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TXT ----Mémoires de Nostradamus ( déc. 2022)

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Mémoires de Nostradamus

 

 

Prologue

 

La scène se déroule sur la scène  provinciale.

 

- Euh, Allo...?

-Oui, Madame Sevigny ici a l'appareil, c'est concernant votre candidature, pour une intervention...

- Ah, oui, c'est pour le congrès sur la marginalisation sociale, justement j'avais une idée...

- Ouais, bon, mais vous pourrez pas, on vous retient pas....

- Ah bon, et c'est...

- Ben premièrement, vous avez pas la bonne ethnie, vous savez, c'est vraiment pas ce qu'on recherche....

- OK....

- Et votre orientation sexuelle, bref, votre érotique nous fait honte, et on veut pas avoir l'air honteuse, vous comprenez....

- Eh...

- Et votre politique, votre éthique, votre esthétique, bref, rien ne convient, on veut pas de vous.

-Vous voulez pas de moi au congrès sur la marginalisation sociale?

-C'est ça, alors bien le bonjour, et au revoir, et en passant, vous avez vexé beaucoup de monde en les faisant passer pour des imbéciles, vous et vos blagues, alors, hein, on fait attention, pour la prochaine fois.

- C'est cela, oui.

 

 

Voici votre troisième message

" Salut tchummy, comment va? Écoute, nous-autres icitte on est ben impressionné par tout ce que tu as fais avec Hockey Canada, c'est du bon cover-up, de la bonne job. En rentrera pas trop dans les détails, mais disons qu'on pourrait avoir besoin de tes services, c'est concernant une affaire un peu pareil, en tout cas, c'est juste un problème pour notre entreprise que tu pourrais nous aider à régler, si tu vois ce que je veux dire, tchummy, alors on se call, pas de trouble, correct".

C'était votre dernier message.

 

 

" Vous avez un nouveau message"

" Salut Tchummy, c'est encore moi qui te call, j't'ai phoné hier concernant un petit arrangement que toi pis moi on pourrait avoir. C'est pas pour dire, mais moi et mon organisation, on voudrait tes services, parce que le deal avec Hockey Canada, c'était Nice, mais le move avec l'ingérence chinoise pis la firme McKinsey, c'était convainquant. Pis quand on te dit qu'on veut tes services, bro, ça veut dire tes services exclusifs, comprendo. On sait de source sûre que tu travailles sur une histoire de commune sexuel de fucke, c'est tes affaires, mais t'as-tu tcheke les news aujourd'hui, t'as-tu remarqué que dans le narrative, y'avait pas mal de scandale sexuel en front page. Ça, c'est juste pour te dire qu'on est connecté, pis ton hostie droit d'auteur, on s'en kalisse ben, compris. Ce qu'on veut, tchummy, c'est que tu viennes avec nous, pour nous offrir tes services, c'est simple, c'est pas compliqué, pis faut pas que je phone encore une fois, tu comprends, tchummy".

Fin de votre nouveau message.

 

" Vous avez un nouveau message"

" Heille, tchummy, c'est encore moi, c'est pour te dire que des gens comme toi, tu m'impressionnes pas tchummy finalement, c'est tellement de la bullshit, après tout, tout est tellement fake, tout est tellement vide, je pensais que tu étais comme moi, je pensais tu étais au top de toute, juste plus que reste, ton cover-up, c'était vraiment bien, ton usine à confettis a 13 miliards de dolllars, mais non, tu m'appelles pas, tu communiques pas, si ça continue, je vais être obligé de prendre d'autres moyens, des moyens plus menaçant, alors, tu vois mon numéro sur ton afficheur, tu composes ce numéro, et tu entres en contact avec moi, et mon organisation, ok, tchummy".

" Fin du nouveau message".

 

Nostradamus

" Patron, Weasel The Great est en tôle".

" J'ai-tu l'air d'un bonhomme de neige de neige Nostradamus, Weasel The Great est pas en tôle, Weasel The Great est peut-être beaucoup de chose, mais y'est pas en tôle."

" En dedans, y'est en dedans".

" Parle en français pour qu'on te comprennes, Sibole, depuis quand tu dis qu'un gars est en tôle, depuis jamais, y'a jamais personne qui dit ça, y'a jamais personne, à part peut-être les G.G., mais les G.G., à peu près tout est un exception pour eux, faque..."

" T'as-tu des nouvelles de ... voyons...de là."

" Des nouvelles de là...ah là....non...Pas depuis..."

"...depuis que..."

"Non, pas depuis que..."

" Pis tu pense-tu qu'y va s'faire passer?"

"En dedans?"

" Ben, y'est là, si y'fait passer, ça va être là"

" En dedans, tu veux dire?"

" Ben oui, en dedans"

" Pas en tôle, mais bien en dedans?"

" Heille, laisse faire d'abord"

" Y'fera pas faire en dedans, c'est plutôt dehors que ça chauffe ces temps-ci".

" Ouais, j'ai vu ça, avec les chars qui brûlent en ville."

" Ouais. Une autre bière?"

" Baa oui".

Et il se leva pour déambuler avec sa démarche si particulière vers le frigidaire en chantonnant : " Fuck That/ Fuck You/ Fuck Off/ Chacal!".

Avec les bières dans les mains.

" Regarde, tout le monde le sait que les temps sont difficile depuis que la loi et l'ordre est en direct du poste de police, mais il faut que tu arrêtes de me regarder comme le fédéral qui prétend planter 2 milliards de petits arbres roses pis qu'y en plante juste 3 dans un terrain  vague..."

" Sont même pas rose..."

" La réalité de la patente, c'est que c'est devenu tough de faire de la business comme avant, faut pousser notre front plus conventionnel, plus légit, en avant"

Il lui tend sa bière.

" C'est juste comme ça qu'on va arriver à faire fructifier notre avenir".

"...."

 "..."

"...Tu veux parler du club?"

" Ben ouais, je veux parler du club"

" Ça vaut pas de la marde ton hostie de comedy club, y'a pas de numéro comic, c'est juste des hosties de pas bons qui nous parlent de leurs hosties de problèmes d'à s vie, en s'en tabarnack en kalisse de leurs hosties de problèmes, nous-autres on veut rire tabarnack c'est pas compliqué à comprendre kalisse c'est assez simple siboire pis un drink à 12 et 50 pendant le chialage de Madame chose c'est juste une épine dans un pied y'a pas d'avenir ton club il est platte ton club je vais pas investir dans ton club c'est juste pas vrai que je vais faire ça".

" On est en rodage, je te dis, en rodage, c'est tout".

 

À la radio

 

 

L'éclatement

 

T'es pas au niveau, je t'éclate

T'es dans les médias, je t'éclate

Rien que toi et moi, je t'éclate

Rien à dire, je t'éclate

Et l'emmerdeur-média, tu dis?

Tu t'identifies

Et bien, on l'éclate

 

T'es un p'tit catho de bonne famille

Bien élevé dans l'hypocrisie

Et voici le truc unidimensionnel

Avec son anticolonialisme à rabais

Et ça s'éclate

Et on s'éclate on t'éclate

On t'éclate

 

 

 

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 À la manif pour Kyoto, on était pas encore dans l' " urgence climatique", et ça aurait pu donner d'autre chose. Mais voilà.

 

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"Alors, faudra-t-il renier toute la littérature, toute la musique, toute la peinture?"

 

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1ère partie

 

1

 Le Pangasius

 

Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.
Apocalypse 3:16

 

La troisième guerre mondiale va être déclenché sur un titre raté et bâclé du JDM.

Sentiment d'extrême fierté ici.

 

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 Quand on pense que je suis rendu à bouffer des filets de goberge sauvage et du pangasius à de l'insécurité économique, du pangasius tabanack! Pourquoi pas accompagner le met avec des endives pour donner le plat le plus fade au monde. Le pangasius, frette, nette, sec, brut, est sans personnalité et sans goût, c'est comme une soupe d'hôpital, mais en pire. Même le thon apparaît comme la noblesse devant le pangasius. Tout le reste est vraiment hors de prix présentement. Un banal filet sol ou même un morceau significatif de saumon, les yeux de la tête. Même avec de la sauce soya, rien à faire avec le pangasius. La viande du poisson est juste terne, sans saveur, et rajouter des condiments ne fait que rehausser le manque de goût initial du truc, c'est pas pour rien que c'est pas chère.

C'est pas comme si je recevais un salaire pour être blogueur génial, pas moyen de faire rentrer une truite ou des mollusques sympathiques chez moi, pas moyen d'avoir du saumon fumée et des sushis sashimis, juste la triste réalité drabe du pangasius. Sur le plan de la politique de la représentation dans l'espace public, être bloguer c'est se retrouver en bas de la pyramide culturelle. Faut un statut social intéressant pour flasher dans les hiérarchies culturelles, faut surtout être autre chose qu'un blogueur, has been des médias sociaux depuis lurette. C'est pas pour rien que j'ai juste du pangasius à me mettre sous la dent, déjà que deadline avait secouer la planète entière, Just another deadline s'imbrique dans la même dynamique, mais comme les premiers heurté.e.s sont les insignifiants, les pangasius des médias canadiens, c'est évident que plutôt que me couvrir de louanges, leurs rancoeurs de pas bon pas fin pas ben ben brillant font juste m'ignorer, comme d'habitude, moi, le blogueur génial.

Avec beaucoup trop de pangasius dans mon congélateur. C'était en spécial, j'ai pas regardé la dépense. Et me voilà, incapable de trouver un recette à faire avec ce produit des mers. Peut-être faire un livre de recette, finalement, pour le lectorat local. Comment survivre à des crises économiques avec le pangasius.

J'ai essayé avec des nouilles Ramen, en fait, bref, c'est une appellation générale, y'a beaucoup de marque sur le marché, étagère du bas, troisième rangée, on dit Ramen, mais le marché est plus complexe de nos jours, on a accès a des gobelets avec des nouilles, des sachets, bref, les Ramens originales ne sont plus en position de monopole sur le marché des Ramens, même si ce marché garde le nom de ce premier produit. C'est pas un phénomène particulier, VHS par exemple, on disait un lecteur de VHS, pas Sony ou Panasonic, Blue Ray de nos jours. Bref, j'ai essayé avec un sac de ramen mais vraiment cheap, le plus cheap et le plus sans saveur, pour tchopper mon morceau de pangasius et en mettre dedans ma casserole bouillonnante de ramen cheap. Le plat était sans saveur.

On imagine le peuple, peureux, lâchent malhonnête devant des sous-scelles de pangasius, rongé par une phobie sociale ancestrale, avec que la peur et l'ignorance comme guide, et peut pas vraiment le blâmer cette fois-ci car on peut pas vraiment recommander l'achat de pangasius, et l'intolérance qu'il affiche ici va comme de soi devant les frigidaires, mais faut dire qu'on retrouve l'intolérance populaire, sinon populaciere, bien  au-delà des frigidaires de la poissonnerie  de nos jours, ça rampe un peu partout, surtout depuis l'incapacité à comprendre des politiques de santé publique,  toute une incapacité. Et qu'on oublie le pangasius dans cette histoire change pas grand chose, à part peut-être l'anecdote d'une relation interpersonnelle, c'est à dire à la base un truc banal, sans saveur, un truc pangasius, mais voilà, on cherche à dramatiser, à donner du sens, on enfle, ça boursouffle, ça prend de l'ampleur, on blâme, on accuse, on déchire sa chemise, on se gratte les couilles, on tourne la tête pour montrer notre crête de coq,  pour pas grand chose à la fin, parce que tout ça, c'était pour se donner de l'importance, et oublier le pangasius à la base. Il est sans artifice. Sans saveur. Un bide profond chez le poissonnier. Passer par les autres et chercher à les rabaisser et à les dénigrer pour se revaloriser c'est un peu comme le rock d'arena des relations interpersonnelles, l'abandon de la conscience citoyenne au profit d'un narcissisme crasse. C'est pas parce que tu brasses de la marde que ta marde est le fun. Le roman familial, c'est cliché. C'est pas pour rien qu'on reproche souvent au cinéma québécois sont manque de profondeur, à force de théâtraliser et de dramatiser des anecdotes, on se retrouve avec un tissu dramatique un peu faible, avec des enjeux sans vraiment d'importance. C'est faible. C'est vide. C'est pas intéressant. C'est pangasius. J'ai comme résumé le dernier film de Ken Scott.

Même lorsque sévit l'animosité devant la différence, il passe inaperçu. Il n'est pas conformiste pour autant.

Pangasius.

Un aliment qualifié de comestible. Et lorsqu'on en mange, on revient souvent à cette affirmation.

Une chance que j'ai investi dans le Earl Grey ce mois-ci, parce qu'avec le nombre de morceau d'un poisson que je n'apprécie pas dans mon  congélateur, j'ai un moment difficile à passer.

Ça me rappelle la fois où acheter 3 douzaines d'oeufs était l'affaire du siècle au Super C. Sur le coup, on se dit ouais, on économise. Et après 3 semaines de ce régime, avec des oeufs bouffés de toutes les façons possibles et inimaginables, on se dit qu'on a pas vraiment profiter du rabais finalement. C'est ce qui m'attend avec mon poisson congelé ce mois-ci.

Le pangasius, c'est comme un nationaleux ethnocentrique qui a toujours carbure à l'affirmation nationale sans prendre conscience que tout ça était plutôt platte et inintéressant et que finalement il n'a que creusé sa propre tombe en accentuant des fractures sociales irréconciliables, alors il reste la complaisance de sa communauté, qu'il tient en otage pendant qu'il est en train de se noyer dans la médiocrité. C'est tout ça le pangasius, et même plus.

De part sa nature même et son essence, le pangasius est antinationaliste, et j'invite la population et les simples d'esprits à venir s'identifier et se recueillir devant cet honorable fac-similé. Il s'agit d'obéir et d'afficher sa loyauté devant le pangasius, il s'agit d'en manger beaucoup.

Des ratés, des minables, des Québécois, des Canadiens, les réactions émotives et complètement dégoûté, la tête se fend en deux pour laisser s'envoler l'oiseau stupide avec ce morceau de poisson pris dans son bec, et la communication insignifiante.

 Jour après hour je comprend de plus en plus pourquoi la vaste majorité qui compose la population de ma nationalité renoncé à leur langue et à leur culture, avec cette communication insignifiante et un pangasius dans mon assiette. Disparaitre et s'effacer comme la saveur ineffable de ce poisson, sans soulever d'intérêt.

C'est un peu difficile de penser à un récit d'ascension sociale multi-focalise dans différentes states sociales et dans différentes époques en mangeant, comme si c'était une punition, ce poisson sans saveur. Au moins, y'a Earl Grey.

En d'autres termes, représenter concrètement les conditions sociales du contexte de production est inintéressant, surtout dans le cadre d'un travail qui cherche à représenter différentes conditions sociales, et ce, dans de multiples représentations sociales qui ne sont pas liées au contexte de production. Ce qu'on nomme ailleurs tout bêtement un travail d'écriture.

Et je parle à la nourriture dans mon assiette : " Oui, toi, maudit poisson pas bon, c'est une société incapable de prendre conscience qu'elle produit en série des échecs collectifs importants, en se protégeant dans le voile d'une innocence, supportant juste pas la critique. Mais c'est pourris, c'est dégueux, c'est répugnant, alors tu dis quoi, hein? Maudit morceau de poisson pas bon, tu dis quoi, tu dis rien hein, c'est ça, t'es comme le reste, anonyme, silencieux, inodore, incolore, sans saveur, tu réagis comment devant mes propos ?".

Mais le morceau de pangasius restait là, sans bouger, dans l'assiette. Et pour la trente-sixieme fois en moins de 45 minutes, je prend mon cell dans mes mains et je doomscroll sans fin. Y'a toujours de la matière au défilement funeste sur mon écran, quand c'est pas l'enfantillage de ci ou de ça, c'est des études scientifiques, et puis, les nouvelles internationales, les faits divers, les meurtres, les incendies, les accidents de voitures, le spectacle des irresponsables, a New York, un grand nombre d'attaque dans le métro, peur, ignorance, phobie sociale, c'est partout, ça imploser de partout, partout ça va mal, personne pour rectifier le tir, on accorde sa confiance à des mensonges politiques, on perd aisément sa mémoire comme si c'était un surplus de conscience néfaste, les communications sont insignifiantes. Et je regarde mon assiette d'un oeil.

Sinon, y'a toujours Hockey Canada, avec pas un, mais deux fonds secrets pour gérer les " problèmes ", et un investissement de plus de 1,5 millions pour gérer l' " image " après que les " problèmes " se retrouvent questionnés par des " gens ". Selon moi, c'est toute une culture d'entreprise qui s'exprime ici, c'est pas juste Hockey  Canada, c'est comme ça qu'on règle les " problèmes", avec des fonds secrets de défenses, des campagnes de relations publiques, avec à la base une sordide dénégation du réel, et un réel mépris pour les victimes. Le viol collectif comme un problème de relation publique pour une organisation sociale, on aura tout vu. Et si jamais je produis une BD sur la " story" du " defend and protect" du " straight white male" par l'organisation sociale, la moitié du monde va rester incrédule, en refusant de voir le réel, en étouffant l'affaire comme de raison. Les partisans des équipes sportives tombent des nues quand ils apprennent qu'une bonne partie de la population n'a tout simplement aucun intérêt pour leurs activités de sportifs de salon. Et dans le contexte, l'arrivée sur la patinoire de la mascotte la plus ringarde au monde peut apparaître comme une manoeuvre de diversion, et une campagne de promotion pour le livre Don't call it hair métal, art in the excess of '80 rock. La preuve que l'activité intellectuelle, sinon cervicale, c'est pas pour tout le monde.  Le fruit bâtard de la rencontre entre Youpie et Badaboum anime la soirée en dansant sur du Whitesnake, et la foule en redemande. Suntan Fever me glisse à l'oreille " Keep it real, bro, keep it real", alors qu'il entame une sorte de déhanchement, mais je ne fais que regarder la bière à 12$ qu'il a dans une de ces mains. Bière, c'est vite dit, un liquide alcoolisé, probablement gris sans l'ajout de colorant. Le rock d'arena continue de plus belle à résonner dans l'amphithéâtre, et je me dis que je vais probablement aller voir l'exposition de Pink Floyd. La foule semble être perdue dans une lointaine extase. Cette " chose" poilue s'agite de plus en plus. Je doomscroll, pour cacher ma honte.

Plus tard, en soirée, dans un club de danseuses, avec la même proposition culturelle dans les speakers, Suntan Fever, avec un verre en plastique à la main, me regarde en me disant qu'il est bien, il se sent jeune à nouveau. J'en étais à vérifier mes 5 comptes Onlyfans.

 

Suntan Fever est propriétaire d'un club, le Body Parts, et je travaille pour lui, on organise de la " variété ". 

 

J'ai voté libéral aux dernières élections, ayant fait une croix sur les représentants de la médiocrité Québec, sont partout de toutes façons, mais c'était sans compter l'implosion du parti à cause de la troisième vice-présidence, genre le back up du back up, la politique est un jeu cruel parfois, et se faire démolir à cause d'une chicane, à cause d'une division entourant à savoir qui serait le back up du back up, de un, je l'ai pas venu venir, et de deux, ça tend à prouver ma thèse de la nullité Québec, c'est juste que je pensais pouvoir esquiver cette réalité avec mon vote. Et ben non, rattraper par la médiocrité nationale, même chez les libéraux. Au prochaines élections, je voterais pas, au moins, je pense m'en sortir comme ça. Mais pour ce qui de la médiocrité Made in Québec, ça y'en a tout le temps.

 

2

Variété

 

-          Tu connais pas une péteuse?

-          …

-          Quoi?

-          … ben, dans quel sens?

-          Dans quel hostie de sens tu penses que je parle?

-          Ben, de haut, hautaine …

-          Hein, non non, une vraie péteuse.

-          Genre prout.

-          Ouais, genre prout, mais comme…

-          Ok, je comprends, tu cherches une péteuse genre prout, mais évidemment, tu la veux pas ordinaire, mais extraordinaire avec ces prouts.

-          Ben en effet, faudrait qu’elle captive le monde, qu’elle…

-          …effectue aussi des flatulences avec sa noune et qu’elle chie des briques en or.

-           Idéalement.

-          Ben oui, c’est ça.

-          Ben t’en connais une, ou pas?

-          Vu d’un certain angle, j’en connais des milliers, des tonnes, mais elles se vantent pas, toi, tu t’en vante quand t’en lâche un gros puant?

Il en lâche un.

-          Et il s’en vante, pas possible.

-          Non, regarde, en France, y’a une fille, elle joue de la flute avec sa plotte.

-          Encore là, j’en connais des milliers qui jouent de la flute, mais pas nécessairement avec leurs sexes, si tu vois ce que je veux dire.

-          Regarde, kalisse.

-          Ok, ok, genre variété.

-          De quoi tu penses que je parlais, kalisse, hostie d’intellectuel à marde, quand je cherche une péteuse, hostie, cherche une péteuse, de quoi d’autre tu penses que…

-          Tu veux relancer les fins de soirées avec des performances de péteuses…

-          Pourquoi pas un concours, la plus grosse péteuse gagne…

-          …comme un pet?

-          Ouais, comme un pet, les soirées comme un pet! Tu l’as l’sens d’la formule, les soirées comme un pet présente la meilleure péteuse en ville!

-          C’est ton absence de décence qui fascine…

-          De la déce…comment tu penses que je gagne mon argent, le jeune, depuis le début. La variété crad, c’est mon truc, le fucking freak show avec des patates avilies pis des concombres décrépits, c’est mon pain et mon beurre, la variété que je pratique dans mon club, c’est pour ça que…

-          Mais pas de drag queen.

-          Lâche moi avec tes hosties de drags, j’ai une audience de straights, des mâles normaux qui veulent…

-          …regarder des péteuses sur scène avec leurs états de grâces.

-          Exact, trouve-moi des péteuses pour à soir.

 

La grande leçon de Suntan, c'est d'arriver à comprendre que c'est juste de la niaiserie, tout le temps. Peu de gens arrive à saisir ça. Suffit de regarder les médias canadiens du bon oeil pour voir le monde à sa manière. Récemment, l'animateur américain Jerry Springer faisait une sortie remarqué en affirmant sur la place publique son mea culpa, mea maxima culpa. " I've ruined the culture", dit-il, j'ai ruiné la culture, avec son émission de télé, 4000 épisodes. Springer, c'est un vire-capot, Suntan, y'a jamais lâché, y lâche pas Suntan, il continue, c'est un vrai Suntan, c'est pour ça que faire de la variété pour lui, c'est un honneur.

Bon, je dis ça pour la galerie, parce que trouver une péteuse digne de ce nom au téléphone après le déjeuner, c'est pas évident, mais c'est ça la game avec Suntan, c'est ça la variété.

Ça m'a prit un certain temps avant de comprendre que son mauvais goût était l'expression naturelle de sa classe populaire, et aussi, que ce qui le rebute le plus, l' insulte, c'est l'intelligence, la décence. Montrer ces niaiseries en public, c'est pour lui la quintessence de l'ordre naturel, et obtenir un diplôme dans une école, c'est pour lui trahir sa nature profonde, niaise.

Les gens sont toujours étonnés de rencontrer des gens comme Suntan, ils en perdent leurs contenances, ne savent plus ou se mettre. Mais faut pas oublier, si Montréal a déjà été considéré comme la ville la plus corrompue en Amérique du Nord, c'est parce qu'il a des gens comme Suntan pour maintenir vivante les légendes. 

 

Vers midi, j'avais 3 ou 4 péteuses dans ma van blanche, et j'écoutais du death mélodique et du métalcore en tournant mon volant dans un sens et puis dans l'autre. Je voulais juste fuir l'idée que je me faisais des auditions, être ailleurs. En les débarquant au club, Suntan était souriant, accoté à l'entré des artistes. " Tu restes pas pour les auditions".

" Non, y'a un son bizarre qui sort de la van, faut aller vérifier ça".

" Un son, y'a un son bizarre, t'es sure". Et il s'avance.

" Ouais, t'inquiète, pas de trouble".

Et j'ai plus ou moins pris la fuite.

 

Revenir chez moi était trop déprimant, à cause des tonnes de Pangasius entreposées dans mon congélateur, et me retrouver dans ma cuisine avec comme seule et unique option un plat de Pangasius devenait une sorte de supplice bizarre, tout comme l'indigestion de Pangasius devenait une expérience extrême de la fadeur. Je rêvais le soir, dans les draps de mon lit, endormi, aux cargaisons de la port de Montréal, et des formes hideuses sortaient des racoins pour me pointer du doigt un container rouge sur un quai, et plus j'avançais plus des Pangasius sortaient de l'eau comme des truites. " Ce n'était qu'un rêve", me suis-je dit, en sueur.

 

Vers deux heures, en entrant dans les locaux, y'avait juste Suntan avec une robe fleurie sur le dos, et un producteur au téléphone à qui il disait : " Comment ça tabarnak un flou artistique", les péteuses se tenaient tranquilles, et j'ai pas insisté, j'ai décidé d'aller visiter un burger king ou un Tim Horton's, quelque chose de normal, de standard. " Pas drag, sauf lui, c'est juste pas possible". La première gorgée de bière est arrivé vers 4 heures, et les premières canettes vides ont commencés à s'accumuler vers 5 heures. Je voulais perdre mon appétit, me rayer de la carte pour ne pas avoir à affronter encore une fois la cuisson de ce poisson. Toujours fonctionnel, vers 11 heures trente.

 

Après, comme un grand sommeil dans un néant insipide. J'étais dans le backstore. Après un réveil vers 2 heures du matin, j'ai continué, avec un vieux laptop et un blog nowhere, à vivre en ligne ma crise de la quarantaine, raconter ma vie, des souvenirs et des sensations perdues, tout en postant des vidéoclips d'une autre époque, pour faire une page sur le blog, comme si j'animais une émission de radio.

 

Le lendemain Suntan m'a dit que la soirée avait été super, mais qu'il avait perdu la carte après l'arrivée des mascottes.

- Y'a eut des mascottes?

- Ouais, l'une des péteuses...

-Écoute, je veux pas le savoir.

 

3

Le lendemain, pendant que Mario G. G. chauffait la van, on allait chercher de quoi, il était super content des scandales de corruptions qui commençaient à éclater dans des ministères et dans l'administration municipale, c'est " le bon vieux temps " qui revient me disait-il, pendant que son short-cut pour contourner les cônes oranges est devenu le temps de le dire " The long ride home". Pendant un boutte, il parlait, mais je le comprenais pas, j'ai sorti une smoke de mon pack pour l'allumer et lui demander pourquoi il me parlait comme un trou de cul.

" J'te parle comme un trou de cul, moi?"

" Je sais pas, tu emploies des expressions comme " Vaut mieux ne pas laisser sur la table", ou " Peu pour réfrigérateur", ou dirait que tu parles comme Google translate dans un trou de cul".

" J'ai dis ça, moi. Et bien, j'ai dû ramasser dans le journal de ce matin. C'est pas du français?"

" Non, ça veut rien dire, c'est à chier".

" Ça doit être un plan secret de la CAQ pour refuser langue immigrants".

" Encore là, don't compute, tu parles drôle, tu prends de la drogue".

" Hein, pas plus que d'habitude.". Il fait un U-turn. " De toute façon, j'suis pas Québécois, j'suis un fan du Canadien.".

La culture politique de Mario, faudrait pas la généraliser.  

En regardant par la fenêtre, l'inquiétude. " On est sur la 20".

Il fait un U-turn. " Non".

 

 4

 Je parlais avec Maureen au bar du célèbre poisson-chat du Mékong, mais elle arrivait sensiblement aux mêmes conclusions que moi ; même avec du lait de coco et du gingembre, il n’a aucune saveur. Elle me dit : « Ils sont élevés dans des bassins d’égouts au Vietnam, j’ai tchéké. ». On a le même problème, le spécial à l’épicerie.

Suntan Fever arrive, dépité, au bar.

« Y’a plus personne pour les gros totons de Maureen »

Maureen lave un verre derrière le bar.

«  J’suis là, moi, pour ces gros totons »

«  On ira pas chier loin, t’es du staff… »

«  Justement, faut que j’te parle… »

«  Faut que tu me parles des gros totons de Maureen? »

«  Non, il faut… »

«  Comme j’disais, y’a plus personne pour ces gros totons. On dirait que le monde est passé à autre chose »

Maureen hoche la tête.

«  On a un problème… »

«  Avant, c’était full house, on refusait du monde, des line up de fou, tout ça pour ces gros totons »

Maureen regarde des photos

«  C’est concernant… »

«  Ou va le monde si les gros totons à Maureen sont même plus capable d’attirer les simples d’esprits et les alcoolos pour qu’ils se ruinent à mon bar »

«  Les bonseurs… »

«  Au moins, on a les paris illégaux avec les filles Onlyfans de notre bunker, mais c’est pas pareil, c’est pas comme avant »

«  Maurice G.G. veut plus être le remplaçant de Mario G.G. »

«  Quoi? »

«  Maurice G. G. veut…. »

«  J’ai compris, j’suis pas sourd tabarnak, mais pourquoi il veut plus… »

«  Il veut plus être le remplaçant »

«  Y’était remplaçant? Depuis quand? »

«  Depuis un boutte, en fait, on l’a jamais callé, mais y’était toujours sur appel »

« Mais il fait des shitfs, non, je l’ai vu…Y’était remplaçant? Faut vraiment être looser tabarnak pour être le remplaçant de Mario »

«  Oui, il fait ces shifts, mais y’est toujours listé comme back-up de Mario »

«  C’est qui le back up de Maurice? »

«  Maurice a pas de back up, c’est ça que j’te dis, c’est le back-up de Mario »

«  Hostie de G.G. à marde, bon ben fait de Mario le back up de Maurice pis… »

« Mario voudra jamais devenir le back up de Maurice, pis ça règle pas le problème de Maurice… »

«  On a un problème avec Maurice, ou c’est Mario le problème? »

«  Non, on n’a pas de prob…en fait je sais vraiment pas ce qui se passe avec Mario ni c’est quoi son système de navigation, son GPS doit être fucké, ça nous a prit presque 2 jours pour arriver l’autre jour, pis tu sais ce qu’il m’a dit? »

«  Bon, c’est réglé, Maurice va chauffer pis devenir le back up de Mario »

« Mais ça règle rien… »

« Des foules pour ces gros totons, je peux pas croire que c’est fini »

« Je vais aller annoncer la nouvelle à Maurice. »

 

 5

Le lendemain, pendant que Maurice G. G. chauffait la van, on allait livrer de quoi, il me lance :

« Tu essayé Ricardo? »

«  Ben, ouais, j’ai essayé Ricardo, on essaye toujours Ricardo, c’est le gars qui dépanne, qui donne des idées... »

« Huhun »

« …mais ça donne rien, c’est la base même de l’aliment le problème, on a beau faire pleuvoir des condiments de Mars ou de Vénus sur le morceau de poisson, ça change rien à sa qualité première…

« Huhun »

« …j’en parlais avec Maureen, du lait de coco, du gingembre, name it, du poivre, de la cannelle, du citron, du miel, on peut tout essayer, reste que pour tes papilles gustatives, tu vas juste goûter l’assaisonnement que tu viens de mettre… »

« Huhun »

« …en plus, mais le truc goûte rien, c’est…c’est pas la 20 ici? »

« Non », et il fait un U-turn.

 

 6

« Faut qu’on parle des G.G., y chauffent mal en sacrament »

« Ils sont venus me voir »

« Pis… »

« Y disent que tu parles chinois. »

« On se retrouve sur la 20 et y blâment mes études universitaires »

« Ben, y disent qu’ils ne comprennent pas … »

« Suivre un GPS dans les rues de Montréal, c’est trop compliqué pour les Gauvin-Gaudette! »

«Y’a beaucoup de chose qui sont difficile pour les G.G., c’est vrai, avec un nom pareil, de toute façon, pis y’a l’histoire du Back up qui est revenue sur le tapis »

«  C’est pas vrai »

 

7

Après ma rencontre au sommet avec Suntan Fever et notre discussion peu productive autour des G.G., j'avais 2 options. Le cocooning hard-core, ou une rétrospective à la cinémathèque des films de Koreyoshi Kurahara,faisant suite à la présentation des films de Masaki Kobayashi et de Nagisa Oshima. Encore une fois, je pensais pouvoir me dépendre de cette maudite histoire de poisson, mais rien n’y arrivait finalement. En arrivant à la cinémathèque, je repensais aux lèvres de Maureen qui me susurrait à mon oreille : «  il a été élevé dans les bassins d’égouts du Viet Nam » en regardant les affiches asiatiques de la présentation de ce soir dans le hall, et cela ne m’a qu’amené à penser à ces morceaux de poissons de mon congélateur, dans mon antre. Mes deux options me ramenaient encore au Pangasius, et il était hors de question que j’accorde la moindre importance au G.G. ce soir. J’ai donc décidé d’aller voir la compétition, et je me suis retrouvé complétement bourré dans un bar de danseuses.

 

8

Deux semaines plus tard, tout était réglé. J’étais entré comme un coup de vent avec le journal du matin dans une main, Maureen était en train de se sucer un sein. «  Je l’ai! Déranges-toi pas, y’es où? Bureau! ». Elle remit son gros sein dans sa brassière et pointa du doigt la porte du bureau.

Suntan était là, avec un bustier, la série Black Scorpion, comme toujours, était à l’écran. Il vitupérait, bouillonnait sur place : «  Hostie de LGBT à marde, c’est des hosties de sales, ça fuck la business solide, toute des fuckés dans tête qui viennent plus pour regarder des totons se faire brasser, kalisse, même le show des lesbiennes en furie…

« …d’enfer, on a changé en avril. »

« …Clémentine et Fleur-Forest sont sur le bord d’être à porte, faute de clients, La soirée Eurotrash avec Sybelle et Gwendoline est en péril. Hostie de LGBT à marde! Dans le temps, suffisait de mettre deux ou trois objets de désirs sur scène, et j’avais mon mois. Astheure, même le trio des branleuses avec du fist-fuck solo intéresse à peine. C’est à cause des jeunes, des LGBT à marde! ».

« Je suis pas d’accord avec toi, le problème, c’est que le monde marche avec un hostie de balai dans le cul. »

Il se ressaisit. « Je peux pas complétement te donner tort là-dessus. »

« C’est quoi la cause du balai dans le cul? »

« Arrête tes histoires, j’ai pas besoin de sornette à matin » dit-il, balayant l’espace d’un geste de la main.

« Le puritanisme américain. »

Il lève un sourcil. « Continue, j’écoute ».

«  J’étais assis au super déjeuner sexy en bas de chez nous en attendant Noreen et ma commande…

« Celle avec les …( il pointe ces doigts vers sa poitrine dans deux directions différentes) »

« Oui, celle avec les …( je pointe mes doigts vers ma poitrine dans deux directions différentes)…et je lisais les affaires criminelles dans le journal, les affaires épeurantes, terrorisantes, traumatisantes, mais présentement, c’est juste des anonymes qui font mal à la ville, et je peux pas vraiment confectionner un numéro de variété avec des monstres invisibles…

« …des hommes invisibles? »

« …bon, je suis arrivé au chant du puritanisme en Amérique, un chant puissant et lourd, et tout le monde se définit à cause de lui, les Wokes, les Identity politics, tout le monde, et c’est jamais remis en question, c’est trop puissant…

« …America First… »

«  …sauf quand y’a une guerre, et j’ai pensé à des films de guerre, Platoon, Apocalypse Now, Full Metal Jacket…These boots are made for walking…

« …walking all over you… »

« …dans un établissement qui est comme notre établissement… »

« …mon établissement… »

« …ton établissement, qu’on retrouve dans plusieurs films américains sous la forme d’un… »

« …bordel vietnamien! »

«  Bingo. Y’a pratiquement jamais de bordel dans le cinéma américain, sauf pour … »

« le bordel vietnamien »

« Et donc, pour pas brusquer la clientèle, pour l’attirer tranquille, on va la chercher avec nos soirées… »

« Fiesta Vietnam! »

« Ouais, si tu veux… »

« Excellente idée, on fait ça »

« Je me charge de la cuisine, tu vas voir ».

Et en sortant, Maureen jouait encore avec ces nipples, je me suis dis que j’avais enfin résolu mon problème de stock de Pangarius. Deux semaines plus tard, pendant que Suntan se bougeait avec un chapeau de cow-boy au beau milieu de la soirée Fiesta Vietnam en chantant «  Who’s your daddy now! », j’écoulais en douce ma marchandise, et personne dans la foule en délire ne s’est rendu compte pendant une seule seconde qu’elle mangeait à pleine dents mes réserves de Pangarius.

Je m’en suis finalement débarrassé pour de bon.

Et j’ai finis la soirée avec Noreen.

 

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 9

Journal 

Passé la matinée dans le garage avec les G.G., les " allochtones".

J'ai lentement déplié une carte de la ville de Montréal, pour ensuite insérer 4 pins pour l'accrocher sur le mur du fond.

Les G.G., le regard hagard et absent.

La difficulté de ma communication repose sur un paradoxe important, que l'on peut décomposer en proposition, qui forme une sorte de loi. Premièrement, quand on ne parle pas aux G.G., ils s'imaginent qu'on leurs parlent. Et deuxièmement, quand on parle et qu'on communique aux G.G., rien n'enregistre. Ils restent là, hagard, avec leurs frites de chez Hooters, à regarder l'air ambiant.

J'avais une pin rouge entre les doigts, et je l'ai enfoncé à l'endroit où notre club et la garage sont situé. Et puis, j'ai croisé les bras, j'ai gardé le silence, c'est tout.

J'ai pensé interrompre ma présentation en prétextant l'arrivée imminente d'une équipe de documentariste, mais Mario, piteux, la tête baissée, dit : " C'est quoi, un procès secret?"

Et Maurice de dire : " Comment ça j'suis rendu son backup!".

Et voilà, le moment tant attendu, tant redouté, l'abcès qu'on crève, la vérité qui jaillit, l'argent qui coule à flot.

" Parce que Suntan l'a dit".

Et le silence devient à nouveau lourd dans le garage.

Ce qui s'est passé ce matin-là dans le garage, c'est une histoire de rêve brisé et d'ambitions contrariées, ça peut arriver à chacun d'entre nous, quand le premier rôle vous file entre les doigts et qu'il ne reste plus qu'un troisième rôle pour asseoir votre crédibilité. C'est ce qui s'est passé ce matin-là, avant la bagarre entre les deux G.G., avant l'ambulance, avant l'hôpital. Et moi encore, secouant la tête en disant : " C'est pas vrai".

Et dans le silence, enfoncé dans une carte accrochée au mur, cette pin, comme un symbole, comme une indication, un rappel.

 

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10

Journal

 

Je suis au bar en compagnie de Maureen, et je me pratique avec mon M1911, jouet d'éjection souple en mousse EVA, avec fléchettes en mousse.

J'ai toujours pensé que les G.G. étaient des amateurs, mais Suntan ne veut rien entendre. Résultat, les opérations sont bloquées pour la journée.

Y'a juste moi pour dire haut et fort que Anaconda 2 et Anaconda 3, c'est le même film, money-grab Honey, money-grab. C'est la soirée Zombie-strippers ce soir, et je suis au bar avec mon t-shirt de The Lost Boys. On me surnomme Nostradamus, comme un prophète romantique, et je blâme la société pour mon échec, depuis que téléfilm Canada a refusé mon projet " Le vampire de Hong Kong". Tout est pourri.

Je fais les préparatifs de la soirée, mais je me sens comme Danny Glover dans Prédateur 2, c'est moi le héros, c'est moi qui fait tout le travail, c'est moi qui dans le combat ressort vainqueur et qui comme Saint-Georges transperce la bête, et au final, l'oubli, le réconfort de l'humilité, l'humiliation publique, des taupins à rejeter du clubs, des danses a 10$, des pipes à 20$, Suntan qui arrive en retard comme d'habitude avec un gilet des Boys 3, Raymond la belette derrière le bar, Maureen en train de lire le dernier livre des sœurs Mitsou sur le confort et le bonheur, et mes projets condamnés par les institutions culturelles. Comme Danny Glover dans Prédateur 2. Y'a plus de héro, et tout est pourri. Les filles " décomposées" ont commencé à rentrer pour leurs shifts. J'ai pensé envoyer les G.G en maraudage au Salon du livre, sûrement quelques cohortes d'indésirables pour venir ici dépenser leurs argents, mais c'est souvent décevant, nos tentatives de maraudage, des gens comme ça viennent pas dans des lieux comme ici, c'est la loi.

C'est comme y'a un public pour The Northman, et y'a un public pour The Green Knight, mais on ne peut pas aimer l'un et aimer l'autre, c'est la loi.

La soirée Viking avec les Valkyries, c'est juste une fois par mois maintenant. Criminaliser le désir et les plaisirs, c'est bon pour mes affaires.

 Le gros de notre clientèle est une population peu ou éduquée, une sous-humanité en quelques sortes. On a nos réguliers, des journalistes ratés incapables d'écrire trois mots, mais depuis le stress pandémique, c'est surtout notre bunker avec nos filles Onlyfans qui font rouler la baraque. Toujours en demande, nos influenceuses sont prêtes à n'importe quoi, littéralement. Notre cut est compétitive, on offre des services de protections et des conseils légaux. J'ai 5 comptes.

 

 11

La désuétude

 

- Heille, la belette...

- Ouais.

- J'ai une question à te poser, tu vois Noémie, Marie et Simone...

- Attend, j'ai pas mes lunettes, ouais, ouais je les vois.

- Si je te dis, Et bien, on dirait que ces gentes dames sont maigres comme des…Tu dirais quoi après?

- C'est un test?

- Non, c'est une question.

- Hum, je dirais échalotes, maigre comme des échalotes.

- As-tu regardé une échalote récemment?

- C'est un test?

- Non, c'est une question.

- Ben oui, Noémie, Marie et Simone.

- Non, une vraie échalote.

- C'est un test, je le savais, tu me demandes si elles ressemblent à des échalotes, et puis c'est pour me dire que c'est pas le modèle que...

- Non, des échalotes. Regarde.

- Ouein, c'est plus comme avant…Comme un clou, maigre comme un clou je dirais astheure.

 

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 12

Y'a rien de personnel 

Le mouvement des femmes, c’est mon pain et mon beurre

 

Si j'arrive à ce moment où Nostradamus doit livrer ces confessions sous la forme d'un livre, c'est bien pour faire évoluer la société. J'étais au bar, les filles dansaient sur des chansons bruyantes, les clients et le club étaient dans le silence, j'avais mon édition usée de Last exit to Brooklyn dans une main, la gauche, et l'idée a grimpé ma colonne vertébrale pour se loger dans ma cervelle : les confessions de Nostradamus, rien de personnel. 

Je balaie d'un regard lourd et désabusé la salle, c'est un monde de perdants, de loosers, de dominés. Quelques journalistes ratés devant des grosses bières cheap.

Y'a pas 10 ans de ça, c'était plein à craquer, la corruption dans les chantiers de constructions, les dépassements de coûts dans tous les services du gouvernement, et les commandites, les commandites. C'était le bon vieux temps, avec des PDG et des conseils d'administrations qui débarquaient, incognito, protéger par des clauses de confidentialité en béton, c'était le bon vieux temps, l'argent coulait à flots et aspergeait tout sur son passage.

Et maintenant, maintenant la belette est à temps partiel, et il a des problèmes d'articulations, et les filles deviennent multimillionnaire avec Onlyfans le temps de le dire, alors elles nous lâchent, des embrouilles à tous les jours, des problèmes de gestions. Au moins, on a toujours les flics corrompues, en voilà deux en train de serrer dans leurs bras des journalistes pourris, certaines choses ne changeront pas, heureusement.

On parlait anglais parce que c'est la langue des affaires, Charest et Couillard écrasaient la concurrence, Tremblay avait des crises religieuses en cherchant le judas de Montréal dans son bureau, les citoyens étaient en désarroi total, comme des fourmis, des insectes, internet était encore mal exploité par les classes moyennes, les cells pullulaient pas, on risquait pas de se faire enregistrer à chaque respiration, on prenait pas pour du cash chacun de nos faits et gestes, la terrorisation sociale remplissaient la salle, et les commentaires sociopolitiques étaient...ben on s'en foutait des commentaires sociopolitiques, mais c'était pas la même affaire, c'était pas la même chose, la niaiserie des médias canadiens était plus économique, on parlait d'argent, de cash, tout le temps, du matin au soir, C'était comme ça avant, money first, money talk. Astheure c'est gummy bear, l'état policier, la répression, et la musique de merde pour les danseuses. Mais l'ironie, c'est que ça se termine toujours lawless, y'a plus personne pour travailler au palais de justice, alors toutes les poursuites tombent, moi, ça fait mon affaire.

Et si on est dans cet esprit de bottine, c'est à cause de la faillite des élites et de l'éducation, même moi j'ai été obligé d'aller chercher des études universitaires, mais c'est une vrai joke leurs systèmes, ils donnent leurs diplômes à rabais. J'ai été cherché des études parce que j'ai toujours eu l'intime croyance en ma supériorité, ma volonté à toute épreuve au milieu de la désorganisation totale est un cadeau des dieux, et si les institutions culturelles ont refusé mon projet " Le vampire de Hong Kong", je voulais continuer de me battre, mais c'était sans comprendre les profondes dynamiques inégalitaires, la profonde ignorance. Un exemple, l'économie des désirs de l'hétéronormativité. Ça parait ben comme phrase. Sauf que n'importe qui sait très bien que c'est la " straight white male culture" qui paye mes comptes, et que si dans un scénario de film je fais dire à un personnage " Fucking Wasp!", tout le monde comprend sauf les têtes dirigeantes des institutions culturelles, qui veulent rayer ma phrase préjudiciable pour une diarrhée verbale du genre " Maudite banane d'hétéronormativité". C'est dénaturer les propos pour de la socially conscious bullshit, ça ne donne rien des études universitaires, ça ne paye pas mes comptes.

Y'a juste les conformistes pour dénoncer l'hétéronormativité de toutes façon, et j'ai même pas effleuré le sujet de la supériorité morale des brigades anti-sexe qui attaquent sournoisement et régulièrement notre établissement et qu'on accueille avec des torches et des épées, en brandissant un drapeau de la Suisse. Une frange radicale de la ĺitterature Psycho-pop, soucieuse et experte psychosociale des relations interpersonnelles, une source d'ennuis profond et de désagrément, selon moi. Leurs objectifs inavoués est de rétablir un matriarcat préventif, mais une bonne rémunération et des postes de prestige sert généralement à ramener sur le terrain la paix sociale.

À dire vrai, ça fait un boutte qu'on n'a plus rien de la brigade antisexe, probablement que leurs énergies sont complètement consacrés à lutter contre le milieu décadent du show-business.  C'est pas comme si c'était une lutte ouvrière. Faut voir Marie-Pierre danser sur No Fun, j'imagine, pour comprendre. On ferme à 3 heures.

Y'aura jamais d'alliance avec les caquistes parce que c'est le parti des régions, et moi, je suis d'une métropole nord-américaine, personne dans mon entourage veut sombrer dans le régional, on ne veut pas de ça, une ligne de garage, une ligne de perdants, comme mes clients attablés devant leurs bières, faudrait sortir les bavettes, j'ai la pire clientèle au monde.

J'ai toujours défendu la liberté d'expression, c'est ce que je vais écrire dans mes confessions. Censurer un nipple et cacher des seins que tout le monde regarde n'a jamais été ma fight, principalement à cause d'intérêt économique. Y'a rien de plus pure et de plus sacré que la liberté d'expression, c'est ce que je vais écrire dans mes confessions.

Mais dans mon milieu, au milieu des opprimés vexés, penser a toujours été mal vue, juste trimbaler un livre vous donne un surnom comme Nostradamus, alors je sais pas comment ça va réagir quand ils vont s'apercevoir que non seulement il s'agit d'un livre, mais qu'en plus c'est Nostradamus lui-même qui l'a signé. La pire clientèle au monde, je ne vous dit pas.

Suntan entre avec un gilet pare-balle : " C'est à cause de l'égalitarisme si le club est en déclin", et après cette déclaration, il se dirige vers son bureau.

Personne ne sait vraiment pourquoi le club est en déclin, pourtant, on a respecté les consignes de distanciations sociales, posés des vitres en plastiques partout, tout le monde est vacciné, les danseuses se lavent les mains, mais le résultat est le même, notre clientèle se résume de plus en plus à de vieux croûtons. C'est toujours full house par contre quand ils viennent célébrer leurs défaites électorales ici, certaines traditions ne changent pas. Mais bon, on n'a juste les jeunes avec nos forfaits Onlyfans, ils se déplacent plus, encroutes dans l'isolement social. J'allume ma PS5, et je ne sais pas vraiment comment les ramener ici, alors que je continu ma game.

Je dis jeune, mais je n’en ai vraiment rien à foutre de la jeunesse, j'ai connu assez de hack, de rip-off et de money-grab pour en n’avoir rien à foutre de d'autres choses que des consommateurs et que des marchés. Si le jeune fini momifié dans son isolement social, c'est juste un autre cocron replié sur lui-même comme des milliers d'autres, c'est son portefeuille qui m'intéresse, son cash flow. C'est comme un perdant dans ma game incapable de suivre les microtransactions pour s'élever au-dessus de la masse avec de la monétisation pour surpasser les concurrents. Et dire que les vieux croûtons ringards appellent cela des écrans de fumées. Être gagnant grâce à la puissance de l’argent.

L'industrie du jeu vidéo de Montréal m'a appris plusieurs choses, notamment que le marché local était trop petit, trop étroit, trop régional pour mes réalisations, et la preuve est que c'est des institutions provinciales qui ont coupées les ailes de mon projet Le vampire de Hong-Kong. C'était pensé comme un vaste empire commercial, avec un nombre incalculable de suites, toutes plus exotiques les unes que les autres.

Mais le destin en a choisi autrement.

 

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 13

Sunrise on a rooftop

 

 Journal

J'ai grandis parmi les guidounes, c'est mon monde, le désir, l'illusion, la tromperie, le mensonge, j'ai tout appris d'elles, c'est comme ça que je suis devenu le Nostradamus d'aujourd'hui.

Quand je me suis retrouvé dans les corridors de cette université de merde, toutes les leçons de la guidounerie sont revenu au galop pour me sauver la peau. Tout ce qu'il fallait dire pour leur plaire, tout ce qu'ils voulaient entendre, tout ce qui n'allait pas trop me faire remarquer de la horde des moutons de panurge, rien pour irriter, tout pour plaire. C'est une école de survie et de vie, c'est la seule école valable, c'est la base de mon travail dans le club. On est là pour réaliser des fanstaisies, pas nos fantaisies.

C'est pour ça que lorsque j'ai commencé à travailler sur Last exit, j'ai tout de suite ditche la troisième partie avec l'histoire de Tralala avec ces gros seins, c'est carrément la commission d'enquête Rouleau, avec la  mentalité des classes populaires qui affronte la société, dans le livre, les mecs de l'armée, c'est pertinent comme livre, comme commentaire, c'est pour ça que j'ai tout de suite laissé tomber cette option pour faire une analyse queer et gender studies de la deuxième partie. J'ai eu une excellente note, surtout pour mes comparaisons avec les représentationsdu roman de Patrice Godin, Sauvage, baby, avec la norme linguistique franchouillarde du doublage de film, c'est une langue, une norme littéraire,   c'est ce que l'establishment voulait entendre, et j'ai honoré la mémoire ancestrale des guidounes qui m'ont bercées en réalisant ce travail.

On insistera jamais assez sur la faillite totale de notre société, et avec cette histoire de bandits et de policiers qui font vendre les journaux, faut se rendre compte qu'il n'y a jamais rien pour les citoyens de ces histoires à la con. J'ai toujours défendu les consommateurs, ça fait parti de l' héritage que l'esprit des grandes guidounes m'a transmis, tel un baptême sacré, tel un rituel ancestrale.

Faut savoir que peu importe les familles politiques en ce territoire canadien, et peu importe l'horizon institutionnel des statuts sociaux dans le paysage médiatique, tous et toutes cherchent désespérément à s'accrocher à la réputation de Nostradamus, car tel est la réputation de Nostradamus dans ces contrées. Les chiens de pavlov du conjointement social aboient à son arrivé comme les trompettes de Jericho le soir de la prise de la bastille. Le jeu des miroirs est si aveuglant qu'il crée une confusion comme une phobie sociale, et on oublie les dérapages majeurs de divers acteurs, car tel est la parole de Nostradamus dans ces contrées.

Ce regard anecdotique sur mes conditions sociales n'est-il pas la preuve de l'incapacité du peuple et de la nation québécoise à devenir non seulement plus mature, mais plus responsable Zeus. Car ici, au concert des dieux et des demi-dieux, ne devons-nous pas chercher à améliorer le sort des moins que rien, comme mes mémoires tentent de le faire au milieu du mimétisme ambiant? Et ce regard porte sur la foule silencieuse de ce club, su milieu d'une soirée drabe et lente comme un solo de guitare pénible, n'est-il pas à la hauteur de cette réunion divine , oh puissant Dieu Grec et Romain?

Et que dis les sages qu'on retrouve dans les chambres de l'État canadien : " Meech, Charlottetown! Voyons, Antoine, cela ne veut rien dire à 75% des électeurs, le monde s'en fout bien de la Constitution. Les 11 à 40 ansn'en savent rien et ne veulent même pas savoir. Deux générations d'électeurs dont l'intérêt à ces question est nul". Voici les paroles du sage du parlement, mes frères et mes soeurs, venez à moi, car j'ai fait un rêve, j'ai fait une vision d'un monde où on s'intéressait à autrui dans le respect et la dignité, un monde loin d'ici, et notre suicide collectif servira d'exemple aux nations étrangères des autres galaxies, nous rêverons à une épicerie digne de ce nom avant notre départ, à un environnement sans pollution, mais revenons à ma vision au milieu des dieux de ce monde, a l'assemblée nationale ou l'autocrate déclare avec fermeté et autorité que " c'est le genre de patente qui n'intérésse que quelques intellectuels de Monteal",  revenons à mon club, revenons au club, qui fermera ces portes dans peu de temps, revenons en arriére pour mieux allez de l'avant, le statut politique des consommateurs est de m'apporter de l'argent et de ma rapporter des gains, parce que c'est la loi du plus fort, du capital qui l'emporte, avec son irresponsabilité et son dedain pour la justice, et je ferme mes portes à 3 heures après un last call, au milieu des butchs sales et des verres à moitié vide, des épaves et des mauvaises odeurs, des rictus des minables et des masques médiocres, de la dissolution de la conscience sociale et nationale, des emballages défaits et des lacets perdus, des blocs de consommation à 4,99$ pour votre bande passante, des ustensiles de mauvaises qualités, et une scène littéraire dégradée.

Au milieu des furieux  courants d'abus et des vagues sans fins de la régulation du moralisme, ma business immorale résiste comme une tour d'ivoire, parce qu'on a de la classe. 

 

 14

Blocage

 

Mario a eut une enfance difficile, et son parcours académique s'est soldé par diverses arrestations et un séjour en prison avec l'arrivée de l'âge adulte. C'est peut-être pourquoi il a une affection particulière pour le champêtre, le bucolique et l'autoroute 20.

" C'était bloqué partout, y'avait des trucks de l'armée".

Comme Mario est du genre à voler un biscuit pour ensuite gueuler à tue-tête : " Qui a volé le biscuit?", un irresponsable, j'avais décidé de le séparer de son partner habituel, Maurice, pour insérer dans l'équation la figure vieille et sage de la belette, avec ces problèmes d'articulations, pour assurer le transport.

" Raconte encore..."

Deux jours plus tard, la vanne est revenu au bercail, et j'attendais les explications de Mario.

"Tout est barre au centre-ville, c'est une vrai citadelle..."

" Une citadelle..."

La belette hoche la tête, et masse en silence ces articulations. " Les automobilistes sont résignés, ils ont perdu tout espoir".

Puis, je me suis remémore les commentaires d'un leader d'opinion, et le scepticisme est devenu ma lorgnette. Il disait : " C'est Belzebuth, c'est la réincarnation mal.".

" Continue, Mario, continue..."

 

 

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 15

 journal

 

Journaliste raté

 " Ah, lâchez-nous avec la censure, c'est pas comme si on était dans un film de Xavier Deland! "

Y'en a qui dise que c'est à cause de son ethnicité, de son patrimoine génétique, d'autres dise que c'est à cause de sa nationalité, des déficiences de  son processus de socialisation, d'autres enfin ne peuvent voir que sa tronche, ravages par l'alcool. Mais le résultat est le même, c'est un journaliste raté.

" Je suis un fier canadien libéral, c'est pour ça que je suis antinationaliste ! "

Lui pis sa gang de pas bon, sont toujours là aux soirées BBW, à boire leurs verres et à se payer des danses.

Audrey " Il-elle" Tremblay, la Shemale intello de l'UQAM, qui veut montrer son pénis à tout le monde : " Tu veux-tu voir mon penis" dit-elle en remontant sa jupe des qu'elle a pris un verre en trop. On se croirait dans Pink Flamingo's de Waters en compagnie de tout ces mangeux de marde.

Journée de marde d'ailleurs, clientèle de cul, je doomscroll sans fin.

Le seul réconfort, c'est que c'est pas le congrès des influenceurs influenceuses dans l'aquarium de leurs télé- réalités, ça c'était toucher le fond du baril. On moins les Onlyfans me rapportent du cash. Mais les influs, ils vendent du vent, accompagnés de leurs personnalités. Ça gesticule sans fin. Ça me rapporte rien, faire du social, comme si on était dans une campagne de pub moche avec les rires et le bonheur. Et dire que la population s'amourache des infos des influs. C'est de l'intox les infos des influs.

J'avais des scènes de char dans mon projet de film, j'ai passé des mois à enregistrer des pub de char, le deambulement solitairss des véhicules sur des routes avec des courbes et des courbes, j'ai passe des semaines avec mon appareil photo à la recherche du bon endroit. Et pour quoi, tout mes efforts, pour un commentaire : cliché. Va te faire foutre avec tes clichés, fonctionnaires culturels, on voit ça à tout les jours dans nos écrans, et personne organise des émeutes. Si ça plaît au département de marketing des grosses compagnies, pourquoi pas dans un film publicitaire, dans mon film publicitaire. En plus, toute la shot était organisé pour des placements de produits de marques. Un vrai travail d'orfevre. Ben non, tout le monde se garroche pour des histoires de genitalites à deux balles pendant que pour la huitième fois, je fous à la porte Audrey " Il-elle" Tremblay, la shemale de l'uqam, parce que figurez-vous qu'elle emmerde ma clientèle avec son histoire de montrage de penis, on est un club straight, tabarnack, on a une réputation à  garder  une image de marque a soutenir, on est libéral, ordre social, heteronormal marié, famille, enfants, et maison hypothéquée.

La prochaine fois, je la barre. D'autant plus que je la soupçonne d'être une provocatrice affilié à la brigade antisexe. Ces menaces de commission des droits de la personne m'impressionne pas, mais c'estun indice comme quoi elle est en connivence. C'est la culture dominante qui payes mes comptes, bougresse! C'est juste une flasheuse!

Et le journaliste raté qui me regarde.

Tant mieux, j'avais besoin d'un témoin.

Bougraisse, la BBW de luxe sirote son drink, elle a fini sa danse, j'ai rien remarqué.

Hostie de journée de marde.

C'est quand même fucke que le chapitre 2 de Last exit attire autant l'attention de nos jours, le livre date de 64, tout mon travail universitaire d'analyse reposait sur lui, je voulais une bonne note, le rendement. Tout un système de valorisation de notre époque infléchit nos lectures, et certains chapitres deviennent plus importants que d'autres. Qui sait si dans 5 ans, ça sera pas un autre chapitre qu'on célébrera.

Je lève les yeux de mon livre pour regarder le journaliste raté. En voilà une, norme sociale.

 

 

 16

 

Mario

" ...pis là, à la radio, y'ont dit que toutes étaient barrés dans le boutte du Cégep Saint-Jean-sur Richelieu, à cause d'une opération policiére..."

"...Mais t'était pas à Saint-Jean-sur-Richelieu.."

"...non, j'étais au centre-ville, et toutes étaient barrés à cause d'un bâtiment effondré..."

" Pour contourner le périmètre de haute sécurité autour du Palais des congrès", rajoute la belette. " On s'est ramassé stallé là pour éviter le périmètre".

 

17

 

Mario

" Mais t'étais pas à Laval, au milieu de la fusillade dans le Cégep Montmorency?'

"...non, mais à cause de l'opération policière au collège Lionel-Groulx, toutes étaient barrés."

"...Mais t'étais pas à Sainte-Thérése..."

"...non, mais on s'est ramassé au milieu d'une opération policière, pis toutes étaient barrés'

Le belette masse son cou. " Trois filles, avec de la drogue et un machine gun dans le case, les beus ont toutes fermés alentour, tu tchéqueras sur les bandes de communications".

 

 18

 

 Suntan, avec un t-shirt de Larry Flint.

" Bon, Nostradamus, tu viens m'aider, c'est la livraison de notre nouvelle figure de proue."

On sort, une boite dans un truck.

" On va l'installer à coté de l'enseigne, toute la street va nous remarquer astheure"

On transporte la boîte, je l'ouvre.

C'est une sculpture hyper-réaliste de l'enseignant " trans ", en Ontario, avec ces " giant fake breasts", qu'on peut pas renvoyer parce que y'a pas de " dress code".

" Va me chercher une échelle'.

' Y'ont démolit la devanture du Super-sexe sur Sainte-Catherine, les sans-coeurs, notre patrimoine qui disparait, ils nous auront pas!" 

 

 

19

 

Mario

 

" ...pis là, on s'est ramassé au milieu d'une opération militaire..."

"...pis toutes étaient barrés."

" Toutes étaient barrés."

 

 

 

20

 La victime consentante

 

Journal

Épater et choquer le bourgeois, ça n'a jamais vraiment fonctionné dans notre business, ça doit appartenir à un autre siècle, parce que nous-autres, on n'a toujours mange de la marde des classes populaires, sont tellement straight. Xénophobe, sexiste, homophobe, anti-ecolo, j'en passe. Y'a juste la gauche Montréalaise pour sacraliser des groupes sociaux.

C'est sure, on ramasse la vermine de plupart des classes sociales, faut pas discriminer.

Quand ça s'encanaille, on est la.

Suntan a une photo de moi en train d'avoir des relations sexuelles, avec une femme, et je porte plutôt fièrement mon casque du commandant Cobra, une idole de jeunesse.

Quand y’a certaines personnes qui se retrouvent dans le bureau, je joue à la victime comme dans un roman policier de Marie Laberge ou de Maud Graham, et je dis que je suis obligé d'être ici, à cause de cette photo compromettante. Bizarrement, auprès de certaines personnes, ça marche, comme les romans de Marie Laberge et de Maud Graham finalement.

La vérité, c'est que la photo compromettante, ça appartient à un autre siècle. Et si jamais quelqu'un commence à poser des questions, moi  ou Suntan, on va être très content de répondre. Il me rend service en fait, c'est vraiment pas tout le monde qui veut se faire prendre par un type avec un casque du Commandant Cobra, c'est assez rare en fait, j'ai peu de demande pour ça. C'est extrêmement difficile de trouver une partenaire qui est willing de se faire prendre alors que j'ai mon casque de Cobra Commander sur la tête, et c'est encore plus rare d'en trouver une qui accepte que j'ejacule alors que je crie Cobra !

Comme on peut le voir dans le film A Dirty Shame, de John Waters, on est tous la culture erotique de quelqu'un d'autre. Mais comme l'intolérance est à la mode, c'est une vague de fond, le seul résultat pour nos affaires est une baisse d'affluence marquée. En un mot, on est à la dérive, et notre survie est en jeu.

Peut-être est-ce les derniers jours que je regarde se suivre sans souvenir.

Mais la tradition libérale m'a apprise que l'opinion publique n'est qu'une victime consentante qu'on abuse et qu'on maltraite, parce que la puissance, c'est l'argent, que le mensonge public, c'est la vérité, que la loyauté, c'est la loyauté, et que les intellectuels et les gratteux de guitares, a moins de rapporter de l'argent, ça nous intéresse pas. La puissance et la force, c'est le libéralisme, la diversité, c'est le liberalisme, l'inclusion, c'est le libéralisme, et l'argent, c'est l'argent.

Tout le problème du club, et du plan de relance, tient dans l'impossibilité de conjuguer la vie sexuelle privée, que l'on retrouve partout en société, et la vie sexuelle publique, que l'on offre à tous sur les planches du club. Et comme on se spécialise dans le désir formaté des heteros, depuis la nuit des temps et Bleu Nuit à TQS, notre gagne-pain est menace. Avant, les ancêtres me racontaient des soirées arrosées avec des maris s'échappant en secret des liens éternelles du mariage. Mais maintenant, avec les cellulaires, le gars a même pas le temps de penser à tromper sa blonde qu'il n'a plus de blonde. C'est toute une clientèle qui disparait. L'infidélité, c'était bon pour nos affaires.

Mais notre problème est encore plus profond, puisque notre club n'est plus désirée. Et une nouvelle figure de proue n'y changera rien.

Aussi absurde que cela puisse l'être, le club s'enfonce jour après jour de plus en plus dans la misère sexuelle, et rien ne semble pouvoir inverser la tendance.

Le phénomène est d'autant plus étrange que personne s'intéresse à la vie culturelle et à la vie intellectuelle à Montréal, suffit de regarder les médias canadiens pour s'en convaincre, et que, traditionnellement, la vie sexuelle suscitait encore de l'intérêt, particulièrement celle des autres, et plus particulièrement celle de notre clientèle. J'ai toujours place au coeur de mes préoccupations leurs vies économiques, je veux que cela soit très claire. C'est vrai, il suffit de faire des recherches. La disparition de notre clientèle implique peut-être l'effacement de celle-la. Mais comment en est-on arrivé là ?

 

 

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21

 

Mario

" ...pis là, pour tenter d'éviter la frénésie des fêtes entourant la caravane des fêtes de Coca-Cola, j'me suis retrouvé bloqué dans mes déplacements  à cause de l'arrivée du train des fêtes du Canadien Pacifique..."

 

 

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 NE PAS RETOURNER À ARKHAM

Mémoires de Nostradamus

 

2ieme partie

 

1

This is your brain, and this is the G.G. brain 

 

 

Voici ce que qu'un être humain normalement constitué enregistre comme information lorsqu'on mentionne l'autoroute 20

 

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Et voici ce que les G.G. ont en tête

 

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2

Le gros boutte du bâton

J'ai embauché pour un salaire de misère et des pinottes une nouvelle bonseuse pour protéger le club contre les manifestants et les opposants à la néo-libéralisation des mœurs. Voici son bâton. C'est le club du club. Son travail n'est que redite et répétition : " T'es out" - " C'est fini pour toi" - " Tu peux pas rentrer". J'ai écrit les lignes qu'elle doit dire, pour pas qu'elle se mêle. Ça devrait régler le cas de la flasheuse. La dernière fois que j'ai eu un visuel, elle portait un t-shirt de Britney Spears, et une jupe évidemment. Suntan est parti à New York courtiser des entreprises. La seule action sociale qui nous intéresse c'est que tu payes le cover charge, prend ça comme une cotisation, un don, une dépense, une taxe de bienvenue, un impôt chaleureux et convivial.

Le militantisme de certains nudistes ne peut qu'aggraver la crise dans laquelle le club se trouve. En plus d'imposer le gnangnan un peu partout.

Il faut une distance critique, Mushy Whatever, est très claire là-dessus quand elle affirme : " Il faut une distance critique".

 

 3

Club act going burzum 

L'ambition de toutes communications est le contrôle mondial, et en parlant des problèmes de mon club, j'espère bien que ce micro-problème, avec ces microtransactions et sa micro-gestion, deviennent l'exigence la plus brûlante des agendas et de l'intérêt général. Ça, et que Maxuel rembourse son ardoise, ces comptes s'accumulent depuis la carrière solo de Mushy Whatever.

Pendant que je m'essaie encore, et péniblement, l'acte d'écrire est devenu difficile, a concrétiser mon nouveau projet de film, Le chat et le panda, une suite non-officielle du vampire de Hong-Kong, un exterminateur fait son apparition dans le cadre de porte de l'entrée, avec un masque et son réservoir sur son dos, il commence à sprinkler du stuff un peu partout, Mushy Whatever est en transe, j'arrive pour lever le doigt, le type se cogne la tête, dit mauvaise adresse, mon cellulaire sonne, il part, elle danse, je regarde mon écran, pourriel suspecté avec un numéro weird de Taïwan. L'envie de persévérer m'a alors complètement abandonné, et j'ai déchiré cette idée farfelue apte à capter l'attention des 0 à 2 ans pour en faire une boulette de papier que j'ai lancé dans la poubelle. Peut-être, un jour, dis-je tout bas, les yeux mouillés, avec comme Mushy Whatever dans le background, genre de plan De Palma, un jour, Le vampire de Hong-Kong prendra l'affiche, un jour.

Je suis blindé, par contre, depuis le discours de notre leader, je sais qu'on peut être la victime de pratiquement n'importe quoi à n'importe quel moment. Les forces obscures de l'opposition se manifestent de façon obscure.

 

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 4

 La force de l'ignorance des no brainer

Joséphine smash un lap-top avec une crowbar et se retourne pour prendre un selfie. Elle perfectionne son numéro. Elle fait partie de la nouvelle génération d'artiste de la scène qui s'imagine être sur scène pour être une artiste de la scène, et ne pas être juste là pour le cul et l'argent.

J'écoute une playlist de band canadien, Rush, Anvil, Exciter, Annihilator, Slaugther, Sacrifice.

Mon inside man dans l'organisation politique m'envoie un courriel : " Le parti libéral est une organisation crédible, honnête et intégre, au service des intérêts corporatifs des minorités anglaises et anglophones de l'ouest de la ville, et le gouvernement manque de respect en défendant le fait français et l’Amérique française en français. C'était inapproprié pour une minorité linguistique de défendre sa langue dans la langue de sa nation, que vont penser les nationalités de tout ça?"

J'attends l'appel pour une réservation. Les défaites juridiques des forces de l'ordre sont toujours une bonne nouvelle pour le club, ça débarque en masse ici pour fêter tout ça et oublier tout ça et tourner tout ça à la blague avec leurs chèques de temps supplémentaires. Jusqu'à la prochaine réprimande.

Tout le monde sait que la répression des forces de la répression ne fonctionne pas.

Un leader de l'opinion publique explique à ces ouailles le droit de manifester et de se moquer des figures d'autorités, ce qui nous ramène au moyen-âge tardif. Et voilà, sur le fil de l'information, Walker, Obama, tous les grands noms qui parlent de vampires, pourquoi pas nous, pourquoi pas ici.

J'attends encore l'appel pour la réservation.

Je me retrouve dans la position des vieux débris accoudés au bar avec leurs jérémiades : " Un jour, Musk va me payer, tu verras, un jour...". La vérité, c'est que c'est chacun pour soi, et y'a personne pour toi. Le partage, c'est un truc de chiche. C'est la grande leçon des commandites, les réseaux d'influences et les coteries, les gangs repliés sur elles-mêmes dans des microcosmes minuscules ultra-subventionnés, pour défendre dans la guerre culturelle la shock value. " Mais comment peut-on dire des choses pareils" disent les figures scandalisées. " Comment peut-on montrer de telles choses?". Comme les médias sont verrouillés, ce qui reçoit un soutien institutionnel est forcément pourri à l'os, ou de connivence avec les brigades antisex, où les deux.

Joséphine finit son numéro sur le cul. Sur son fessier.

Je défends la liberté d'expression, c'est ce que je me dis. Le multiculturalisme canadien a toujours été un appui inconditionnel à un concert de nation s'exprimant en un anglais pauvre et folklorique, de mauvaise qualité, et que Joséphine termine sa routine artistique sur son fessier ne remet rien en cause, fondamentalement. Y'a juste un imbécile pour penser le contraire.

Être comme moi, avoir les mêmes pensées que moi, c'est un véritable problème de gestion.

Le mainstream est peuplé d'âme sensible inintéressante qui veulent défendre leurs plans de carrière en français pour sauver l'humanité d'une déchéance certaine. Ce n’est pas la première fois, mais ce courant vidé de son contenu revient à défendre des politiques du gouvernement, et il faut s'opposer. Ça fait plus de 7 jours que je dénonce la médiocrité des gens rémunérés, et c'est toujours pareil. Juste consulter l'agenda culturel de Montréal me donne le goût de vomir avec sa socially conscious bullshit et sa responsabilisation sociale qui mène nulle part. On veut du divertissement, pas être traité comme un crétin. C'est la gauche Montréalaise qui prend son monde pour des imbéciles abscons, et c'est la faute du nouveau gouvernement. C'est une vulgarisation vulgaire au profit de portes défoncés depuis longtemps. Et puis, alors...

 

5

Only the best

 Notre leader avait tout compris, victime, victime. On m'a refusé au concours, le 35 iéme, le concours ESTim, brillant comme jeu de mot, un concours organisé par la chambre de commerce de l'Est de Montréal, la CCEM, parce que, tenez-vous bien, je suis trop à l'ouest. Victime d'abus de géolocalisation, on me refuse l'entrée à un concours organisé pour offrir une reconnaissance publique, et quand je me suis présenté aux locaux du conseil des arts de Montréal, là où tout ce beau monde se réunissait, on m'a refloué, et le chat est sorti du sac. " Votre entreprise est honteuse, messieurs, partez maintenant", m'a-t-on lancé pendant que des gardes de sécurités me malmenaient. Honteux et trop à l'ouest, c'est ça votre carte de bienvenue, améliorer les conditions de travail, ça  n'a jamais été une bonne solution, Nostradamus n'a pas dit son dernier mot, alors allez paître un char dans un stationnement vide, bande de nigauds.

 

6

Dépotoir municipal et vide commercial

Journal - Inévitablement, à force de côtoyer les G.G. sur une base quotidienne, on se fait influencer dans ces choix, monkey see, monkey do, et à l'épicerie, en train d'errer avec mon panier à la main, j'ai donc ramassé un produit Ricardo. Y'a une pénurie de soupes, alors on se ramasse avec des crèmes, et puis un bouillon pour fondue aux saveurs orientales dans le packaging d'un contenant pour jus d'orange. Ultra-efficace comme marketing, on se ramasse chez soi avec la bouteille en plastique, au milieu de la nuit on risque de se lever pour prendre une longue rasade de bouillon pour fondue, because la similitude formelle du contenant, et finalement on se prépare un repas avec ça pour rater le tout après 1hrs 30 dans sa cuisine. Je raté beaucoup de recettes. Et celle-là, c'était raté. Trop mouillé, trop bouillon.

C'est comme nos soirées fleurs bleues à l'eau de rose, que de l'animosité en accueil. Déjà que je considère que c'est juste un gang de bête qu'on a comme clientèle fidélisée, de l'eau à mon moulin, des consommateurs animalisés, bestiaux, carnassiers. D'où la popularité de nos soirées vikings, une fois par mois.

Voici la pub que j'ai été obligé de corrigé. Production G.G.

 

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Un peu plus, et il faudrait expliquer les fractures sociales et les politiques de santé publique. Les principes universaux de la raison humaine frappe un mur, les appels à la raison humaine restent sans réponses. La conscience citoyenne éclate.

Une passe difficile pour le club, comme toujours.

J'ai essayé la distribution de prix citron, mais de un, les G.G. étaient super content de gagner un prix, et de deux, ils raflaient tous les prix. La prise de conscience suppose une conscience.

Et en plus, en étudiant les G.G., on peut découvrir des choses. Ainsi, leurs aspects climatosceptiques de pollueurs n'est pas un déni de réalité. Pour eux, y'a juste pas de problème. Donc, y'a pas d'enjeu parce que y'a pas de problème. Et y'a pas de problème parce qu'avant, y'avait pas de problème, donc, pas de problème, c’est la tradition.

Cette mentalité frappe un mur quand on est seul devant notre plat raté, on ne peut que constater le problème criant de cette recette raté, et l'apparition des anges Ricardo et DiStasio changera pas la donne. Le ratage est dans l'exécution du truc, mais j'ai défendu autant que j'ai pu nos soirées feutres à la chandelle, fleur bleue, eau de rose, lumière tamisée, mais la clientèle veut du loud, du lourd, du criard.

Alors on oublie ça.

Dans le cadre de mes activités, ou tout le monde est rapidement overbooké, on perd tout aussi rapidement la foi dans l'humanité, c'est normal, les comportements des uns et les éructions sporadiques des autres mettent un terme à tout un système de croyance idéaliste entourant l'humain et l'humanité, dans ces motions dans l'espace. D'où le réconfort des interactions 3D sur un écran et le contrôle d'une manette. La cohabitation avec le visage de l'inhumain ronge alors toutes formes d'espérances possibles pour ne laisser que le dédain et l'animosité, que l'on oublie un moment en pratiquant la science du jumping, ou du saut, dans des environnements artificiels.

Et si l'on ajoute à cela la rencontre du plus grand seigneur de ces contrées lointaines, El Cheapo, qui ne dégaine jamais son portefeuille, et ce, peu importe la raison, même après plusieurs drinks, les raisons de vivre disparaissent comme la rosée matinale, surtout qu'il n'y alors que le journaliste raté pour vous tenir compagnie, dans le ventre froid et lugubre d'un club perdu. Généralement, je doomscroll, mais là, j'ai convoqué, comme par magie, une application spéciale pour ce moment exceptionnel : Tetris, le jeu.

Dévitalisé, les blocs s'enchaînent sur l'écran, mais tout est vide autour. Trois paquets d'os sur la scène font des mouvements, tel une danse macabre, sur la chanson " I am in the violence".

Au moins, il y a quelque chose pour nous unir ensemble, malgré le dégout pour nos différences que nous affichons au milieu de la mixité sociale, on a tous voté pour Coderre aux dernières élections.

J'aurais voté Destro sans hésitation, mais Cobra présentait aucun candidat.e.s aux élections municipales de Montréal, alors.

 

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 7

Problème de membership

 Journal- j'ai jamais compris les foules avec leurs crises d'identités sporadiques et interminables. Je sais ce que je veux depuis longtemps. Premièrement, ne pas retourner à Arkham. J'ai encore des flashbacks. Deuxièmement, la sapiosexualité est pratiquement inexistante dans le milieu dans lequel j'évolue.

Les grosses soirées, là où la libéralisation des mœurs atteint la secousse frénétique, l'orgy-porgy de la patente, le pansexualisme est palpable dans le club, on dirait les années avant le sida. Mais jamais pendant les soirées Vikings, peut-être à cause de la présence intimidante des valkyries, va savoir.

Le psychosexuel qu'on vend est plutôt standard pour des hommes silencieux et anonymes, et nos soirées thématiques tentent de contrôler le produit, pour éviter les dérapages. Encore là, je peux pas vraiment calculer l'apport des Valkyries, mais bon, apport il y a, apport il y a. Notre clientèle est essentiellement mure dans le silence, comme des joueurs de hockey. En fait, il y a beaucoup de joueurs de hockey dans notre clientèle, mais on rejoint ici la deuxième caractéristique de cette clientèle, l'anonymat. D'où mes problèmes, présentement, pour agrandir le bassin de mes costumers, parce que si ceux-ci sont majoritairement anonymes et silencieux, il va sans dire, sans jeu de mot, que le bouche à oreille n'est pas fort. Dure moment pour le club, dure moment.

C'est indéniable que les relations interpersonnelles et que les différents processus de socialisation font partie de la vie sociale, mais qu'arrive-t-il quand cette vie sociale se déroule dans le silence et dans l'anonymat? Un club qui s'enfonce dans la perdition.

Il me faut plus de douchebags.

C'est difficile pour moi de l'admettre, mais il faut que je remplisse le club de G.G.

J'arrive à peine à concevoir ce qu'être saturé de G.G. veut dire, pour la suite du monde, mais tout me semble porter à croire que c'est le chemin que nous devons emprunter.

J'ouvre la télé, le journaliste raté à l'écran est euphorique : " L'occasion fait le larron, et dans cette conférence internationale où, rappelons-le, aucun, mais aucun dirigeant d'État ne viendra, les services du SPVM, et de la GRC et de la SQ veulent démontrer, à la planète entière, qu'ils sont de " classe mondiale", dixit la communication officielle. Je suis présentement sur les lieux, et je le confirme, rien ne se passe. Siphonner les fonds publics à titre préventif, délocaliser les populations, déstructurer un milieu, interpellation et arrestation arbitraire des suspects, instaurer la méfiance et la peur devant l'événement international, voilà quelques exemples frappant de ce nouveau niveau mondial des opérations policières, les forces de l'ordre seront-elles à la hauteur? À quoi peut-on s'attendre après que la sécurité nationale dort sur la switch lorsqu'on annonce l'arrivée d'une convoie de truck armé jusqu'aux dents, alors qu'ici on annonce rien? Des chèques bonus? Peut-on s'antagoniser au vide ambiant? Et que pense la communauté ethnique de tout ça? "

 Capitaliser sur des stéréotypes masculins et féminins coulés dans le béton, dénués de toutes personnalités, sus generis, comme dans les publicités du centre commercial Place Versailles, et être attractif comme un rave party pour la crowd gender fluid, mais comment faire fiter les douchebags dans le mix?

J'ai changé de poste avec ma télé-commande, 46 boutons, contrôle à distance. " Aujourd’hui, à l'émission les Grands Penseurs de notre temps, une rencontre, un dialogue, une conversation, entre deux géants, deux hommes de lettres : Michel Houellebecq et Michel Onfray. Alors Michel...". Pas assez soporifique pour ma mentalité provinciale, j'ai éteint l'appareil d'un seul mouvement.

Je me souviens des premières fois où la techno a résonné dans le club, faisant exploser les formats commerciaux des tounes et des danses sur scène, pour me permettre d'exploiter sans fins dans la longue durée tous ces corps de cette masse qui dansent sans fins sur scène. C'était les belles années, les commandites et la corruption, je me souviens d'une prestation d'une effeuilleuse sur du Atari Teenage Riot, mémorable. Je n’avais pas ce problème de recrutement de douchebags, alors. Ils sont d'ailleurs absents des Cégeps et des universités, alors, inutile d'allez-là les chercher. L'opinion populaire veut qu'on les retrouve dans les bars de danseuses, mais visiblement, ce n'est pas le cas. 

De ce point de vue, mon séjour à l'université a été une erreur de parcours. Pas pour le recrutement de danseuses par contre, milieu de la danse et de théâtreux et tout ça. Suffit d'accoster une fille avec un billet de banque et de dire " Viens, viens danser dans mon club comme Michèle Rossignol dans les beaux dimanches de Marcel Dubé, viens, viens dans mon club", et le tour est joué.

J'enfile mon casque du commandant cobra et je me cale dans mon fauteuil, en écoutant un enregistrement de la démission de Gérald Tremblay, notre ancien chef à Union Montréal, un discours phare. " J'ai été la victime du judas de Montréal, de la ville mes amis, j'ai été la victime du gouvernement à Québec, du directeur générale de la ville, des fonctionnaires, j'ai été la victime d'un vaste complot dont j'étais la cible, victime des faits et du système, j'ai été la victime de Renaud Lachance et de la commission Charbonneau, des forces multiples m'ont manipulées et on terrassé mon plan de match, les bandits et leurs agendas secrets, les complices des  médias et leurs censurés vocales,  mais mon dernier acte d'amour, mon ultime sacrifice, et de retrouver avec joie la foi dans l'Église, j'offre à tous mon sacrifice et mon legs.".

Notre ancien leader.

L'élite libéral de Montréal.

L'avocasserie et l'élite libéral de Montréal.

Notre marque, notre salut.

Protégé comme Hockey Canada, rien ne nous arrêtera.

Me reste plus qu'à sillonner les alentours des grands rassemblements sportifs avec des hauts parleurs sur la van qui diffuse du rock d'aréna pour attirer l'attention des sportifs de salon prêt à payer le prix pour le spectacle de la défaite de leurs équipes favorites. Peut-être envoyer les G.G. Qui s'assemble se ressemble, et la société a toujours besoin de modèles à leurs images. Bien qu'en envoyant les G.G. faire ça, j'ai aucune garantie. Ils vont se retrouver dans l'arctique, avec la van, pour ce que j'en sais.

 

8

La bêtise

Un courriel me rappelle un rendez-vous complètement oublié avec un agent que j'emploie pour faire du queerbaiting. Je sais pas vraiment comment exactement dans le cadre des activités du club il devrait faire du queerbaiting, mais ça m'apparaît important d'avoir au moins un queerbaiteux sur le payroll, on sait jamais.

Malheureusement, l'entrevue a tourné au vinaigre. Je regardais constamment des streameuses sur mon cell, et l'homme chauve devant moi déblatérait un discours décousu et incohérent. Il me disait quelque-chose. Bowie genre. Non. Et mes yeux revenaient sur mes streaumeuses en train de faire de l'aérobie. La lumière a fait clic, unsettling. C'était le gender-fluid de l'administration de la maison blanche qui tentait de refaire sa vie sous une fausse identité après avoir connu la disgrâce, et comme de raison, il avait répondu présent à ma petite annonce Queerbaiting Wanted. Et il était devant moi, pour être sur le payroll du club. J'ai dit non. Mais mon problème de queerbaiting restait le même, et les streameuses faisaient de l'aérobie en cette fin d'après-midi.

Le club a toujours accueilli la crème de l'establishment politique américain à bras ouvert, on a toujours été considéré comme une sorte particulière de protectorat. Ça date des années cinquante, cette relation privilégiée. C'est anecdotique pour plusieurs. C'est juste une gang de nobody en fausse représentation.

 

9

La trahison est la rançon du succès

" Tu racontes de la bullshit, Nostradamus, de la bullshit!"

C'est toujours l'un des miens qui hurle à la trahison, mais remettre en question la crédibilité de Nostradamus n'est pas dans mon agenda aujourd'hui, ni demain.

Toujours trahis par les élites, le bon peuple s'empresse de saisir des figures publiques pour les réduire à néant en les piétinent au passage, j'échappe pas à la règle.

Nostradamus fera trembler les fondations de la civilisation !

 Dans la hiérarchie de l'organisation, on m'a toujours ridiculisé, infantiliser, on m'a toujours boude, laisse sur le bord de la route comme un cendrier qu'on vide. Mais faut les voirs, les chacals, s'esclaffler dans le club à tous les soirs, en compagnie des danseuses. C'est comme si j'étais rien, inutile, que je valais rien,  alors que c'est faux. Je suis quelqu'un, quelqu'un de grand, je suis Nostradamus.

Mais que vaut les problèmes d'estimes de soi et d'affirmation de soi au milieu de l'assemblée où l'organisation choisi ces têtes d'affiches avec des votes d'appuies à 98%. Et bien, dans l'ombre et dans le silence, ça vaut le coup, puisqu'on se retrouve sur la liste, la liste des entreprises amies, la liste que l'on sort lorsqu'on se demande ou aller après le congrès  la liste des bonnes adresses,la liste qui vaut son pesant d'or, la liste qui vaut l'honneur bafoué et l'humiliation publique, la liste des entreprises que l'on conseille, la liste des cadeaux de Noël, l'inventaire des gens biens. Et bien, de nos jours, se retrouver sur cette liste ne veut plus rien dire, et mon nom, comme celui de plusieurs, ne vaut même pas le papier de la circulaire qui vole au vent. Les choses doivent changer,  il le faut, sinon je n'arriverais plus à me regarder dans le miroir le matin et de me dire mon propre nom dans le froid des yeux.

C'est ma famille, mon clan, mon parti, mon slogan, ma lutte, mon combat, ma victoire, mon argent.

Ce soir, à écouter un enregistrement de Gérald Tremblay, bien cale dans mon fauteuil, avec mon casque de Cobra Commander et un scotch à la main, les pensées vagabondes et les souvenirs sont nombreux. Tellement de visages et de promesses brisées. Tellement de paroles en l'air. Et pourquoi, un club sur le bord du précipice. Que la vie est vaine.

Au moins, la royauté anglaise est la pour rester, c'est réconfortant.

Les querelles sur les médias sociaux tournent autour des propos lumineux  d'une autorité en éthique de quelque-chose alors qu'elle abreuve d'insultes la compétition, une soirée comme une autre au club avec les mentalements déranges.

Mais ce soir, accompagné par l'enregistrement de la défaite d'union Montréal, la vie me pèse, la lassitude est forte, comme si la disparition devenait le grand rêve s'agitant derrière le réel. Hou, Hou me crie-t-il, mais je ne réponds pas, je ne réponds plus.

Je ne supporte plus l'insignifiance et la niaiserie des médias Canadiens, alors que mon cell me glisse des mains pour tomber sur le plancher. Si dérisoire, si risible.

 

 10

idée de merch

A moins qu'on essaye de vendre la danseuse avec sa famille, ça pourrait être une option pour le temps des fêtes, une danseuse, une famille, une photo, un père Noël, une mère Noël, des lutins, un sapin, j'appelle le photographe.

On pourrait faire un calendrier aussi, avec l'église, le cimetière, le palais de justice.

 

Le lendemain, devant un mur, et un petit rideau

Voilà. Je fait jouer 3 secondes de Municipal Waste.

C'est un mur, un rideau, c'est quoi?

Mon plan pour attirer les sportifs de salon et les douchebags.

Je tire le rideau.

Une photo de Joey Belladonna en train de chanter l'hymne national au stade de Seattle.

Une photo de Papa Emeritus IV en train de lancer une balle de baseball au stade de Chicago.

Qui s'assemble se ressemble

Phiouf, j'ai eu peur, je pensais que tu allais je sais, montrer une photo de Leni Olumi Klum en brassiére avec un suçon devant le miroir d'une salle de bain, ou dévoiler une promo de Nathalie Choquette chante Noel avec ses filles, parce que c'est pas vraiment le genre d'endroit où...

Non, non, C'est le mur Qui s'assemble se ressemble

Ouais, mais c'est pas vargeux, Emeritus

Papa Emeritus IV

Ouais, lui, et ben, il a gagné l'album rock de l'année, et puis, les organisateurs ont dévoilés le gagnant avec la photo d'un autre groupe, personne sait c'est qui Tobias Forge, même dans l'industrie

Les médias canadiens ont n'ont pas parlés

Les médias canadiens parlent pas de grand chose

D'où notre opportunité, montrer du rêve, du famous

À des douchebags

C'est des costumers comme tout le monde

Y'a pas pris position sur les pistes d'accompagnements des ordinateurs portables dans le métal

Ouf, cette polémique est train de ruiner le milieu

Deep purple a pris la défence de Sébastien Bach contre Falling in Reverse

Shit happen's, on peut tous oublié son ordinateur à l'hotel, y'a pas de quoi...

Moi quand Deep Purple dit quelque chose, j'écoute, alors les pistes d'accompagnements..

On le sait bien, toi et ta complaisance envers le space trucking.

Regard sur le mur.

Peut-être rajouter une banderole, The Expos are coming. Geste de la main.

 

11

trahison d'époque

 

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Mon problème avec la lecture de la discographie de Metallica, c'est qu'elle est trop linéaire, même le band l'adopte. Si on voit ça d'un autre angle, si en fait il n'y avait pas un seul band, mais plusieurs bands, qu'est-ce que ça donne? Et bien Kill them all, comme à part. Et puis, ride the lighting, Master, justice, et Death magnetic.

Y'a déjà de l'opposition à ce que tu viens de dire.

Je sais, mais c'est le statement de John Carpenter qui a nourrit ma réflexion, et que dit John Carpenter ? Et bien John Carpenter dit qu'il apprécie le métal 90 de Metallica, Black, load et reload, ce qui est presque inconcevable, alors si John Carpenter est capable de dire ça, et bien, je pense, en toute honnêteté, que je peux faire un statement et continuer, malgré l'opposition, le gars de Motionless in white recommandait justice, et personne recommande justice, le metaleux de bon ton, genre A Wilhelm Scream, mentionne Master of puppets, comme un passage obligé, parce que tout le monde recommande Master of Puppets, mais jamais justice, et  ensuite, il y a un autre regroupement d'albums, le Black Album, load, reload, hardware, st-anger, et même garage days. L'acte fondateur ici, c'est la déclaration de Jason Newsted, l'ex-bassiste, que certaines chansons étaient, et je cite : " Kinda Corny". Cette autre lecture de la discographie, moins linéaire, offre d'autres perspectives. Elle enrichie l'écoute des albums. Le problème, c'est le standard Trash Metal. Et c'est ce standard qui a été popularisé, jusqu'à Justice.

Et donc le nouvel album

Dans le dernier groupe mentionné. On reviendra pas ni au premier groupe ni au deuxième, le cycle est terminé

Et Load?

Dans tout les cas, peu importe les lectures, Load, c'est Load, il est en bas de la pile

Un trahison à l'époque

J'ai inséré le CD, et à partir de 2x4 ou je sais pas, j'ai pensé WTF. Cela ne me rejoignait plus, j'ai même fait l'impensable, j'ai arrêté la lecture du disque. C'est juste des années plus tard que King Nothing est entré dans mon oreille. A l'époque, c'était la déception.

La trahison.

La trahison, carré. On passe de Justice au Black Album, fine, C'était l'été, on pouvait danser un slow sur nothing else matters, mais Load?

Une trahison.

Une trahison.

Et le billet à 7272$?

Le range standard c'est entre 500$ et 1000$ maintenant, pour Artic Monkeys, Depeche Mode, alors quoi? C'est over the top, mais c'est le band qui génère le plus de merch au monde, même les pics de guit sont vendus On comprend Anthrax d'avoir annulé à cause des frais de tournées personne va payer ça

 

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12

OK, Fine

 

C'est la planète des singes dans le club aujourd'hui. Y'a l'âge physique, mais y'a l'âge mental aussi, et ça vole pas haut.

Je colle des affiches pour la promotion du documentaire de la BBC, planete sex. 

Les commentaires sur la culture contemporaine des médias canadiens datent du précambrien.

J'ouvre mon cell, voici les propos d'un leader d'opinion du grand Montréal : " Chaque orifice que l'on a, on nous rentre un tuyau dedans!".

Bon, c'était wild aujourd'hui dans le club, mais finalement, pas tant que ça.

Au moins, à Radio-Canada, avec leurs 400 cadres, c'est comme si c'était un gouvernement libéral majoritaire au pouvoir. Mais avec ce commentaire, on encourage le decrochage scolaire et on donne un mauvais exemple aux jeunes. Et avec les crises d'identités plurielles de nos jours, c'est pas des bases solides. Un strip-tease, par contre, forme la jeunesse, forme un caractère durable pour la jeunesse, tout en encourageant l'économie locale. Un strip-tease pour le Canada, c'est un acte de fierté, c'est un geste pour l'unité nationale, C'était la grande leçon des commandites que la jeunesse actuel a choisi d'ignorer. Un strip-tease, c'était vrai pour les boomers, c'est encore vrai de nos jours, c'est vrai pour la generation X, la génération Y, la generation Z. Je me souviens d'un temps ou la jeunesse libérale se déshabillait pour l'unité nationale.

Je me dirige vers le videogame store, pour obtenir des informations sur le sexe explicite, la prostitution et la violence extrême qu'on va retrouver dans FF16.

 

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World Class

 

Journal - Ma biographie mobilise la société comme jamais, ou plutôt, certaines extrapolations à partir de différents détails anecdotiques, laissant dans l'ombre le manuscrit de mon scénario, à cause probablement de l'égalitarisme, du contenu cynique et individualiste, mais moi, je ne peux pas le laisser là, Le vampire de Hong-Kong, car si je suis ici, en compagnie de Mona la suave, en cette fin d'après-midi, dans ce club perdu, c'est bien à cause du refus apposé à mon manuscrit, ma bouteille lance à la mer.

Le journaliste raté au bar est pitoyable, et l'alcool fort ne l'aide pas. Par contre, l'avantage de sa condition misérable est d'échapper au mimétisme des moutons de panurge, personne ne veut ressembler à ça. Comme quoi l'individualisme et le cynisme échappe à la masse.

Il lâche un très fort rote. Mona est brièvement apeurée. Tout redevient tranquille.

En même temps, il fait pitié, avec son regard snobinard prisonnier d'un hoquet étrange, car sa condition s'explique principalement à cause de la médiocrité des nouvelles qu'il doit annoncer et expliquer, ça ravage un homme tout ça. Prenez l'absence de distribution de visa pour l'événement mondial au centre-ville présentement, plus de 1000, World class, c’est un problème de logistique et d'organisation assez sérieux, alors que des patrouilles circulent en ville, à l'affût. Y'a de quoi détruire son bol d'or.

Il se lève, puis s'effondre. Je le laisse la. Mona va bientôt finir son shift. J'espère que l'épave ne se mettra pas à vomir. Il fait piété à voir. 

C'est tellement sécuritaire que les visas ont été retenus au douane de façon préventive.

C'est un pauvre type, à l'image de son milieu, un échec, un fiasco.

Un événement pareil qui est incapable de faire autre chose que de générer des fractures sociales devrait d'emblée regarder l'échec de ses réalisations, voilà ce qu'il devrait dire, l'amuseur public à sa caméra, entouré des chars d'assaut et des troupes paramilitaires. Mais il n'en fera rien.

Moi, dans mon scénario, j'aurais écrit ça différemment.

 

 

 14

Booby-trap

 

Malheureusement, le logiciel espion sur mon cell, celui qui prend la screenshot pour moi et qui m'offre de la regarder, on voit ici le déploiement de l'intelligence artificiel, ne pourra pas réaliser cet album, ni écrire ces lignes. C'est ce genre d'inégalité et d'intimidation numérique qui représente l'avenir de nos démocraties modernes, et comme entrepreneur, ce type de démarche doit être un outil supplémentaire dans l'arsenal numérique contemporain. Un regard jeté peut très bien déstabiliser n'importe qui, surtout lorsqu'on cherche à rendre son regard captif. Le R and D du club travaille là-dessus.

 

 

 15

Protéger la marque

Big Mac Johnson

" J'ai une question qui me trotte dans la tête pis je vais te la poser, Nostradamus, un francophone, c'est quoi finalement? Quelqu'un qui parle latin? Grec? On sait plus de nos jours"

Big Mac Johnson

Lui pis sa gang débarque avec leurs accoutrement de paramilitaires, ils chassent la perdrix avec leurs pick-ups, mais c'est surtout pour se sentir mâle qu'ils viennent icitte habillés et équipés de même, pour regarder des danseuses nues.

Ça, et des grandes questions.

" Je sais pas Big Mac Johnson, quelqu'un avec une petite quéquette?"

" Mais pourquoi tu dis ça, je t'ai rien fait moi". Et il retrouve son groupe.

Même accoutrement toute la gang. Avec la casquette. 

 On raconte qu'il connaît les anciens ministres Barette et Moreau, de grands hommes, de grands ministres, leurs legs de déstructurations sont encore à l'étude à l'heure actuelle. 

 

 

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Le mauvais goût In absentia

Journal - Le grand avantage de notre avantage de notre position est l'absence la plus totale de considération pour le produit intellectuel. Rapidement, on l'abandonne comme un paquet de niaiserie futile, sans effort. L'abandon scolaire, l'analphabétisme et la biographie de Jacques Demers est notre quotidien, et le pouvoir, la domination et le contrôle de la beauté dénudé, à couper le souffle, sur notre stage, est l'icône célèbre et sexy de notre culture commerciale et publicitaire, que notre club diffuse, interchangeable comme une tête de screw. Comment ramener la horde et la meute désopilante auprès de notre icône, après cette désertion désertique. L'idée d'organiser des soirées dansantes avec mon projet musical solo, The Tastemakers en direct d’Outremont, s'est soldé par un échec auprès des hipsters de certains quartiers. Lost condoms and poor taste, un bide. Il n'y avait que Suntan Fever avec son t-shirt Tie-Dye, qu'il n'avait pas sortie depuis Woodstock 94. Je ne vois pas de lumière au bout du tunnel. 

"C'est quoi ça, des Hipsters?"

" C'est du monde qui vient pas icitte"

 

 

17

 CAN YOU FEEL IT

 

Ça commence a le faire, je le ressent, je commence a le ressentir, ouais, comme dans les bons vieux temps des dépassements coûts, ouais, c'est ça, ouais, les bandits du SPVM qui partent avec 25 millions de la cagnotte, ouais, ouais, ouais, continue, la STM privé de ces moyens qui coupent dans ces services, ouais,ouais, c'est bon ça, continue, je le sens bien, ça va, c'est comme les commandites, comme dans le temps, oh oui ,oh oui, c’est ça, oui.

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Neutre et objectif

 

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1984

 

 

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1986

Texas chainsaw  massacre  2

 

 

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 " We watch MTV and see those bands like Nelson and Warrant and think surely it's possible to do a better job with that kind of music"

The Pixies

 

 

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19

Y’a rien de plus laid que ta face de beus, suiveux

 

L’opinion publique est amorphe comme une danseuse un mercredi après-midi. J’ai regardé la conférence de presse des autorités environnementalistes, et comment oublier la shoot où le journaliste raté se décrotte le nez comme le pape François, mais comment l’oublier?

La mairesse de Montréal et le ministre de l’environnement ont parlé des grandes lignes sur l’explosion imminente de la planète, notre futur postapocalyptique, et la disparition des humains et de différentes espèces. Du rabâché, à mon avis, tout en évitant de parler du sujet qui fâche, c’est-à-dire de la tyrannie, des bandits du SPVM et de leurs lugubres complots, de leurs comptes de dépenses de 25 millions pendant que la population crie famine, et de leurs campagnes de désinformations depuis l’arrière de leurs barrières de fer et de béton, qui nous rendent tous plus stupides jour après jour. C’est par peur que les représentants du gouvernement gardent le silence, les bandits du SPVM tiennent en otage les autorités environnementalistes dans leurs palais des congrès, il exerce un chantage émotif et de l’extorsion de fonds publics, il faut dénoncer, il faut définancer les opérations policières sans contenue, tout comme il faut dénoncer le peu de retombées économiques pour les pauvres commerçants, les pauvres propriétaires et les pauvres d’esprits, comme moi, comme nous tous.     

 

20

 Creepy Joe bine

 

Le lien de confiance entre le club et la société est brisé depuis longtemps, faire la promotion de l'osmose avec le caca mental, ce n’est pas une solution mur à mur, ce n’est pas pour nous, Gérald avait compris ça, Gérald était dans la grande tradition des Drapeau, des Camilien Houde, Gérald était probablement le plus grand maire de Montréal au XX siècle. J'écoute encore son discours de démission, c'est le dernier lien qui nous unissait.

Après c'est les années de galère, les abysses, les extrêmes, et les manifs des closed-minded freaks, mon repêchage par Suntan, la vie quoi. 

J'ai maintenant un chapeau en peau de serpent sur le crâne, des lunettes fumées stylées, j'écoute le chilling hardcore de Pantera, et je bouffe des nouilles avec de la sauce sri racha forte dans une poche de néant. J'ai retrouvé un disque de lolofora après des années de recherche, que le boîtier, vide, en guise de réponse à mes interrogations. La vie est ainsi faite.

Je ne suis pas là pour t'offrir des certitudes, je suis là pour prendre ton argent, l'inégalité sociale, c'est mes affaires. 

Faut les voir, les gens bien, les chacals, les gens respectables et sérieux, les gens bien normaux et conformes, faut les voir invisibiliser notre club, notre staff, notre face. Faut surtout les voir les jeudis à notre soirée All you can eat. Sans commentaire. On ferme à 3 hrs.  

 

 

21

La vie dérange l'ordre social, il faut changer la vie

 Extrait

" C'est toi Nostradamus, tu braves l'interdit, on peut te toucher, tu es notre prochain leader politique, Nostradamus."

Mon fan club.

 

22

Dress code

 

Comme c'est souvent le cas lors de ce type d'événements, j'ai mon costume de commandant cobra a porté de main, avec mon casque ultra-sensible home made, 100% top nocth. Ce n’est pas le genre d'endroit pour les miséreux, le lifestyle l'interdit d'emblée. Et mon établissement n'est pas plus pour les miséreux, on les refoule à l'entrée. On veut être sélect, et accessible. Privé, et public. Ouvert, et fermé. De bonne augure, et plaisant. Sleasy, mais class. De première classe, en classe économique. Nuancé, et tranchant. Rouge, mais vert. Inventif, mais classique. Une carte V.I.P. pour tout le monde. C'est l'égalitarisme qui fuck la patente.

 

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 23

Gouvernment hooker

 

C'est les danseuses du dimanche les plus bizarres, probablement parce que c'est vide. C'est souvent vide, mais le dimanche, le vide pèse. Elle est là, s'imaginant être la prochaine Maia Mazaurette du Québec, derrière son écran, à écrire des histoires érotiques avec le logiciel ChatGPI. C'est quoi le but de son affaire, je ne comprends pas trop. C'est une forme de violence des logiciels envers les autrices de nouvelles érotiques, avec que le chômage au bout de la ligne. Elle travaille à sa propre perte en utilisant un logiciel comme ça. Laisser la production de contenu explicite sous le contrôle informatique, c'est une pente dangereuse.

Mais on s'en fout, si le regroupement d'IA allonge le blé pour motiver la Onlyfans vers la production de certains contenus, qui suis-je pour juger alors que j'ai ma part de profit.

Les intelligences artificielles, c'est des customers comme le reste.

Qu'il est loin le temps où on pouvait remplir la place avec un striptease sur une powerballad.

Dans l'actualité, je viens de voir passer une information, on vient de criminaliser les relations sexuelles hors mariages en Indonésie. Ce type de législation, ça serait l'arrêt de mort pour ma pauvre entreprise. On n'est pas loin de la même chose avec la relation scandaleuse entre les deux présentateurs de good morning america qui va surement mener à leur congédiement. Évidemment, en Allemagne, ce n’est pas pareil, un politicien de centre abandonne son mariage pour se retrouver à côté d'une pornstar, et les médias sont plus content de pouvoir nous montrer Annina Ucatis, gagnante d'un prix Euroticline en 2008 et participante d'une télé-réalité, dans ce nouveau contexte.

C'est un service public et de l’art que j'offre avec mon cover charge, et dès qu'il y a un bout de peau visible, on n'en trouve toujours, comme l'escouade antisex, pour venir devant notre porte d'entrée avec leurs doléances effroyables.

Si je comptabilise mes entrées, on se retrouve beaucoup dans le champ d'influence du blocus USA-Indonésie.

J'ouvre un écran pour voir un présentateur, qui ressemble à James Woods, poser des questions à un journaliste, qui ressemble lui aussi à James Woods, concernant la discrimination des lutins avec un hood du KKK lorsqu'il voyage dans le traîneau de deux père Noël, l'un noir et l'autre blanc, alors qu'il se dirige vers la maisonnée d'un couple, marié et de même sexe. Le premier James Woods parle, mais y'a pas de son, alors que l'autre discute avec prestance de la cour suprême. J'ai refermé l'écran.

Ah qu'il est loin le temps où c'était des numéros sexy qu'on présentait sur notre petite scène, des trucs coquins.

C'est Madonna avec son livre Sex qui a tout changé, tout le monde voulait être le chien en latex de quelqu'un après ça. Et la vogue pour la Pet girl n'a pas faiblie. Et mes soirées tranquilles avec des chandelles, un coucher de soleil, un bide. 

Ah qu'il est loin le temps de jadis.

 

 

24

La troisième roue

 

La pauvreté de la conscience sociale s'illustre particulièrement avec les tenants rétrécissent du nationalisme culturel lorsque vient le temps de défendre ciné-cadeau, évènement télévisuel rétrograde s'il en est un. Et contre-productif, la plupart des danseuses arrêtent tout pour regarder ciné-cadeau dans leurs loges. C'est déplorable que l'affirmation nationale d'un peuple et d'une nation doit ainsi se rabaisser pour se servir d'une telle présentation audiovisuelle. Et injuste, envers même l'évolution des toons à l'écran. If you can't beat the toons, join them. C'est pourquoi on présente en exclusivité Jessica Rabbit, vedette de toonville et du film Who framed Roger rabbit?. D'un autre côté, il n'y a rien à craindre d'une population qui s'endort avec des productions culturelles inoffensives de la sorte.

 

 

25

 Qu'est qu’on ne ferait pas pour 200 000$?

 

A un certain point dans mon parcours universitaire, à part de me sentir comme un blip, j'ai réalisé que c'était perdu d'avance. C'était pendant qu'on étudiait la " performance" d'une " artiste" à Miami pendant Art Basel qui, après un dare et une enchère, pour dénoncer la " fétichisation" du " corps de la femme", empoche 200 000$ pour faire sortir du lait de son corps. Un cas classique de " body horror". Qu'est qu’on ne ferait pas pour 200000$.

 C'est perdu d'avance parce qu'il n'y a pas d'évolution, pas de progrès social, pas de progrès dans les mentalités, pas de progrès tout court. On viendra physiquement me dire que le fait de travailler dans un bar de danseuses tente mon regard, mais regardons la réalité en face, depuis près d'un demi-siècle, on répète la même chose dans les médias et les écoles, et il n'y a pas d'évolution. Comme il n'y a pas d'évolution dans un club de danseuses. Coïncidence du destin. Y'a pas d'évolution. Et on le répète sans arrêt. Les rôles traditionnels sont spiritualisés, comme une offrande des dieux, faut vivre avec, c'est la norme, c'est la majorité.

Parler d'une droite dure dure d'oreille est un euphémisme, surtout que certains droits disparaissent pour certain de façon complètement arbitraire. C'est pour ça que c'est important de personnaliser le débat, de toutes façons, une grande majorité de québécois est incapable d'aborder autrement le débat d'idée.

Prenez les G.G. par exemple, irresponsable, sans aucun principe, l'éthique d'un emballage cheap, on a beau constamment leur dire le chemin à emprunter, on se retrouve invariablement sur la 20. C'est le fatum des temps anciens. Entretenir un problème de comportement semblable dans la durée ne peut s'expliquer autrement que par un patrimoine génétique défaillant. Quand c'est rendu que les souris dans un laboratoire climatisée s'adaptent mieux que toi dans l'environnement urbain, faudrait commencer à penser que ce que tu fais n'est pas à la hauteur. Watch out, le nec plus ultra du darwinisme social et le droit du plus fort est au volant, et comme par miracle on se retrouve perdu dans brume. On tient peut-être là l'origine du niaisage, toujours répète la même affaire à du monde qui ne veulent rien comprendre, parce qu’ils ne peuvent juste pas comprendre. Et quand on remarque que tu ne répètes pas la même chose à des morons comme tout le monde, c'est toi qu'on traite de moron, et tu changes de camp.  C'est peut-être aussi l'origine des zombies, à force de répéter constamment des évidences, les jus du cerveau se font sucer de l'organe pour laisser une noix sèche, creuse. Et faire la morale à un zombie est inutile, on se fait mordre la jugulaire si on commence à le faire. Le regard vide des G.G. est peut-être un signe de début de l'atrophie de leurs cervelles, et de leurs éventuelles transformations en zombie.

J'ai une certaine expérience, on se transforme en plante dans certaines soirées, quand par exemple Big Mac Johnson pis sa gang viennent célébrer la lutte armée de Carey Price et des permis de la GRC, on devient vege sans bon sang, même après que les vendeurs de coke et les trafiquants d’armes à feu, du gros calibre, débarque dans le club. C'est juste platte comme soirée.

J'ai dit que c'était différent en Allemagne, mais j'avais complément oublié le candidat au congrès indépendant qui, pour faire mousser sa campagne, a présenté au public et à l'électorat sa propre sextape, où on le voit dans une chambre d'hôtel, en compagne d'une professionnelle. C'est peut-être à titre préventif qu'il a présenté sa production, on ne sait jamais.

 

 

 26

 Glam métal finest

 

Faut comprendre que juste évoquer le glam métal, on devient rapidement la victime de harcèlement, on lance des bombes puantes composées de parfums cheap d'épicerie sur votre porte d'entrée, c'est un héritage que l'on ne veut pas voir, et qu'on cherche à faire taire. C'est comme l'émergence d'une question biaisée qui illustre le Québec bashing lors d'un débat démocratique, c'est comme présenté à votre famille la laideronne avec qui vous avez joué aux fesses complètement bourrés, c'est des costumes rangés au fond du garde-robe. On a recours à l'intimidation pour faire taire ceux qui ose présenter des images de notre passé sous forme de spandex et de gants cloutés. Décider ainsi de pourrir la vie d'autrui, c'est parce qu'on a quelque-chose à cacher. Un secret. Un désir inavouable. C'est une question de street cred, ce n’est pas sérieux arriver comme étant le champion obscur de l'obscurité quand on a des preuves de l'utilisation de canette de spray-nette. C'est comme l'abandon des monarchistes du Québec quand on abandonne le serment du roi, c'est comme l'abandon des sectes religieuses quand on abandonne le crucifix, c'est qu'on a des choses à cacher, des choses qu'on ne veut pas voir ni montrer. La diversité dans l'expression de son métal a toujours été un sujet délicat, un sujet qui fâche, mais comme un crime juteux à l'origine des fortunes personnelles et des maisons cleans en banlieue, rien n'égale la découverte gênante et embarrassante d'une vidéo d'un type en spandex qui fait du air guitar dans son salon, sous un crucifix et un portrait de la famille royale. Faut savoir que de toutes façons, le air guitar et le lyp-sync était la règle sur scène pour le glam métal, et les danseuses de clubs ont beaucoup apprissent de cette mouvance culturelle, même si la plupart écoutaient du synthpop.

Plusieurs tentent de s'absoudre de leurs péchés de jeunesse en écoutant des reprises de boybands par des groupes de NU métal, mais c'est sans espoir.

Faut avoir côtoyer des danseuses dans sa vie pour prendre conscience des problèmes de socialisation et d'interaction sociale de la masse masculine qui réagit à des stimuli comme un rat de laboratoire avec des électrodes du conditionnement sociale sur la tête, mais malgré ça, la force du glam métal n'a été que de créer des posers. C'est même the original poseurs.

Plusieurs danseuses sombrent dans la misandrie, le lesbianisme, l'alcool et les drogues, avec raison, devant les commentaires peu flatteurs de cette clientèle dépravé, au naturel, alors avec quelques verres de Jager master, c'est le chaos, que les danseuses tentent d'humaniser. D'où leurs sentiments de supériorité et leurs suffisances imbuvables. D'où leurs sentiments d'être la fine pointe de cette putain de civilisation. C'est pour ça qu'on parle de " féminité toxique".  Mais nous avons besoin des douchebags, de leurs argents et de leurs argents. Il faut continuer. On n'est pas le gouvernement fédéral qui jette par la fenêtre des milliards de dollars en PCU et des millions de doses payes à fort prix.

Ça fait des semaines que Suntan est enfermé sans son bureau, il a acheté pour 35 000$ une poupée sexuelle custom avec une IA intégré et elle refuse d'accorder son consentement à des relations sexuelles. Il tente de résoudre le problème avec une casquette de garagiste sur la tête. Il a acheté une poupée sexuelle qui fait non non non. J'ai beau lui expliquer tous les avantages du risque minime de dépendance affective, et il ne veut rien entendre, et il secoue la tête.

J'ai sur mon mur accroché la pochette de l'album Animal ( F** like a beast), et une coupure de presse annonçant que Blackie Lawless parle à Dieu et tente désormais de l'illustrer comme born again dans le rock évangélique chrétien, les contrats vont probablement pleuvoir. Ce setup est pour montrer quelque-chose aux douchebags. Sans plus. On ne fait pas de la politique comme dans Texas chainsaw massacre 2.

 

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La crise, où qu'est-ce que Nostradamus dirait

 

 C'est interdit de vivre et de s'amuser, l'annulation des feux d'artifices au nouvel an à Montréal en est la preuve, la population Montréalaise va juste vivre ce qu'on vit depuis des années dans le club Body Parts, l'empreinte du néant. Et si c'est annulé à cause d'un trou dans le budget, c'est à cause de la tyrannie du SPVM, avec leurs temps supplémentaires et leurs bâillements stratégiques, une somme de 71 millions pour leurs beaux yeux, et les propriétaires, augmentations du compte de taxe, et les locataires, crise du logement, et le transport en commun, interruption, attente, mort et suicide. Montréal ne veut plus rien dire depuis longtemps sur la scène internationale, et la ville est en train de subventionné les yeux fermés un état policier en accentuant les fractures sociales, et c'est dans ce contexte qu'on annonce la soirée cracheuse de feu, un spectacle éblouissant mettant en vedette nos plus belles danseuses. Venez en famille, en groupe, réservez dès maintenant.

 

 

 

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  Je suis rendu sur le payroll d'Hockey Canada

 

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Dysfonctionnement de la garde-robe

 

 Se retrouver à Montréal et présider aux différentes cérémonies d'un club de danseuses, le club Body Parts, c'est savoir être fiche et surveillé par les autorités policières, une gang de pas bon qui mente comme ils respirent, avec la complicité de médias médiocres, dont plusieurs des représentants ratés se retrouvent dans notre club, tout comme plusieurs des policiers chargés de votre surveillance, alors ça surveille des corps féminins dénudées sur la scène, en payant. Dans ce temple de la luxure qui est attirant comme un joyau colonial pour les délinquants, les marginaux, les éléments criminalisés et corrompus. Mais il faut savoir qu'on te considère comme un suspect potentiel de la société civile, dès lors que tu possèdes un diplôme de secondaire 5. C'est pourquoi la plupart de la population encourage et valorise le décrochage scolaire. Pas besoin d'avoir un émetteur GPS dans son cell pour être suivi, suffit d'aller à l'école. J'ai toujours favorisé le renoncement au droit de vote aux élections, car non seulement ces fonctionnaires d'État écrivent dans un mauvais français leurs rapports et leurs études, mais personne ne peut accorder la moindre crédibilité à leurs niaiseries, personne qui se respecte. Je suis un homme d'affaires, j'ai une équipe concurrentielle sur onlyfans, de nouvelles recrues compétitives, et cette année, nous avons inauguré notre nouvelle ligne de sex-toys pour le bien-être sexuel. Mais le club, lui, est concentré sur la production de variété.

Il paraît donc étrange que dans un tel contexte, je m'intéresse aux dysfonctionnements d'une garde-robe, mais c'est une question de respect, une question d'équité. On ne choisit pas le moment où le morceau de linge dysfonctionne, c'est là tout le problème, et il dysfonctionne dans des circonstances sociales délicates.

Mon plus vieux souvenir concernant le dysfonctionnement d'une garde-robe est une prestation de Joe Bocan, je pense. En 1986. Et au fil des années, l'écume du temps qui passe amène à notre attention ces dysfonctionnements de vêtements, aujourd'hui

60 ÷ 25 millions

Dysfonctionnement de la garde-robe, c'est vrai, alors c'est faux, mon souvenir, c'est un souvenir-écran, c'est pour briller en société qu'on arrive et qu'on dit : " Ah oui, Joe Bocan, en 1986", alors que c'est faux, mais la vérité fait mal. La vérité est quelque chose que l’on possède au milieu des mensonges.

=

C'était une fille de mon école, mon premier dysfonctionnement de la garde-robe. Généralement, les gens se ferment la trappe quand on est témoin d'un dysfonctionnement majeur de la garde-robe. On reste témoin silencieux.

La population d'un pays est de 25 millions d'habitants, et les ressources sont limitées, et arrive 60 personnes sur un truck menaçant, combien d'habitants par assaillants faut-il pour arrêter l'invasion? Faut-il les ficher et les surveiller?

=

 

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C'est vraiment super bon The drifting classroom, de Kazuo Umezz (l’édition que j'ai mentionnée Umezz, mais tout le monde semble s'entendre sur Umezu, go figure). On voit ici une scène de deux jeunes filles en train de martyriser un jeune. J'étais plutôt réticent devant The drifting classroom, on nous présente le truc avec tellement d'emphase que le commentaire perd de sa valeur. En plus, on disait que ça datait des années 70. Ce qui, à la base, ne pouvait pas être une source d'inspiration pour mon travail sur mon projet du Vampire de Hong-Kong. Tout a été dit depuis Vampyros Lesbos.

Et puis non, dans le comic book d'horreur, ça reprend les vieux classiques, comme le drame psychologique des EC comics, pour finalement présenter des cases avec une action dramatique assez simple, dépourvu d'artifice. C'est comme Astro le petit robot à la rencontre de Vendredi 13. En littérature, on pense à Kenzaburo Oé. C'est l'histoire d'une école de jeune qui disparait du jour au lendemain. Dans le même genre, PTSD radio est pas mal. Et Jungi Ito, même si c'est parfois, souvent, inégale. Ça vient avec le territoire. Mais No longer Human, adapté d'un roman mettant en scène un bédéiste qui s'enfonce dans la déchéance sociale, est un chef-d’œuvre. En jeu vidéo, la série Resident Evil et The Evil Within fonde un genre, le survival horror, surtout beaucoup plus Resident Evil dans ce rôle de fondateur. Une série, The Last of us, dont un trailer a été diffusé, est tiré d'un jeu vidéo qui appartient à ce genre, le survival horror.

Mais comme tout le monde vibre pour le country, forme de musique réactionnaire depuis Willy Lamothe, les tentacules du genre ont de la misère avec leurs pognes. Tout le monde a droit d'avoir son opinion sauf les séparatistes.

On se demande si Ito doit répondre aux questions des communautés chrétiennes concernant son rôle de " role model" auprès de son public cible. D'ailleurs, moi-meme, je sais pas comment reagir devant les questions presssantes des journalistes entourant le vampire de Hong-Kong, mais comme y'a pas de questions ni de journalistes, je réagis pas, je reste de marbre. Probablement qu'ils me traiteraient comme un rebus quelconque, comme de la marde. It's so Québec. C'est des comptables, des notaires, des gens sans joie, ennuyeux.

En fait, les histoires d'horreur de Ito sont probablement plus proches de la véritable action sociale des communautés chrétiennes. D'une certaine action qu'on a dissimulé et caché, en connaissance de cause.  Il y a encore une répugnance à mettre en scène un tortionnaire sadique, un sadisme puéril, bien de chez nous, et en plus si l'abus vient d'un religieux, c'est comme trop. C'est surement une des raisons du refus et du rejet pour mon scenario. Pourtant, ce n’est pas les victimes innocentes qui manquent lorsqu'on regarde l'actualité défiler. C'est surtout, ce manque de représentation, lié à un tabou, une phobie sociale, envers la violence, l'abus, peut-être même envers les raisons de cette violence, de cet abus. Pourtant, cette violence sociale existe bel et bien. C'est peut-être aussi que cela heurte trop une certaine idée de la colonisation, lié aux saint-martyrs canadiens, eux-mêmes étant plutôt des zélés du mouvement de la contre-réforme. Arriver à combiner ainsi l'élan suicidaire avec l'aveuglement de la foi relève de la folie religieuse. C'était donc plus facile, par la suite, de produire le mythe social de Dollars des-ormeaux, qui, rappelons-le, a réussi l'exploit de se faire sauter avec son propre baril de poudre. Héros national. Et les destins tragiques s'accumulent comme des poussières au vent.

Ceci dit, cela ne change pas la principale caractéristique du croyant dans le monde contemporain tel que défini par Anna Arendt dans La crise de la culture, soit l'incertitude. D'où, d'une certaine façon, l'horreur derrière les apparences. La laideur et l'horreur difforme. Bon, ici un gros monstre boutonneux adolescent en rubber est généralement un cliché du genre, mais c'est si généralisé que ça, y'a les dents multiples, les tentacules, les cheveux. Dans The drifting classroom, un personnage pense être une chaise, et on voit une chaise dans sa tête, on voit la chaise. C'est l'horreur, combien d'heures perdues assis sur une chaise dans une institution scolaire à regarder le temps passer en compagnie de mauvais prof. C'est aussi ça, l'horreur.

C'est aussi ça, l'horreur, se cacher derrière des mensonges putrides.

 

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Techniquement, la page va être décomposée en plusieurs cases quand vient le temps de montrer des actions. Par contre, pour accentuer les moments dramatiques, c'est surtout le close-up qu'on remarque, des fois sur la page entière. Mais il soigne ses effets, ne les surexploite pas, d'où leurs efficacités.

De toutes façons, je me demande si un producteur de récit d'horreur subit des pressions sociales et des injonctions sociales pour qu'il modèle son affaire, qu'il la polisse, l'épure, l'édulcore, pour arriver avec Paul, avec un couteau de cuisine cheap, dans sa cuisine, à écouter Radio-Canada. Ça peut être épeurant, mais moi, ça ne le fait pas. Faut savoir qu'il y a beaucoup de produit standardisé en BD, et simplement illustrer le commentaire sociopolitique relève du dessin de presse et de la caricature. La vérité, c'est que tout le monde se porte mieux quand on tue dans l'œuf des projets. Faut rester pareil.

Ce n’est pas un reportage qui va faire la différence sur le plan des représentations collectives. Comme une laideur avilissante. Une chose dégoûtante, repoussante, abjecte. Le monstre, l'inhumain. L'ignoble pataugeant dans la respectabilité. Le vampire de Hong-Kong.

Ce qui est super avec l'univers jeune, c'est l'illusion de la chose, dans les médias canadiens, sans rêve brisé, sans fêlure, toujours propre et idéal.

On vit dans un système gangrené par la perversité la plus vil mais on ne peut en montrer le reflet, sous peine d'effacement.

C'est super l'univers jeunesse parce que ça permet de dire des phrases comme : T'es un poseur de la littérature jeunesse de 8 à 12 ans, la fiction YA te rejette. Tu as toujours pris ton public pour un imbécile, et maintenant, la blague se retourne contre toi. Et après, on peut parler de parentalité, sans parler de responsabilité sociale.  Des mensonges pour la cohésion sociale. Des mensonges d'humanistes chrétiens.

 

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Sans titre

 

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Mon allié naturel, le maire du West Island, a déclaré plus tôt ce matin : " It's scandalous and its injustice obvious", et j'étais, comme toujours, plutôt d'accord.

Quatre tanks de l'armée escortaient un vélo à énergie solaire et 5 pêcheurs avec une pancarte verte. Ils se dirigeaient vers le palais des congrès. Bientôt, les lois sur les mesures de guerre allaient être évoqués au parlement.

" Tchek  tchek, c'est la baraque que je vais m'payer après tout ça ". Il mange une toast en me montrant son cell, des demeures dans les Laurentides, dont la valeur accumule les zéros. C'est un habitué de la place, et comme surpris, il repart au pas de course rejoindre l'escorte blindée.

L'intérieur du club a été transformé d'urgence en salon de tatouage, des dos, des jambes, des poitrines. La belette s'entretient avec l'homme qui a perdu 25 millions de dollars, un homme d'affaires de la région, et la discussion tourne autour du partage des données médicales du système public avec le privé, l'homme qui a perdu 25 millions de dollars insiste beaucoup sur le mot partage, et sur l'agence de marketing américaine embauché par le gouvernement pendant la pandémie pour gérer la crise. Personne ne veut vraiment parler de l'homme qui a perdu 25 millions de dollars, peut-être pour ne pas le froisser d'avantage. D'ailleurs, à partir de combien de millions peut-on parler de perdants et de loosers de nos jours? Aucune idée. Le gouvernement fédéral, en jetant des milliards par la fenêtre, a contribué à un changement de culture, et l'homme qui a perdu 25 millions de dollars en est la preuve vivante.

Suntan entre, en mangeant une pointe de Pizza, et nous annonce que la ville va bientôt mettre en ventre 85 édifices, à cause d'un trou dans le budget. Et il cherche a acheter. " Même sous Gérald, on n'a pas eut un meilleur deal, pense aux terrains, aux édifices qu'on va pouvoir construire, un pactole, je te dis, un pactole".

L'homme qui a perdu 25 millions de dollars regarde ailleurs.

J'étais supposé chercher sur freeones.com pour booker des numéros, mais finalement, j'ai doomscroller. Meilleur que Gérald, franchement. 

 

 

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Social contact

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C'est la disparition, l'effacement, un espace vide, et la lumière qui pénétre en rayon dans l'obscurité, la fumée de cigarette y danse comme l'oeil d'un cyclone avant de disparaitre.

Le client nerveux 36 entre, s'installe.

" C'est un enfer personnel, je me réveille à chaque matin en me disant j'ai mal. Comme une petite voix, faible, qui hurle. Les souffrances physiques occupent la.plus grande partie de mes journées, quand je suis réveillé, parce que sinon, c'est l'insomnie, et quand on souffre d'insomnie, c'est le fait de ne pas trouver le sommeil qui préoccupe toutes vos pensées. J'ai déjà frappé un mur avec des coups de poings jusqu'à avoir vraiment mal aux jointures. Et puis, y'a les problèmes de digestion. Mais le gros du temps, c'est juste la conscience de sa souffrance, la conscience personnelle de sa souffrance, qu'on peut verbaliser, mais à quoi sert la communication dans ces circonstances, il n'y a pas plus de calme, pas d'apaisement après avoir parlé, qu'encore un corps et sa souffrance, en train de se morfondre, et en train de souffrir, et en train d'être conscient de souffrir. Certaines journées, j'arrive à peine à marcher dans mes corridors, alors sortir est hors de question. C'est juste un enfer personnel, et le temps qui passe n'apaise rien, j'en parle couramment à ma dentiste."

" Et c'est pour ça que tu empestes le sperme à plein nez?"

" Non, ce n'est pas la raison, mais je te parles de mon enfer personnel, mon jardin secret qui brûle secrètement".

" En dégageant une odeur de sperme."

" Non, mon jardin secret ne brûle pas avec un odeur de sperme"

" Donc tu reconnais sentir le sperme à plein nez"

" J'irais pas jusqu'à dire ça, mais c'est une information qui mérite une meilleur étude"

" Dude, tu sens le sperme à plein nez, Sophie, vient ici, j'ai quelque chose à te demander"

" Mon taxi m'attend"

 

 

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Tragic freebies

 

La pire clientèle au monde, ils lâchent rien, le club va disparaître. Peut-être pas demain, ni l'année prochaine, mais ça arrive. Y'a des jours où je financerais personnellement les ecoterroristes radicaux pour qu'ils dissipent cette erreur qu'est la " nature humaine".

Ça vient ici, ça s'encanaille, ça rit comme des gamins, ça donne pas une cenne, pas une, ça lance des injures aux danseuses, ça fait du chahut, ça dit que c'est pas pire, pas pire, et puis ça s'en va, sans plus jamais revenir.

C'est rendu que ça me coûte plus recevoir des douchebags que l'argent dont je peux leur soutirer.

Une honte.

C'est moi qui est supposé les exploiter, pas l'inverse.

Une honte, une véritable honte.

Des pee-wee endoctriné par les médias canadiens et leurs délires de grandeurs, de la foutaise au cube. Sans parler du désintérêt qu'ils affichent comme si c'était des vrai requins. Des pee-wee, des taupins, des douchebags. 

En plus, c'était à la soirée Célébrons un grand canadien.

 

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Je suis toujours sidéré par le monde qui débarque ici, surtout que leurs propos sont presque toujours hors sujet. Et d'un autre côté, j'arrive pas a attirer le bon monde pour le type d'établissement que j'opère.

Un bon exemple de ça, c'est barnique le fendant, qui ouvre toujours grand la porte pour me parler de littérature. Pourquoi diantre vient-il ici pour me parler de ça, je le sais pas, mais il le fait, sur une base régulière. Alors aujourd'hui c'est le discours du je, le je du prix Nobel de littérature, le je de l'intellectuel de Moncton, son je au milieu des autres je, le non-je qu'il ressent, l'aspect ringuard et démodé du je, l'expérience empirique du je, toutes sorte de je pour faire un monde.

" Hostie de mongol à batterie!"

" Comme The Hu, folk métal mongolien, artiste pour la paix de l'UNESCO?"

"Non, juste...un cave, un hostie de cave!"

" Je l’ai toujours dit, localement  tout ce qui sort d'ici c'est de la dépravation et de la deguelasserie, regarde juste ce qui sort de nos écoles, c'est pas vrai les barniques? La culture, c'est un produit d'importation. "

" C'est que..Moi, je..."

" Un cave, je te dit, juste un hostie de cave"

" Tandis qu'ici, c'est toujours nickel, c'est toujours extra, sensass, pas vrai les barniques?"

" C'est que...Moi, je..."

" C'est comme les médias canadiens, de la grosse hostie de marde à longueur de journée, du pelletage de fumier dans ton salon, tu trouves pas, les médias mainstreams, sont tous pour le statu quo, présente des histoires plattes de personnes et d'individus plattes pour un auditoire paresseux et captif, de la vrai niaiserie, tu trouves pas les barniques?"

" C'est que...Moi, je.."

" Tandis qu'ici, on a Melinda qui danse à sa guise depuis tout à l'heure sur la musique de son  choix, je t'offre à boire les barniques ?"

" C'est que...Moi,je..."

" Inquiète toi pas le grand, on n'a l'habitude, on siège dans l'interdit nous autres, alors fait toi plaisir, dis ce que tu veux, on le sait que tu vas nous chier dessus en sortant d'ici, c'est clair."

" Un hostie d'incapable, un tabarnak..."

" Coudont, c'est...qu'est-ce que les G.G. ont encore fait?"

 

 

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Les GG sont des enfants

( she complety lost it)

 

 busted

 

 C'est une histoire de clés, de cadenas, et de maladie mentale.

 

Là où tu pensais avoir attend le summum du bas, et bien non, toujours plus bas.

 

Les pertes matériels s'accumulent.

 

"He's just a drunkyard, a french-canadian shit, doesn't really mater. When i was in the army, i'have seen a lot of those guy's, just a grave waiting to happen. A failure, a waste, just scumbags, just a puke, meaningless puke, meningless junk, what a waste. Do us proud, they say, do us proud. There's a price to pay, i guess.".

 

 

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On estime les pertes matériels à 5000$ et plus.

 

On compte toujours.

 

 

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interlude

 

( peur, ignorance, méfiance, rivalité, phobie sociale et pauvreté)

 

" Bref à bâtir une communauté de personnes différentes sur le plan culturel, mais égales en termes de citoyenneté : une nation politique".

Renaud Lambert, Au Chili, la gauche déçue par le peuple

 

J'ai écris " partager l'espace culturel", c'était un peu rapide.

 

Comme d'habitude, Guillaume Lemay-Thivierge vient déposer sa poubelle devant mon logement en début de semaine. On a reçu un fascicule de la ville, y'a 3 jours, concernant ce même sujet.

 

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" Le train mit quatre jours et quatre nuits pour atteindre Montréal et, une semaine plus tard, ils le reprirent en direction de l'ouest".

Ken Grimwood

Replay

p. 184

 

 

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« Il arriva sur les lieux. Des gens à demi vêtus couraient de tous côtés : certains s'efforçaient de tirer les chevaux effrayés hors de l'écurie ; d'autres chassaient le bétail de la cour et des étables, d'autres sortaient avec des charges du bâtiment embrasé, bravant la pluie d'étincelles et la chute de poutres brûlantes. Les ouvertures - là où une heure auparavant s'étaient trouvées portes et fenêtres - laissaient voir une masse de flammes furieuses ; des murs oscillaient avant de s'écrouler dans la fournaise ; le plomb et le fer fondus descendaient jusqu'au sol en grandes coulées blanches. Les femmes et les enfants poussaient des cris perçants, tandis que les hommes s'encourageaient mutuellement par de bruyants appels. Le cliquetis des pompes et le rejaillissement sifflant de l'eau sur le bois embrasé s'ajoutaient à la formidable clameur. Sikes hurla lui aussi jusqu'à l'enrouement ; et, fuyant ses souvenirs comme sa propre personne, il se jeta au plus épais de la cohue. Toute la nuit, il plongea de-ci de-là : tantôt il travaillait aux pompes et tantôt il se précipitait au milieu de la fumée et des flammes ; mais c'était toujours là où il y avait le plus de bruit et le plus de monde qu'il s'affairait. On le vit monter et descendre les échelles, on le vit sur les toits des bâtiments, sur des planchers que son poids faisait trembler et vaciller, sous une avalanche de briques et de pierres ; il était partout au milieu de ce grand incendie ; mais sa vie devait être protégée par un charme car il ne reçut pas la moindre égratignure, pas la moindre contusion, il ne ressentit aucune fatigue, il n'eut aucune pensée, jusqu'à ce que l'aube se levât et qu'il ne restât plus que de la fumée et des ruines noircies »

Dickens

 

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 " Les pavés étaient couverts d'une épaisse couche de boue et un brouillard noir flottait sur les rues ; la pluie tombait paresseusement et tout était froid et gluant au toucher.".

 

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" Il était sur le point de se jeter à terre et de mener un combat acharné pour défendre sa jeune vie, quand il s'aperçut qu'ils se trouvaient devant une maison isolée, tout en ruine. Il y avait une fenêtre de chaque côté de la porte délabrée, que surmontait un étage ; mais on ne voyait aucune lumière. La maison était sombre, démantelée et, selon toute apparence, inhabitée.".

 

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"...la maison était toute délabrée et sur la porte on voyait cloué un écriteau indiquant que le local était à louer, écriteau qui semblait bien être là depuis des années.".

 

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" L'instant d'après, il était entrainé dans un labyrinthe de sombres et étroites ruelles et forcé d'aller d'un train qui rendait inintelligibles les rares appels qu'il osa pousser.".

 

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" Ils marchèrent quelque temps dans la partie de la ville où la foule était la plus dense, et où les logements se pressaient les uns contre les autres ; puis, ayant tourné dans une ruelle plus sale et plus misérable que toutes celles qu'ils avaient suivies, ils s'arrêtèrent pour chercher la maison qui faisait l'objet de leur quête. Les bâtisses, de chaque côté, étaient grandes et hautes, mais très vieilles et occupés par des gens de la classe la plus pauvre, comme leur apparence négligée aurait suffi à le montrer sans le témoignage concordant fourni par les quelques hommes et femmes qui, les bras croisés et le corps presque courbé en deux, passaient furtivement de temps à autre. Beaucoup de maisons présentaient des devantures de magasin, mais solidement closes et qui tombaient en ruine ; seuls les logements supérieurs étaient habités. Certains immeubles, que l'âge et la décrépitude avaient rendus dangereux, se fussent écroulés dans la rue sans d'énormes madriers dressés contre les murs et fermement plantés dans la chaussée ; mais même ces taudis délabrés semblaient avoir été élus comme repaires nocturnes par de pauvres hères sans abri, car bon nombre de planches raboteuses qui tenaient lieu de portes et de fenêtres avaient été arrachées de leur position normale pour pouvoir livrer passage à un corps humain. Le ruisseau était stagnant et immonde. Les rats mêmes, dont les cadavres pourrissaient çà et là dans cette infection, étaient hideux de famine.".

 

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" La première fois où j'ai failli tourner de l'oeil dans un laboratoire, c'était devant un chat spinal à l'Université de Montréal. Un chat spinal, c'est un chat dont on a sectionné le cou et qui demeure en vie branché sur un respirateur. Ce chat décapité, si on lui frappe la plante des pattes à l'aide d'une planchette,exécute des mouvements de course tout comme le ferait un chat ordinaire au contact du sol. Notre professeur enseignait par là que les mouvements d'un chat à la course sont purement automatiques : ce sont des réflexes moteurs qui originent dans la moelle épinière et qui n'ont rien à voir avec le cerveau".

La bombe et l'orchidée

 

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" Climat d'une petite bourgeoisie de province : mesquin, conventionnel, étouffant. Il ne s'y passe rien, l'événement étant aspiré avant de naître par la pâte gluante qu'il essaie de soulever".

 

 

 " Sur le saccage de notre patrimoine, voir l'essai de Marie-Hélène Voyer, L'habitude des ruines, Montréal, Lux, 2021.".

 

 

 " C'était chercher dans une réalité extérieur dégradée une assise solide, matérielle qui fût la réponse à un sentiment d'inexistence intérieure."

 

Pierre Nepveu

 

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Et comme d'habitude, on balance des ordures devant mon logement en début de semaine, ça déprécie la qualité de vie. Ça n'arrive pas aux autres, cela.

 

" Je te dirai mieux: de quelle façon et quand et sous quelle forme un quatuor de Beethoven ou un tableau de Van Gogh ont-ils empêcher un gosse de mourir de faim? Alors, faudra-t-il renier toute la littérature, toute la musique, toute la peinture?"

 

Dans un livre, 1977.

 

 

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Chronique de Nostradamus

 

Babylone-Montréal

Genre post-empowerment

Éviction forcée et planifie comme critique de la société de consommation 

 La bande annonce pour Barbie et le bien commun

Le blog qui en savait trop

Parler français, c'est s'appauvrir ( langue officielle)

Un flop ( coûteux pour les autres) au théâtre de la vie 

Là où le vieux conteur reçoit un prix mérité

Le fait d'armes des G.G.

Éléments de la perte de vitesse

Les aléas de la vie

Leçon de vie

Phallocrate Inc.

MR. ROLEMODEL

I HAVE SEEN PHOTOS, WELL, THAT'S DUMB

DE GRÈS OU DE FORCE

LA DURE RÉALITÉ

S'ADAPTER AU MOMENT PRÉSENT

LE MOUTON DE PANURGE EMPRUNTE VOTRE MONTRE POUR VOUS DONNER L'HEURE

MA FILLE MON ANGE 2

PROBLÈMES THÉORIQUES

SOIRÉE DE MARDE AVEC UNE GANG DE CROTTÉ

IRL GRIFTER

LES VIEUX CONFLITS

DÉMISSION PARTISANE

SCANDALE, DÉLIT D'OPINIONS ET GAUFFRE AU BEURRE

EVEN IF WE ARE THE COUPLE ON EARTH, WE WILL PUT ON ON A FIGHT

THIS IS THE JUICE, DO NOT MIX

UN SUBALTERNE QUELCONQUE

DERNIER JOUR – DES COMPTES À RENDRE

 

 

 

1er janvier, je baisse mon chauffage.

 

 

 

 Chronique de Nostradamus

 

EVEN IF WE ARE THE COUPLE ON EARTH

WE WILL PUT ON ON A FIGHT

 

Le club Body Part est un compétiteur actif contre le club Wanda et ses sirènes, il faut qu'il tombe.

On vous croit pas.

On a eut un gars icitte, béru tatoué sur le coeur, probablement du club Wanda et ses sirènes, c'est ce qu'il disait, système de valeur, hallo le monde, on l'a crissé dehors assez vite. On veut pas ça icitte.

Et encore moins tes opinions.

 

THIS IS THE JUICE

DO NOT MIX

 

 

 

SCANDALE, DÉLIT D'OPINIONS ET GAUFFRE AU BEURRE

 

Le déchaînement des forces intellectuelles de la CAQ dans la sphère publique est arrivé au même moment où je lançais mon razoir électrique dans mon miroir en hurlant : " C'est juste de l'hostie de bullshit tabarnak!".

Je venais de regarder King Dave sur Amazon prime, toute était chill, toute était Nice, toute était ben. Je flyais cool spin raide, ça allait cool pis toute, arrive pour me raser, mon rasoir électrique me lâche. Je vais y revenir.

Mais aussi un update sur une application de mon cell. Dont le seul résultat a été que j'ai changé d'application sur mon cell. Pour finalement apprendre que la danseuse Intermingle annulait sa prestation.

 

 

DÉMISSION  PARTISANE

 

Journal- Soit on travaille pour l'innovation et le progrès, l'évolution et le changement, soit on travaille pour la régression, la dévolution, le rétrograde. A regarder les G.G. s'enfoncer dans leurs erreurs, j'ai pitié pour eux, ce qui est une forme d'empathie. C'est à se demander si, une fois qu'on a éliminé la progression et l'apport des correctifs, combien de temps on passe à patauger en faisant du surplace. C'est comme regarder quelqu'un s'enfarger dans une marche de l'escalier, à tout les jours et à chaque fois. Je note ici mes observations dans l'espoir qu'un jour, un autre que moi reprendra les observations pour signaler un quelconque changement. Mais y'a peu d'espoir. Quand t'es raté, tu le reste, raté à vie.

A l'image de ma clientèle, des lâches, des peureux, des jaloux, des suiveux, des moins que rien. Bref, de pauvres types.

J'écris mes tristes réflexions dans mon condos à 750 000$, en éprouvant des craintes pour mon avenir. La plupart de mes voisins sont des cadres à Radio-Canada. On discute régulièrement du bon usage du traitement de faveur et du favoritisme dans le cadre d'une gestion compétitive. On en discute dans nos soirées avec le nouveau recteur de l'université de Genève. Consolider des inégalités, c'est toujours compliqué. Reste plus que le réconfort de ma PS5. Je vous ai déjà parlé de ma PS5, non?

 

LES VIEUX CONFLITS

Les G.G. sont occupés à faire des marques sur la portière de la van.

 

- Mario, t'as toujours été plus Rocco

- Huhun

-Et toi Maurice, plus Ron " Fuck my brains out" Jeremy

-Mhun

- Clairement, avec l'un avec une série Netflix et l'autre atteint de démence, on peut déclarer un gagnant.

Les deux : Mhuhun

 

 

IRL GRIFTER

Quand le complexe militaro-industriel lubrifie le système de ces engrenages avec 70 milliards de dollars, ça n'a aucune retombé pour moi et mes partenaires, mais quand on déclenche une grève chez revenue Canada, ralliant ainsi des dizaines de milliers de personnes à ces perturbations du système, j'augmente mes revenus, c'est comme ça. De la même façon, la création d'un musée pour la GRC va juste provoquer un fou rire incontrôlable dans mon établissement, à cause de la mentalité endo-coloniale de ma clientèle, qui est beaucoup plus proche d'une paranoïa d'assiege que d'autres choses. Que voulez-vous, quand on apprend que le plus grands des démocrates de nos contrées, vétéran de la guerre et journaliste hors pair, a été surveillé pendant 40 ans par la GRC, jusqu'à s'infiltrer dans les détails de sa vie personnelle, ça parle à ma clientèle, beaucoup plus que le fait de surveiller et d'observer les déviants et les pervers, c'est comme ça, faut connaître son monde si on veut continuer en affaire.

C'est comme le portrait que j'ai d'Ignatus Donnely, c'est pour faire parler le monde, et être en phase avec le paranoïaque-conplotisme ambiant, alors quand on m'arrête pour me dire " Mais menutte Nostradamus, IRL...", je répond, avec un geste bref vers le portrait d'Ignatus " Tu oublie l'Atlantide, le continent oublie", et je réussis à faire dévier le débat. L'explication la plus simple pour la montée en popularité du populisme broche-a-foin, c'est les agents de la GRC autour de René Lévesque, faut pas chercher plus loin.

Je regarde le portrait de Raymond Ray Luc Levasseur, un lointain membre de ma famille, et je vois des églises qui brûlent et des monuments qu'on détruit. Ça rejoint plus mon monde que le podcast poche d'un born again.

- Suntan, tu te souviens des 400 personnes victimes de traite de la personne dans les Laurentides.

- Non.

- Heille, grosse affaire, tout les médias en parlaient, même à l'international, même susciter l'intérêt des américains.

- Je sais même pas ce que " traite de la personne" veut dire.

- Justement, et du jour au lendemain, plus rien, pas d'indignation, pas de colère, pas de reportage télé, rien, le désert d'un stationnement vide. C'est ce que nomme...

- Un stationnement vide?

- Le contrôle du message mental, et c'est comme ça qu'on va remonter la pente et se retrouver sur la map mon gars.

- Y'a un problème avec mon parking, c'est ça?

- Nonon, cover-up et contrôle du message mental, c'est comme ça qu'on va se redéfinir, il faut qu'on engage des figurants et qu'on fasse de la pub.

-....

Fin de la première partie.

 

Des heures plus tard.

- Tu es en train de me dire que j'ai pas de problème de parking?

- Cover-up et contrôle du message mental, c'est la manière canadienne, c'est le best in the West, c'est Canada, que fait l'armée canadienne avec ces 5000 plaintes? Elle embauche une firme de consultants pour soigner son image, Hockey Canada? Des cabinets d'avocats pour maintenir sa crédibilité et son prestige. Les réfugiés humanitaires qu'on a refoulés aux frontieres? La nouvelle politique d'immigration à robinet ouvert noye le poisson, et tout est oublié.  Le climat déréglé, une conférence internationale. Des victimes d'abus de l'Église, un appel au pardon. Tout ça, c'est...

- Sans rapport avec mon problème de parking?

- Cover-up et contrôle du message mentale, il faut faire de la pub et embaucher des figurants, c'est comme ça qu'on va prouver qu'on est de la gang, man.

Fin de la deuxième partie.

 

Troisième partie

- C'est un investissement à long terme Maureen, faut me croire!

Maureen secoue la tête, et lave un verre.

- Une démarche, une démarche à long terme!

Elle secoue la tête.

- Comment veux-tu que je devine que pour faire des économies, Suntan est allé faire son maraudage au palais de justice, et que ce qu'il a ramassé comme figurants, c'est la lie de la lie, tout ce qu'il y a de plus violents et de plus brutal dans le domaine du proxénétisme et de la traite de la personne.

Elle lave son verre.

- Les danseuses, en voyant la foule, décident d'abandonner le navire pour retrouver leurs Onlyfans, la salle est bondé, on filme des shoots sans danseuses, et sans rapports, ça s'énerve, et ce qui devait arriver arrive, ça commence à s'entretuer comme dans un vidéoclip de rap, dommage matériel, chaises cassées, pôle de danse twiste.

Maureen le regarde.

- Et un bar de défoncé.

Maureen lave le même verre depuis tout à l'heure, la caméra fait un lent zoom out, et on devine, avec les vitres et les bouteilles cassées, que c'est le seul verre intacte de l'établissement. C'est ben simple, on aurait dit que le bar était une école publique évacuée d'urgence sur le bord de s'effondrer.

- Faut me croire, un projet à long terme...

 

 

SOIRÉE DE MARDE AVEC UNE GANG DE CROTTÉ

 

 

 

Notre soirée Bullshit'r'us était nulle à chier, et ça l'a juste confirmé que nos danseuses ont plus de volonté politique que nos crétins défavorisés qui nous servent de client, avec leurs cervelles sèches comme une éponge qu'une seule goutte d'eau hydrate pour les transformer en viel acteur porno atteint de démence avant que ça s'écroule sur le plancher. Ma clientèle est en train de devenir un problème social. Une communauté de perdants bourrés et négligeants  ils sont tellement stupides que c'est inimaginable. Des hillbilies, des hommes blancs médiocres, du poor white trash,  avec qui il faut jouer de la carotte et du bâton. Une honte sociale dont personne ne veut, même moi. On change de nationalité et d'identité après avoir eut un contact avec leurs monumentales farces, on les évite à tout prix, par dégout, personne veut être l'équivalent de cette lie, au plus bas des bas-fonds. Et dire que c'est ces vielles croûtes dégueulasses qui assurent mon avenir et celui du club, y'a de quoi vomir plusieurs jets. C'est une espèce de populo stupide, mais avec des projets. De toutes façons, des gens comme ça, ça vous méprise quand vous allez à l'école primaire, au secondaire, au cegep et à l'université, parce que vous commencez à ne plus leurs ressembler, et la seule chose qui les intéresse, c'est de se voir à longueur de journée, avec un vacuum entre les deux oreilles. Brrrr.

 

PROBLÈMES THÉORIQUES

 

 

 

 

- En reprenant le regard porté sur le consumérisme par différents ouvrages, particulièrement ceux de...

- Tu n'étais pas à notre soirée BULLSHIT'R'US.

- Non, en fait, je corrigeais des travaux particulièrement poche, et je me suis poigné sévère avec la chargée de cours, qui elle-même était en conflit ouvert avec le prof du département, tout ça pour des...

- Évidemment, tu clames ton innocence. On a une nouvelle soirée en préparation, MAXIMUM WOMANHOOD.

- Mais tu pourrais en faire un événement virtuel, parce qu'avec le nombre de corrections que j'ai, mes déplacements...

- On a essayé, ça fonctionne pas, personne n'est au rendez-vous, c'est comme dans le temps, tu te souviens, les films piratés avec nos commandos porteurs de caméra vidéo, à déjouer les sécurités...

- Mais écoute, garde ça pour toi, parce que si jamais...

- Montréal était au top dans ce temps-là, on était Gaius Baltar, on vendait des copies piratées  à des compagnies sur le net, l'avenir était beau...

- Mais c'est pas...

- La qualité a plombée le business, man, personne voulait voir un film mal cadré avec des shot de l'écran et une rangée de tête, on veut l'illusion, l'écran, même chose chose avec nos spectacles, personne veut voir notre clientèle, le spectateur veut...

- Mais tu n'as pas...

- Ben justement, personne veut voir mon absence de clientèle à l'écran non plus, moi y compris, alors le show virtuel, c'est non, c'est une impasse, un cul-de-sac, un point de non-retour, un dialogue social ennuyant.

 

 

 

 

 

MA FILLE MON ANGE 2

 

Depuis hier, on a une nouvelle photo dans le club.

 

 

LE MOUTON DE PANURGE EMPRUNTE VOTRE MONTRE POUR VOUS DONNER L'HEURE

 

Mais y'a pas de problème, tout le monde sait qu'il n'y a qu'une seule société de consultants en Amérique du Nord, et c'est pour ça qu'un premier ministère, qu'un deuxième ministère, qu'un troisième ministère, qu'un quatrième ministère, et qu'un cinquième ministère se sont impliqués socialement pour dépenser environ 18 millions, tout comme la défense nationale, 18 millions, et le gouvernement du Québec aussi, tout ce beau monde avec la même compagnie de consultation, la seule en Amérique de Nord. Il est fort à parier qu'aucune recommandation ne mentionnait les effets pervers de la pensée de groupe et de la peer pressure, mais là n'est pas la question, puisqu'il n'y a pas de question, car il n'y a pas de problèmes. Y'a pas d'irresponsabilité, y'a pas d'incivilité, y'a pas d'indiscipline, y'a pas de négligence.

 

S'ADAPTER AU MOMENT PRÉSENT

 

1er janvier, je baisse mon chauffage. Bon, ben, si c'est comme ça, j'ouvre la terrasse. Ça tombe bien, j'ai un nouveau drink, le cocktail Vil et cupide, un drink intolérant à la différence.

Suntan :

« c’est pas l’instruction qui fait le bonheur, c’est l’argent…c’est l’argent qui fait le bonheur, pas d’argent, ça vit pas, tout le monde en veut, tout le monde en a besoin, le gouvernement en premier ».

 

 

GAG FACILE

-Je cherche quelque-chose d'odieu et de malhonnête...

- Fait cinq fois que je vous le répète, votre belle-mère n'est pas ici.

 

 

 

LA DURE RÉALITÉ

 

- Y'a pas vraiment de conscience sociale, alors il n'y a pas de culture politique, pas de débats, rien de tout cela, alors y'a pas vraiment de culture littéraire, et pas vraiment non plus de culture artistique, alors, qu'est-ce qu'il reste?

- Sandra est retard aujourd'hui, qu'est-ce que je vous sers? Comme d'habitude?

 

DE GRÈS OU DE FORCE

 

J’ai un nouveau contrat, il aurait commandé son suicide au milieu d'une orgie. Mais alors, qui est le flingue? La logique impose donc de retrouver les participantes et de les faire parler. Mais comme c'est souvent le cas dans ce genre de situation, personne ne dit rien. Je connais un gars, propriétaire d'un club, Nostradamus, il peut-être pouvoir me renseigner.

 

 

I HAVE SEEN PHOTOS

WELL, THAT'S DUMB

 

- Si j'ai bien suivi votre exposé, vous nous proposer une histoire...

- Un roman, faut faire la nuance.

- Un roman, donc, avec Montréal comme centre de développement de l'intelligence artificielle, du jeu vidéo, de l'ingénierie, de la porno, et de la pornographie juvénile?

- C'est cela, oui.

- Et bien, on va être obligé de refuser votre histoire.

- Tu m'étonnes. La culture est un bien d'importation, je l'ai toujours dit.

 -Et qu'est-ce que tu...

-Je pense que le dialogue social est à chier et qu'on me prend pour un imbécile. J'm'en vais au club Body Part pour oublier tout ça.

 

MR. ROLEMODEL 

" Ce qu'on veut, c'est des citoyens et des citoyennes responsables, et c'est où qu'on les trouve les irresponsables, dans quel secteur d'activité trouve-t-on le plus d'irresponsables? Mais chez les maudits artistes avec leurs langues de vipères, pardi, c'est juste des irresponsables, les artistes, c'est connu"

Ti-Coune Boisvert, agent communautaire

" Et c'est pour cela qu'aujourd'hui nous nous retrouvons au club Body Parts, en compagnie de notre hôte, Nostradamus, pour condamner toutes les communications des artistes de la ville de Montréal, surtout ceux et celles de notre nationalité, car n'oublions pas, être artistique et être intellectuel, c'est être antiquébécois, merci à tous d'être là! On devrait retablir la peine de mort pour les auteurs d'histoires d'horreurs, de l'obscenite mentale, et bannir les jeux videos de la province, parce que ce qu'on veut, c'est du monde normal et des gens responsables pour affronter les défis de notre société, comme nos écoles désertes, nos hôpitaux malades et à bout de souffle, nos prisons sans solutions, les pénuries dans les services, et le legs de nos pollueurs. Des gens normaux pour une société saine, c'est ce qu'on veut et qu'on souhaite. L'harmonie sociale ne doit pas être perturbée par Goethe ou Zola, on doit propager le goût des lectures saines, et édifiantes pendant que notre société éclate en de multiples fractures sociales, il me semble que c'est pas compliqué à comprendre, on veut des lectures saines et édifiantes pendant qu'on écoute les bonnes nouvelles le matin en prenant notre café, c'est simple à comprendre. Un livre, c'est pas là pour remettre en question l'ordre social, voyons dont, c'est là pour faciliter le traitement des demandes de subvention en respectant les familles de votre lectorat, tout le monde sait ça depuis la révolution tranquille, st'affaire!".

Et la musique repris.

 

 

 

 

 

L'horreur dans le froid, la neige et les conditions subarctiques

 

 

 

At the Mountains of madness, de Gou Tanabe.

Il y a aussi la série The Terror, le film The Thing, et un épisode de X-files, dans les premières saisons. En SF, Star Wars number 5, et un épisode du Mangolarian, tout comme une partie de Mass Effect 2, je pense. Ou 3. Et un Assassin Creed. On peut même parler d'un trope concernant l'horreur dans le pôle nord. Ou sud. Un trope, c'est comme un lieu commun, ce qui, pour le lecteur ou la lectrice, neutralise les attentes du " storyworld", c'est sans surprise, mais ça peut être épeurant pareil, d'où le genre, l'horreur.

 

 

4ième partie

 

" J'vais te donner un clue"

" Hein?"

" Un indice, je vais te donner un indice. Je connais un gars, OK, ben y'etait au Texas, pis y'a renversé son verre dans un bar, pis le gars, ben y'etait Québécois, tu marqueras ça dans ton journal, le gros.".

 

 Le problème avec les douchbags, c'est qu'ils mélangent tout le temps le local avec le national. A ce compte-la, ils mélangent aussi le social avec le culturel, mais bon, c'est des douchbags, faut pas s'attendre à autre chose, les erreurs de jugements, c'est dans leurs gènes. C'est surtout des incapables, après tout.

Et que dire du Q.I. de Q.S. Ça fait deux jours que contre vents et marées, littéralement, je suis actif contre les effets pernicieux des tornades en tentant de sauver mes plantes extérieures du déluge, et, en même temps, j'economise sur des produits comme un ventilateur high-tech qui réduit considérablement les effets nuisibles de la chaleur dans mon logement. Et que dit le Q.I. de Q.S.? Que je suis l'ennemi du peuple parce que je fais des économies au milieu de l'ouragan. Que je mérite un condamnation morale parce que je sauve de l'argent sur des achats. C'est une vrai joke. Une vrai. Joke. Le Q.I. de Q.S. est une illusion commode que l'on place devant le sens commun des gens ordinaires pour les culpabiliser sur n'importe quoi. On a raison d'être contre le Q.I. de Q.S.

 Le contrôle social, c'est fucking important, avoir non seulement une bonne image de soi, mais projeter une bonne image en société, contrôler son image, c'est fucking important. C'est ce que je dis toujours au club, c'est fucking important, c'est ça que je dis. Le problème avec les fucking douchbags, c'est qu'ils comprennent pas ça, c'est la ligne à pas franchir, c'est fucking important, c'est des fuckings douchbags, c'est pas une question de si ou de ça, c'est juste de même, pis de même, c'est des fuckings douchbags. Mon compétiteur est un fucking douchbag.

J'étais, tranquille, avec un café, en train de lire l'entrevue entre le journaliste Alli Baba et le commandant Ali BaBa, et plusieurs sujets d'actualités défilaient sur l'écran de mon cell quand Suntan Fever fit son entrée, rien à redire, je lisais Ali Baba rencontre Ali Baba et ça discutait de cocaine, de cocaine comme dans un roman de Bret Easton Ellis, sûrement un mauvais garnement, sûrement un mauvais exemple, surement de la mauvaise littérature, et puis mon compétiteur, mon compétiteur le douchbag, et c'est déjà navrant d'avoir un douchbag comme compétiteur, d'autant plus qu'il tente de copier, par mimétisme, pour ne plus être douchbag, pour échapper à sa condition, mais il l'a pas, ça c'est certain, et il tente d'être comme vous, conforme à vous, le douchbag, mais la seule chose qu'il réussit à être pleinement c'est un fucking douch, et en sortant du club, et regardant de l'autre côté de la rue, il était là, en train de lire sur son cell et de boire un café, dans son " nouveau" club, le douchbag club d'en face. Sûrement foutrement intéressé par ce que les Ali Babas on a se raconter dans le journal, mais deux Ali Babas qui discutent ensemble, ça fait beaucoup d'Ali Babas, alors on retient juste que Ali Baba discutait avec Ali Baba, et rien d'autres, que la conversation des Ali Babas, et puis après rien, on s'en fout, trop d'Ali Babas, ça gâche la vie des Ali Babas, ça pourrit la vie des Ali Babas, personne veut entendre les Ali Babas après coup.

Suntan Fever : " Méchant article avec les Ali Babas à matin, j'ai pensé à Manon Massé et à François Legault en train de discuter en anglais pendant un débat en anglais, mémorable, inoubliable, et je sais même plus pourquoi j'ai pensé à ça, pourquoi j'ai pensé à ça, Nostradamus ?"

" C'est à cause de ton déclin cognitif, Suntan, ça et le contact prolongé avec les G.G., c'est pour ça que tu penses encore à ça, c'est un schéma mental, un pattern, à chaque matin tu commences ta journée en ressassant cette anecdote, c'est cette anecdote que tu balances à chaque matin, tu n'évolues pas, tu ressembles au douchbag d'en face, tu ressembles à un douchbag Suntan, un fucking douchbag."

Mais Suntan n'était plus là depuis longtemps, il perorait seul dans son bureau, en attendant l'équipe du matin, l'équipe Onlyfans du matin, on attendait l'équipe.

Pendant que la journée " spéciale écoliere" prenait du retard, certain pointait du doigt l'émulation comme facteur à l'origine des comportements disgracieux du douchbag d'en face, mais moi je dis que c'est juste parce que c'est un douchbag, faut pas aller chercher plus loin, douchbag un jour, douchbag toujours. Juste douchbag. 

Je fais toujours le même pep talk devant le staff Onlyfans, toujours le même speech, vous n'êtes plus de cette société désormais vous êtes le staff Onlyfans et il n'y a que des douchbags pour vous, matin, midi, soir. Certaines tentent de me corriger en stipulant que même sans être du staff Onlyfans, il y aurait des douchbags de toutes façons, ce à quoi je ne trouve rien à redire, hochant légèrement la tête.

C'est juste plus tard dans la journée que j'ai reçu la paperasse de la cour municipale m'accusant de délit d'opinion. Rien d'étonnant là-dedans, on a toujours cherché à m'amoindrir, à me criminaliser, à me dire que j'étais un moins que rien. Et quand on ajoute une culture qu'on envisage comme un service social et un moyen de lutter contre les phobies sociales du moment avec un service de policie qui met sur écoute un journaliste parce que ces opinions publiques sont suspectes, on comprend qu'un honnête citoyen comme moi, propriétaire de club et pourvoyeur de service public essentiel devient une cible privilégié pour les bas de plafonds. Une injustice. Une erreur de jugement. Et de la médiocrité à revendre. Bienvenue à Montréal.

Nous-autres on claque notre cash comme si on était la gouverneur générale, Money Down Money Money down.

Nous-autres on regarde le show comme un ministre du fédéral en disant hanter et fort qu'il faudrait en faire plus, Heille, Come On.

Et pendant que je me disais que cet humoriste-là devait être Q.S. parce qu'avec le Q.I. qu'il manifestait...Suntan Fever avec des lunettes de soleil est momentanément sorti de son bureau entouré de 3 ou 4 BBW, c'est dure à dire, pour hurler : " Et tu diras F*CK si on me demande". Heille, vraiment méchant Suntan, vilain, vilain, dire F*CK. Les G.G. sont rentrés en demandant Suntan et je leur ai dit : " F*CK", alors ils se sont dirigés vers son bureau pour ouvrir la porte, 1 ou 2 BBW est sortie, paniquée, et les G.G. sont confondus en excuse en disant : " Fuck Boss, scuse", et la matinée à continué.

Après Suntan est venu vers moi, et je lui ai dit : " Heille man, j'ai dit F* CK, mais shit, c'est les G.G.". Il m'a regardé, pour ensuite dire " C'est vrai, c'est les G.G.,". Et rien d'autre de notable est arrivé.

 

 

Comme tout le monde le sait, le club était sur sa lancé, une pente descendante. Les magazines en ville faisaient leurs affaires avec la nouvelle saveur du mois : les images générées par IA, et ce nouveau gimmick affectait notre clientèle, en fait tout affectait notre clientèle, et on était obligé de faire des soirées spéciales pour garder la tête hors de l'eau. La soirée spéciale Magistrature me causait des maux de tête.

Car si d'un côté la gang de douchbag, porté il est vrai par l'explosion dans le domaine du compte Onlyfans, n'améliorait presque pas leurs capacités de socialisation, et dans un lieu de socialité, ça paraît pas, mais c'est la base, leurs influences venaient s'affermir auprès des Onlyfans de notre établissement, qui était ce qu'on nommait anciennement nos danseuses. Dans un effort pour élever le niveau, et ni les G.G. ni Suntan pouvait m'aider ici, je me cassais la tête pour écrire un pep talk à l'attention des filles en me basant sur l'autobiographie de Traci Lords, Underneath it all. Question de garder un certain standing.

Il y avait plusieurs raisons pour lesquelles j'avais choisi cet ouvrage, la première était qu'elle y plaidait une cause alors qu'elle s'en était d'abord incriminée, cas classique du " fait ce que je dis pas ce que je fais". Ainsi, et ce, même si je remets pas en question son engagement social auprès de The Children of the night.org, un organisme qui travaille auprès des jeunes exploités par l'industrie de la porn, elle-même est devenu la starlette que tout le monde connaît parce qu'elle avait commencé à tourné dans des films XXX à 15 ans, après avoir été dans Penthouse. C'était exactement le genre de contre-modèle pour expliquer les principes de bases de la civilité à ma crowd d'Onlyfans. Une junky, une porn star, une starlette, une modèle sexy, et après tout ça, une nouvelle carrière comme actrice et comme chanteuse. C'était le contre-modèle parfait pour me servir de modèle auprès des Onlyfans.

C'est dans sa période Post-porn que le message de Traci Lords nous touche plus particulièrement : " But i had someone to protection too: me. Struggling to regain my own sanity, I was hit from every angle. With the fédéral gouvernement, the still-circulating desth threats from the porn industry, the IRS, and the local média who hid out in my bushes and stalked me daily. I was going down fast.".

Comment ne pas s'identifier à cette chute en accélérée alors que le climat pour les entreprises est si difficile de nos jours. Repensons à Traci.

Et que dit Traci, elle dit : " I didn't want B movie-queen stardom, i wanted something more", et comment ne pas être porté par les mêmes ambitions que elle, alors que les tables et les chaises désertées nous envahissent de plus en plus chaque jour. Nos journées sont comme lorsqu'elle affirme que " It was the same rehashed sex-scandal story again and again", nos journées sont semblables à ce qu'elle affirme, mais puisons dans ses ambitions d'alors pour secouer la misère de nos journées hors de leurs gonds. Je vous regarde Onlyfans et je vois l'avenir, une salle pleine comme jadis, une salle avec des gens dedans. Travaillons ensemble pour faire de ce rêve une réalité, pensons à Traci Lords pour nous réveiller, visons grand, visons l'avenir, visons une salle pleine.

Il faut savoir que demain, la société n'aura rien pour vous, car elle réserve ses privilèges aux personnes incapables de trouver le bouton Settings sur leurs télécommandes.

Mon speech avait été balancé comme ça, sans que je me doute de sa principale faiblesse, que sa réaction immédiate à rapidement révélé. Quand vient le temps de discuter des rolemodels, il vient aussi le temps de mettre à jour vos références culturelles, car qui dit rolemodels dit aussi célébrités, et qui dit célébrités dit Who the fuck? Voilà pour l'aspect transnational et transgenerationnel, la starlette des années 90, avec une carrière tout à fait respectable, même une incursion dans les boîtes technos, ne franchit pas le mur du temps, et les Onlyfans devant moi, à force de bailler, me le confirmait. Mon speech ne trouvait pas son public, il ne rejoignait personne, je me sentais comme Radio-Canada un dimanche à TVA. Et Suntan mangeait des chips au cornichons.

Aborder les modèles de comportements, c'était ultimement parler à une insatisfaction des égoïsmes, au royaume de la satisfaction des égoïsmes, soit une difficulté, un déficit d'attention garantie. Le seul avantage était que je ne le faisais pas devant des douchbags, ce qui aurait enfermé l'auditoire dans un mur de silence. L'incapacité, les incapacités des douchbags sont légendaires, et dès qu'on aborde des sujets impliquant la sexualité et des moeurs sexuels, on les perd, même s'ils ont les deux mains dedans. Tout est fait en silence. Et ici, la parole choque. Généralement, elle vient des Onlyfans. J'avais identifier la bonne crowd pour faire circuler les messages. Mais le message ne passait pas. Pas assez de réseaux sociaux dans mes références, peut-être. Et Suntan, Suntan était rendu à la baguette de pain et au brie.

Personne ne veut affronter le mécontement d'une escouade Onlyfans avant le quart de travail, alors j'ai jeté l'éponge.

 

 

5 déclarations de Nostradamus à Maureen, dans un club désertique

 

1) " Depuis quand se défoncer et s'arracher la tête dans un club de danseuse est anormale?"

 

2) " On n'a même plus les enterrements de vie de garçons, même plus, parce qu'avant, tout savait que le mariage, c'était pour les codingues, faque on fêtait pour de vrai la veille. Mais maintenant, on a affaire à des codingues croyants, et ils fêtent au thé et au noix la veille, des codingues, des douchbags et des codingues"

 

3) " Ça va me revenir"

 

4) " Au moins, dans le temps, on avait des danseuses dans des cages avec la course automobile du grand prix, ça déridait.."

 

5) " ....ça décoiffait ! On faisait de l'argent dans le temps! On avait du monde!"

 

" Ouais, Maureen, pas le temps de niaiser, on est opportuniste ou on l'est pas, trouve moi 5 filles, non, 3 girls, pour faire en number de strip-tease, je sais, je sais, il fait chaud, sur la tendance du Subway shirt, c'est ça, le truc du conservatisme social, c'est ça, protéger du regard, c'est ça, c'est ça oui, dans un club, c'est idéal, là tendance, on paisse tomber le Subway shirt, ç'est ça, body positif, c'est ça, ça fait 4 mois que tu portes ton Subway shirt à job, ah ouein, non, c'est correct, juste une affiche, à bas le Subway shirt, à bas la mode anglaise, vive les beaux body, Suntan va être d'accord ".

 

Newsflash, sur les ondes radio : " Kévin Lambert, surnommé L'auteur dans les médias, critique le gouvernement et le PM. Là, si vous arrivez à comprendre pourquoi on est en trainde fouetter un chat pendant la tempête dans le verre d'eau, vous oublier une variable importante de l'équation de ce vaudeville dont personne ne veut : le premier ministre a lu le roman de la personne en train de le critiquer. Et si encore une fois vous arrivez toujours pas comprendre Why The Fuck Should I Fucking Care à propos de ce chat que l'on fouette, c'est que vous êtes étranger au Q.I. de Q.S., pour qui le lecteur ordinaire, et ces commentaires, est une aberration mentale qu'on devrait condamner sur la place publique. Pour ce qui de la " teneur" de la " critique" de celui qu'on surnomme L'auteur, aucune idée, les médias nous ont pas vendu des idées et un débat, mais un conflit de personnalité, avec L'auteur d'un bord, et celui qui fait des lectures, dans l'autre coin. C'est pas un incitatif pour que le conseil du patronat s'imprègne de culture livresque du pays, tout ça. Même s'affirmer être un lecteur de nos jours, c'est être confronter au déficit démocratique, au déficit social et culturel, c'est évoquer une figure problématique, d'autant plus qu'on prescrit généralement la lecture devant les cas de fractures sociales, fractures sociales dont l'accentuation s'amplifie. Et encore pire, le type a probablement payé pour son livre, ce qui est impardonnable pour l'industrie subventionnée du livre. Et tu sais combien il a payé et Why The Fuck Should I care, comme le disait l'autre...L'émission les B.S. de l'information vous revient après la pause....Et c'est sans parler des ringuards de la bien-pensance, toujours avec une prêt-à-porter autour de la tête, Fuck that....

 

 

 

 

 



15/12/2022
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