

            Puis, des enfants et des femmes du village se sont rassemblés sur la route, en nous lançant des regards empreints de curiosité, de gêne, de désinvolture hébétée; échangeant des propos susurrés et fébriles et laissant échapper de brusques éclats de rires, pour notre plus grande indignation.

 

            Une maison de correction, des jeunes, des gamins pris en charge par des éducateurs, on les frappe, on leurs donne des coups. On organise une marche, certains tentent de fuir, les villageois, c'est comme les éducateurs, on les frappe. La marche est une longue procession dans Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants

 

            Dans le recueil de nouvelles, il y en a trois.

 

            « Baignant dans un liquide brunâtre, les morts se tenaient enlacés et leurs têtes se heurtaient, certains flottant l'un tout contre l'autre, d'autres immergés à demi »

 

            Le faste des morts. Publié en 1957. On est dans une morgue, avec des cuves et des cadavres, avec des blouses et des cadavres, avec des civières et des cadavres. Tous ces morts, jamais le corps humain n'est autant une présence que lorsqu'il est mort et inanimé.

 

            « Le lendemain matin, les yeux rougis à cause de son sommeil agité, il nous raconta qu'il avait plongé la lame d'un poignard dans le ventre gras d'une prostituée qui s'était moquée de son sexe et que le sang avait giclé de la plaie pareille à une rose ».

 

            Le ramier. Publié en 1958. Des jeunes, en prison. Les autorités appellent ça une maison de redressement, mais les kids ne comprennent pas, ils font ce qu'ils leurs passent par la tête sans chercher à expliquer quoi que ce soit. Et c'est violent.

 

            « Ah, ah, oh, ah, je ferme les yeux, mon sexe brûlant et raide que je saisis se contracte instantanément, et en lui gicle le sperme dont je sens le flux à travers mes doigts. Pendant ce temps, je me rends compte que tout mon corps est une mer d'été, à midi, en plein soleil, ou se baigne une grande foule dénudée, silencieuse et heureuse. Puis sur cet océan de mon corps passe la fraîcheur d'un après-midi d'automne. J'ai tressailli et rouvert les yeux. Le sperme avait éclaboussé les carreaux au pied de la baignoire. ».

 

            Seventeen. Publié en 1961. L'histoire d'un branleur d'extrême-droite. Non seulement c'est des bonnes pages sur un branleur, toujours étonnant qu'on est incapable d'écrire 40 pages sur sa propre masturbation, toujours étonnant de tomber sur quelqu'un qui en est capable. Et après, et bien, l'engagement à l'extrême-droite, à partir d'une masturbation excessive. Le moins qu'on puisse dire, c'est pas tout le monde qui aboutit à cette identité politique à partir de cette activité.  

 

            Le festival de bande dessiné Angoulême avait décerné un prix à Jiro Taniguchi pour son travail sur Au temps de Botchan. La meilleure image pour résumer toute cette planche dessinée est peut-être un japonais debout en kimono dans un bureau, sa silhouette découpée par le soleil qui décline. C'est la fondation du japon moderne qu'on a sous les yeux, et s'il y a des chemins de fer, des avions, des bateaux et des bureaux administratifs, il y a des geishas, des kimonos et la famille japonaise. Les histoires tournent souvent autour d'écrivains et de poètes, qui sont pour nous, occidentaux, des inconnus, mais qui sont toujours présentés comme important. En fait, ce qu'il ajouter, c'est qu'en privilégiant ce type, c'est surtout l'individualité qu'on cible. L'effet, voulu ou non, est par contre le suivant, c'est comme se promener dans un corridor avec de très grands portraits de bourgeois avec toujours la mention que c'est une illustre personne, et on sort de cette pièce en se disant qu'à part l'égoïsme bourgeois bien cadré, que c'était tous des nobobys. Le cadre réaliste soutient très bien les histoires, car on sait que l'expressivité du manga, souvent décrié comme puéril, peut être terriblement efficace et caricatural, alors que c'est un poète sans le sou, alors que c'est un mariage difficile, impossible, alors qu’un complot pour tuer l'empereur, alors que le parti socialiste naissant et les anarchistes s'opposent. C'est un monde moderne que nous avons quitté, et qui demeure encore près de nous, plus près qu'on le pense, puisqu'en tournant quelques feuilles, c'est hier, aujourd'hui, demain, après-demain.    

 

 

 

 


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Et à jamais, cet album va être gravé dans ma mémoire, avec le speech d'Antoine Bertrand à la fête nationale.

Le discours, publié dans La Presse, m'a fait penser à Cyberpunk 2077.

Je pense à Antoine.

 

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Mon album Coma est proche du death métal mélodique, c'est une relecture de mes cahiers, avec différents paramètres en tête, mais surtout avec une attention au pluralisme des styles, il y en a plusieurs, tout comme celui qui va devenir mon style. Autrement dit, c'est un regard jeté sur différents aspects d'un style graphique. C'est plutôt fragmentaire, avec quelques séquences narratives, portées par des lignes et des traits. L'intervention de la photo à la fin va comme suspendre cette exploration des différentes compositions.

C'est comme un album méta, death métal mélodique, où le sujet est surtout la ligne, le trait et le dessin. Sans pour autant évacuer certaines réalités sociales. 

Dans un de mes romans, j'ai un personnage qui est basé sur ce que j'aurais pu être, et comme tout le monde parle de la guitare, ce personnage joue de la guitare. J'étais inscrit à un cours, j'apprenais les accords pour House of the rising sun, mais j'ai abandonné le cours. Le personnage devient un double, devient ce que j'aurais pu devenir, un joueur de guitare, et mon album Coma va emprunter la même démarche, comme un passé alternatif qui ouvre d'autres perspectives.

De façon générale, on ne s'intéresse pas vraiment à ce qu'un web-bédéiste peut penser, on s'empresse de trouver un sujet hors-sujet pour ne pas parler de la web-bd. En fait, de façon encore plus générale, on s'intéresse pas vraiment à l'articulation d'énoncés dans un discours intelligible, d'où la stupeur chez plusieurs quand ça arrive, c'est un phénomène récurrent. Même après de multiples générations qui sortent des écoles, la stupeur prend possession de plusieurs visages.

On trouve un autre sujet plutôt que ce qu'on vient de lire, on organise des quizz, mais on parle jamais vraiment de la web-bd. C'est vrai pour d'autres médiums, mais c'est particulièrement vrai pour la web-bd. Alors il faut que je développe un peu, même si, par le fait même, tout ça est déjà dans la web-bd. 

On veut surtout pas parler de dessin, parce qu'on sait pas vraiment quoi dire à un type qui dit que Mojo dessiné par Arthur Adams a été vraiment inspirant, parce qu'on sait pas de quoi il parle, alors c'est les conventions et la communication visuelle, et de toute façon, si on arrive avec Love and Rockets de Gilbert Hernandez, on veut pas vraiment parler de ça non plus, alors de façon générale, on parle pas de dessin. Le sujet est trop complexe. Même dans un comic jam, on parle pas de dessin.

Et dans le monde de l'art, on parle surtout pas de dessin, on regarde ailleurs, jusqu'au jour où l'on tombe sur des livres de dessinateurs accrochés sur des murs d'un musée, et puis alors on dit, mais, c'est des dessins de Taniguchi, et puis, voilà. Peut-être qu'il y a une honte de parler publiquement de dessin. Mais c'est pas mon cas, mais si on parle pas de dessin, de différentes sortes de dessins, des traits, des lignes, des agencements sur la page, c'est probablement parce que les gens ont honte de leurs dessins. Alors on se rabat sur d'autres sujets, l'alimentation, la circulation en ville, la météo, la guitare. 

Peut-être que c'est trop low art, et que finalement, parler de dessin fait en sorte que l'on doit finalement dire qu'on apprécie du low art, alors c'est la honte d'apprécier du low art. Le capital symbolique n'est pas important pour ceux et celles qui apprécient du low art, alors on parle pas dessin. Sauf de ceux de Taniguchi. 

Et le résultat de tout ça, c'est qu'on va probablement organiser une table ronde sur le sujet, en prenant bien soin de ne pas parler de mes dessins, et surtout pas de mon album Coma, parce que c'est trop Death Metal mélodique, et comme c'est un genre contemporain, on préfère parler d'un autre sujet. 

Y'a aussi une autre approche, que j'ai déjà mentionné, qui consiste à vouloir incarner les dessins, et j'utilise souvent l'exemple de la caricature du matin, du salon, et le fait que je ne ressens pas le besoin de sortir des accessoires pour refaire la caricature du matin dans mon salon. C'est peut-être lié à une méconnaissance du dessin finalement, le fait de contester la représentation graphique pour faire valoir la réalité d'un type qui refait la caricature du matin dans son salon. Mais peu importe ce qu'il va faire, la caricature du matin va rester pareil dans le journal. D'où mon questionnement. C'est un rapport au réel, et on comprend pas vraiment ce que le dessin vient faire dans cette histoire. C'est aussi un rapport à des représentations, et on comprend pas vraiment ce rapport à des représentations, comme pour faire un rapport au réel, par le biais des représentations dessinées. Le monde, après 3 siècles de dessins dans les journaux, a encore de la difficulté avec les caricatures, le dessin de presse, et le dessin finalement. Il ne sait pas quoi faire avec le dessin. Alors il fabrique de l'illusion dans son salon à chaque matin. Pour ma part, j'ai toujours trouvé cette approche du dessin trop proche d'une lecture réductrice, mais c'est mon point de vue. Et c'est bizarre à dire, mais il y a un lien entre le déficit démocratique et la bonne conscience qu'on retrouve dans les médias. 

Y'a aussi cette histoire, d'un type dont le superpouvoir est de faire des dessins, et il vit dans l'anonymat à Montréal, avec une double identité, et lorsque le temps l'exige, on le retrouve à l'international, en France, en Europe, dans les Amériques, dans les grandes conférences internationales, et le voilà, il fait des dessins, mais sauf la planète terre au complet, personne ne le sait à Montréal. Cette histoire n'est pas dans Coma. 

J'ai fait des efforts pour évoluer, pour laisser de côté la rue décadente, une thématique qui me hante depuis que le nightlife était visible de ma fenêtre d'appartement, et c’était finalement un nightlife qu’on ne voulait pas voir, mais j'aurais dû voir plus grand, plus loin, faire un album de BD country, au village des Guylaine Tremblay, avec des Guylaine Tremblay partout, au resto, à la biblio, au magasin général, et des chapeaux, des guitares et des chansons, des feux de camps et des pickups, mais même là on aurait regardé cela en disant, ouin, des dessins, c'est comme une spirale qui avale tout, on doit parler davantage de dessins. 

 Le problème est plus profond, ce n'est pas juste le dessin, c'est avoir, au-delà de l'album BD, un animal rationnel qui articule sur son album de BD. C'est ce qui fait peur.  

Dans la faille sociétale, on va trouver de la violence sociale, et mon style n'est pas vraiment adapté à cette thématique, même si beaucoup de mes histoires vont graviter autour de cela, tout comme autour de la rue décadente. Une approche plus réaliste pourrait rendre ça autrement. Dans Coma, c'est vraiment le dessin qui est important, comment la page va être investie. J'avais une certaine idée de la composition, et plusieurs pages vont toujours se faire de la même façon. Il y a aussi l'idée des portraits. C'est lié à une observation. Mais surtout à un dessin. 

 

 

 

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Le profond niais

 

 

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Dans un souci d'éducation qui me tape sur les nerfs, et j'imagine avec le gouvernement qui désinvestie dans l'éducation, et le faible niveau des médias locaux, j'ai pas fini de ramer, une web-bédé n'est pas dans un calepin ni dans un album, mais sur le web, d'où le terme web-bd. Et moi qui rêvait d'une allocution avec des post-docs. 

La web-bd est étudié dans les comic book studies, comme la BD. Un festival important est Angoulême, et personne n'en parle dans les médias locaux de faible niveau. Le marché de la web-bédé est important. Le support n'est pas l'album, n'est pas le capelin ou le cahier. 

J'imagine mon guitariste imaginaire avec un groupe de débutant, ça doit être chiant, toujours répéter la même chose, qui est une évidence, toujours reprendre la même chose, pour répéter encore et encore. En fait, c'est de ne plus être en contact avec l'animal rationnel qui est troublant. Des troubles d'apprentissages et des dissonances cognitives, des propos hors-sujet, du mépris et de l'ignorance. De quoi complétement se déconnecté, et prendre des vacances dans un bain.  

C'est donc un web-bédéiste qui fait de la web-bédé. 

J'en fait depuis 15 ans, et j'ai 6 tomes pour mon anthologie. 

Je suis encore plus bas dans mes explications que la section jeunesse sur le site de Radio-Canada, comme si une telle chose était possible. 

Peut-être un exemple pour aider la compréhension. Si dans une case, un couple mange, au même moment, le bédéiste ne mange pas. Mais il a dessiné la case du couple qui mange. Et, à moins d'être le chien de Pavlov, le lectorat ne mange pas lorsqu'il regarde le couple qui mange. Il n'est pas obligé de manger au même moment. Il y a, avec une page blanche et un crayon, différentes façons de représenter le couple qui mange. J'ai des séquences de cinéma dans la tête, mais en BD, il faut organiser les traits, les lignes, en fonction d'une communication visuelle, et celle-ci va faire passer l'idée d'un couple qui mange. Ça peut-être au resto, ou ailleurs, il peut y avoir de la musique, un achalandage, mais l'idée principale, c'est que ce couple bouffe de la nourriture, dans la case.  

Et avec une logique implacable, on peut affirmer que si tu as faim, et que tu regardes une case avec des gens en train de bouffer, tout indique que tu auras encore faim après ta lecture. Ou vous, là je ne vais pas reprendre mon explication en disant vous. 

 

Idée de BD qui n'est pas dans Coma

Crise du logement, il y a deux ans, un campement, une panne d'électricité, un corps mort, et des ambulanciers qui n'arrivent pas, trop de chantier. Le suspect numéro un devient un bédéiste, présent sur les lieux, car il a dessiné le défunt. En fait, c'est un web-bédéiste avec un comportement erratique, et donc pour les 12 prochaines pages, l'album prend une tournure didactique, ou l'on explique, 4 ans et plus, la web-bédé, même des représentants de la CAQ débarquent en hélico, et pendant 3 pages on se questionne sur le statut du dessin en société, et comment inclure des trauma-avertissements. Plan général d'une foule de plusieurs millions dans les rues, et le ministre Drainville, à cause de son gros sac, ne peut pas se déplacer. 

Sur le corps du défunt, un laissez-passer Pour un Canada fort.

On découvre, dans un moment de tension dramatique, qu'il avait déjà été l'employé du mois, et que sa bine se retrouvait dans un portrait formaté d'une coorporation quelqueconque. Stupeur. 

L'enquête piétine, les commentateurs, très souvent d'anciens parlementaires depuis le club des ex, lâchent leurs indignations, et puis, tout ça tombe dans l'oubli, après qu'une poutrelle d'un raccordement d'autoroute écrase un camping car en plein après-midi, avec le fils d'un sénateur dans un sleeping bag sur le siège arrière.  

 


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La rue décadente, et son imaginaire social, va s'inclure dans une faille sociétale, et l'homicide vient rapidement à régner, tout comme dans l'imaginaire de la torture, mais ici, l'important, c'est la relation asymétrique. Peut-être ici souligner que les représentations d'un imaginaire social sont liés à des conditions sociales, peuvent s'y référer, mais généralement vont articuler autre chose que les salles de rédaction de la presse populaire. 

On va souvent associé l'homicide au nihilisme. D'où le grand nombre de polar qu'on pourrait nommer des romans nihilistes. Le facteur sonne toujours deux fois (1934) de James M. Cain serait l'un d'eux. 

On va retrouver dans ce roman quelques caractéristiques du polar, dont l'imprévu, qui vient complétement changer le scénario, des meurtres, qui sont planifiés, et, comme dans beaucoup de polar, un système de justice dont les personnages incarnent la loi, l'ordre, et la corruption. Souvent, ces personnages vont s'exprimer pour signaler un populisme. Et on touche ici une autre caractéristique, le niveau de langage populaire. Pour une raison que j'ignore, le standard français, dans la série noire, a été Touchez pas au grisbi ! ( 1953), d'Albert Simonin. D'où le " sur-argotique". 

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Ed McBain et le 87e District

 

Commençons par un classique. L’élément de preuve (1958). À la page 731 et 753.

 

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            En 1928, lorsqu’André Breton va faire paraitre Nadja, l’inclusion de photographie dans le livre se voulait une façon de se déprendre du descriptif romanesque, de la structure rationaliste. Le roman d’Alfred Doblin, Berlin Alexanderplatz en 1929, va aussi inclure des « matériaux hétérogènes », comme des annonces dans les journaux, des encarts publicitaires, et d’autres choses, mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est que ce procédé, qui peut se réaliser par montage ou par collage, va faire intervenir des éléments étrangers au texte, le faisant basculer définitivement dans le domaine du profane, désacralisé, historicisé, contextualisé. En d’autres termes, la matérialité des signes, et sa reproduction, s’affirme avec une textualité. La poétique du document chez McBain est interrelié avec ce que l’institution sociale de la police produit comme document, et rencontre comme document. Plus haut, on voit un facsimilé d’une lettre de menace, mais plutôt que de la décrire, le roman va l’inclure, ce qui tend à amenuiser l’espace fictif, la passivité et les habitudes du lecteur se retrouve dérangé, tout en renforçant cet espace fictif, de façon impersonnelle, dans le développement de son texte. Cet effet est surtout appuyé lorsqu’on est confronté soit à un rapport de police, avec son format administratif, soit à une déclaration.

 

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            Mais revenons à des façons plus conventionnelles, ce qu’on va aussi retrouver dans ces livres.

 

            Là où il innove, c’est en incluant la culture visuelle de l’institution sociale impliqué dans la narration (le poste de police), de la société (pub), ainsi que l’inclusion de graphie manuscrite (lettes, notes), de graffiti, de tatou, de gribouillis. En fait, tout ce qui sert de support à des mots aurait tendance de se retrouver dans un roman de McBain, l’exemple le plus spectaculaire était les mots gravés à la base d’une balle de carabine.   

 

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            La poétique du document vient s’insérer dans les romans de McBain dans la structure polyphonique qu’il va mettre de l’avant. On ne se retrouve pas devant les perceptions et le discours du « point de vue d’un individu donné », basé sur l’unité d’une conscience, mais devant une multitude, une « conscience autre, étrangère » dans un discours, ce qui permet l’inscription d’une pluralité, d’une hétérogénéité : « Le texte (polyphonique) n’a pas d’idéologie propre, car il n’a pas de sujet (idéologique). Il est un dispositif où les idéologies s’exposent et s’épuisent dans leur confrontation ». On pourrait avancer que le poststructuralisme, à sa manière, va renouer avec l’unité de conscience, en incluant d’autres données, comme la corporéité, par exemple. Le texte polyphonique ne va pas nécessairement rompre avec l’unité de conscience, ce que l’Ulysse (1920) de Joyce, et d’autres romans dit moderniste, vont tenter de réaliser, mais va surtout mettre de l’avant un ensemble, ce qui, par le fait même, vient relativiser les points de vue, pour les inclure dans des interactions. Cette structure romanesque va se retrouver popularisée dans de nombreux romans, mentionnons World War Z (2006), de Max Brooks, la trilogie Vernon Subutex (2015-2017), de Virginie Despentes, et la trilogie U.S.A. (1930-1936), de John Dos Passos, et pourquoi pas Le Bruit et la Fureur (1929) de William Faulkner. Au cinéma, Rashōmon (1950), Requiem pour un beau sans-cœur (1992). À la fin du tome 9 du 87e District-intégrale, on retrouve un dictionnaire des personnages, avec une entrée pour les grands noms de la série, Steve Carella, Bert Kling, Meyer Meyer, Cotton Hawes, Arthur Brown, Hal Willis, Andy Parker, Peter Byrnes, Alf Miscolo, Dave Murchison, John Marshall Frick. Dans chaque livre, plusieurs d’entre eux vont intervenir dans l’enquête policière, et chacun vont avoir, comme dans la vie, des parcours différents.

À partir de cette polyphonie, comme structure romanesque, vient s’inclure la poétique du document : « créer avec des matériaux hétérogènes, de valeur inégale et totalement étrangers les uns aux autres, une œuvre artistique unique et complète », c’est ce que McBain a réussi à faire. Pour la plupart des romanciers, les « matériaux hétérogènes » vont surtout être différents registres de discours, et tout le travail est d’arriver à combiner ces points de vue. Le roman policier a ceci de particulier, il offre la possibilité d’intervenir dans l’ensemble de la société, du plus bas des strates sociales jusqu’à la haute société. L’ensemble des romans de Raymond Chandler vont donc parcourir les différents échelons de la société, avec, on s’en doute, des façons différentes de se présenter au monde. Une bonne partie du roman policier, disons traditionnaliste, comme on va le retrouver dans la série télé Columbo (1971-1978), va faire interagir un homme du peuple, le policier, dans le high society crime. McBain vient rompre complètement, comme Chandler, avec ces procédés dramatiques, datant d’Agatha Christie et de Hercule Poirot (série télé -1989-2013), en construisant un nouveau sous-genre dans la littérature policière : le police procedural. Il existe même des études qui vont souligner que ce type de roman populaire, pour les classes populaires, à une certaine époque, permettait d’acquérir les codes sociaux adéquats, le vocabulaire d’un niveau de langage, lorsqu’ils se retrouvaient en interactions avec d’autres groupes sociaux. De nos jours, d’autres sources de diffusion peuvent entretenir les mêmes finalités. L’idée d’être dans le coup. Et, à l’inverse, tout ce qu’on va retrouver comme slang, soit un registre du langage, popularisé dans les années ’60, peut se retrouver énoncé par différents personnages dans les livres.

Les « matériaux hétérogènes », chez McBain, c’est par exemple l’utilisation de la typographie « courrier news », qui va intervenir pour indiquer dans le texte une autre sorte de texte. Le rapport par exemple, qui va se retrouver sur une page, garde tout du format du rapport. À cela, va venir aussi se greffer l’écriture manuscrite, voir le graffiti. L’iconique se retrouve aussi. Diverses formes littéraires, différentes inscriptions textuelles, ne relevant pas à strictement parler de l'art littéraire, ou du discours romanesque, vont dans son format être ainsi incorporé. La carte, aussi, par exemple. Ce que mon texte propose ici, c’est de tenter de regrouper tous ces éléments, de les identifier, dans chaque livre, à chaque page, pour ensuite établir le répertoire de forme qu’il va utiliser. Parce qu’il faut savoir que McBain va régulièrement utiliser ce procédé dans ces compositions, et il est très varié. Comme lecteur, on s’attend toujours à quelque chose, à quelque chose de différent. Or, même si c’est varié, tous ces éléments restent dans un certain répertoire de forme. Si ce n’était qu’un gimmick, et c’en est un comme procédé, on ne le retrouverait pas toujours en accord avec le discours romanesque. Toutes ces variations interviennent dans les variations de la forme romanesque, le police procedural polyphonique, qui va toujours utiliser la même équipe de policier dans ces enquêtes, mais encore ici, ces contraintes vont toujours produire de l’inédit, ce qui est incroyable pour une suite romanesque d’une telle longévité (1956-2005), dans une préface, Jacques Baudou va parler d'un miracle McBain, 53 romans, 3 nouvelles. Bakhtine affirme que : « le roman pris comme un tout, c'est un phénomène pluri stylistique, plurilingue, pluri vocal. », et les romans de McBain sont au-delà de tout cela, sans aucun doute, tout en étant tout ça. On comprend donc que, livre après livre après livre, plusieurs contraintes formelles vont rapidement s’installer, tout en interagissant avec des éléments narratifs qui se renouvellent.  Malheureusement, je ne peux pas ici expliquer le contexte de chacune des incorporations « extratextuelles », il faudrait résumer des livres, puis des sous-intrigues, mais ce n’est jamais gratuit, c’est un élément du discours romanesque.

 

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Vol. 1

Du balai !/ Cop Hater (1956)

            4 entrées. (p.42-49-63-110)

Le Sonneur / The Mugger (1956)

            6 entrées. (p.182-183-184-193-208-244)

Le Fourgue / The Pusher (1956)

            0 entrée.

Faites-moi confiance / The Con Man (1957)

            9 entrées. (p.407-411-412-422-424-430-432-437-464)

Victime au choix / Killer’s Choice (1957)

            4 entrées. (p.519-52-594-612)

Crédit illimité / Killer’s Payoff (1958)

            6 entrées. (p.622-629-637-641-649-665)

Souffler n’est pas tuer / Lady Killer (1958)

            7 entrées. (p.731-753-790-791-792-793-827)

 


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Vol. 2

Soupe aux poulets / Killer’s Wedge (1959)

            1 entrée. (p.49)

Pas d’avenir pour le futur / ‘Til Death (1959)

            7 entrées. (p.116-121-160-161-162-165-168)

Rançon sur un thème mineur / King’s Ransom (1959)

            2 entrées. (p.222-283)

La Main dans le sac / Give the Boys a Great Big Hand (1960)

            2 entrées. (p.351-352)

À la bonne heure / The Heckler (1960)

            11 entrées. (p.452-457-471-476-477-478-479-480-497-505-512)

Mourir pour mourir / See Them Die (1960)

            1 entrée. (p.549)

Le Dément à lunettes / Lady, Lady, I Dd It! (1961)

            11 entrées. (p.664-665-670-671-681-698-717-725-758-759-764)

Vol. 3

On suicide / Like Love (1962)

            15 entrées. (p.25-42-56-57-97-98-99-100-116-117-119-133-134-135-136)

Les Heures creuses / The Empty Hours (1962)

            5 entrées. (p.149-152-156-157-158)

J / J (1962)

            0 entrée.

Tempête / Storm (1962)

            0 entrée.

Dix plus un / Ten Plus One (1963)

            9 entrées. (p.291-333-351-352-362-363-367-393-394)

La Hache / Ax (1963)

            1 entrées. (p.493)

Entre deux chaises / He Who Hesitates (1965)

            1 entrée. (p.523)

Cause toujours, ma poupée / Doll (1965)

            9 entrées. (p.642-643-671-675-681-682-700-727-728)

80 millions de voyeurs / 80 Million Eyes (1966)

            5 entrées. (p.771-772-773-813-839)

 

Vol. 4

La Rousse / Fuzz (1968)

            6 entrées. (p.57-69-83-92-110-152)

Mort d’un tatoué / Shotgun (1969)

            7 entrées. (p.195-279-280-281-282-283-284)

En pièces détachés / Jigsaw (1970)

            16 entrées. (p.295-303-306-319-320-330-331-345-359-363-365-376-390-391-397-398)

Tout le monde sont là! / Hail, Hail, the Gang’s all Here! (1971)

            5 entrées. (p.424-431-440-442-459)

Après le trépas / Sadie When She Died (1972)

            13 entrées. (p.568-570-604-605-611-612-622-623-624-625-626-627-628)

Le Sourdingue / Let’s Hear It for the Deaf Man (1973)

            19 entrées. (p.662-670-674-691-697-704-705-707-712-714-722-743-745-746-747-749-756-758-761)

Branle-bas au 87e / Hail to the Chief (1973)

            9 entrées. (p.802-864-865-866-867-868-869-870-871)

Vol. 5

Flouze / Bread (1974)

            3 entrées. (p.17-112-113)

Adieu cousine… / Blood Relatives (1975)

            18 entrées. (p.205-225-230-231-232-233-234-235-236-237-238-239-240-241-242-243-244-245)

N’épousez pas un flic / So Long as You Both Shall Live (1976)

            0 entrée.

Ça fait une paye! / Long Time No See (1977)

            14 entrées. (p.363-375-425-428-429-430-431-432-445-493-494-526-528-529)

Calypso / Calypso (1979)

            1 entrée. (p.543)

Un poulet chez les spectres / Ghosts (1980)

            3 entrées. (p.697-702-703)

Coup de chaleur / Heat (1981)

            5 entrées. (p.835-858-907-952-953)

Nid de poulets / Ice (1983)

            2 entrées. (p.994-995)

Vol. 6

Lightning / Lightning (1984)

            21 entrées. (p.18-39-77-81-82-105-107-108-110-111-112-113-114-115-116-117-118-119-121-123-190) + questionnaire (pp. 157-164)

Huit chevaux noirs / Eight Black Horses (1985)

            19 entrées. (p.196-197-208-213-222-224-228-238-258-268-274-276-277-280-281-287-301-320-321)

Poison / Poison (1987)

            11 entrées. (p.366-367-368-369-370-371-372-373-480-482-485)

Quatre petits monstres / Tricks (1987)

            5 entrées. (p.585-603-636-665-667)

Isola Blues / Lullaby (1989)

            3 entrées. (p.710-730-731)

Vol. 7

Vêpres rouges /Vespers ( 1990)

            6 entrées. ( p. 21-30-51-53-54-198)

Les veuves / Widows (1991)

6 entrées. ( p. 243-260-360-362-373-411)

Kiss / Kiss (1992)

3 entrées. ( p. 506-533-629)

Poisson d'avril / Mischief (1993)

            14 entrées. ( p. 667-717-741-747-763-778-782-805-812-814-815-821-823-853)

Vol. 8

Romance/ Romance (1995)

            19 entrées. ( p. 33-42-66-67-68-83-84-130-131-152-153-155-157-159-160-175-180-190-191)

Nocturne / Nocturne (1997)

            7 entrées. ( p. 216-225-229-266-267-291-315)

La Cité sans sommeil / The Big Bad City (1999)

            1 entrée. (p.447)

La Dernière Danse / The Last Dance (2000)

3 entrées. ( p. 668-711-712-)

Cash Cash / Money, Money, Money (2001)

            6 entrées. (757-764-820-891-935-936)

Vol. 9

Roman noir / Fat Ollie’s Book (2002)

            6 entrées. (757-764-820-891-935-936)

Le Frumieux Bandagrippe / The Frumious Bandagrippe (2004)

            6 entrées. (757-764-820-891-935-936)

Jeux de mots / Hark! (2004)

            6 entrées. (757-764-820-891-935-936)

Jouez violons / Fiddlers (2005)

            6 entrées. (757-764-820-891-935-936)

 

Total : 391 entrées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Au-delà du macabre, il y a quelque chose de Rabelaisien et de Baudelairien dans The Dance of Death, de Hans Holbein. 

 

C'est des gravures sur bois, en miniature, de la grandeur de quatre timbres. 

Le récit débute avec la mythologie chrétienne, la création, la tentation d'Adam et Ève, la Chute. Et après, alors qu'Adam laboure la terre, on retrouve ce squelette à côté de lui, comme dans la miniature / case de la Chute, on remarque un instrument de musique dans ces mains. 

Une horde de squelette avec des trompettes, des tambours sont frappés, et à l'arrière, un portique, signe d'un espace urbain. On serait ici plus avec le mythe de la danse macabre, sorte de fête populaire païenne, de carnaval de morts. Les représentations de cela vont se poursuivre avec les décennies, mais à l'origine, c'est des revenants et des fantômes, dans une société où les règles du christianisme s’implantent, avec ces rites et ses rituels. Un livre d’histoire médiéval comme Les Revenants : les vivants et les morts dans la société médiévale, de Jean-Claude Schmitt.

Le Pape, l'empereur, l'aristocratie, les bourgeois, les citadins, toute la société est visitée par les squelettes dansant, ce qui nous laisse avec beaucoup de portrait de société de l'époque, avec des globes célestes et des cartes sur grands bureaux. Comme des trônes, des buffets, des balades dans la cour du château, le squelette peut être n'importe qui, n'importe où, on l'identifie dans l'image, tout comme l'espace social dans lequel il évolue, il participe toujours à une interaction sociale, avec un type social. Il va contribuer à l'action, où en faire d'autres, emportant des personnages, et on hésite alors devant sa présence, certains semblent voir le squelette, et d'autre non. 

Dans l'image du bas, on voit la rue, avec de la pierre, probablement de la terre, des cercles grossiers, mais qui rétrécissent, pour donner l'illusion de l'espace. Les devantures des maisons, soit l'extérieur, la façade, avec des formes simplifiées à l'arrière-plan. 

Les intérieurs des maisons, les cabinets, le port, et les champs, les chemins. 

Le squelette en vient à devenir un double du personnage présenté, une frayeur, un musicien, une présence insoupçonnée. Tout le monde ne participe pas de la même façon à cette danse macabre, et tout le monde ne semble pas prendre conscience de la présence de la danse macabre.

Le jugement Dernier, mythe chrétien, vient terminer le recueil, et un emblème surréaliste avec un sablier, des bras, une roche, une enclume, sur un casque de chevalier, avec une tête de mort, comme un emblème dessiné en creux. 

 

"… il semble toutefois qu'il faille reconnaître une spécificité à cette période qui s'ouvre en Europe à partir du XIIIe siècle pour se refermer au cours des premières décennies du XVIe siècle pendant laquelle sa représentation alimente une iconographie et une littérature d'un style tout particulier marqué par son inspiration macabre…"

 

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Les Middle english romance était typique dans la promotion d’un espace d’épanouissement fondé dans les rôles et les frontières de la famille, de la classe sociale, dans le royaume et dans l’Église, tout cela créant un maillage ayant pour forme la société idéale.  Mais cette popularisation de cette narration, au niveau européen, va principalement se retrouver chez l’élite lettrée.

 

Ici, c'est le XVI siècle, mais on retrouve ce reliquat du passé médiéval, cette conception, jusqu'à Maurice Séguin, avec, il faut le rappeler, les entreprises de colonisation des métropoles européennes du XVI et du XVII. Citation : " On aura reconnu le rôle de la paroisse dans la survivance des Canadiens. On finira bien par reconnaître à son tour le rôle de la seigneurie le jour où l'on aura débarrassé celle-ci des calomnies sous lesquelles l'ont ensevelie soixante-dix ans d'efforts pour obtenir sa disparition". 

 

 



 

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Le livre Tortures and torments of the Christian martyrs est une curiosité. J’ai une réédition bon marché, traduit de l’italien en anglais en 1903 par A. R. Allison, mais si on le croit, déjà en 1660 on retrouvait la douzième édition en circulation, dans des formats abrégés. Car il faut le dire, si l’ouvrage de 1591 du Père Gallonio avait l’intention d’édifier la foi des croyants, on retrouve plus de 24 gravures d’instruments de torture de toutes sortes, ainsi qu’un texte qui se veut exhaustif sur les tortures et les supplices qu’on retrouve dans les textes anciens, de quoi flatter les bas instincts d’une partie du lectorat, et la préface n’ignore pas le phénomène. Incidemment, comme l’indique le titre du livre Théâtre de la cruauté et récits sanglants en France ( XVI – XVII siècle), une certaine réception se logeant dans l’air du temps, et se retrouver devant des illustrations que Roland Barthes, en parlant de celle de l’encyclopédie, n’aurait pas renié, mais mettant à l’honneur une multitude d’instruments de torture, le livre vient loger dans un espace où la curiosité malsaine se mélange à la fascination. Dans Les Planches de l’Encyclopédie, Barthes signale qu’en séparant les images du texte, on se retrouvait devant « une iconographie autonome de l’objet ». Toute l’ambiguïté ici réside entre la scène de torture, et l’instrument de torture. 

            Barthes, sur les planches de l’Encyclopédie, dont la démarche rationaliste vient après la Renaissance, indique que l’objet illustré s’y retrouve de façon anthologique, soit comme tel, de façon anecdotique, inséré dans une vignette, et de façon génétique, où l’on démontre le processus de fabrication, impliquant de la matière et un travail. Ce qu’on retrouve ici, préfigurant cette approche, c’est surtout de l’illustration anecdotique, et aussi anthologique, avec l’objet, l’instrument, au centre du propos. Torturé et tortionnaire se retrouve en pleine action, et en maniant l’instrument ou le procédé, avec souvent l’image figée sur un corps contraint, modelé et moulé en fonction du supplice. Il est donc écartelé, tendu, suspendu, découpé. C’est ici que ce situe l’emphase, et non dans l’expression des effets, soit la souffrance et la douleur. « …l’homme est à un terme, l’objet à l’autre ; entre les deux, un milieu architectural, fait de poutres, de cordes et de roues, à travers lequel, comme une lumière, la force humaine se développe s’affine, s’augmente et se précise à la fois… », va-t-il énoncer lorsque l’usage est une construction, alors qu’ici, la lumière est sombre sur une technique amené à opter la vie avec les plus grandes souffrances.  L’inventaire en devient délirant, avec des variations disons stupéfiantes dans l’administration de la douleur. On se croirait dans le jeu vidéo Enemy Within, avec son accumulation de salle de torture, ou dans la franchise Saw.

Cet inventaire est d’autant plus troublant qu’il intervient ici aussi dans le registre de la relique, de la vie sanctifiée. Le texte fait état d’instrument de torture conservé dans des chapelles, comme s’il était une partie intégrante de l’espace cultuel, comme si mourir de cette façon était au final une condition pour devenir la célébration du martyr et du sacré. D’où le trouble devant la prolifération et devant l’inventaire, comme si tout cela devenait aussi une célébration pour donner sa vie, alors que l’on ne donne que de la mort. Si Barthes va écrire que « …l’objet a été doué d’une opacité malheureuse; assimilé à un état inhumain de la nature, on ne peut penser à sa prolifération sans un sentiment d’apocalypse ou de mal-être… », on voit bien à la lecture de ce texte comment il a vu juste en fonction de la culture matérielle. Mais en combinant, contrairement aux planches de l’Encyclopédie, l’objet et son usage, l’illustration et la vignette, on reste dans l’ « opacité », d’autant plus, comme je viens de le dire, deux niveaux de lecture, l’ordre spirituel supérieur, et l’ordre matériel, en viennent à se confondre, d’où l’ambigüité. Cette tension se retrouve lorsqu’on tente d’identifier les lettres de légendes, parfois absente, dans la vignette, souvent très chargé, « condensé de sens ». Le pourquoi du comment nous échappe, à plus d’un titre. La visée didactique de l’illustration est visiblement à perte, et devient souvent la réponse non pas à comment on torture, mais à comment faire un martyr. On applique une logique et une technique à de l’illogique, qui ne va trouver son sens que dans un autre type de récit. Et le choix de rendre visible cette situation de martyr par l’image vient se buter aux propriétés de l’image : « Le privilège de l’image, opposée en cela à l’écriture, qui est linéaire, c’est de n’obliger à aucun sens de lecture… ». C’est bien ici que la glorification échoue, avec le corps pris dans un procédé, voir un processus. « Il y a une profondeur de l’image encyclopédique, celle-là même du temps qui transforme l’objet en mythe », écrit Barthes, et en considérant les corps et les instruments de torture dans ce livre, c’est bien à toutes une série de mythe sociaux, avant la prédominance de la matière, de la technique, et de la rationalité, auquel se référent implicitement les illustrations et le texte.

            Tortures and torments of the Christian martyrs va, par l’emploi d’une illustration plus technique, plus descriptive, préfigurer les Lumières et l’encyclopédie, d’un autre côté, il n’échappe pas à la tradition hagiographique, où invariablement la vie des saints va être confronté à la torture. « Les actions monstrueuses des bourreaux sont juxtaposées contre la position juste des saints ; et dans leur résistance à la torture, qui a rarement un effet permanent sur eux, leur sainteté est assurée », va-t-on retrouver dans le texte Déchirer la chair : L'orthodoxie de la torture dans l'hagiographie.

Le Moyen -Age européen, selon Enders, en est un où « L'héritage rhétorique classique qui caractérisait la torture comme une quête juridique herméneutique de la vérité, un mode de preuve, une forme de punition infligée par le plus fort au plus faible et un genre de spectacle ou de divertissement. » demeurent. En fait, devant la weltliterature de l’époque, avec les différentes traductions et adaptations de La Légende Dorée, pour les Anglais, le motif de la torture va consolider l’identité nationale, en impliquant que la barbarie se situe ailleurs.

Pour ma part, les années ’80 ayant passés par là, des relectures plus érotisantes de Saint-Sébastien, par exemple, plus kitsch aussi, sont venu banaliser et idéaliser les images de la souffrance des martyrs, qui, comme signe de dévotion, demeurent plutôt étrange. Mais ici, l’emphase est sur la figure humaine, non sur l’instrument ou la méthode de torture. Suivant le commentaire de Nietzsche sur la morale des esclaves et des maitres, on regarde plutôt froidement les divers instruments de torture, en se demandant d’un côté comment peut-on imaginer faire subir cela à quelqu’un, de cette manière, et de l’autre, en quoi doit-on célébrer, voir même vénérer, une mort semblable. On doit tout de même souligner le caractère presque encyclopédique des gravures, intelligible, avec des lettres dans la composition qui renvoie à une légende, à la fonction illustrative du dessin, et on ne sait si c’est l’œuvre du dessinateur, Giovanni Guerra, ou du graveur, Antonio Tempesta. Mais comme il aurait fourni en 1593 des dessins pour l’Iconologia de Cesare Ripa, et non pas pour la première mouture qui ne contenait aucune image, selon Mitchell, soit deux ans après Tortures and torments of the Christian martyrs, nous aurions plutôt tendance à plaider en sa faveur. Il s’agit surtout d’une compilation de différentes morts violentes infligés, et surtout mis en scène, par d’autres hommes, et le fait de répéter, dans sa présentation, sans relâche, que ce sont des martyrs, contribue à déshumaniser la chose. La souffrance humaine en vient à être rachetée, y compris le pauvre bougre que l’on fait cuire dans une grande casserole (torture que l’on retrouve en Grande-Bretagne à une autre époque), celui qu’on a charcuté, celui qu’on a battu à mort, celui qu’on a suspendu par les pieds, alors que dans la souffrance, elle est insensée. On touche peut-être ici une interrelation troublante entre la victime et le bourreau. Et à regarder les images, on comprend rapidement que toute une tradition à largement valorisé, et esthétiser, une seule de ces souffrances, soit la mise en croix. 

La violence sociale sous forme de torture, de démembrement, d’amputation, comme une rétribution de la justice, comme une peine valable, avait lieu au Haut Moyen-âge, avec, par exemple, le traitre à qui l’on coupait les bras et les jambes, et qui devait continuer à porter les marques de sa traitrise. Par contre, si l’on en croit les Normands, vers le 13ième siècle, ces pratiques avaient tendances à péricliter.

Le parallèle entre le corps dépecé et la cuisine daterait de la tradition comique populaire du XV et du XVI, avec sa présence dans Rabelais, et dans le carnavalesque avec le corps grotesque, qu’on va naturellement retrouver en morceaux. En se basant sur le système des images des insultes et des jurons, sur leurs formes imagées, le sacré et le noble est rabaissé dans le bas matériel où l’image du corps est attaquée avec virulence, selon Bakhtine. Dans le livre Tortures and torments of the Christian martyrs, on va retrouver cette dimension, mais de façon involontaire. En effet, à force de répéter la même idée, le martyr par la torture, et de la décliner à toutes les sauces, tomber sur un bougre à côté de ces jambes et de ces bras, comme si c’était un truc malléable, ou voir des gens en train de cuire, force le sourire, en éliminant la gravité à la scène. On touche ici au grotesque, et très souvent, dans les représentations de la violence, et de la torture, c’est cette dimension que l’on retrouve.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 




 

 





 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






 








 











 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un complément d'information

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-Tu sais..

 

          -Non, parle-moi pas du berceau des esclaves, je suis devenu misanthrope épris d'inauthenticité, bouffant des fausses oranges goûtant la fausse orange, cueillit par des paysans cherchant la rédemption dans un spliff, et pendant que sur la rue, j'ai les mains toutes collées, et que je croise des enfants chantant tous ensemble " Youpidoux...Youpidoux...Youpidoux...", le jeune derrière la clôture du terrain du jeu hurle :  NON! part pas Évelyne! NON!", tandis que s'éloigne vers le stationnement la gardienne de la garderie.  Elle dit : " Je rentre chez moi!", et la petite fille laisse tomber sa poupée pour rejoindre le petit garçon " Évelyne s'en va..", et les deux hurlent " NON!". Leurs petites mains sur le grillage. " NON! Ha wakpati ! Ha wakpati!", et avant de rentrer dans sa voiture, elle lève la main pour dire " Ha wakpati, et à demain.", avant de démarrer et d'aller rejoindre la circulation, pendant que les petits continuent d'avancer  "Youpidoux...Youpidoux... Youpidoux...", et qu'une gardienne autour d'eux lâche malgré elle un O my god en plaçant une main sur son visage. Y'a des guerres qui commencent à cause d'Évelyne.

 

          C'est tiré d'un manuscrit, Tristesse Détresse

 

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Tristesse Détresse

               Comment écrire un livre alors que des discours inégalitaires et antidémocratiques circulent de plus en plus, fortifiant au passage les évidences perceptuelles des classes populaires, que les conservateurs sont au pouvoir à Washington, à Ottawa, à Québec, et qu’émerge dans le paysage médiatique la télé-réalité et le rapshow, tout pour le direct. Ce roman, qui pourrait être l’histoire de Brisecoeur Lacérer et de Mathilde, et de quelques autres ( Contrecoeur, Tipitt Dépitt, Cutsy Sadique…) , prend le pari de choquer, de provoquer, de tout dire, de ne pas dissimuler le racisme (l’ethnie), le sexisme (le sexe) et la stupidité ordinaire, de laisser sa place au dépréciatif dans ces paragraphes construit, en ce temps pas si lointain où le mot bitch devenait une banalité, où la corruption était généralisée, et où l’obsolescence et l’insignifiance s’infiltrait dans toutes les phrases pour ne rien laisser au bout du compte. À l’ère de Bush, de Harper, et de Charest, un grand roman politique où règne le plus complet des désespoirs, ce qui nous a permis d’explorer le coté sombre de différentes conditions, avec son « discours politiquement incorrect ».

 

 

Voici d'autres extraits.

 

Dans mon quartier, il y a aussi des scènes de quartier, comme celle-ci.

 

          Il était au coin de la rue, je me devais de lui poser la question.

 

          "Pis, t'es-tu allé voir les Dead kennedys?"

 

          "Pas sans Jello."

 

          "..."

 

          "..."

 

          Re "..."

 

          Re "..."

 

          ( je sais plus à quel niveau je parle)

 

          ( je sais plus à quel niveau il parle)

 

          " Scuse-moi, je m'en va voir un ami, j'ai une question à lui poser"

 

          "..."

 

 

 

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La chronique est en réflexion.

Mais l'idée d'un gag, pour une durée limitée, semble s'imposer.

Hebdomadaire?

Avec un reboot le Jeudi?

 

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Estampe numérique

 

 

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Entre sociologie de la consommation culturelle et sociologie de la réception culturelle

Pages 6 à 11

 

Quand bien même l’analyse statistique établirait que des auteurs comme Émile Zola ou Victor Hugo seraient autant lus dans les différents groupes sociaux, il resterait encore à voir si des groupes sociaux différents s’approprient identiquement ou différemment les mêmes œuvres. Germinal ou Les Misérables peuvent être lus dans tous les milieux sociaux, mais de manières très différentes.

 

 

 As-tu la référence ?

Non, j'ai un problème de statut.

 

 

 

 

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 On rapporte dans Le Petit Journal du 15 mars 1958 que les jeunes du Syndicat étudiant indépendant aurait publiquement brûlés des journaux jaunes à Montréal. « Notre feu de joie sera donc avant tout un feu symbolique qui servira à prouver à tous l'indignation des jeunes envers les publications ordurières dénoncées par son Éminence », aurait déclaré le représentant du syndicat, selon Viviane Namaste.

Est-ce que des exemplaires des EC Comics se sont retrouvés dans les flammes ?

On relève dans le livre Imprimés interdits (2017) quelques mentions de "comics", que l'on associe à la délinquance juvénile dans un discours de 1954 du Cardinal Léger. Et toujours en 1954, le maire Drapeau témoigne de la prolifération dans les kiosques à journaux des comics : « Faut-il rappeler que de 1937 à 1947, il ne se publiait en Amérique du Nord que 19 comics mais qu'il en paraît aujourd'hui plus de 600? Que dans notre pays certaines familles dépensent plus de 4$ par semaine à l'achat de journaux à sensation, de comics, etc? ».

Ce qu'il faut rappeler, pour mieux mettre en relief les déclarations du Maire et du Cardinal, c'est le contexte Nord-Américain. En 1954, leurs énervements contre les comics est un écho de la mise en accusation du New Trend des EC Comics par une commission d'enquête sénatoriale aux États-Unis, et de l'implantation de Comic Code dans ce domaine de publication. Celui-ci impose notamment les principes suivant:

  • Toute représentation de violence excessive et de sexualité est interdite.
  • Les figures d'autorité ne doivent pas être ridiculisées ni présentées avec un manque de respect.
  • Le bien doit toujours triompher du mal.
  • Les personnages traditionnels de la littérature d'horreur (vampires, loup-garous, goules et zombies) sont interdits.
  • Les publicités pour le tabac, l'alcool, les armes, les posters et cartes postales de pin-ups dénudées sont interdites dans les comic books.
  • La moquerie ou les attaques envers tout groupe racial ou religieux sont interdits.

    (Wikipédia).

C'est pourquoi le discours du Cardinal Léger, en 1954, inclut cette affirmation : « Et presque toujours l'enquête dévoile qu'ils avaient essayé d'imiter les mœurs des tristes personnages des "comics' qui circulaient par la bande », alors qu'en 1958, reprenant le même discours ( « (...) Essayez de découvrir le mobile de leurs crimes et la réponse sera toujours identique: je suis devenu délinquant après avoir assisté à tel spectacle, ou après avoir lu telle feuille à sensation, et mon éducation dans ce domaine s'est terminée dans un débit de boisson »), toute mention aux comics , comme influence néfaste, est éliminée.  Peut-être que ce titre a été brûlé.

 

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On remarque le sigle du Comic Code en haut, à droite, le New Trend était terminé.

Sinon peut-être des exemplaires du Mad Magazine, avec le travail de Basil Wolverton, ont été brûlé par les jeunes du Syndicat indépendant ?

 

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Mais aucune spécification quant au contenu de l'autodafé n'est disponible. On ne sait pas s'ils ont réduit en cendres des comics. Alors si les jeunes ont brûlé des EC Comics, lors de cet événement en ‘58, ceux-ci étaient sous l'autorité du Comic Code. Ce qui serait un comble.

Une recherche rapide dans La Presse, publié le même jour, ne nous a pas permis de retrouver un article portant sur cet événement. Par contre, il met en valeur l'omniprésence de l'illustration dans les publicités de l'époque, ainsi que la présence de comic strip, dont un dans les pages de la vie religieuse. Il y aurait toute une étude à faire sur la présence de l'illustration commerciale et du graphisme dans les journaux de la métropole avant l'arrivée massive de la photographie. Voici quelques exemples. Je dois dire qu'associer l'accès à la propriété avec le rêve du Cow-boy a de quoi surprendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3ième version de travail

Incluant une bibliographie

388 pages

 

 

 

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Hétérogène, entre le blog, le scénario de BD, et le roman graphique

par Renaud Germain

 

Idor, Poète conventionnel- p. 3

Juste Bête - p. 7

Maurice, prof à la CSDM - p. 11

Négligence One-take - p. 15

Avant la meth - p. 32

Sylvain au palais de justice - p. 59

Les Gizmos -  p. 89

Ben Bédaine, le chanteur de The Doric Club, vous parle - p. 109

Cégep Rémy Tremblay - p. 126

Synthwave vegan (j'ai 5 comptes sur onlyfans) - p. 132

Plus d’eau courante depuis le 24 janvier - p. 138

Downplay Drop out -  p. 142

Mémoires de Nostradamus  - p. 144

            Prologue -  p. 145

            1ère partie - p. 152

NE PAS RETOURNER À ARKHAM 2ieme partie - p. 198

Portrait d'un blogueur génial  - p. 335

Je suis Godzillat, récit autobiographique de Gontran - p. 340

Bibliographie sélective - p. 384

 

 

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Nostradamus

 

 Quand on pense que je suis rendu à bouffer des filets de goberge sauvage et du pangasius à cause de l'insécurité économique, du pangasius tabanack! Pourquoi pas accompagner le met avec des endives pour donner le plat le plus fade au monde. Le pangasius, frette, nette, sec, brut, est sans personnalité et sans goût, c'est comme une soupe d'hôpital, mais en pire. Même le thon apparaît comme la noblesse devant le pangasius. Tout le reste est vraiment hors de prix présentement. Un banal filet sol ou même un morceau significatif de saumon, les yeux de la tête. Même avec de la sauce soya, rien à faire avec le pangasius. La viande du poisson est juste terne, sans saveur, et rajouter des condiments ne fait que rehausser le manque de goût initial du truc, c'est pas pour rien que c'est pas chère.

C'est pas comme si je recevais un salaire pour être blogueur génial, pas moyen de faire rentrer une truite ou des mollusques sympathiques chez moi, pas moyen d'avoir du saumon fumée et des sushis sashimis, juste la triste réalité drabe du pangasius. Sur le plan de la politique de la représentation dans l'espace public, être blogueur c'est se retrouver en bas de la pyramide culturelle. Faut un statut social intéressant pour flasher dans les hiérarchies culturelles, faut surtout être autre chose qu'un blogueur, has been des médias sociaux depuis lurette. C'est pas pour rien que j'ai juste du pangasius à me mettre sous la dent, déjà que mon projet Deadline avait secouer la planète entière, Just another Deadline s'imbrique dans la même dynamique, mais comme les premiers heurté.e.s sont les insignifiants, les pangasius des médias canadiens, c'est évident que plutôt que me couvrir de louanges, leurs rancœurs de pas bon pas fin pas ben ben brillant font juste m'ignorer, comme d'habitude, moi, le blogueur génial.

Avec beaucoup trop de pangasius dans mon congélateur. C'était en spécial, j'ai pas regardé la dépense. Et me voilà, incapable de trouver une recette à faire avec ce produit des mers. Peut-être faire un livre de recette, finalement, pour le lectorat local. Comment survivre à des crises économiques avec le pangasius.

J'ai essayé avec des nouilles Ramen, en fait, bref, c'est une appellation générale, y'a beaucoup de marque sur le marché, étagère du bas, troisième rangée, on dit Ramen, mais le marché est plus complexe de nos jours, on a accès à des gobelets avec des nouilles, des sachets, bref, les Ramens originales ne sont plus en position de monopole sur le marché des Ramens, même si ce marché garde le nom de ce premier produit. C'est pas un phénomène particulier, VHS par exemple, on disait un lecteur de VHS, pas Sony ou Panasonic, Blue Ray de nos jours. Bref, j'ai essayé avec un sac de ramen mais vraiment cheap, le plus cheap et le plus sans saveur, pour chopper mon morceau de pangasius et en mettre dedans ma casserole bouillonnante de ramen cheap. Le plat était sans saveur.

On imagine le peuple, peureux, lâche, malhonnête devant des sous-scellés de pangasius, rongé par une phobie sociale ancestrale, avec que la peur et l'ignorance comme guide, et peut pas vraiment le blâmer cette fois-ci car on peut pas vraiment recommander l'achat de pangasius, et l'intolérance populiste qu'il affiche ici va comme de soi devant les frigidaires, mais faut dire qu'on retrouve l'intolérance populaire, sinon populacière, bien  au-delà des frigidaires de la poissonnerie  de nos jours, ça rampe un peu partout, surtout depuis l'incapacité à comprendre des politiques de santé publique a éclaté au grand jour,  toute une incapacité. Et qu'on oublie le pangasius dans cette histoire change pas grand-chose, à part peut-être l'anecdote inséré dans une relation interpersonnelle, c'est à dire à la base un truc banal, sans saveur, un truc pangasius, mais voilà, on cherche à dramatiser, à donner du sens, on enfle, ça boursouffle, ça prend de l'ampleur, on blâme, on accuse, on déchire sa chemise, on se gratte les couilles, on tourne la tête pour montrer notre crête de coq,  pour pas grand-chose à la fin, parce que tout ça, c'était pour se donner de l'importance, et oublier le pangasius à la base. Il est sans artifice. Sans saveur. Un bide profond chez le poissonnier. Passer par les autres et chercher à les rabaisser et à les dénigrer pour se revaloriser c'est un peu comme le rock d’aréna des relations interpersonnelles, l'abandon de la conscience citoyenne au profit d'un narcissisme crasse et épais. C'est pas parce que tu brasses de la marde que ta marde est le fun. Le roman familial, c'est tellement cliché. C'est pas pour rien qu'on reproche souvent au cinéma québécois son manque de profondeur, à force de théâtraliser et de dramatiser des anecdotes, on se retrouve avec un tissu dramatique un peu faible, tout en surface,  avec des enjeux sans vraiment d'importance. C'est faible. C'est vide. C'est pas intéressant. C'est pangasius. J'ai comme résumé le dernier film de Ken Scott.

Même lorsque sévit l'animosité devant la différence, il passe inaperçu. Il n'est pas conformiste pour autant.

Pangasius.

Un aliment qualifié de comestible. Et lorsqu'on en mange, on revient souvent à cette affirmation. Fade.

De par sa nature même et son essence, le pangasius est antinationaliste, et j'invite la population et les simples d'esprits à venir s'identifier et se recueillir devant cet honorable fac-similé. Il s'agit d'obéir et d'afficher sa loyauté devant le pangasius, il s'agit d'en manger beaucoup.

Une chance que j'ai investi dans le Earl Grey ce mois-ci, parce qu'avec le nombre de morceau d'un poisson que je n'apprécie pas dans mon congélateur, j'ai un moment difficile à passer. Une contemplation difficile.

Ça me rappelle la fois où acheter 3 douzaines d'œufs était l'affaire du siècle au Super C. Sur le coup, on se dit ouais, on économise. Et après 3 semaines de ce régime, avec des œufs bouffés de toutes les façons possibles et inimaginables, on se dit qu’on n’a pas vraiment profiter du rabais finalement. C'est ce qui m'attend avec mon poisson congelé ce mois-ci.

Le pangasius, c'est comme un nationaleux ethnocentrique qui a toujours carburé à l'affirmation nationale sans prendre conscience que tout ça était plutôt platte et inintéressant et que finalement il n'a que creusé sa propre tombe en accentuant des fractures sociales irréconciliables, alors il reste la complaisance de sa communauté, qu'il tient en otage pendant qu'il est en train de se noyer dans la médiocrité. C'est tout ça le pangasius, et même plus.

Des ratés, des minables, des Québécois, des Canadiens, les réactions émotives et complètement dégoûté, la tête se fend en deux pour laisser s'envoler l'oiseau stupide avec ce morceau de poisson pris dans son bec, et la communication insignifiante.

 Jour après jour je comprends de plus en plus pourquoi la vaste majorité qui compose la population de ma nationalité renonce à leur langue et à leur culture, avec cette communication insignifiante et un pangasius dans mon assiette. Disparaitre et s'effacer comme la saveur ineffable de ce poisson, sans soulever d'intérêt.

C'est un peu difficile de penser à un récit d'ascension sociale multi-focalisé dans différentes states sociales et dans différentes époques en mangeant, comme si c'était une punition, ce poisson sans saveur. Au moins, y'a Earl Grey.

En d'autres termes, représenter concrètement les conditions sociales du contexte de production est inintéressant, surtout dans le cadre d'un travail qui cherche à représenter différentes conditions sociales, et ce, dans de multiples représentations sociales qui ne sont pas liées au contexte de production. Ce qu'on nomme ailleurs tout bêtement un travail d'écriture.

Et je parle à la nourriture dans mon assiette : «   Oui, toi, maudit poisson pas bon, c'est une société incapable de prendre conscience qu'elle produit en série des échecs collectifs importants, en se protégeant dans le voile d'une innocence, supportant juste pas la critique. Mais c'est pourri, c'est dégueu, c'est répugnant, alors tu dis quoi, hein? Maudit morceau de poisson pas bon, tu dis quoi, tu dis rien hein, c'est ça, t'es comme le reste, anonyme, silencieux, inodore, incolore, sans saveur, tu réagis comment devant mes propos ? ».

Mais le morceau de pangasius restait là, sans bouger, dans l'assiette. Et pour la trente-sixième fois en moins de 45 minutes, je prends mon cell dans mes mains et je doomscroll sans fin. Y'a toujours de la matière au défilement funeste sur mon écran, quand c'est pas l'enfantillage de ci ou de ça, c'est des études scientifiques, et puis, les nouvelles internationales, les faits divers, les meurtres, les incendies, les accidents de voitures, le spectacle des irresponsables, à New York, un grand nombre d'attaque dans le métro, peur, ignorance, phobie sociale, c'est partout, ça implose de partout, partout ça va mal, personne pour rectifier le tir, on accorde sa confiance à des mensonges politiques, on perd aisément sa mémoire comme si c'était un surplus de conscience néfaste, les communications sont insignifiantes. Et je regarde mon assiette d'un œil.

Sinon, y'a toujours Hockey Canada, avec pas un, mais deux fonds secrets pour gérer les «   problèmes » , et un investissement de plus de 1,5 millions pour gérer l' « image »  après que les «   problèmes » se retrouvent questionnés par des « gens ». Selon moi, c'est toute une culture d'entreprise qui s'exprime ici, c'est pas juste Hockey Canada, c'est comme ça qu'on règle les «   problèmes », avec des fonds secrets de défenses, des campagnes de relations publiques, avec à la base une sordide dénégation du réel, et un réel mépris pour les victimes. Le viol collectif comme un problème de relation publique pour une organisation sociale, on aura tout vu. Et si jamais je produis une BD sur la « story » du « defend and protect » du « straight white male » par l'organisation sociale, la moitié du monde va rester incrédule, en refusant de voir le réel, en étouffant l'affaire comme de raison. Les partisans des équipes sportives tombent des nues quand ils apprennent qu'une bonne partie de la population n'a tout simplement aucun intérêt pour leurs activités de sportifs de salon. Et dans le contexte, l'arrivée sur la patinoire de la mascotte la plus ringarde au monde peut apparaître comme une manœuvre de diversion, et une campagne de promotion pour le livre Don't call it hair métal, art in the excess of '80 rock. La preuve que l'activité intellectuelle, sinon cervicale, c'est pas pour tout le monde.  Le fruit bâtard de la rencontre entre Youpie et Badaboum anime la soirée en dansant sur du Whitesnake, et la foule en redemande. Suntan Fever me glisse à l'oreille « Keep it real, bro, keep it real », alors qu'il entame une sorte de déhanchement, mais je ne fais que regarder la bière à 12$ qu'il a dans une de ces mains. Bière, c'est vite dit, un liquide alcoolisé, probablement gris sans l'ajout de colorant. Le rock d’aréna continue de plus belle à résonner dans l'amphithéâtre, et je me dis que je vais probablement aller voir l'exposition de Pink Floyd. La foule semble être perdue dans une lointaine extase. Cette « chose » poilue s'agite de plus en plus. Je doomscroll, pour cacher ma honte.

Plus tard, en soirée, dans un club de danseuses, avec la même proposition culturelle dans les speakers, Suntan Fever, avec un verre en plastique à la main, me regarde en me disant qu'il est bien, il se sent jeune à nouveau. J'en étais à vérifier mes 5 comptes Onlyfans.

Suntan Fever est propriétaire d'un club, le Body Parts, et je travaille pour lui, on organise de la « variété ». 

J'ai voté libéral aux dernières élections, ayant fait une croix sur les représentants de la médiocrité Québec, sont partout de toutes façons, mais c'était sans compter l'implosion du parti à cause de la troisième vice-présidence, genre le back up du back up, la politique est un jeu cruel parfois, et se faire démolir à cause d'une chicane, à cause d'une division entourant à savoir qui serait le back up du back up, de un, je l'ai pas venu venir, et de deux, ça tend à prouver ma thèse de la nullité Québec, c'est juste que je pensais pouvoir esquiver cette réalité avec mon vote. Et ben non, rattraper par la médiocrité nationale, même chez les libéraux. Aux prochaines élections, je voterais pas, au moins, je pense m'en sortir comme ça. Mais pour ce qui est de la médiocrité Made in Québec, ça y'en a tout le temps. Voir l’industrie et les manufactures de l’humour.

 

 

 

 

3. / La van blanche

Le lendemain, pendant que Mario G. G. chauffait la van, on allait chercher de quoi, il était super content des scandales de corruptions qui commençaient à éclater dans des ministères et dans l'administration municipale, c'est « le bon vieux temps  qui revient» me disait-il, pendant que son short-cut pour contourner les cônes oranges est devenu le temps de le dire «   The long ride home ». Pendant un boutte, il parlait, mais je le comprenais pas, j'ai sorti une smoke de mon pack pour l'allumer et lui demander pourquoi il me parlait comme un trou de cul.

- J'te parle comme un trou de cul, moi?  

- Je sais pas, tu emploies des expressions comme «   Vaut mieux ne pas laisser sur la table », ou «  Peu pour réfrigérateur », on dirait que tu parles comme Google translate dans un trou de cul.

- J'ai dit ça, moi. Et bien, j'ai dû ramasser ça dans le journal de ce matin. C'est pas du français?

- Non, ça veut rien dire, c'est à chier.

- Ça doit être un plan secret de la CAQ pour refuser langue immigrants.

- Encore là, don't compute, tu parles drôle, tu prends de la drogue.

- Hein, pas plus que d'habitude. Il fait un U-turn. De toute façon, j'suis pas Québécois, j'suis un fan du Canadien.

La culture politique de Mario, faudrait pas la généraliser.  

En regardant par la fenêtre, l'inquiétude. « On est sur la 20 ».

Il fait un U-turn. « Non ».

 

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2. / Variété

- Tu connais pas une péteuse?

- …

- Quoi?

- … ben, dans quel sens?

- Dans quel hostie de sens tu penses que je parle?

- Ben, de haut, hautaine …

- Hein, non non, une vraie péteuse.

- Genre prout.

- Ouais, genre prout, mais comme…

- Ok, je comprends, tu cherches une péteuse genre prout, mais évidemment, tu la veux pas ordinaire, mais extraordinaire avec ces prouts.

- Ben en effet, faudrait qu’elle captive le monde, qu’elle…

- …effectue aussi des flatulences avec sa noune et qu’elle chie des briques en or.

- Idéalement.

- Ben oui, c’est ça.

- Ben t’en connais une, ou pas?

- Vu d’un certain angle, j’en connais des milliers, des tonnes, mais elles se vantent pas, toi, tu t’en vante quand t’en lâche un gros puant?

Il en lâche un.

- Et il s’en vante, pas possible.

- Non, regarde, en France, y’a une fille, elle joue de la flute avec sa plotte.

- Encore là, j’en connais des milliers qui jouent de la flute, mais pas nécessairement avec leurs sexes, si tu vois ce que je veux dire.

- Regarde, kalisse.

- Ok, ok, genre variété.

- De quoi tu penses que je parlais, kalisse, hostie d’intellectuel à marde, quand je cherche une péteuse, hostie, cherche une péteuse, de quoi d’autre tu penses que…

- Tu veux relancer les fins de soirées avec des performances de péteuses…

- Pourquoi pas un concours, la plus grosse péteuse gagne…

- …comme un pet?

- Ouais, comme un pet, les soirées comme un pet! Tu l’as l’sens d’la formule, les soirées comme un pet présente la meilleure péteuse en ville!

- C’est ton absence de décence qui fascine…

- De la déce…comment tu penses que je gagne mon argent, le jeune, depuis le début. La variété crad, c’est mon truc, le fucking freak show avec des patates avilies pis des concombres décrépits, c’est mon pain et mon beurre, la variété que je pratique dans mon club, c’est pour ça que…

- Mais pas de drag queen.

- Lâche moi avec tes hosties de drags, j’ai une audience de straights, des mâles normaux qui veulent…

- …regarder des péteuses sur scène avec leurs états de grâces.

- Exact, trouve-moi des péteuses pour à soir.

            La grande leçon de Suntan, c'est d'arriver à comprendre que c'est juste de la niaiserie, tout le temps. Peu de gens arrive à saisir ça. Suffit de regarder les médias canadiens du bon oeil pour voir le monde à sa manière. Récemment, l'animateur américain Jerry Springer faisait une sortie remarquée en affirmant sur la place publique son mea culpa, mea maxima culpa. « I've ruined the culture », dit-il, j'ai ruiné la culture, avec son émission de télé, 4000 épisodes. Springer, c'est un vire-capot, Suntan, y'a jamais lâché, y lâche pas Suntan, il continue, c'est un vrai Suntan, c'est pour ça que faire de la variété pour lui, c'est un honneur.

Bon, je dis ça pour la galerie, parce que trouver une péteuse digne de ce nom au téléphone après le déjeuner, c'est pas évident, mais c'est ça la game avec Suntan, c'est ça la variété.

Ça m'a pris un certain temps avant de comprendre que son mauvais goût était l'expression naturelle de sa classe populaire, et aussi, que ce qui le rebute le plus, l’insulte, c'est l'intelligence, la décence. Montrer ces niaiseries en public, c'est pour lui la quintessence de l'ordre naturel, et obtenir un diplôme dans une école, c'est pour lui trahir sa nature profonde, niaise.

Les gens sont toujours étonnés de rencontrer des gens comme Suntan, ils en perdent leurs contenances, ne savent plus ou se mettre. Mais faut pas oublier, si Montréal a déjà été considéré comme la ville la plus corrompue en Amérique du Nord, c'est parce qu'il a des gens comme Suntan pour maintenir vivante les légendes. 

Vers midi, j'avais 3 ou 4 péteuses dans ma van blanche, et j'écoutais du death mélodique et du métalcore en tournant mon volant dans un sens et puis dans l'autre. Je voulais juste fuir l'idée que je me faisais des auditions, être ailleurs. En les débarquant au club, Suntan était souriant, accoté à l'entrée des artistes. « Tu restes pas pour les auditions ».

- Non, y'a un son bizarre qui sort de la van, faut aller vérifier ça.

- Un son, y'a un son bizarre, t'es sure. Et il s'avance.

- Ouais, t'inquiète, pas de trouble.

Et j'ai plus ou moins pris la fuite.

Revenir chez moi était trop déprimant, à cause des tonnes de pangasius entreposées dans mon congélateur, et me retrouver dans ma cuisine avec comme seule et unique option un plat de pangasius devenait une sorte de supplice bizarre, tout comme l'indigestion de pangasius devenait une expérience extrême de la fadeur. Je rêvais le soir, dans les draps de mon lit, endormi, aux cargaisons du port de Montréal, et des formes hideuses sortaient des racoins pour me pointer du doigt un container rouge sur un quai, et plus j'avançais, plus des pangasius sortaient de l'eau comme des truites. « Ce n'était qu'un rêve », me suis-je dit, en sueur.

            Vers deux heures, en entrant dans les locaux, y'avait juste Suntan avec une robe fleurie sur le dos, et un producteur au téléphone à qui il disait : « Comment ça tabarnak un flou artistique », les péteuses se tenaient tranquilles, et j'ai pas insisté, j'ai décidé d'aller visiter un burger king ou un Tim Horton's, quelque chose de normal, de standard. « Pas de drag, sauf lui, c'est juste pas possible ». La première gorgée de bière est arrivée vers 4 heures, et les premières canettes vides ont commencés à s'accumuler vers 5 heures. Je voulais perdre mon appétit, me rayer de la carte pour ne pas avoir à affronter encore une fois la cuisson de ce poisson. Toujours fonctionnel, vers 11 heures trente.

Après, comme un grand sommeil dans un néant insipide. J'étais dans le backstore. Après un réveil vers 2 heures du matin, j'ai continué, avec un vieux laptop et un blog nowhere, à vivre en ligne ma crise de la quarantaine, raconter ma vie, des souvenirs et des sensations perdues, tout en postant des vidéoclips d'une autre époque, pour faire une page sur le blog, comme si j'animais une émission de radio.

Le lendemain Suntan m'a dit que la soirée avait été super, mais qu'il avait perdu la carte après l'arrivée des mascottes.

- Y'a eut des mascottes?

- Ouais, l'une des péteuses...

- Écoute, je veux pas le savoir.

 

 

 

9. / Journal 

Passé la matinée dans le garage avec les G.G., les « allochtones ».

J'ai lentement déplié une carte de la ville de Montréal, pour ensuite insérer 4 pins pour l'accrocher sur le mur du fond.

Les G.G., le regard hagard et absent.

La difficulté de ma communication repose sur un paradoxe important, que l'on peut décomposer en proposition, qui forme une sorte de loi. Premièrement, quand on ne parle pas aux G.G., qu’on se réfère à n’importe quoi, ils s'imaginent qu'on leurs parlent. Et deuxièmement, quand on parle et qu'on communique aux G.G., rien n'enregistre. Ils restent là, hagard, avec leurs frites de chez Hooters, à regarder l'air ambiant.

J'avais une pin rouge entre les doigts, et je l'ai enfoncé à l'endroit où notre club et le garage sont situé. Et puis, j'ai croisé les bras, j'ai gardé le silence, c'est tout.

J'ai pensé interrompre ma présentation en prétextant l'arrivée imminente d'une équipe de documentariste, mais Mario, piteux, la tête baissée, dit : « C'est quoi, un procès secret? ».  Et Maurice de dire : «   Comment ça j'suis rendu son backup! ». Et voilà, le moment tant attendu, tant redouté, l'abcès qu'on crève, la vérité qui jaillit, l'argent qui coule à flot.

- Parce que Suntan l'a dit.

Et le silence devient à nouveau lourd dans le garage.

Ce qui s'est passé ce matin-là dans le garage, c'est une histoire de rêve brisé et d'ambitions contrariées, ça peut arriver à chacun d'entre nous, quand le premier rôle vous file entre les doigts et qu'il ne reste plus qu'un troisième rôle pour asseoir votre crédibilité. C'est ce qui s'est passé ce matin-là, avant la bagarre entre les deux G.G., avant l'ambulance, avant l'hôpital. Et moi encore, secouant la tête en disant : «   C'est pas vrai»  .

Et dans le silence, enfoncé dans une carte accrochée au mur, cette pin, comme un symbole, comme une indication, un rappel.

 

 

 


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 entre le blog, le scénario de BD, et le roman graphique

 

 

1/ DEMANDE DE SUBVENTION POUR DÉFENDRE UNE LECTURE MATÉRIALISTE CHEZ HORACE

2/ Silence Radio

3/ L'archipel des pourriels

4/ LE MASSACRE DES PANTOMIMES

5/ Doomscroller

6/ Les couvertures de Benjamin Adam

7/ On vous le dit pas!

8/ Coma 2000

9/ LE SHÉRIF ET LE SECRET PROFESSIONNEL

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 










 








 




 



 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Section On vous le dit pas.

 

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Entre mille et une définition, celle-ci :

 

"Rappelons les quatre phases du signe-image représentationnel : 1/ Un reflet de la réalité basique 2/ Un masque qui vient pervertir la réalité basique 3/ Une marque de l’absence de la réalité basique 4/ Pure simulacre sans relation avec la réalité basique. "

 

 

Et le nombre de personne qui vont mélanger la catégorie 4/ avec la catégorie 1/, et ce, même si on n'a affaire à une " expression artistique", témoigne d'un manque de jugement incompréhensible venant de personne avec un droit de vote. 

 

« La pensée conservatrice se montre en ce point positive. Sans s'interroger dans un premier temps sur les causes, elle constate que les hommes ont souvent un comportement égoïste, destructeur, avide, irréfléchi et anti-communautaire. C'est précisément pour cela que la criminalité a été et reste si importante pour tout conservatisme - parce que la « pensée courte » trouve en elle la preuve frappante d'une conception pessimiste de l'homme, conception qui, à son tour, fournit le fondement d'une politique autoritaire imposant une discipline dure. Dans cette optique, «il y a » donc déjà dans la nature des criminels, des imbéciles, des querelleurs, des égoïstes et des rebelles - exactement comme il y a des arbres, des vaches, des rois, des lois et des étoiles. La doctrine chrétienne du péché originel s'allie ici avec l'idée pessimiste que le conservateur se fait de la nature. Selon elle, l'être humain est dans le monde comme un être défectueux simplement parce qu'il est né de la femme. ».


Quelqu'un.
Et il ne serait pas un débile.
 
 
 
 



 

 

 

 

 

 

 

 

 





 









 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES COUVERTURES DE BENJAMIN ADAM

 

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Le discours dominant, le statu quo, et la vie sociale contemporaine.

 

 

 

 

 

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Revivez à nouveau la splendeur

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Soi, et les autres.

L’écriture.

Le masque, et l’espace.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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Un témoignage : 

« C'était un homme brisé! Après la chorégraphie de son mémoire-création, il n'était plus le même. Un homme prisonnier de son rêve! Je l'ai vue, éteint, mardi, à la grève des CPE des trois centrales syndicales, harangué la foule à propos du cartoonesque enfantin, les mots sortaient de lui, sans passion. Je reste convaincue qu'il n'est plus le même homme depuis ce jour. »

 

 

 

 

 

 


 

 

 

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Michel Dorais, La sexualité spectacle, 2011.

" Mais qu'est-ce qu'un scandale, en définitive? C'est un événement transgressif porté à la connaissance d'un public qui s'en trouve heurté dans ses valeurs". p. 40.

 

2014

News

(Cogeco Nouvelles) - Les cadres de la Société de Transport de Montréal ont eu droit pour une troisième année consécutive à des hausses de salaires, et ce dans un contexte de compressions budgétaires prévoyant la diminution de services et la hausse de tarifs.

 

 

Ça s'aligne pour être le fanzine le plus court de ma carrière

 

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L'expression " shit for brains" est difficile à traduire. "Écervelé" serait adéquat. " mous du cerveau", bon deuxième. C'est le caractère idiomatique qui devient autre chose. On peut difficilement faire une traduction littérale. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Note pour l'installation " La religion du Hockey".

Changer le sent-bon après un certain temps.

Il faut environ 10 mois pour le sent-bon.

 

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Deux thématiques, principalement, à l'état provincial

 

 

Question d'examen :

 

" Soit ça se règle à grand coups de game de roche-papier-ciseau, man, ou soit on passe au vote, mais pour ça, on veut savoir si tu as la même...

A) Citoyenneté

B) Nationalité

C) Langue commune

...que nous, pis niaise nous pas, parce qu'on est écoeuré."

 

 

 

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211 pages ( à confirmer)

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Projet en cours

J'ai des photos, si vous voulez, tout le monde est derrière son écran pendant le cours, tout le monde magasine sur Amazon pendant le cours, tout le monde est sur Facebook pendant le cours, tout le monde a un téléphone cellulaire en main, et on se bouscule pour avoir accès à la prise pour recharger son appareil. Et ça, c'est au niveau universitaire, alors tes palabres, hein, tu sais ce que j'en pense?

Moi j'ai mon diplôme, pas toi.

 

 

 

 

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Ça fait 1 pouce et demi et les pages ne sont pas numérotés.

Le projet a été envoyé à une maison d'édition, et je pense que je ne suis même plus intéressé par la lettre de refus.

 

 

 

 

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  Et dire que pendant ce temps-là,  des bons films étaient sur le site openculture.

Donc, IRL, que fait un bédéiste? IRL, dans la vrai vie, que fait un bédéiste? Et bien, ça va surprendre plusieurs, mais sa vie n'est pas un comic strip.

 

 

 

 

 

 

 

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Mythe ou réalité?

Ou déni du réel?

 

 

 

 

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Dans la série Violation de droit d'auteur

 

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Multiethnique, multiculturel, unilingue. (it's so irrelevant that they spent million's against it)

 

« La philosophie, la science seraient alors le mouvement historique de révélation de la raison universelle, « innée » à l'humanité comme telle »

 

 

 

 

 

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On peut aussi réviser des notions comme déficit culturel.



 

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C'est le 2 septembre 1948 que la nouvelle tombe : Paul Émile Borduas perd son poste de professeur à l'École du meuble. L'affaire fait grand bruit. En lisant dans La Presse que " Justin Trudeau a affirmé qu'il aurait nommé Mme Elghabawy à son poste même s'il avait su ce qu'elle avait écrit". En lisant que QS a changé son fusil d'épaule parce qu'un candidat avait publié un livre et que c'était son livre. En lisant que le parti libéral refuse la candidature, pas la même philosophie, manque de nuance. En lisant qu'un député critique le matériel pédagogique d'un prof du Cégep, en lisant l'actualité. Quand on pense au message que la classe politique envoie au jeune en étalant ainsi au grand jour leurs processus d'embauches, quand on pense à ça. Mais plus dramatiquement, c'est que j'ai aucune idée des idées défendues par le candidat trouble, sauf qu'il a des idées. Une ligne, pour résumer, c'est trop demander. Et les commentaires, comme si c'était toujours pour se déresponsabiliser, comme si c'était toujours la même histoire. Mettre l'irrationnel de l'avant et défier la raison, pour se retrouver sans emploi. Toujours la même histoire, toujours.




























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La misère scolaire existe toujours - : « Beaucoup d’élèves de milieu défavorisés ne disposent pas du capital culturel que l’école requiert ».

 


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